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Les sept semaines de Daniel

Lorsque les septante années de la servitude de Juda à Babylone, annoncées par le prophète Jérémie, arrivaient à leur terme (Jér. 25, 11-12; 29, 10-14; voir aussi II Chron. 36, 19-21), il fut révélé à Daniel qu’une autre période, de 70 septaines, avait été décrétée, concernant les juifs et la cité sainte, Jérusalem. Immédiatement avant la révélation, Daniel, dans sa prière, avait mentionné le peuple juif qu’il citait comme appartenant à Dieu. Là, l’ange Gabriel le décrit comme appartenant à Daniel et montre que Dieu ne reconnaissait pas comme sienne la restauration à venir, sous la direction de Zorobabel: le peuple et la cité restaient sous la souveraineté des «Gentils». Lorsque le temps des Gentils arrivera à son terme, Dieu restaurera une seconde fois le peuple juif. A ce moment, celui-ci sera reconnu comme appartenant à Dieu, ainsi que la cité, Jérusalem. Esaie 11, 11; Jér. 31,31-40).
Septaines ou semaines
Au verset 24, le mot «shabua» a donné lieu à controverse. Il est traduit par «semaines». D’après les hébraïsants, il s’agit d’un terme signifiant «septaine» (comme nous avons dizaine ou douzaine, etc.), sans fixation plus précise du temps (jours ou années). Il est cependant clair que «septaine», dans ce cas, désigne des années. Le même mot, dans Genèse 41, 26, concernant l’interprétation du rêve de Pharaon, est traduit par sept ans. Il est aussi utilisé dans la «Mishna» et dans le livre des Jubilés pour des semaines d’années. Le Dr Tregelles donne l’ex cation suivante:
«Daniel s’est enquis (dans sa prière} concernant une captivité de ans à Babylone. La réponse (de Dieu} parle aussi de 70 périodes, lesquelles, dans nos Bibles, sont désignées par «semaines». Le mot, cependant, ne signifie pas nécessairement sept jours, mais une période en sept parties. Il va sans dire qu’il est plus souvent utilisé en parlant d’une semaine de jours qu’à propos d’autres choses, une semaine de jours étant la septaine la plus courante. Il est à remarquer que les Hébreux utilisaient la division par sept, tout comme nous celle par dizaines. L’année sabbatique, les jubilés formaient dans leur pensée une base permanente à ce chiffre. Le sens de ce terme trouve sa justification dans la prière de Daniel: elle concernait des années. La réponse lui parvient avec des périodes de sept ans, soit la période d’une année sabbatique.»
Ainsi, la période désignée dans Daniel 9 est de 70 septaines d’années, soit de 490 ans.

Le calendrier ancien
L’année prophétique n’avait pas la valeur que lui donne le calendrier grégorien, cela va sans dire. L’année babylonienne ou juive était l’année luni-solaire (lune plus soleil) de 360 jours, ce qui était le cas du temps de Noé; le mois était de 30 jours. Après le déluge (Gen. 7,11; 8, 3-4), le nombre des jours, du 17e du second mois au 17e du 7e mois, est de 150 jours. Isaac Newton disait qu’avant que la durée exacte de l’année solaire fût connue, les nations comptaient les mois d’après la course de la lune, et les années par le retour des saisons. En établissant les calendriers de fêtes, ils comptaient 30 jours pour un mois lunaire et douze mois lunaires pour une année, d’où la division de l’écliptique en 360 degrés.» Dans l’Apoc. 12,3 une période de 42 mois est rapportée plus loin comme ayant 1260 jours, ce qui confirme notre appréciation, soit que le mois biblique est de 30 jours.
Ces 70 septaines ou 490 années décrétées par Dieu sont mises à part pour l’accomplissement de certaines réalisations concernant Israël. Six de ces réalisations sont détaillées au verset 24.

1. «La révolte cessera»
Le mot «kabe» traduit par cesser signifie arrêter ou restreindre une activité, et le mot «pesha», traduit par révolte, signifie aussi défection, rebellion. L’abandon de la loi, par Israël, semblait sans mesure, sans frein. A cause de leur rebellion contre Dieu, ils avaient été conduits en captivité, mais cette expérience ne leur avait pas servi de leçon et semble-t-il, rien ne les retenait dans leur méchanceté.
Toutefois, lorsque Dieu signera une nouvelle alliance avec Juda et Israël, il mettra un point final à leur révolte, et sa loi dans leur entendement; il l’écrira dans leur coeur: ils seront enseignés! Ce sera au jour du retour du Messie sur la terre !

2. «Le péché sera effacé»
Les nations aussi mettront fin à leurs iniquités. Lorsque le Christ reviendra, «on cherchera l’iniquité d’Israël, mais elle ne sera plus; on cherchera le péché de Juda, mais on ne le trouvera plus» (Jér. 50, 20). L’expression «effacé» est aussi utilisée pour sceller une lettre, un document. Lorsque le scribe avait fini son travail, le souverain plaçait son sceau royal, signifiant par là que la communication était terminée et recevait force de loi. L’idée primaire était que toute affaire était arrivée à conclusion.

3. «L’iniquité expiée»
Dieu peut, s’il le désire, restreindre toute oeuvre de péché ou le supprimer tout à fait, mais la tendance au mal de l’homme, de l’individu n’en serait pas changée; ce dernier ne serait pas libéré de ses fautes passées. Expiation et réconciliation sont nécessaires pour ramener nations et individus à Dieu. La faute doit être éloignée et les péchés pardonnés. Bien que la base en ait été posée à la croix, son effet ne se fera pas sentir avant que la nation juive regarde à «Celui qu’ils ont percé» et se repente (Zach. 12,10).

4. «La justice éternelle sera manifestée»
La nation doit être régénérée (Ezéch. 36, 24-27). Alors Dieu dira. «Je hâte l’avènement de ma justice – Je mettrai le salut dans Sion et ma gloire en Israël (Esaïe 46, 13). Dans son royaume millénial, le Messie introduira la justice et l’équité, ce dont Daniel avait reçu à l’avance la vision.

5. «La vision et la prophétie seront accomplies»
Lorsque le royaume sera établi, vision et prophétie ne seront plus nécessaires. Tout ce qui était annoncé à l’avance sera accompli.

6. «Le saint des saints recevra l’onction»
Ou plus littéralement, l’onction sera pour le très saint. Plusieurs estiment que cela se rapporte à l’onction du Seigneur par le Saint-Esprit, lors de son baptême (Act. 10, 37-38), mais les mots «très saint» se rapportent à des objets. tels que le temple, le sanctuaire, les objets, les vaisseaux du temple, le parfum, etc. Dans l’Ancien Testament, l’expression n’est pas appliquée à des personnes.
Le temple de Salomon avait été rempli de la «shekinah», de la gloire de Dieu (I Rois 8, 11 ). Mais cette gloire disparut avant la destruction du bâtiment (Ezéch. 10, 18-19; 11, 23). Dans le temple du millénium, la gloire de Dieu sera de nouveau présente; c’est à cet événement que ces mots semblent se référer, non pas à une onction d’huile, mais à la présence de la «shekinah», à laquelle l’ange Gabriel fait allusion. Ces six bénédictions appartiennent clairement à l’avenir, car aujourd’hui, Israël souffre encore pour ses péchés et le royaume de l’Oint n’est point encore rétabli.

L’ordre d’Artaxerxès
Les 70 septaines de la prophétie devaient avoir leur point de départ au moment de la promulgation d’un décret de rebâtir Jérusalem. Cette date doit donc être déterminée avec soin, pour l’interpréter correctement. Plusieurs dates peuvent être présentées comme offrant un point de départ possible.
Dans Esdras l, 1-3 par exemple, il est fait mention d’une proclamation de Cyrus, empereur de Perse, autorisant la reconstruction du temple, mais sans référence à la ville. Plus tard, un autre édit de Darius confirme celui de Cyrus (Esdras 6, 1-12), sans mention de la ville. Plus tard encore, Artaxerxès envoya une lettre concernant le temple de Jérusalem (Esdras 7, 11-26). Il est clair qu’aucune de ces dates ne peut être considérée comme le point de départ des 70 septaines. Cependant, en 445 av. J. C., le même Artaxerxès autorisa explicitement Néhémie à rebâtir la ville (Néh. 2, 5-9), ce qui nous permet de prendre cette date comme base de calcul.

La période de 70 septaines était divisée en trois sections, l’une de sept septaines (49 ans), la seconde de 62 septaines (434 ans) et une 70e septaine, soit sept ans. Les 49 premières années devaient voir la reconstruction du temple. La place centrale, le centre de la vie de la cité, ainsi que les remparts devaient être mis en bon état, ce qui implique la reconstruction de toute la ville. Le travail aurait lieu en des temps troublés, ce que nous montrent les écrits de cette époque (Néh. 4, 1-14; 6, 1-14; 9, 36-37). Quarante-neuf ans, comptés à partir de la base indiquée plus haut, nous amènent à la date de la prophétie de Malachie. Ce n’est donc pas sans signification, car ce livre est le dernier en date de l’Ancien Testament.
La deuxième section, de 434 ans, soit les 62 septaines partant de l’expiration des 49 premières années, nous amène à «l’oint, au prince». L’édit d’Artaxerxès ayant été émis au mois de Nisan de l’année 445 av. J. C. (et certainement au commencement du mois), nous porte à la période de la fin de la vie de Jésus, à son entrée à Jérusalem (Matt. 21, 1-11), à l’accomplissement de la prophétie de Zach. 9, 9.

Le Messie mis à mort
Sitôt après (telle est la signification du mot «achar») la 69e septaine, le Messie, l’Oint, devait être «mis à mort, n’ayant personne pour lui». Le mot traduit par «mis à mort» est normalement utilisé pour la condamnation à mort prononcée par un juge ou un tribunal (Lév. 7, 20), et implique une mort violente (comp. Ps. 37, 9). La 69e septaine étant passée, selon l’accomplissement de la prophétie, notre Seigneur a été «retranché de la terre des vivants», sans aucune postérité (Esaïe 53, 8). Après cela, la nation juive devait être punie. La prophétie dit ceci: «le chef d’un peuple qui viendra, détruira la ville et le sanctuaire (Jérusalem et le temple), puis, jusqu’à la fin, régneront guerres et dévastations». La prédiction a trouvé son accomplissement en l’an 70-71 ap. J. C., alors que la cité et le temple furent détruits par les Romains.

L’avenir d’Israël
Jérusalem ayant été détruite par la nation romaine, c’est, selon Daniel 11, de cette nation ou d’un pays dominé alors par les Romains, que doit sortir le «prince qui vient», prince ou chef d’Etat qui n’est point encore venu. Ce prince doit faire une alliance avec un certain nombre d’Israélites (il est à présumer qu’il s’agit de l’alliance décrite par Esaïe 28,14-18, pour une période d’une septaine – certainement la dernière des 70 septaines mentionnées ci-dessus). Il a été avancé que ce serait la part du Messie de conclure une telle alliance, mais ce «prince à venir», ce «chef» se rapporte à la phrase précédente. L’alliance que conclurait le Messie ne serait pas limitée à sept années; elle serait et sera éternelle. Il est également clair que la nouvelle alliance décrite dans Jér. 31,31-40 n’est pas en vue. Celle-ci sera réalisée lors du retour du Messie sur la terre. L’alliance dont il est question ici (v. 27) sera proposée par un «chef, un gouverneur» originaire d’une contrée appartenant à l’empire romain d’alors. Un tel traité n’a pas été conclu jusqu’ici.

L’intervalle
Notre conclusion est que la 70e septaine n’a pas encore eu lieu. Une parenthèse prend sa place entre la 69e et la 70e, parenthèse qui dure depuis 19 siècles. Daniel y avait été rendu attentif. Il place entre ces deux événements la mort du Seigneur Jésus-Christ, la destruction de Jérusalem et du temple 40 ans plus tard; ensuite, des guerres doivent continuer jusqu’à «la fin» (la fin de «l’âge», la fin de notre période de temps).
Ce n’est qu’après cette fin que Daniel introduit la dernière septaine. Dans toutes les grandes prophéties de Moïse (Lév. 26, Deut. 28, 30-32) il a été prédit que les Juifs seraient expulsés de leur pays et dispersés parmi les nations pour un long exil, exil pendant lequel Dieu cesserait ses relations avec eux, comme son peuple particulier.
Cette période se rapporte manifestement à l’intervalle décrit ci-dessus. La Parole nous montre que Dieu ne tient pas compte, au point de vue chronologique, des périodes de punition, de servitude de son peuple. Voici un cas: I Rois 6,1 ; Salomon aurait commencé de bâtir le temple 480 ans après l’exode! Un simple calcul montre qu’il y a 594 ans! Or, la différence comprend 114 ans de servitude (sous les Juges) et trois ans d’usurpation par Abimélec (Juges 9, 22).
Les parenthèses de l’Ecriture ne sont pas toujours apparentes au premier coup d’oeil. De nombreux commentateurs de la Parole croient qu’il y a un vaste laps de temps entre les versets 1 et 2 de la Genèse 1. Le règne de Christ mentionné dans la dernière partie d’Esaïe 9, 6 est séparé de près de 2000 ans de sa naissance, que l’on trouve au même verset. De même, lorsque le Seigneur lut dans le rouleau du Livre, à Nazareth (Luc. 4, 16-20), il s’arrêta brusquement au milieu d’Esaïe 61, 2, montrant ainsi clairement que la dernière partie du verset n’était pas accomplie, mais réservée pour plus tard. Il y a aussi un gouffre entre les versets 9 et 10 de Zach. 9, le premier ayant trouvé son accomplissement à Jérusalem (Matt. 21, 5-9), alors que le verset 10 attend encore son jour. Luc 1, 31 a été accompli lors de la naissance de Christ, tandis que les deux versets suivants sont pour plus tard. Une parenthèse semblable se trouve entre les versets 5 et 12 d’Apoc. 12. Ces illustrations pourraient être multipliées; elles nous montrent que des parenthèses, telle celle de Daniel 9, sont courantes.

Une église, une épouse
Le péché d’Israël atteignit son point culminant lors du rejet et du meurtre du Messie. Dieu s’est détaché de cette nation (Rom. 11, 11 , 15 et 25) et s’approche actuellement de chaque individu, de toute race et de toute nationalité. De ce fait, Dieu ne tient plus compte du temps, en ce qui concerne Israël, et la 70e septaine de Daniel n’a pas encore commencé. Entre temps, Dieu appelle un peuple, une église, mystère caché jusqu’au jour où il fut révélé à Paul (Eph. 3, 3-11). Dieu ne reprendra pas ses relations avec Israël avant d’avoir terminé l’oeuvre de l’église. Lorsque cette dernière aura été enlevée de la scène terrestre (I Thess. 4, 14-17), alors, les heures concernant Israël seront à nouveau mises en compte. Aujourd’hui, les Juifs sont au même rang que les «Gentils», en ce qui concerne l’Evangile; ils ne sont pas au-dessus d’eux. Dieu ne peut, simultanément, traiter ces deux groupes sur une base prioritaire et sur une base égalitaire.

Le renouveau juif
Israël possédait un réel privilège pendant les 69 septaines qui ont pris fin à la crucifixion. Il a renoncé à ce privilège par cet acte, fait qui porte ses effets pendant toute cette parenthèse. La 70e semaine verra cette position de faveur renouvelée. Un reste juif fidèle se convertira à Dieu, probablement sous l’impression du départ de l’église et par le témoignage des deux témoins d’Apoc. 11, 31-32; il restera loyal au Messie à venir, malgré les persécutions de «l’homme de péché». Pour que la race juive puisse jouir à nouveau de cette relation privilégiée avec Dieu, l’église doit être absente lors du commencement de la 70e semaine.
Avant le retour de Christ, pour établir son royaume, une fédération de pays se formera (Daniel 2 et 7, Apoc. 13 et 17). Cette fédération sera dominée par un individu despotique et sans scrupules que l’apôtre nomme «la bête». Ce dernier inspirateur d’un empire romain renouvelé semble bien être l’homme décrit par Gabriel comme le «prince qui doit venir» (Dan. 9, 26). C’est celui-là même qui conclura un traité de sept ans avec Israël, traité dont la durée est apparentée à la 70e septaine. Le but de cette alliance n’est pas révélé. D’après Esaïe 28, il semble qu’il s’agisse de la protection d’Israël contre les invasions du «Roi du nord». Toutefois, l’alliance n’atteindra pas son but, car l’Assyrien est la verge de Dieu contre la nation infidèle (Esaïe 10, 5-6) et la protection accordée par les puissances de l’ouest sera inefficace contre l’envahisseur nordique. Carnage et désolation marqueront le passage du Roi du nord à travers le pays de la promesse (Ps. 74). A la moitié du terme de l’alliance, le «Prince» fera cesser les sacrifices offerts par les Juifs dans le temple (Dan. 9, 27). Il souillera le temple par son idolâtrie (II Thess. 2, 3-4). Une idole sera placée sur une aile du temple. L’apôtre Jean (Apoc 13) parle d’une image de la «bête» que doivent ériger les habitants de la terre. Ceux-ci devront l’adorer, soit celui qu’elle représente!
Le seconde partie de la 70e septaine (3 ans1/2) est assimilée aux «temps, des temps et demi-temps» de Dan. 7, 25; 12, 7; Apoc. 12, 14; les 42 mois d’Apoc. 11, 2; 13, 5 et les 1260 jours d’Apoc. 11, 3 et 12, 6. Durant cette période, Israël souffrira les horreurs sans nom de la «grande tribulation», cela, jusqu’à la «fin» (comp. Esaïe 10, 23 et 18, 22). Le «désolateur» (autre nom du prince), celui qui aura été la cause de ces épouvantables souffrances sera, après avoir été l’instrument de la colère de Dieu, détruit à son tour (comp. Jér. 42, 18; 44, 6; Esaïe 10, 12-15).

Avec autorisation de «Prophetic Witness»


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