Série: Fondements
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L’inspiration de la Bible

Fondements (1)

Préambule

Que nous apprend la Bible sur des sujets essentiels tels que la création et l’homme? Ces deux sujets ayant déjà été traités dans les numéros 79 et 80, nous continuerons à examiner ce que la Bible nous dit sur elle-même (son inspiration divine), sur le monde, le péché, la chair, la mort, les jugements de Dieu, sur Satan, les démons, l’enfer…

La Bible étant le seul livre à constituer les «Saintes Ecritures», elle est l’unique livre qui soit revêtu de l’autorité divine, l’unique livre qui soit authentiquement «Parole de Dieu», à tel point que d’y ajouter ou d’en retrancher quoi que ce soit est un crime punissable par Dieu lui-même. L’avertissement solennel nous est donné au début de la Bible (Deut 4.2 et 13.1), au beau milieu de la Bible (Pr 30.5-6) et tout à la fin (Apoc 22.18-19), où nous lisons:

Je l’atteste à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre: Si quelqu’un y ajoute, Dieu ajoutera (à son sort) les plaies décrites dans ce livre. Et si quelqu’un retranche des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l’arbre de vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre. – Cela vaut donc pour toute la Bible, car dans un sens plus large, toute la Bible est «prophétie», écrite par des hommes qui ont parlé de la part de Dieu (2 Pi 1.20-21).

Justement, dans cette première tranche de fondements, nous voulons examiner un sujet de brûlante actualité:

L’inspiration de la Bible

«Bible» vient du nom pluriel grec «biblia», sans article pour indiquer que les Ecritures réunies en un volume forment un tout qui doit être considéré comme «le livre par excellence» (chrisostome vers 400 apr. J.-C.).

1. Introduction

Jusqu’au 19e siècle, personne se disant chrétien n’imaginait qu’on puisse sérieusement mettre en doute l’inspiration divine, et donc l’autorité incontestable de la Bible. Bien entendu, il y a toujours eu des contestataires dans le camp des incrédules, dont un des plus notoires fut Voltaire, ce blasphémateur du 18C siècle, qui prédisait que dans 100 ans plus personne ne lirait encore la Bible, vu que le monde entier aurait été éclairé par la sagesse du «siècle des lumières», le sien, qui fut au contraire un siècle d’obscurantisme philosophique. Or au 20e siècle, le nôtre, la maison qu’habitait Voltaire se trouve être un dépôt de la Société biblique britannique! Humour de Dieu…

Notre Dieu est un Dieu qui parle, et cela dès la troisième phrase d’un livre de quelque 1300 pages. En cela il se diffère de tous les faux dieux. Dieu parle à l’homme par l’homme, ce dernier étant inspiré divinement par le Saint-Esprit. Non seulement Dieu parle, mais il est lui-même cette Parole.

Jésus-Christ s’y identifie pleinement, lui dont il est dit: Son nom est la Parole de Dieu (Apoc 19.13).

Bien entendu que le problème de l’inspiration des Saintes Ecritures se pose à notre esprit. Notre approche à ce problème devrait être guidée par
4 principes:
1. Considérer le problème dans son ensemble (les détails sont secondaires).
2. Savoir que c’est une question de foi, non de discussion.
3. Savoir que l’autorité de la Bible n’a pas à être défendue, mais affirmée.
4. Accepter que la Bible est la parole de Dieu dans toutes ses déclarations, qu’elles soient d’ordre spirituel, moral, matériel, historique, géographique ou scientifique.

2. Diverses façons de comprendre l’inspiration

Je n’en nomme ici que les trois principales que l’on peut sérieusement prendre en considération:

1. Inspiration morale

Seules les valeurs morales seraient divinement inspirées, ce qui revient à dire que seules les pensées seraient inspirées par Dieu. Les données historiques ou géographiques par exemple seraient souvent fausses.
Objections: Comment des idées pourraient-elles être transmises et conçues autrement que par des mots? Communiquer des pensées sans paroles est une absurdité. Et puis: Comment un enseignement juste pourrait-il découler de faits faux (que la Bible présente comme justes, en surplus)?

2. Inspiration verbale

Dieu aurait dicté chaque mot, l’auteur restant passif.
Objections: Les hommes ne sont pas des dictaphones. Le style de chaque auteur biblique reste personnel.

3. Inspiration pléniaire

Dieu a guidé les auteurs par son Esprit jusque dans le choix des expressions, et ceci sans détruire leur personnalité et donc leur style littéraire. Dieu se révèle véritablement, et il révèle ce qu’est l’homme et ce qu’est le monde, par le moyen de la Bible. Comme Dieu est devenu homme en Christ, mais sans péché, ainsi sa Parole fut écrite par des hommes, mais sans erreur. Elle est donc, dans les manuscrits originaux, infaillible, inerrante et normative.

Voici quelques textes à l’appui:
2 Tim 3.16: Toute l’Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, convaincre, redresser et éduquer dans la justice.
 2 Pi 1.20-21: Avant tout, sachez qu’aucune prophétie de l’Ecriture ne peut être l’objet d’interprétation particulière, car ce n’est nullement par une volonté humaine qu’une prophétie a jamais été présentée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu. Incidemment, cette dernière tournure est aussi une définition de ce qu’est la prophétie: une parole de la part de Dieu; c’est le cas pour la Bible entière.

 Autres références: 1 Pi 1.10-12; 1 Thes 2.13.

3. Les auteurs et les textes

Quelque 45 auteurs, du roi David au simple paysan Amos, de l’intellectuel érudit Paul au pêcheur manuel Pierre, ont écrit les 66 livres de la Bible au courant de 16 siècles. L’unité spirituelle et théologique entre tous ces livres est indéniable et saute aux yeux de qui ne regarde pas de travers. Il y a à cela une seule raison: ils ont tous été inspirés par l’Esprit de Dieu.

Les copies descendues à nous sont absolument dignes de foi; aucune des environ 50 variantes importantes que contient la Bible entière ne touche à un article de foi ou aurait une incidence digne d’être relevée. Les manuscrits de la Mer Morte sont une preuve éclatante de la fidélité quasi totale des textes existants.

Le canon (l’ensemble des livres composant la Bible) est dû à l’action du Saint-Esprit sur Israël et l’Eglise tout au début de l’ère chrétienne. En d’autres termes: Dieu a veillé à ce qu’aucun livre non-inspiré par l’Esprit fasse partie de la Bible, tout comme il a veillé à ce que les copistes travaillent avec une fiabilité sans pareille dans toute la littérature mondiale.

4. Le témoignage de Jésus-Christ

Jésus accepte tout l’AT comme Parole de Dieu. Il dit : L’Ecriture ne peut être abolie (Jean 10.35). Les nombreuses allusions de Jésus à l’AT montrent bien qu’il ne doute jamais de ce que disent les textes: N’avez-vous pas lu dans le livre de Moïse (Le Pentateuque) ce que Dieu lui a dit près du buisson (Marc 12.26)?

Autres références: Mat 19.4-5; 24.37; Luc 4.26-27; 11.51; 17.29-30; Jean 3.14-15.

Tout l’AT annonce le Christ (le Messie, l’Oint de Dieu, le Roi à venir). Christ est la réalité de ce qui se trouve dans l’AT: Commençant par Moïse et tous les prophètes. il (Jésus) leur expliqua dans toutes les Ecritures ce qui le concernait (Luc 24.25-27). – Les Israélites ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher était le Christ (1 Cor 10.4).

Autres réf.: Ps 22; Es 53; Act 8.29-35; Héb 8.1-2; 9.15; 13.20.

5. Le témoignage de la prophétie

Définition: Le propre de la prophétie, c’est que ses prédictions sont assez obscures pour ne pas permettre une interprétation dans le détail, mais assez claires pour que quand cela arrive, on en reconnaisse parfaitement l’accomplissement.

L’AT est plein de prophéties exactes et vérifiables concernant le Christ. On a compté 333 prophéties sur Jésus-Christ qui furent réalisées; cela représente une chance égale à i sur 83 milliards, de sorte que tout hasard est exclu. Voici quelques textes tirés uniquement de Matthieu à l’appui:

l’annonce:   l’accomplissement:
Mich 5.1   Mat 2.5-6
Jér 31.15   2.17-18
Es 53.4   8.16-17
Es 53.7,9,12   26,54-60; 27.38
Zach 11.12-13   26.15; 27.3-10
Zach 9.9   21.4-5
Zach 13.7   26.31,56

Il y a quantités d’autres prophéties qui doivent encore s’accomplir, p.ex. sur Israël ou sur le retour de Christ pour juger les nations et établir son royaume sur la terre. Il n’y a pas de raison pour qu’elles ne se réalisent aussi exactement que toutes celles qui se sont déjà matérialisées.

Jésus nous invite à croire toutes les prophéties de la Bible. Il sait que les prophètes ont parlé de la part de Dieu. Jacques écrivait: Prenez pour modèle de souffrance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur (5.10). Rappel: Luc 24.25.

6. «Contradictions» – science – histoire

Toutes les contradictions apparentes sont réductibles et disparaissent à la lumière soit du texte lui-même placé dans son contexte textuel ou historique. Toutes les trouvailles archéologiques n’ont fait que confirmer le texte biblique; pas même une seule ne l’a jamais ébranlé.

La Bible ne contredit jamais ce que la science peut prouver. Quant au siècle passé Darvin élabora la théorie hypothétique de l’évolution des espèces (qui fut d’ailleurs un plagiat, le véritable inventeur étant opportunément décédé avant la publication du livre qui devait porter aussi son nom), on se trouva tout à coup débarrassé de la nécessité de reconnaître qu’il y a un Créateur, ce qui arrangeait pas mal de monde, et on crut devoir discréditer le récit de la création relaté par la Bible. Jusqu’à ce jour, aucune des nombreuses hypothèses évolutionnistes n’a pu être scientifiquement prouvée…

La Bible dit que la terre est suspendue dans le vide: Dieu suspend la terre sur le néant (Job 26.7); et cela à une époque où les païens croyaient la terre fixée à quelque chose. Jésus savait qu’il fait jour et nuit en même temps sur la planète Terre; en parlant du jour de son retour, il dit: En cette nuit-là, de deux personnes qui seront dans un même lit, l’une sera prise et l’autre laissée; … de deux hommes qui seront dans un champ, l’un sera pris et l’autre laissé (Luc 17.34-36; les uns dorment la nuit, les autres travaillent le jour, en même temps).

Fait étonnant: les prescriptions hygiéniques données à Israël par Moïse s’accordent parfaitement avec la médecine moderne (A. Rendle Short, Dr. méd., «Modem Discovery and the Bible»).

7. La critique de la Bible

Les élucubrations de la théologie dite libérale peuvent se résumer à la question que Satan posa à Eve pour mettre en doute la parole prononcée par Dieu: Dieu a-t-il vraiment dit…? (Gen 3.1). Cette théologie-là prend des libertés avec le texte biblique qu’aucun érudit littéraire n’oserait prendre avec des textes de la littérature profane, ancienne ou moderne.

Les critiques de la Bible dénigrent la position dite «fondamentaliste». Ce terme vient d’une série de publications faites en Amérique sous le titre « Fundamentals» qui avait pour but d’attester l’autorité absolue de la Bible en tout ce qu’elle dit, de sorte qu’elle est effectivement le seul fondement sur lequel nous puissions baser notre foi. Elle est véritablement Parole de Dieu dans son entièreté.

La théologie libérale enseigne, par contre, que la Bible n’est pas la parole de Dieu bien qu’elle la contienne, qu’elle ne serait donc que partiellement parole divine, et que seul Jésus doit être l’objet de notre foi. Il faut avouer que cela laisse quelque peu rêveur, car que sait-on de Jésus sinon par la Bible, et si l’on ne peut se fier au texte biblique, ce qu’on sait de Jésus serait donc aléatoire. Cette position aboutit à la négation de toutes les vérités fondamentales, à la «démythologisation» de la Bible, selon laquelle les miracles seraient des légendes dépourvues de réalité historique, ce qui, nous dit-on, n’enlèverait rien à leur valeur de révélation divine. Ainsi p. ex. Bultmann nie pratiquement tout ce que la Bible révèle, à commencer par le péché originel, et par conséquent tout le plan de salut en Christ. On en arrive à considérer Dieu comme une illusion (l’évêque Robinson et suite).

8. Autres livres sacrés

Parmi les plus anciens figurent le Pali (Tripitaka, canon bouddhique du 5e siècle apr. J.-C.) et le Coran (7e siècle apr. J.-C.). Une seule des erreurs monumentales que ces livres contiennent suffirait pour discréditer la Bible en tant que parole de Dieu si elle en contenait.

La Bible est la révélation finale et définitive jusqu’au retour de Christ. Jude verset 3 évoque, la foi transmise une fois pour toutes aux saints. De prétendues nouvelles révélations ne peuvent être reçues comme venant de Dieu. Pourtant, au sein du christianisme se sont élevés de nombreux «prophètes» qui ont donné lieu à des sectes. Comme elles sont toujours actives aujourd’hui, il vaut la peine d’en caractériser 5 des plus courantes, qui ont chacune son «livre sacré».

1. Les Témoins de Jéhovah sont en fait les témoins de la «Tour de Garde». Cette secte fut fondée par Russell en 1874. Elle nie la divinité de Christ; plusieurs dates illusoires de son retour furent avancées dans le passé. Attention: La Bible éditée par la «Tour de Garde» est falsifiée!

2. La Science chrétienne, ni scientifique ni chrétienne, fut fondée par Mme Baker-Eddy avec la parution de son livre «Science and Health» (Science et santé, 1876). Négation de la matière et du mal; guérison par prières à distance.

3. Les Mormons ou Saints des derniers jours doivent leur existence aux «révélations» de Joseph Smith et Brigham Young trouvées dans le «Livre des Mormons», 183U. Il s’agit de plaques d’or couvertes d’inscriptions trouvées dans la terre (dont l’existence ne fut jamais prouvée…). Comme il est impossible de s’y retrouver dans le fouillis d’inepties théologiques du mormonisme, je vous en offre un petit bouquet: le dieu de notre terre est Dieu-Adam, procréé par le Père avec Eve, une de ses femmes, au jardin d’Eden; sur les autres planètes, il y a d’autres dieux; le Père est un homme en chair et en os devenu divin; le Fils et l’Esprit sont des dieux différents; Jésus est né d’une relation du Père (matériel!) avec Marie… Les Mormons sont donc polythéistes. En même temps, ils ont réinstauré la prêtrise d’Aaron. De chrétien, il ne reste vraiment plus rien.

4. La Rose-Croix date, dans ses origines, de 6 siècles en arrière. Il s’agit d’une confrérie d’illuminés inspirés par la magie et la franc-maçonnerie qui mélange la mythologie païenne avec des éléments du judaïsme, du christianisme et du bouddhisme; pas étonnant qu’elle enseigne la réincarnation.

5. Les Adventistes prirent leur départ avec William Miller vers 1830. Miller .annonça le retour de Christ pour 1943. Le chrétien serait obligé d’observer tout le décalogue y compris l’observance du sabbat à la place du dimanche et ne devrait goûter ni à la viande ni à l’alcool. L’âme dormirait, serait donc inconsciente entre la mort et la résurrection du corps; les tourments éternels sont remplacés par l’annihilation (ce dernier point caractérise aussi les Témoins de Jéhova).

Je remarquerai, avec W. R. Martin dans «The Kingdom of the Cults» qu’il est possible d’être un vrai disciple de Christ tout en adhérant aux conceptions hétérodoxes des Adventistes, mais qu’il est impossible d’être adepte des Témoins de Jéhovah, de la Science chrétienne. des Mormons et de la Rose-Croix, tout en étant disciple de Jésus-Christ Les deux s’excluent.

Une conclusion s’impose: Toute soi-disant révélation extra-biblique ne peut que corrompre. On n’améliore pas ce qui est parfait.

9. L’influence de la Bible

Aucun livre jamais écrit n’a eu une influence globale comparable à celle du livre des livres, aussi bien dans le domaine religieux que profane. Aucun recueil de livres de cette envergure écrit par autant d’auteurs n’a de loin son unité et sa profondeur insondable. C’est que la Bible est le livre de Dieu pour les hommes.

Tous les renouveaux spirituels authentiques, sans exception, ont été produits par un retour à la Bible, à commencer par la Réformation. Non seulement la Parole de Dieu sauve, mais elle agit dans les croyants: Recevez avec douceur la parole qui a été plantée en vous et qui peut sauver vos âmes. – C’est pourquoi nous rendons continuellement grâces à Dieu de ce qu’en recevant la parole de Dieu, vous l’avez accueillie non comme la parole des hommes, mais comme ce qu ‘elle est vraiment: la parole de Dieu qui agit en vous qui croyez. (Jac. 1.21; 1 Thes 2.13)

Tout est sanctifié
par la parole de Dieu et par la prière.

1 Tim 4.5
Jean-Pierre Schneider
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