Série: Bible
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Le Psaume 103 Mon Ame Bénis L’Eternel

Le livre des Psaumes est non seulement le plus long, mais sans doute aussi le plus riche de l’Ecriture. Tous les états d’âme s’y trouvent dépeints, vécus même, dans l’intensité du texte. L’être humain s’y dévoile en pleine lumière de la vérité, face à l’ épreuve tout autant que dans la joie et la reconnaissance. Un mot résume les Psaumes: LOUANGE.

C’est bien ce qui se dégage des expériences et enseignements dispersés dans 150 chapitres, inégaux mais tous nécessaires et complémentaires. On comprend mieux alors l’invitation de Paul aux Ephésiens (5.19): Entretenez-vous par des psaumes.

De certains psaumes émane un message spécifique évident: le repos de la foi (Ps 23), le bonheur du pardon (Ps 32), la solitude du dépressif (Ps 42), le chemin de la repentance (Ps 51), la misère de l’ abandonné (Ps 88), la prière de fin d’ année (Ps 90), le chant des rescapés (Ps 107), l’hymne à la Parole de Dieu (Ps 119), la sécurité du pèlerin (Ps 121), la communion fraternelle (Ps 133), etc. Bien que rien ne le mette en évidence dans le texte, le Ps 103 pourrait bien, lui, exprimer la reconnaissance du convalescent! Envisagé comme tel, il peut aider le malade à rejoindre le monde des vivants d’une manière nouvelle. Chaque jour à vivre y devient une grâce de Dieu ajoutée à tant d’autres. Entre une introduction (v. 1-2) et une conclusion (v, 19-22), toutes deux formées d’invitations diverses à bénir l’Eternel, le Ps 103 développe trois thèmes d’actualité lors du retour à la santé.

1. Introduction (v. 1-2)

Tout mon être est appelé à bénir l’Eternel.

Cette louange est inspirée par son nom et ses bienfaits: Elle est donc orientée et fondée.

Le nom du père apparaîtra au v. 13. Rare dans l’Ancien Testament, il sera de règle dans le Nouveau pour désigner Dieu (111 fois dans le seul évangile de Jean). Le père donne la vie; c’est aussi lui qui la rend au malade proche de la mort.

L’invitation au rappel des bienfaits de Dieu est à sa place, tant les chrétiens ont la mémoire courte. Tout leur semble dû. La santé n’est jamais si appréciée que lorsqu’on la retrouve!

2. v. 3-5: 1er thème: Salut de Dieu et santé de l’homme

Dans ces versets, l’Eternel fait 3 choses qui se correspondent, une fois sur le plan spirituel, dans le salut, et une fois sur le plan matériel, dans la santé.

v. 3: Il pardonne – Il guérit

Tant que je me suis tu, mes os se consumaient, je gémissais toute la journée; car nuit et jour ta main s’appesantissait sur moi, ma vigueur n’était plus que sécheresse, comme celle de l’été.
 Je t’ai fait connaître mon péché, je n’ai pas caché mon iniquité; j’ai dit: j’avouerai mes transgressions à l’Eternel. Et tu as effacé la peine de mon péché »
(Ps 32. 3-5).

Le refus d’avouer emprisonne et ronge toujours plus le pécheur dans une souffrance destructrice. La confession le libère. Le pardon de Dieu mène à la guérison spirituelle et, parfois même, physique. Le salut par grâce rend la santé à l’homme.

v. 4: Il délivre – Il couronne

Le péché mène à la mort. Chaque guérison en délivre. C’est un acte de Dieu à contre-courant, une sorte d’anticipation de la résurrection, une victoire de la bonté et de la miséricorde divine, qui se traduit par une couronne (signe de victoire) sur le front du malade guéri.

v.5: Il rassasie – Il fait rajeunir

C’est dans l’âge avancé que le compte des bienfaits de Dieu s’ avère le plus long, tant il en a semé dans une vie. La retraite offre enfin le temps de s’en souvenir, mais bien des oublis demeurent!

Loin de se figer dans une attitude, l’aigle renouvelle son plumage chaque année. Sa longévité est proverbiale. Le sentier des justes ne connaît pas de déclin; il ne cesse d’avancer vers la plénitude (Prov 4.18).

Voilà ce que l’Éternel fait: salut et santé. (1)

3. v. 6-12: 2ème thème: Justice de Dieu et vie de l’homme

A la croix la justice de Dieu a conduit Christ à la mort et l’homme à la vie (2 Cor 5.21). Le rappel historique de la sortie de l’esclavage de l’Egypte et de la patiente école d’Israël à travers le désert, montre comment un Dieu juste éduque l’homme patiemment, souvent par l’épreuve, mais sans cesser de l’assister.

Ce 2ème thème révèle ce que l’Eternel est (v .8): miséricordieux, compatissant, lent à la colère, riche en bonté. Il le prouve en renonçant à nous faire des reproches sans fin, à garder sa colère pour toujours, à tenir un compte rigoureux de nos péchés et à nous punir en conséquence.

Les v. 11-12 donnent les dimensions de sa bonté:

1) à la verticale: les cieux (atmosphère, espace interplanétaire, présence de Dieu ou 3ème ciel, 2 Cor 12.2). Espace sans limite connue;

2) à l’horizontale: l’orient comme l’occident sont deux destinations inaccessibles. Comment ne pas voir ici l’image anticipée de la croix de Jésus-Christ, descendu de la présence même de Dieu (Phil 2.5-9), pour étendre ses bras vers tous les horizons et en appeler les hommes au salut?

4. v.13-18: 3ème thème: Fragilité de l’homme et bonté de Dieu

Au v. 13 le caractère spécifique du père est la compassion; elle le porte à sentir et à soulager notre misère notamment la fragilité évoquée aux v. 14-16. Le premier homme, tiré de la poussière, est terrestre (1 Cor 15.47). Tout a été fait de la poussière, et tout retourne à la poussière (Ecc 3.20). Qu’est l’homme le plus célèbre au fond d’un lit d’hôpital?

La comparaison de l’homme avec l’herbe est particulièrement éloquente et appropriée. Quelle fraîcheur dans l’ingénuité de la fleur des champs (on pense plutôt à une jeune fille)! Mais il suffit d’un vent violent pour qu’elle perde tout, disparaisse et tombe dans l’oubli. Parmi les hommes on est vite oublié!

A cette fragilité de l’homme, à son être éphémère vient s’opposer la bonté de Dieu (v. 17-18). Elle n’a ni début ni fin, comme lui; pour ceux qui le révèrent, c’est une permanence de chaque jour et de chaque âge de la vie. Il est fidèle aux cheveux blancs (Es 46.4).

Cette fidélité de Dieu à travers les générations s’entend pour ceux qui gardent son alliance et se souviennent de ses commandements afin de les accomplir (v. 18). Une alliance dans la vitrine d’un bijoutier peut avoir belle allure. Mais elle ne trouve son sens et ne prend, aux yeux de tous, sa véritable et pleine signification que lorsqu’on la passe au doigt. De même, c’est à chacun personnellement d’entrer, comme le doigt, dans l’alliance de Dieu pour qu’elle prenne toute sa valeur et assure une relation vivante et permanente avec lui. C’est aux parents qu’incombe le soin d’en instruire leurs enfants par l’exemple; ainsi la bénédiction divine peut passer de génération en génération.

5. Conclusion (v. 19-22)

Souverain dominateur de tout, l’Eternel apparaît, en conclusion, non plus dans sa relation personnelle, bienveillante, envers chacun, dans les circonstances diverses de la vie, mais comme infiniment digne de la louange universelle émanant de:
ses anges, à son service sur une simple parole;
ses armées, l’ensemble des intelligences célestes;
ses oeuvres, sa création toute entière, si harmonieuse, belle et diverse en tous domaines;
mon âme, enfin, soit tout mon être modeste, fragile et insignifiant.

Quelle que soit ma pauvre estime de moi-même, je compte aux yeux de Dieu. N’y a-t-il pas là une ultime raison de lui dire un merci bien senti, tant qu’il me laisse encore en vie?

J. C.

Notes:
(1) Nous n’entérinons pas la conception charismatique de la santé ou du "don de guérison". Toutefois, nous ne voulons pas perdre de vue que, dans l’économie de notre vie terrestre, une guérison, un mieux-être physique ou moral sont, pour le chrétien, une démonstration de la puissance et de la grâce de Dieu.
Si Dieu souhaite conduire son enfant par un autre chemin que celui de la pleine santé, il saura avec la même autorité manifester sa puissance et sa grâce (cf. 2 Cor 12.6-10) (note de la rédaction).

« Que le Dieu de paix lui-même vous sanctifie tout entiers, et que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé irréprochable, lors de l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ ! Celui qui vous a appelé est fidèle, et c’est lui qui le fera ! » (1 Thes. 5.23-24)

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