Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page

Le Saint-Esprit

L’Esprit est promis. non pas pour susciter quelque doctrine nouvelle. mais pour écrire aux coeurs des hommes la vérité de l’évangile.
Calvin


Quelques extraits du livre: « La Personne et l’Oeuvre du Saint-Esprit » Editions Emmaüs, 1806 St-Légier, Suisse.

Note de la Rédaction. – Avec le numéro de Promesses qui est sous vos yeux, nous reprenons une étude concernant l’Esprit Saint. A vrai dire, Promesses en a entretenu bien souvent ses lecteurs. Un petit coup d’oeil en arrière montre qu’un vrai tableau a déjà défilé devant nous (voir numéros 1 à 11. 14, 19, 22 et 23). Mais les années passent et les générations nouvelles n’ont pas le loisir ou l’occasion de jeter un regard dans les éditions anciennes.

Chaque époque a ses problèmes. Pour le monde christianisé, en général, la religion n’entre plus guère en ligne de compte. Mais dans le monde religieux, la question de l’Esprit-Saint a pris une importance toujours plus grande, et ce avec raison. Jésus n’a-t-il pas dit: « mais le consolateur, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses; et vous rappellera tout ce que je vous ai dit » (Jean 14 : 26) ; « Jean a baptisé d’eau, mais vous, dans peu de jours, vous serez baptisés du Saint-Esprit » (Actes 1 : 5) et « Vous recevrez une puissance, le Saint- Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins… » (Actes 1 : 8) ?

L’intérêt porté à l’Esprit Saint consiste principalement à connaître sa valeur et son oeuvre dans le temps présent. Aussi laisserons-nous de côté l’oeuvre de l’Esprit pendant les premiers âges de notre humanité, ainsi que durant les siècles de l’ « Ancienne Alliance », conclue avec Abraham et renouvelée sous Moïse. Nous passerons de même sur les années de la vie du Fils de Dieu, pour nous centrer sur le travail de l’Esprit Saint depuis le jour de la Pentecôte.

L’heure de l’Esprit

L’apôtre Paul, établissant une comparaison entre l’Ancienne Alliance (basée sur la loi de Moïse) et la Nouvelle (basée sur l’Evangile de la Grâce), s’exprime en ces termes: « Dieu… nous a rendus capables d’être serviteurs d’une nouvelle alliance, non de la lettre (c’est-à-dire de la loi), mais de l’Esprit; car la lettre tue, mais l’Esprit vivifie… Si le ministère de la mort, gravé avec des lettres sur des pierres (les tables de la loi), a été glorieux… combien le ministère de l’Esprit ne sera-t-il pas plus glorieux! » (II Cor. 3: 6-8). Nous sommes donc actuellement, depuis la Pentecôte, dans la dispensation de l’Esprit.

Cette nouvelle dispensation présente les caractéristiques suivantes :

1- La loi révélait seulement à l’homme la volonté de Dieu, sans lui communiquer aucune force pour la mettre en pratique. Au contraire, elle le condamnait à mort en lui faisant connaître la malédiction divine sur quiconque n’observait pas tout ce qui était écrit dans le livre de la loi (Galates 3 : 10). C’est pourquoi Paul appelle la loi « la lettre qui tue » et le « ministère de la mort », Par contre, l’Esprit régénère le pécheur mort dans ses transgressions et l’affranchit de la loi du péché en lui communiquant. Sa puissance de vie (Rom, 8 : 2).

2- A plusieurs points de vue, l’Ancienne Alliance était matérielle et « charnelle », comme le dit l’Epître aux Hébreux (7: 16). La présence de Dieu, la « Schékinah », résidait dans un temple de pierre, et Sa loi était écrite sur des dalles de pierre. Maintenant, par l’Esprit, Il habite dans le coeur des croyants et met Sa loi en eux: « Vous êtes le temple de Dieu… Vous êtes manifestement une lettre de Christ, écrite par notre ministère, non avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non sur des dalles de pierre, mais sur les coeurs» (1 Cor. 3: 16; 2Cor. 3 : 3).

3- Dans l’Ancienne Alliance, le signe de l’appartenance à Dieu était la circoncision de la chair; dans la Nouvelle. c’est la circoncision du coeur, c’est-à- dire la régénération produite par l’Esprit: .La circoncision (qui compte devant Dieu), ce n’est pas celle qui est visible dans la chair… c’est celle du coeur, selon l’Esprit et non selon la lettre (la loi) » (Rom. 2: 28-29). « Les circoncis (de la Nouvelle Alliance), c’est nous, qui rendons à Dieu notre culte par l’Esprit de Dieu » (Phil. 3: 3).

4- Il est évident que tout le ministère de l’Esprit est basé sur l’oeuvre de Jésus-Christ. SON BUT, C’EST DE LE GLORIFIER (Jean 16: 13-14).

Pour que nous puissions « marcher selon l’Esprit »: Dieu a envoyé, à cause du péché, Son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché (Rom. 8 : 3-4). Christ, par Sa mort sur la croix, a ôté nos péchés et crucifié avec Lui notre vieil homme. Par Sa résurrection, Il nous a fait revivre avec Lui, et par Sa glorification, Il a repris Sa position souveraine à la droite de Dieu, d’où Il nous envoie l’Esprit. Et non seulement cela, mais c’est Lui-même qui, Son oeuvre de rédemption terminée, vient mettre en nous Sa présence spirituelle.

Ainsi donc, sans Christ, le salut serait impossible. Mais sans le ministère de l’Esprit, ce salut si chèrement et si parfaitement acquis ne nous serait pas personnellement communiqué: il ne serait pas EN nous.

5. En se plaçant à ce point de vue, on peut distinguer dans le plan de Dieu trois dispensations :

a) La dispensation du Père, qui est celle de l’Ancien Testament. C’est le Père qui se révèle et qui agit directement. Il est « Dieu pour nous », prêt à bénir et secourir, mais Il est encore loin dans le ciel à cause de Sa grandeur redoutable, de Sa Sainteté et du péché des hommes. Aussi Esaïe s’écrie-t-il : « Oh! si Tu déchirais les cieux, et si Tu descendais! »(63 : 19).

b) La dispensation du Fils, celle des Evangiles. Le Père a entendu le cri de l’humanité perdue; Il manifeste Son amour et envoie sur la terre Son Fils, qui devient « Dieu avec nous, Emmanuel ». Pendant cette période, Jésus-Christ Se révèle, Il parle, Il agit et se propose à l’adoration des hommes. Il accomplit le salut du monde et retourne dans la gloire auprès de Son Père, en attendant de venir régner ici-bas pendant mille ans.

c) La dispensation du Saint-Esprit, qui va de la Pentecôte au retour du Seigneur. Pendant ce temps l’Esprit forme l’Eglise et devient « Dieu en nous ». Il convainc le monde de péché et met dans le coeur des croyants tout ce que Christ leur a acquis: Son pardon, Sa vie, Sa victoire, Sa puissance, Sa présence même.

Notons encore que les trois Personnes de la Trinité sont inséparables, même lorsqu’au cours d’une dispensation l’une d’entre Elles joue le rôle le plus en vue. Nous avons déjà étudié l’action du Saint-Esprit dans la dispensation du Père, et nous savons que le Fils aussi est sans cesse présent dans l’Ancien Testament, soit par les prophéties, soit par des interventions directes. Pendant la dispensation du Fils, le Père Le soutient et confirme Son oeuvre, tandis que l’Esprit l’accompagne constamment.

Enfin, dans la dispensation de l’Esprit, ce sont les trois Personnes divines ensemble qui agissent dans le monde et habitent au sein de l’Eglise et dans le coeur des croyants. Par conséquent, jamais l’une des Personnes de la Trinité ne saurait supplanter les autres, ni entraver leur parfaite unité ou leur étroite collaboration. Puissions-nous Les laisser agir librement toutes trois dans nos vies et recevoir le plein salut qu’Elle ne peuvent apporter que toutes trois ensemble.

* * *

La conviction produite par l’Esprit à l’heure de l’Esprit

Nous abordons l’étude de l’oeuvre de l’Esprit en l’homme après la Pentecôte. Que doit-il accomplir avant toute autre chose dans un coeur encore inconverti ?

1. Le saint-Esprit convainc de péché.

« Quand Il sera venu, Il convaincra le monde en ce qui concerne le péché… parce qu’ils ne croient pas en moi » (Jean 16: 8-9). Il est évident que l’homme doit reconnaître son état de péché et de perdition avant de pouvoir accepter le Sauveur qui l’en délivre. C’est celui qui se sait malade qui va chez le médecin (Marc 2: 17). Le Saint-Esprit convainc de péché le monde, c’est-à-dire tous les hommes. Il n’en est aucun auquel Il ne fasse sentir sa culpabilité, soit par l’Ecriture, soit simplement par la conscience (Rom. 2: 14-15).

Remarquez que le mot « péché » est au singulier et non au pluriel. L’Esprit révèle à l’homme qu’il est perdu, non parce qu’il a commis certaines fautes ou même certains crimes (en effet, Dieu, dans Sa Parole, promet à qui veut croire le pardon de tous les péchés: « Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige » (Es. 1 : 18). L’homme est condamné devant Dieu, non parce qu’il est pécheur, mais parce qu’étant pécheur il n’a pas voulu croire au Sauveur et accepter Son pardon. « Celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu » (Jean 3: 18). L’incrédulité en face de Jésus-Christ est donc le péché le plus grave qu’un homme puisse commettre. Ce péché ne peut être pardonné, puisqu’il consiste précisément dans le refus volontaire et obstiné du pardon. Dieu n’obligera jamais à croire les hommes qui s’y refusent, car Il les a créés libres.

2. L’Esprit convainc ensuite de justice,

« parce que, dit Jésus, je vais au Père et que vous ne me verrez plus » (Jean 16: 8, 10). L’Esprit ne montre pas seulement à l’homme sa perdition. Il lui révèle en même temps Jésus-Christ, dont la justice et la divinité sont démontrées par Sa résurrection et Son retour au Père. Dieu produit ainsi dans le coeur sincère et repentant la conviction que Jésus est bien le Sauveur qui, juste Lui-même, rend justes ceux dont la foi repose en Lui (Rom. 5: 19). Ici encore, c’est le monde, donc tous les hommes, que l’Esprit convainc de justice. Tous ceux qui sont en contact avec l’Evangile doivent une fois ou l’autre reconnaître qu’il est la vérité et que Jésus est bien le Sauveur. C’est ce qui fait leur responsabilité devant Dieu, s’ils refusent malgré cela le salut.

3. Il convainc enfin de jugement.

« parce que le prince de ce monde est jugé ». Si un homme résiste à la double conviction que le Saint-Esprit veut mettre en lui, il sera convaincu de jugement. Comment savons-nous que les incrédules seront jugés ? Parce que leur père, le diable, l’est déjà en principe. Par la croix, Christ l’a virtuellement anéanti (Héb. 2: 14). Le Saint-Esprit finit par convaincre ceux qui Lui résistent que le même châtiment les atteindra lorsqu’ils seront jetés dans le feu éternel, préparé pour le diable et pour ses anges (Matt. 25: 41). La conviction concernant le jugement sera telle que « toute bouche sera fermée» sans récrimination possible (Rom. 3: 19), et que les incrédules même dans les enfers fléchiront les genoux avec tremblement devant Celui qu’ils auront rejeté. Mais pour eux ce sera, hélas, trop tard. Le discours de Pierre, le jour de la Pentecôte, illustre la manière dont le Saint-Esprit cherche à convaincre les hommes :
1° de péché: en montrant aux Juifs qu’ils ont rejeté et crucifié Jésus (Actes 2 : 23).
2° de justice: en leur prouvant que Jésus est bien le Messie, le Fils de Dieu, annoncé par l’Ecriture, ressuscité et glorifié (v. 22, 24, 36).
3° de jugement: en leur parlant du jour du Seigneur, du grand jour du jugement qui approche avec ses signes prodigieux, et en les exhortant à se sauver de cette génération perverse avant qu’il soit trop tard (v. 19, 20, 40).

* * *

La Régénération par l’Esprit

Nous abordons dans ce chapitre et ceux qui suivent l’oeuvre de l’Esprit dans un coeur qui cède à la conviction de péché et accepte le Sauveur. Au moment même de la conversion, le Saint-Esprit produit dans ce coeur par la foi, en un seul instant, les opérations suivantes, qui ne sont que des aspects différents d’une seule et même intervention :
1. Il régénère le croyant.
2. Il le baptise.
3. Il est reçu par lui.
4. Il l’adopte.
5. Il le scelle.
6. Il lui remet les arrhes du salut éternel.
7. Il vient demeurer en lui.
8. Il l’oint pour le service.
Nous étudierons l’une après l’autre ces diverses actions, en nous rappelant qu’elles sont simultanées, et que tout enfant de Dieu les expérimente au seuil de sa vie spirituelle. Elles sont comme les facettes multiples de ce joyau royal qu’est le don de l’Esprit, et chacune d’elles nous fait comprendre un aspect particulier de l’oeuvre que le Seigneur accomplit en nous à l’instant où nous croyons.

LA RÉGÉNÉRATION

1. Qu’est-ce que la régénération ?

L’âme de l’homme pécheur est morte au point de vue spirituel et séparée de Dieu, car le salaire du péché c’est la mort (Rom. 6 : 23). La régénération, c’est le miracle par lequel cette âme est ressuscitée, engendrée à nouveau, et reçoit la vie éternelle. Jésus appelle aussi cette expérience la nouvelle naissance (Jean 3 : 3, 7). II va sans dire que, sans elle, il est impossible à un homme d’être sauvé.

2. Qui opère la régénération ?

« Si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair et ce qui est né de l’Esprit est esprit » (Jean 3 : 5, 6).

C’est le Saint-Esprit qui accomplit cette oeuvre. La chair, c’est-à-dire notre Moi, ne sert de rien; ses efforts, ses bonnes résolutions, ses bonnes oeuvres sont parfaitement insuffisants. C’est l’Esprit qui vivifie, car le Tout-Puissant peut seul produire le miracle de la vie (Jean 6 : 63). Paul parle en d’autres termes, tout aussi clairs, de la régénération: « Nous qui étions morts par nos offenses, (Dieu) nous a rendus à la vie avec Christ. …II nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ »(Ephés. 2 : 5-6). II attribue également à l’Esprit la vie qui anime les croyants: « Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi selon l’Esprit » (Gal. 5 : 25). « Il nous a sauvés, non à cause des oeuvres de justice que nous aurions faites, mais selon Sa miséricorde, par le baptême de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit, qu’Il a répandu sur nous avec abondance par Jésus-Christ notre Sauveur » (Tite 3 : 5-6).

Ce n’est donc pas une évolution qu’il faut à notre âme pécheresse, mais une révolution: la résurrection spirituelle. Cherchons-nous encore à nous « améliorer » (ce serait risible de la part de quelqu’un qui est mort !) ou bien sommes-nous déjà nés de nouveau ?

3. Quand a lieu la régénération ?

Au moment même où le coeur, convaincu de péché et de justice par le Saint-Esprit, accepte le Sauveur qui lui est présenté! C’est donc un acte instantané de la part de Dieu, même si l’homme a mis des années pour arriver au point où il cède et reçoit le salut. « A tous ceux qui l’ont reçue (la Lumière, Jésus-Christ), à tous ceux qui croient en Son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu » (Jean 1 : 12-13).

Par la nouvelle naissance, nous recevons la vie éternelle. Cette grâce nous est accordée dès que nous croyons: « Celui qui croit au Fils a la vie éternelle » et « Celui qui écoute ma parole et croit à Celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie » (Jean 3 : 36 et 5 : 24).

Puisque la régénération est, ainsi, à la fois indispensable et instantanée, pourquoi ne la saisirions-nous pas maintenant par un acte de foi, si nous ne l’avons pas encore reçue ? Car la conviction du péché serait inutile, si elle n’était suivie de la foi qui s’empare de la vie de l’Esprit.

(A suivre).

* * *

Ce qui importe !

Ce qui importe, ce n’est pas d’être heureux, mais de rendre heureux les autres.
Ce qui importe, ce n’est pas d’être aimé, mais d’aimer et d’être en bénédiction à d’autres.
Ce qui importe, ce n’est pas de jouir, mais de partager.
Ce qui importe, ce n’est pas de s’imposer, mais de renoncer à soi-même.
Ce qui importe, ce n’est pas que Dieu fasse notre volonté, mais que nous fassions la sienne.
Ce qui importe, ce n’est pas que nous vivions longtemps, mais que notre vie ait trouvé son vrai sens.
Ce qui importe, ce n’est pas ce que nous faisons, mais comment et pourquoi nous le faisons.

* * *

Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page
Pache René
René Pache (1904-1979) a été directeur de l’Institut biblique d’Emmaüs et auteur de plusieurs livres de doctrine chrétienne. Cet article est extrait du livre Notes sur l’Évangile de Jean (éd. Emmaüs, Vennes sur Lausanne, 1963, p. 153-157, 32ème leçon, Le Saint-Esprit).