Série: Les enquêtes du Béréen - Etude biblique
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Les foules dans les évangiles

Les enquêtes du Béréen

Dans le premier chapitre de l’Evangile de Luc, nous voyons la multitude calmement assemblée pour la prière. Dans l’avant-dernier chapitre, nous voyons une foule excitée crier: crucifie, crucifie-le. Un événement important s’est produit entre le premier et le dernier chapitre: un homme, fils de Dieu, né d’une vierge par la vertu du Saint-Esprit, est venu bouleverser la vie du peuple juif, comme il a aussi bouleversé notre vie: Jésus-Christ.

La foule

La foule a souvent joué un rôle important dans l’histoire de notre planète. Il ne faut pourtant pas lui donner une importance plus grande qu’elle n’a. Mais il ne faut pas non plus minimiser son influence: prise de la Bastille en juillet 1789; montée au pouvoir de Hitler dans les années 1930-1940 ; et plus récemment les événements de mai 1968 en France, pour ne citer que quelques faits connus de tous. Il est vrai que la foule ne gouverne pas le monde, mais il est aussi vrai qu’elle a, à des moments précis et limités, une influence non négligeable. Nous faisons la même constatation en lisant les évangiles: « Les principaux sacrificateurs et les scribes cherchaient à mettre les mains sur Jésus à l’heure même, mais ils craignirent le peuple » (Luc 20: 19).

La foule en prière

En revenant aux évangiles nous lisons :
Luc 1 : 10 « Toute la multitude du peuple était dehors en prière, à l’heure du parfum »),
C’est l’image d’un peuple pieux, obéissant aux lois, et pour le moment du moins sans problème particulier. C’est le peuple élu, choisi par Dieu et qui vit surtout dans l’attente du Messie promis, dans le pays que Dieu lui a donné. La multitude peut vaquer à la prière à l’heure prévue.
I Tim.2 : 1-2 « J’exhorte donc avant toutes choses, à faire des prières, des supplications, des requêtes, des actions de grâces, pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui sont élevés en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté ».
C’est le tableau que nous avons sous les yeux au début de l’évangile.

La foule accourt

Cette foule en prière aura bientôt du « pain sur la planche ». En plus de ses occupations habituelles, elle ira à la recherche d’un homme qui « fait des choses extraordinaires », « un grand prophète ». Cette foule, curieuse comme toutes les foules, veut voir des miracles.
Jean 6 : 2 Une grande foule le suivait, parce qu’elle voyait les miracles qu’il opérait sur les malades.
Jean 6 : 14 Ces gens, ayant vu le miracle que Jésus avait fait, disaient : celui-ci est vraiment le prophète qui doit venir dans le monde.
Plus loin, dans le même chapitre, la foule prend des barques pour aller à la recherche de ce Jésus.
Luc 6 : 19 Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu’une force sortait de lui et les guérissait tous.
Luc 9 : 14 Or, il y avait environ 5000 hommes.
Sans cesse nous voyons la foule rechercher la présence de Jésus. C’est normal. Elle est avide de sensation. Mais en plus de cela, elle a de bonnes raisons de suivre Jésus :
Jean 8 : 30-32 Comme Jésus parlait ainsi, plusieurs crurent en lui… Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira.
Luc 13 : 17 Tandis qu’il parlait ainsi, tous ses adversaires étaient confus, et la foule se réjouissait de toutes les choses glorieuses qu’il faisait.
Jean 7 : 46 Le huissiers répondirent : Jamais homme n’a parlé comme cet homme
En lisant ces versets, on comprend pourquoi la multitude suivait Jésus. Elle avait raison, elle avait pressenti ce que Pierre exprime si bien :
Jean 6 : 68 Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.

La foule acclame

L’élan d’enthousiasme de cette foule pour Jésus trouve son apogée dans
Luc 19 : 36-40 Béni soit le roi qui vient au nom du Seigneur ! Paix au ciel, et gloire dans les lieux très-hauts.
Des vêtements et des rameaux des arbres sont étendus sur le chemin du Seigneur. Une chose pourtant doit être notée : la foule l’acclame. la multitude hurle de joie, mais des pharisiens dans la foule se sentent gênés. Ils apostrophent le Seigneur : Maître (! ), reprends tes disciples. Ces cris sont insupportables pour ces érudits. Ils savent déjà que Jésus ne régnera pas sur eux (ils s’y opposeront de toute la force de leur pouvoir qui est grand), ils sont hostiles à celui que la foule appelle « Roi ». (IIs iront aussi protester auprès de Pilate lorsque celui-ci aura fait mettre cette inscription « Jésus de Nazareth, roi des Juifs ».) L’émotion qui a gagné ce peuple est si grande, le moment si solennel, que Jésus répond aux pharisiens cette admirable parole qui montre bien l’importance du moment :
Luc 19 : 40 Je vous le dis, s’ils se taisent, les pierres crieront.
La suite des événements nous montre, hélas, que ce peuple voulait un roi terrestre venant pour les délivrer et n’a rien voulu savoir du Fils de Dieu venu pour sauver et affranchir les hommes.

La foule : crucifie, crucifie-le

Cette foule, qui vient d’acclamer, va brusquement faire volte-face et demander à Pilate de crucifier Jésus. Quelles sont les raisons de ce renversement de situation ? Avant toute chose. il faut mentionner qu’au jour des « Rameaux », l’heure n’était pas encore venue – cette expression revient souvent dans les évangiles – et tant que cette heure n’était pas venue, aucune puissance au monde ne pouvait clouer le Christ en croix.
Par contre, lorsque l’heure de la croix a sonné, la foule, que les chefs d’Israël redoutaient auparavant, hurle elle-même à la mort. Lors de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, les chefs ne criaient pas avec la foule, mais demandaient à Jésus de faire taire ses disciples. Cette fois, en revanche, ces mêmes chefs crient avec la multitude pour que Pilate crucifie Jésus :
Luc 23 : 23 Et leurs cris et ceux des principaux sacrificateurs eurent le dessus.
Ce changement d’attitude de la foule trouve aussi une explication dans le travail de sape que les dirigeants (principaux sacrificateurs, pharisiens, sadducéens, chefs, docteurs de la loi, scribes) ont habilement fait durant le ministère de Jésus. Il y a dans les évangiles de petites phrases révélatrices.

Outre que les évangiles sont des récits authentiques (comme toute la Bible), n’oublions pas qu’ils ont aussi été conservés pour notre instruction et voyons quelle a été l’attitude de la « classe dirigeante ». Procédons tout simplement par ordre :
Luc 6 : 11 … s’entretenaient ensemble pour ce qu’ils pourraient faire à Jésus. Une menace vague, encore imprécise. mais déjà une menace ;
Luc 16 : 14 d’une menace secrète, ils passent aux moqueries publiques ;
Luc 20 : 19 ils cherchaient à mettre la main sur Jésus. On passe lentement aux actes ;
Luc 20 : 20 pour plus de sûreté, on envoie des agents secrets ;
Luc 22 : 2 Les principaux sacrificateurs et les scribes cherchaient comment ils pourraient faire mourir Jésus ;
Luc 22 : 54 Ils se saisissent de Jésus et le conduisent dans la maison du souverain sacrificateur.

Suivent procès et exécution.
Jean dans son évangile montre comment l’hostilité va en grandissant :
Jean 2 : 18 une simple question : quel miracle nous montres-tu ?
Jean 5 : 10 Les Juifs s’en prennent à un paralytique guéri. Une enquête commence.
Jean 5 : 18 Jésus doit mourir. C’est un blasphémateur aux yeux des chefs (v. Jean 19 : 7) .
Jean 7 : 30 lls cherchaient donc à le prendre ; et personne ne mit la main sur lui parce que son heure n’était pas encore venue.
Jean 7 : 32 envoi des huissiers pour prendre Jésus.
Jean 8 : 3-11 Jésus est éprouvé publiquement. On cherche à le faire tomber dans un piège. Ce ne sera pas la seule fois. Toutes les tactiques sont bonnes pour essayer de faire naître le doute, pour combattre son influence, pour le faire taire.
Jean 8 : 48 Jésus est traité de samaritain (une injure), de démoniaque.
Jean 8 : 59 Tentative de lapidation.
Jean 9 : 13-34 Une enquête des pharisiens qui commencent à s’agiter sérieusement.
Jean 10 : 31 Nouvelle tentative de lapidation.
Jean 1 1 : 45 Un sanhédrin est assemblé. On arrive dans la phase finale. On prend les choses au sérieux. On veut en finir avec ce « gêneur ».
Jean 12 : 9 Jésus et Lazare sur la « liste noire ».
Judas. à la tête de la populace. se saisit de Jésus. Le procès a lieu. Nous retrouvons cette foule (Luc 18 : 25), qui réclame la mort de celui qu’elle avait suivi, de celui qu’elle avait acclamé, de qui elle avait tant reçu. Il serait pourtant injuste de terminer ici ce paragraphe, sans rendre justice à une autre foule. Celle qui n’a pas suivi ses chefs, celle qui est restée fidèle à Jésus et qui pleure devant le spectacle offert. L’heure ayant sonné, cette foule est devenue impuissante. La volonté de Dieu s’accomplit.

QUESTION

Cette dernière foule attristée nous pose une question. Amis chrétiens du XXe siècle, quelle est notre attitude ?
A quelle foule voulons-nous appartenir ?

A celle qui veut tout détruire (société, morale, piété).A la mini-foule des bienheureux. (Ne crains pas, petit troupeau, car il a plu à votre père de vous donner le royaume (Luc 12 : 32).
A celle qui veut faire régner le désordre.A celle qui se soumet aux autorités, selon Rom. 13 : 1.
A celle qui est conduite par des meneurs, des chefs sans freins, ni lois.A cette mini-foule des « 2 ou 3 réunis au nom du Seigneur » selon Matt. 18 : 20.
A celle qui se retire (Jean 6 : 66)A celle qui se joint au Seigneur (Actes 11 : 24) .
Que dans ces temps de troubles, de doute et de sécheresse spirituelle, le Seigneur nous donne le discernement nécessaire pour qu’ll nous trouve dans la foule qui l’aime, l’adore et lui obéit.


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