L’égalité, pomme de discorde, ou voie royale ?
Depuis que la Révolution française (et toutes celles qui lui ont emboîté le pas) a haussé l’égalité au rang de valeur laïque absolue, les humanistes ont eu l’occasion de découvrir que dure était la traduction dans les faits de cette belle idée. Certains individus « plus égaux » que les autres n’ont pas attendu pour imposer leurs lois et leurs ambitions totalitaires au nom de l’égalité. Les désastres des utopies égalitaristes ont forcé les penseurs à nuancer le concept d’égalité, de manière à limiter son application abusive. Ils ont dû faire de même pour les concepts de liberté, de justice sociale, de bonheur du genre humain, etc.
D’un point de vue biblique, l’égalité de chaque être humain devant Dieu ne fait aucun doute : tous sont issus du même sang, tous sont affectés par le péché originel, tous sont pourtant aimés de Dieu, tous sont appelés à revenir à leur Créateur et à se laisser sauver par lui, en Jésus-Christ. Car, chose bouleversante, Dieu, dans sa suprématie universelle, n’aspire pas à écraser l’homme rebelle, mais à parvenir à une communion d’amour avec ses enfants d’adoption, jusqu’à les rendre semblables à lui (1 Jean 3.1-2).
Pour nous chrétiens, vivre en tenant compte de cette égalité-là ne manque pas de poser des problèmes d’application, surtout dans nos relations interpersonnelles. Mais la Bible nous éclaire. Gardons-nous d’aborder l’égalité à la manière de Satan. C’est la voie de l’orgueil revendicateur, violent et stérile : « Je monterai sur les sommets des nues, je serai semblable au Très-Haut ! » (És 14.14)
Le modèle pour vivre l’égalité est en Christ. C’est la voie de l’humilité, de la soumission volontaire et aimante, qui mène à la vie véritable : « Ayez en vous la pensée qui était en Christ-Jésus : lui dont la condition était celle de Dieu, il n’a pas considéré comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant la condition d’esclave, en devenant semblable aux hommes ; après s’être trouvé dans la situation d’un homme, il s’est humilié lui-même en devenant obéissant jusqu’à la mort, la mort sur la croix. C’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé… » (Phil 2.5-9a ; cf. v. 3-5 ; Jean 1.1-3 ; 5.17 et ss.)
C’est en regardant au Maître que réside la vraie révolution dans l’approche de l’égalité au quotidien, dans le renouvellement de notre mentalité.