Les divergences d’opinion
Cet article est un extrait tiré du chapitre « La persévérance malgré les divergences d’opinion », Éveil à la grâce, de Charles Swindoll. |
En dépit de tous les efforts déployés pour rechercher la paix, et aussi délicats que nous puissions être, il existera toujours des occasions où les désaccords surviendront. Comme un plaisantin l’affirme : « La vie n’est pas une science exacte. » Cette réflexion m’amène à exposer quatre faits avec lesquels tout le monde (ou presque) sera plus ou moins d’accord :
– les désaccords sont inévitables,
– même les hommes pieux seront parfois en désaccord,
– dans tout désaccord se trouvent les deux mêmes composantes,
– dans un grand nombre de désaccords, chaque point de vue est valable.
Comment être un modèle de grâce dans des circonstances désagréables ? Ces quelques réflexions vous aideront à affronter d’éventuelles circonstances désagréables avec grâce.
Tout d’abord, soyons toujours prêts à entendre un point de vue opposé. Si nous refusons d’agir ainsi, nous aurons de sérieuses difficultés quand nos enfants atteindront l’adolescence. En effet, les adolescents comptent parmi nos meilleurs enseignants. Je sais que les nôtres l’ont été. Comme moi, ils n’avaient pas toujours raison. Toutefois, ils excellaient dans l’art d’attirer l’attention sur un autre point de vue, comme pour nous faire réfléchir, nous provoquer ou nous rappeler qu’il existait une autre façon de raisonner. Cette expérience m’aida beaucoup dans mon ministère, et en particulier dans mes relations avec ceux à qui je rends personnellement des comptes. L’opposition s’avère bénéfique pour développer en nous l’humilité.
En second lieu, si une dispute doit survenir, n’assassinons personne. Une dispute — même un conflit important — ne comporte rien d’agréable, mais aller jusqu’à tuer ne réglera aucun problème. J’ai entendu certains tenir des propos déloyaux lors d’une dispute et attaquer la personnalité de leur adversaire.
J’ai assisté à beaucoup d’attaques calomnieuses en rapport avec les activités de l’église. J’ai vu plusieurs se livrer à la diffamation au nom de la religion — oralement et par écrit — et, dans tous les cas, il ne reste que de mauvais souvenirs. Alors, à quoi bon ?
Si nous devons combattre, conduisons-nous de façon honorable.
En troisième lieu, si nous n’obtenons pas ce que nous voulons, pansons nos blessures et continuons notre vie. Si nous n’obtenons pas ce que nous voulons lors d’une décision dans l’église locale, hâtons-nous de panser nos blessures. La décision a été prise (dans les règles si l’église est intègre), maintenant remettons-nous au travail. Poursuivons notre tâche.
Et ne ressassons pas, année après année, le conflit ou la décision qui a été prise. L’œuvre de Dieu souffre souvent de notre manque de maturité face aux attaques et de notre incapacité à reconnaître : « Nous avons perdu ! » Élevé dans le Sud des Etats-Unis, j’ignorais que le Sud avait perdu la Guerre civile jusqu’à mon entrée au collège… et même là, il s’agissait d’un sujet de controverse parmi mes professeurs. Montrons-nous assez mûrs pour admettre : « Nous avons perdu. » La grâce nous aidera.
En quatrième lieu, parfois la meilleure solution est la séparation. La Bible nous donne le cas de Paul et Barnabas. Ils ne pouvaient tout simplement plus continuer ensemble, alors ils se sont séparés. De même, si je ne peux accepter l’orientation doctrinale d’un ministère particulier, je dois me retirer ! Mais ce faisant, je ne devrais pas en entraîner d’autres avec moi dans mes conflits non résolus et parce que je n’ai pas obtenu ce que je voulais. Si la séparation paraît la meilleure solution, il est essentiel qu’elle se fasse avec grâce. Si nos désaccords l’emportent sur nos accords, nous devrions sérieusement penser à nous retirer. Qui sait ? Ce peut être la voie de Dieu pour nous orienter vers un autre ministère. […] Alors… malgré nos opinions divergentes, comportons-nous avec grâce et poursuivons notre tâche. Cette attitude revient à pratiquer ce que nous prêchons.
« Fortifie-toi dans la grâce qui est en Jésus-Christ. » (2 Tim 2.1)