Dossier: Miraculeux dites-vous ?
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Les miracles sont-ils toujours possibles aujourd’hui ?

Dans les milieux théologiques, on a l’habitude de répondre à cette question de deux manières diamétralement opposées :
1) ceux qui sont « cessationistes » affirment que les miracles ont cessé peu de temps après la fondation de l’Église, la disparition des apôtres et la formation du canon des Écritures ;
2) les « non-cessationistes » (ou « continuationistes »), quant à eux, disent que les miracles existent encore de nos jours.

Les deux camps s’efforcent alors de présenter des arguments bibliques, doctrinaux et historiques pour justifier leur position, et le débat génère souvent des querelles.

Laissant donc de côté la discussion entre ces deux points de vue, arrêtons-nous plutôt sur la question elle-même qui est posée ici : les miracles sont-ils toujours possibles aujourd’hui ? Plus précisément, sur ce qui peut motiver une telle question. Mais avant d’aller plus loin, il est important de définir ce qu’est un « vrai » miracle : c’est une intervention surnaturelle de la part de Dieu (Gal 3.5) ou du diable (2 Thes 2.9), pour le bénéfice ou le préjudice des hommes. Ainsi, tant Dieu que le diable peuvent opérer des miracles, ce dernier toutefois avec la permission souveraine du Créateur (Apoc 17.17). Cette réalité justifie d’être prudent vis-à-vis des miracles et souligne l’importance du discernement.
On a parfois l’impression que certains croyants espèrent voir des miracles se produire devant leurs yeux afin d’avoir une « preuve » que Dieu est bien présent dans leur vie et que leur foi n’est pas vaine.
Cependant, Dieu lui-même affirme que la foi vient de sa Parole et que le Saint-Esprit témoigne à notre esprit que nous lui appartenons (voir Rom 10.17 ; 8.16). C’est pourquoi le temps de qualité passé dans la lecture et l’étude des Écritures, de même que dans la prière sous la direction du Saint-Esprit vont certainement contribuer plus que toute autre chose à l’affermissement de notre foi (2 Tim 3.16,17 ; Jac 5.16).
D’ailleurs, les récits bibliques démontrent clairement que même les plus grands miracles de Dieu n’ont pas un impact aussi durable dans la vie des croyants que l’enracinement dans sa Parole et la communion avec lui dans la prière. Le peuple d’Israël (et nous ne sommes pas meilleurs qu’eux) a bien vite oublié les signes au Sinaï, les plaies en Égypte et les prodiges accomplis par Élie et Élisée (Ps 106.21,22).
Même le Seigneur Jésus a démontré que « croire en son nom en voyant les miracles qu’il faisait » ne garantissait pas une foi authentique et solide (Jean 2.23-25). Tandis que le mauvais riche croyait que la résurrection miraculeuse de Lazare amènerait ses frères à « croire » en Dieu, Abraham lui répond plutôt : « Ils ont Moïse et les prophètes ; qu’ils les écoutent ». Ou pour le dire autrement : « Ils ont la Parole de Dieu entre les mains ; qu’ils la lisent ! » (cf Luc 16.27-31)
Dieu, parce qu’il est tout-puissant, souverain et immuable, peut et fait certainement beaucoup de miracles encore à notre époque. Par exemple, chaque fois que nous prions pour la conversion d’un pécheur ou pour la guérison d’une personne, c’est un miracle que nous demandons à Dieu (Rom 10.1). C’est vrai que nous sommes en droit de nous interroger sur les prétendus « dons miraculeux » dont certains abusent, et souvent pour des « gains honteux ». Mais il ne fait aucun doute que Dieu peut sauver, délivrer et guérir lui-même sans aucun intermédiaire. Dieu est le Dieu des miracles et nous avons le privilège de nous adresser humblement à lui par la foi dans la prière (2 Cor 1.9-11). Réjouissons-nous, car il est le Sauveur, le libérateur et le divin médecin (1 Pi 5.7).

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Dossier : Miraculeux dites-vous ?
 

Despins Gilles
Gilles Despins est l’un des enseignants de l’École ProFAC au Québec. Marié à Jinny, il est titulaire d’un doctorat en théologie du Tyndale Theological Seminary, d’un doctorat en philosophie dans la traduction biblique du South African Theological Seminary et d’un doctorat au Master’s Seminary de Los Angeles.