Dossier: 500 ans de la Réforme et 50 ans de Promesses
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Le message de la Réforme : les cinq Solae

Cette année 2017 marquera le 500e anniversaire d’un mouvement extraordinaire qui a créé un tournant majeur dans l’histoire de l’Église : la Réforme. On ne manquera certainement pas de souligner l’apport particulier de l’Allemand Martin Luther (1483-1546). Le soir du 31 octobre 1517, ce moine augustin récemment converti afficha courageusement et hardiment 95 déclarations doctrinales sur les portes de la cathédrale du château de Wittenberg. Luther voulait surtout dénoncer les erreurs fondamentales de la doctrine catholique romaine du salut. La Réforme s’est également développée à travers la prédication et l’enseignement de Jean Calvin en France, de Guillaume Farel et d’Ulrich Zwingli en Suisse, de John Knox en Écosse, et de plusieurs autres encore.

Mais il sera important de souligner que le retour aux vérités bibliques lors de la Réforme est avant tout une œuvre du Seigneur lui-même, par le Saint-Esprit, dans le cœur de ceux qui en ont été les instruments. Évidemment, tout ce qui est issu de la Réforme ne peut pas être nécessairement reçu sans aucune réflexion. Après tout, la Réforme a son propre contexte historique et aucun de ses artisans ne possédait pleinement la vérité sur tous les aspects de la doctrine et de la conduite. Cependant, tout croyant fidèle à Dieu et à sa Parole peut sans aucun doute se réjouir du retour aux vérités essentielles de la foi chrétienne et prononcer son amen sur les cinq points qui résument ce qui a alors été redécouvert. Ce sont les cinq « Solae » (du latin, seulement) de la Réforme : Sola Scriptura, Solus Christus, Sola Gratia, Sola Fide et Soli Deo Gloria.

1.Sola Scriptura

Sola Scriptura signifie « l’Écriture seule ». Cela souligne que seule la Bible fait autorité en matière de foi et de conduite. Nous avons beaucoup à apprendre de l’histoire et de l’expérience vécus par l’Église, par exemple. Mais seule la Bible peut lier la conscience du croyant de manière absolue. D’un point de vue pratique, Sola Scriptura devrait nous rappeler le privilège que nous avons d’avoir la révélation progressive de Dieu entre nos mains et la responsabilité qui s’y rattache de la lire et d’y obéir.

2.Solus Christus

Solus Christus signifie « Christ seul ». Comme l’apôtre Paul le dit lui-même, le Seigneur Jésus-Christ est « le seul médiateur entre Dieu et les hommes » (1 Tim 2.5). Christ est notre seul roi, sacrificateur et prophète. Il est le seul Sauveur, le seul Seigneur et le Maître souverain. Il est aussi le seul chef suprême de l’Église, la tête du corps. Nous sommes donc liés à lui. Voilà pourquoi l’Église doit être « christocentrique ». Même le Saint-Esprit est christocentrique, comme le Seigneur Jésus lui-même l’a affirmé : « il ne parlera pas de lui-même… il me glorifiera » (Jean 16.13,14). Tous les croyants doivent proclamer Christ et tous les prédicateurs doivent prêcher Christ.

3.Sola Gratia

Sola Gratia signifie « la grâce seule ». Cela souligne que le croyant est racheté par la grâce de Dieu seulement. La grâce ne vient pas de nous, elle est le don du Dieu souverain (Éph 2.8). C’est cette même grâce qui nous enseigne à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre « dans le présent siècle sobrement, et justement, et pieusement », dans l’attente « de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ » (Tite 2.12,13, Darby). La grâce de Dieu nous pousse à l’humilité, au service et à la reconnaissance.

4.Sola Fide

Sola Fide signifie « la foi seule ». Cela signifie que le salut et la justification donnés par grâce ne peuvent être reçus qu’au moyen de la foi. C’est, en quelque sorte, la main qui saisit la grâce. Mais la foi est également un don de Dieu (Éph 2.8), et cette foi est toujours accompagnée par les œuvres de la foi. Ce sont les œuvres dont Jacques nous parle à travers son épître. Dans le Nouveau Testament, les mots « foi » et « fidèle » sont la traduction d’un seul et même mot grec. Alors, Sola Fide devrait aussi nous rappeler que la fidélité au Seigneur n’est pas facultative, mais la seule norme pour la vie du croyant.

5.>Soli Deo Gloria

Finalement, Soli Deo Gloria signifie « à Dieu seul la gloire ». Dieu seul peut être adoré par les croyants, autant le Père que le Fils (Jean 5.23). Toutefois, rien dans l’Écriture n’indique une adoration dirigée vers le Saint-Esprit, bien qu’il soit pleinement Dieu. Aussi, trop souvent, le concept de rendre gloire à Dieu se limite à un contexte de culte d’adoration. Cependant, l’apôtre Paul commande aux croyants de tout faire, même les choses élémentaires du quotidien comme manger et boire, pour la gloire de Dieu (1 Cor 10.31).

L’Écriture, la seule autorité du croyant, présente Christ comme étant le seul Sauveur et Seigneur. Elle révèle la grâce qui seule nous sauve et qui ne peut être saisie que par la foi seule. C’est pourquoi nous proclamons : « À Dieu seul soit la gloire ! »

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Despins Gilles
Gilles Despins est l’un des enseignants de l’École ProFAC au Québec. Marié à Jinny, il est titulaire d’un doctorat en théologie du Tyndale Theological Seminary, d’un doctorat en philosophie dans la traduction biblique du South African Theological Seminary et d’un doctorat au Master’s Seminary de Los Angeles.