Série: Le Saint-Esprit donné
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Le Saint-Esprit donné (2)

 Veuillez vous référer à l’introduction à cette série dans Promesses No 90.

A. Le message de la foi

1. L’enseignement du NT

Comment Dieu communique-t-il le Saint-Esprit aux hommes? Par une question, Paul rappelle aux Galates comment ils ont reçu l’Esprit: Est-ce en pratiquant la loi que vous avez reçu l’Esprit, ou en écoutant avec foi? (3.2)

Le moyen utilisé par l’Esprit n’est rien d’autre que le message de la foi, à savoir le message de Jésus-Christ mort à la croix pour nous.

Le danger que couraient les Galates était de vouloir mettre en oeuvre des moyens plus «élevés» que la simple foi en Christ par laquelle ils avaient reçu l’Esprit initialement. Paul insiste: la pratique de la loi et le message de la foi s’excluent mutuellement. Il n’y a pas d’autre évangile soi-disant «plus plein» par lequel le chrétien recevrait une plus grande plénitude de l’Esprit, par exemple en remplissant les conditions d’une plus parfaite obéissance.

Le message de la foi, qui est à la fois la condition et le moyen pour recevoir l’Esprit, n’est pas seulement le point de départ de la vie chrétienne, mais il est aussi le moyen continuel qui permet de vivre la vie chrétienne dans l’Esprit.

Le message de la foi hier, aujourd’hui et demain est le moyen choisi par Dieu pour communiquer le Saint-Esprit aux hommes. C’est là le sens du passage de GaI 3.1-5, que je cite ici dans la transcription moderne faite par Alfred Kuen.

1. Ah! mes pauvres amis galates! Que vous êtes donc insensés! Qui vous a fascinés ainsi? On dirait que vous avez été ensorcelés! Ne vous ai-je pas dépeint Jésus-Christ, le crucifié, comme s’il avait été cloué à la croix sous vos yeux? Où est restée votre compréhension de sa mort?

2. Je ne vous poserai qu’une seule question: comment avez-vous reçu le Saint-Esprit? Etait-ce parce que vous aviez accompli strictement les oeuvres exigées par la loi, parce que vous aviez observé toutes les ordonnances rituelles, ou bien plutôt parce que vous avez accueilli avec foi le message de la Bonne Nouvelle?

3. Manquez-vous à ce point d’intelligence? Vous avez commencé votre vie chrétienne avec l’Esprit de Dieu, et vous voulez la par achever par vos propres efforts? Croyez-vous que vous atteindrez la perfection par des pratiques toutes matérielles?

4. Avoir fait tant d’expériences exaltantes pour rien! Auriez-vous vraiment reçu de si grandes bénédictions inutilement! Valait-il la peine de tant souffrir pour tout oublier? J’ai peine à le croire. Et encore, si c’était pour rien!

5. Lorsque le Seigneur vous a donné son Esprit, lorsqu ‘il agit puissamment parmi vous, opérant des prodiges étonnants, pourquoi le fait-il? Parce que vous avez observé la loi juive? N’est-ce pas plutôt parce qu’après avoir entendu prêcher l’Evangile, vous l’avez accepté avec foi?

Dans la première question au verset 2, Paul utilise l’aoriste, temps de la conjugaison grecque qui correspond au passé simple (ou défini) français et indique donc un fait passé considéré comme achevé. Dans sa deuxième question au verset 5, Paul utilise le participe présent pour indiquer que le Saint-Esprit continue à être donné pleinement par le moyen de la foi et sans le moyen d’oeuvres quelconques. Il combat ainsi l’enseignement des faux docteurs selon lequel il faut, en plus de la foi, l’obéissance à des exigences légales ou autres pour recevoir le Saint-Esprit pleinement.

Non pas que Paul aurait jamais contesté la nécessité de se soumettre aux commandements de Dieu, tout au contraire! Mais ce n’est pas le moyen par lequel l’Esprit est donné et oeuvre en le croyant.

En résumé: L’obéissance au message de la foi est diamétralement opposée à l’obéissance à des conditions quelles qu’elles soient. Cette dernière obéissance implique une constante concentration sur soi-même, alors que l’obéissance au message de la foi est portée sur les intérêts des autres. La présence continuelle de l’Esprit est un don que Dieu accorde en réponse à la foi en Christ et à rien d’autre.

Pour votre recherche personnelle, voici quelques textes qui éclairent la doctrine du NT: Rom 10.16-17; i Thes 1.4-5; 2.13; 2 Thes 2.13-14; 1 Cor 2.4-5; 2 Cor 3.3,6; Eph 6.17; 1 Pi 1.12; Jean 6.63; 16.8; 20.22.

2. Conséquences d’une doctrine erronée

a) Comment atteindre à la plénitude?

Comme c’était le cas pour les chrétiens de Galatie, le danger pentecôtiste consiste à chercher la plénitude de l’Esprit en remplissant certaines conditions.

S’il est vrai, dit-on, que la vie chrétienne commence par l’acceptation du message du salut par la foi seule, l’Esprit n’est pourtant pleinement donné que suite à une séparation totale de tout péché connu (comme si le péché inconnu était négligeable), à un abandon absolu et une soumission complète au Seigneur. Cela crée les deux niveaux de chrétiens – les chrétiens tout court et les chrétiens remplis de l’Esprit – qui caractérisent le pentecôtisme.

L’erreur a été résumée ainsi: «En tant que pécheurs, nous acceptons le Christ; en tant que saints, nous acceptons le Saint-Esprit.» Cependant le trait distinctif du message apostolique consiste en la toute-suffisance de l’Evangile du salut par la foi pour le début, la continuation et l’accomplissement de la vie du chrétien. Non seulement le chrétien reçoit le Saint-Esprit une fois pour toutes par le message de la foi, et cela sans conditions spéciales à remplir, mais il continue à être équipé pleinement par l’Esprit par ce même message, et ce sans le moyen de techniques particulières, y compris un baptême du Saint-Esprit qui serait à rechercher après la conversion.

La prédication fidèle de la grâce en Jésus-Christ est le moyen constant pour avoir la plénitude de l’Esprit.

b) Où est la plénitude?

Le pentecôtisme préconise une recherche de la plénitude du Saint-Esprit en recherchant l’Esprit lui-même. L’épître aux Colossiens enseigne clairement que la plénitude se trouve uniquement en Christ et nulle part ailleurs. En fait, le sujet de cette lettre est le thème principal de la doctrine pentecôtiste: la plénitude.

La description sublime du Christ dans Col 1 se termine par cette déclaration pertinente: Car il a plu à Dieu de faire habiter en lui toute plénitude (v. 19) – donc aussi celle du Saint-Esprit. Au deuxième chapitre, Paul renchérit: En lui (Christ) habite corporellement toute la plénitude de la divinité. Et vous avez tout pleinement en lui (v. 9-10). Toute la divinité, y compris le Père et le Saint-Esprit, se trouve pleinement réunie en Jésus-Christ, de sorte que quiconque croit en Christ a reçu, en lui et par lui, toutes les bénédictions imaginables et ne doit pas rechercher d’autres moyens que la foi en Christ pour «obtenir» plus de plénitude ou de bénédiction. Le croyant peut jubiler avec Paul écrivant aux Ephésiens: Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ (1.3).

La plénitude que les chrétiens ont en Christ est vraiment pleine, non pas parce qu’ils seraient capables de se l’approprier, mais parce que Christ est capable de s’approprier les chrétiens.

L’épître aux Colossiens ne contient aucune condition préalable demandant de faire le vide pour recevoir la plénitude. Au contraire, Paul y combat rigoureusement toute condition de ce genre, car les faux docteurs invitaient les Colossiens à la mortification, à l’abandon à des visions, à l’application de règlements diététiques, dont Paul dit qu’ils ne sont que préceptes et enseignements humains… qui ne méritent pas d’honneur et contribuent à la satisfaction de la chair (Col 2.16-23).

Non, dit Paul, ne concentrez-vous pas sur vos obligations subjectives sans valeur, mais sur votre condition objective: vous êtes en Christ, donc vous avez la plénitude, car être en Christ signifie être en celui en qui habite toute la plénitude divine. La plénitude appartient à Christ; le croyant est en Christ; donc le croyant a la plénitude. Insinuer que le croyant, tout en étant en Christ, aurait besoin d’une plénitude spirituelle additionnelle ou d’une quelconque appropriation: voilà l’hérésie colossienne.

L’argumentation de Paul dans les épîtres aux Galates et aux Colossiens a de graves conséquences pour la doctrine pentecôtiste. Selon Galates, il n’y a qu’un moyen pour recevoir le Saint-Esprit, à savoir le message de la foi en Christ, à l’exclusion de toute autre condition. Selon Colossiens, les croyants ont à rechercher la plénitude de l’Esprit au seul endroit où ils l’ont reçue initialement, à savoir en Christ.

Question

Y a-t-il une distinction à faire entre le Christ habite en vous et l’Esprit de Dieu habite en vous? L’Esprit, troisième personne de la Trinité, vient-il habiter le croyant après coup, indépendamment de Christ, deuxième personne de la Trinité, ou vient-il en Christ Jésus? Est-ce que être en Christ ne signifie qu’une plénitude partielle?

Réponse

La réplique de Paul est claire: En Christ, le croyant a tout, et cela parfaitement; le chrétien qui est en Christ n’a pas reçu qu’une mesure de la puissance. Il n’a pas à rechercher ce qu’il a déjà pleinement en Christ. Par la foi, il a reçu tout ce que Dieu veut lui donner, à lui personnellement et pleinement, et en permanence, puisque par la foi il reçoit le Christ. Le chrétien qui a reçu Jésus-Christ, non seulement a reçu tout ce dont il a besoin, mais il a reçu tout ce qu’il peut jamais avoir.

Preuves scripturales

Rom 8.9-11: Pour vous, vous n ‘êtes plus sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas. Et si Christ est en vous, le corps, il est vrai, est mort à cause du péché, mais l’esprit est vie à cause de la justice. Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ Jésus d ‘entre les morts donnera aussi la lie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.

1 Cor 6.17: Celui qui s’attache au Seigneur est avec lui un seul esprit.

1 Cor 15.45: Le premier homme, Adam, devint en être vivant. Le dernier Adam (= Christ) est devenu un esprit vivifiant.

Col 2.10: Vous avez tout pleinement en lui (ou: vous êtes remplis en lui), qui est le chef de toute principauté et de tout pouvoir.

Jean 3.34-35: Celui que Dieu a envoyé (= Christ) dit les paroles de Dieu, parce que Dieu donne l’Esprit sans mesure. Le Père aime le Fils et a tout remis dans sa main. Cette affirmation de Jean-Baptiste résume la pensée de Paul, pensée qui est, ne l’oublions pas. celle du Saint-Esprit qui inspire Paul. A savoir: La divinité tout entière habite corporellement (=personnellement ) en Jésus-Christ. C’est pourquoi celui qui n’a ou ne trouve pas Dieu en Christ ne l’aura ou ne le trouvera nulle part ailleurs en dehors de Christ où qu’il aille (selon Luther).

Jean-Pierre Schneider
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