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Le témoignage d’un ancien

   Une page d’histoire

CYPRIEN,

au troisième siècle après Jésus-Christ, rapporte ce qu’il avait éprouvé lors de sa conversion au christianisme.

Voici son témoignage :

« Ecoute, je vais te parler de choses qu’il faut avoir éprouvées pour pouvoir les connaître ».

Lorsque j’étais plongé dans les ténèbres et dans une épaisse nuit, ballotté sur la mer orageuse du monde, errant et trébuchant à chaque pas, ignorant le vrai fond de mon être, éloigné de la lumière et de la vérité, je trouvais extraordinairement difficile, pour ne pas dire impossible, qu’un homme pût naître de nouveau, déposer son ancien caractère, et tout en conservant la même organisation physique, devenir entièrement autre d’esprit et de coeur.

Comment peut s’opérer un semblable changement? Comment est-il possible de se défaire tout d’un coup de ce qui tient à notre organisation naturelle, ou de ce qui est devenu par l’habitude une seconde nature ? Comment veut-on qu’un homme, accoutumé à de splendides festins, se soumette de lui-même à une austère frugalité ? qu’un autre qui se plaît au milieu de l’éclat de la pourpre et de l’or, s’abaisse à un extérieur simple et modeste? Un homme habitué à voir autour de lui une foule de « clients » (amis intéressés), empressés de lui rendre hommage, ne saurait supporter la solitude ; ce serait un supplice pour lui. Il en sera des humains comme il en a toujours été. Les attraits de la boisson ne cesseront de les subjuguer, l’orgueil de les enfler, la colère de les enflammer, l’ambition de les dominer et la volupté de les entraîner par ses amorces.

Tel est le langage que je me tenais souvent à moi-même; car me trouvant encore enlacé par plusieurs erreurs de ma première jeunesse dont je ne croyais pas pouvoir sortir, j’étais esclave de mes vices, et désespérant de jamais devenir meilleur, je flattais mes mauvais penchants, que je regardais comme une conséquence nécessaire de ma nature.

Mais lorsque l’eau purificatrice eut effacé les souillures de mon ancienne vie, lorsque mon coeur réconcilié avec Dieu, joyeux et purifié, fut pénétré de la lumière d’en-haut, et que la seconde naissance qui s’opère par l’Esprit descendu du ciel, m’eut transformé en un nouvel homme, je reconnus clairement,

à des effets si merveilleux,

la vérité de ce que je révoquais en doute, que je repoussais auparavant. Les ténèbres firent place à la lumière, ce que je croyais impossible me parut possible et je dus reconnaître que si, né de la chair et esclave du péché, je n’avais d’abord qu’une vie toute terrestre, celle dont le Saint-Esprit commençait à m’animer était

une vie céleste, une vie de Dieu.



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