Dossier: Dieu le Saint Esprit
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L’œuvre du Saint-Esprit

Le Seigneur Jésus-Christ a donné à ses disciples l’assurance qu’il leur enverrait l’Esprit saint : « Quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement. » Il a aussi expliqué que « l’Esprit de vérité […] [les] conduira dans toute la vérité […] Il [le] glorifiera » (Jean 16.8-14). Parmi ses dernières paroles, en leur confiant une importante mission, le Seigneur Jésus donne une garantie à ses disciples : « Vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins […] jusqu’aux extrémités de la terre. » (Act 1.8) Du jour de la Pentecôte à aujourd’hui, le Saint-Esprit est intimement mêlé à la vie de chaque croyant et à l’édification de l’Église de Jésus-Christ. Travailler à l’œuvre du Seigneur sans la puissance de l’Esprit saint est aussi absurde que de vouloir coudre un vêtement sans fil. Même un travail conduit avec abnégation et esprit de sacrifice n’obtiendra, à la fin, aucun résultat durable. Aussi est-il primordial de savoir si nous avons vraiment l’Esprit et comment il peut agir pour nous remplir et nous guider.

L’Esprit saint vit-il en moi ?

Quand l’Esprit saint entre-t-il dans la vie d’une personne ? En qui demeure l’Esprit saint ? Comment puis-je savoir si j’ai l’Esprit saint ? Le livre des Actes rapporte le processus historique de transition entre le judaïsme et l’établissement de l’Église. Il s’y produisit différents événements uniques qui ne se répètent pas systématiquement. En contraste, les Épîtres sont didactiques et laissent des enseignements pour tous les âges. Dans les Actes, quatre passages relatent des événements au cours desquels des personnes reçoivent le Saint-Esprit :

Actes 2 : les croyants juifs le jour de la Pentecôte

Cet événement historique unique a marqué la naissance de l’Église. L’Esprit saint est descendu sur les croyants juifs rassemblés. Ils ont reçu de la puissance et ont parlé en langues de telle manière que les Juifs de différentes parties du monde, en visite à Jérusalem, entendaient le message, chacun dans sa propre langue.

Actes 8 : les Samaritains (moitié juifs, moitié païens)

Ils ont reçu le message par Philippe et plus tard, quand l’apôtre Pierre est arrivé, ils ont reçu l’Esprit saint. Notons que, lors de cet événement, rien n’est dit sur le parler en langues.

Actes 10 : les non-Juifs dans la maison de Corneille

Quand ils ont entendu l’Évangile de la bouche de l’apôtre Pierre, ils ont reçu le salut et l’Esprit saint. Ils ont reçu le don de parler en langues comme signe que Dieu a accepté également les non-Juifs pour faire partie de son Église (Actes 11.15-18).

Actes 19 : les disciples juifs de Jean-Baptiste, à Éphèse

L’apôtre Paul les interrogea : « Avez-vous reçu le Saint-Esprit, quand vous avez cru ? » (Act 19.2) Il faut noter que recevoir l’Esprit de Dieu au moment de la conversion était normal. Ces personnes n’étaient pas chrétiennes avant de rencontrer Paul. C’étaient des croyants comme ceux de l’Ancien Testament, comme une minorité résiduelle dans une période de transition.

L’apôtre Pierre a donc utilisé ses « clefs » du royaume, premièrement en Actes 2 en inaugurant l’Église parmi les Juifs, ensuite en Actes 8 en ajoutant les Samaritains à l’Église et, pour finir, en Actes 10, en ouvrant la porte du salut aux nations. Actes 2 est un commencement. Actes 8 et 10 sont une transition. Actes 19 présente un groupe de Juifs en dehors de l’actualité (ils n’avaient pas entendu parler de l’Esprit saint). En Actes 2 et 8, des personnes reçoivent le Saint-Esprit après leur conversion. En Actes 10 et 19, elles reçoivent le Saint-Esprit au moment de leur conversion. Ce dernier cas est le modèle pour les chrétiens aujourd’hui. C’est ce que confirment les Épîtres.

Quand une personne devient chrétienne en croyant ce que l’Écriture dit du Seigneur Jésus, elle reçoit également le Saint-Esprit : « après avoir entendu la parole de la vérité, […] en lui vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit. » (Éph 1.13) La Bible n’envisage pas la possibilité qu’un chrétien n’ait pas l’Esprit saint ; voilà pourquoi l’apôtre Paul affirme : « Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas. » (Rom 8.9) Jésus-Christ lui-même enseigne que tout croyant a l’Esprit saint (Jean 7.38-39).

Quelques croyants à Corinthe ne savaient pas (ou avaient oublié) que l’Esprit saint vivait en eux ; c’est pourquoi l’apôtre Paul les interroge : « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes ? » (1 Cor 6.19) Sans qu’ils l’aient demandé, même sans qu’ils le sachent, l’Esprit saint demeurait déjà en eux. Les écrits du N.T. prennent pour acquis que Dieu a donné son Esprit à tous les croyants1.

Le chrétien n’est pas exhorté/invité à demander l’Esprit saint. Dieu promet de donner son Esprit à celui qui croit. Si Dieu dit que l’Esprit saint habite dans chaque croyant, il suffit de le croire et d’accepter sa Parole avec foi.

Me manque-t-il le baptême du Saint-Esprit ?

Sept mentions du baptême du Saint-Esprit

Nous trouvons sept fois l’expression « baptême du Saint-Esprit » dans le Nouveau Testament. C’est en étudiant ces citations que nous comprendrons le sens de l’expression :

– Elle est utilisée quatre fois par Jean-Baptiste en référence au ministère de Jésus : Matthieu 3.11, Marc 1.8, Luc 3.16 et Jean 1.33 ;

– Elle est utilisée une fois par le Seigneur Jésus qui se réfère à la prophétie de Jean-Baptiste (Act 1.5-8). Il explique dans ce passage que l’événement « baptisés du Saint-Esprit », s’accomplira « dans peu de jours », c’est-à-dire lors de la fête de la Pentecôte rapportée en Actes 2 ;

– Elle est utilisée une fois par l’apôtre Pierre en Actes 11.15-16. Il cite ici les paroles du Seigneur Jésus en Actes 1.15 et montre que, désormais, les non-Juifs (la maison de Corneille) sont également bénéficiaires de l’événement inaugural du baptême de l’Esprit saint, comme les Juifs le jour de Pentecôte, « au commencement » de l’Église ;

– La septième et dernière référence est faite par l’apôtre Paul en 1 Corinthiens 12.13 : « Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul esprit. » L’église à Corinthe était formée de croyants matures et immatures, spirituels et charnels, et même ainsi l’apôtre affirme que tous avaient été baptisés.

En conclusion, le baptême du Saint-Esprit est l’événement initial accompli le jour de Pentecôte quand le divin Esprit a été répandu sur les croyants. Ce baptême a uni ce jour-là tous les croyants en un seul corps et a marqué le début de l’Église de Jésus-Christ.

Quand un pécheur se repent et se soumet à Christ, il devient aussitôt participant du baptême du Saint-Esprit — il reçoit en lui le Saint-Esprit — qui l’introduit dans l’Église, le corps de Christ. C’est pourquoi tout croyant peut affirmer avec certitude : « J’ai été baptisé de l’Esprit saint ! » Quand ? « Le jour de ma conversion. »

Baptême et plénitude

Il n’existe pas un seul cas où nous soyons exhortés à chercher ou à demander le baptême du Saint-Esprit. Par contre, nous devons chercher à être remplis de l’Esprit saint.

Vivre dans la plénitude de l’Esprit (en d’autres termes, « être rempli de l’Esprit ») est la même chose que « marcher selon l’Esprit » (Gal 5.16,25) et que « rendre culte par l’Esprit » (Phil 3.3). La conséquence d’être contrôlé par le Saint-Esprit, ou rempli de lui, ne se manifeste pas dans des attitudes curieuses, des sauts, des bruits ou par la réception subite de dons extraordinaires. La plénitude de l’Esprit saint se démontre par un caractère moral régénéré et par une vie de sainteté. Comment a-t-on su que les sept hommes en Actes 6 étaient remplis de l’Esprit ? Par la manifestation du fruit de l’Esprit dans leurs vies. Les caractéristiques d’une vie pleine de l’Esprit de Dieu sont énumérées en Galates 5.22-23. Personnellement, comment est-ce que je vis ? Est-ce que je cherche la direction de l’Esprit dans mes décisions et mes choix ? Est-ce que je lui laisse le contrôle de ma vie ?

L’exemple des croyants à Corinthe

Cette église était marquée par trois caractéristiques, vraies pour toute église :

– L’Esprit saint habitait dans tous les croyants (1 Cor 6.19) ;

– Tout croyant avait été baptisé par l’Esprit (1 Cor 12.13) ;

– Tout croyant avait reçu au moins un don (1 Cor 1.4-7 ; 12.7).

Toutefois, l’apôtre classait ces croyants en croyants charnels et croyants spirituels (1 Cor 3.1-3). Les uns et les autres avaient reçu l’Esprit, avaient été baptisés par l’Esprit. Le croyant charnel est celui qui ne se laisse pas conduire par l’Esprit, c’est-à-dire qui n’est pas rempli de l’Esprit.

Ce qui montre qu’un croyant est rempli de l’Esprit, ce ne sont pas ses dons (tout croyant possède au moins un don), mais sa manière d’être, son caractère transformé, la vie de Christ manifestée dans sa vie quotidienne.

Suis-je un chrétien spirituel ?

Toute personne née de nouveau est une nouvelle création (2 Cor 5.17). Notre position change devant Dieu. Nous devenons « saints » et commençons une vie « spirituelle » comme enfants de Dieu. Cependant, un chrétien qui ne serait pas attentif à sa vie devant Dieu deviendrait un chrétien charnel s’il recommençait à se comporter comme avant sa conversion. Comment reconnaît-on un chrétien spirituel ?

Être un chrétien spirituel ne réside pas dans le fait d’avoir eu une « expérience spirituelle ». C’est un processus, un changement continu dans sa manière de vivre. L’apôtre Paul disait : « Ce n’est pas que j’aie déjà remporté le prix, ou que j’aie déjà atteint la perfection ; mais je cours […] je ne pense pas l’avoir saisi ; mais je fais une chose : oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but. » (Phil 3.12-14) Un homme spirituel, une femme spirituelle, est une personne consciente de sa faiblesse et de son péché et qui désire de tout son cœur être comme Jésus-Christ. La seule méthode est : « Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair. » (Gal 5.16) Jésus-Christ a enseigné que les fruits démontrent la réalité et la qualité de la vie : « Tout bon arbre produit de bons fruits. » (Mat 7.17) Comment sait-on qu’un croyant est spirituel ? Il montre le fruit de l’Esprit dans sa vie !

Comment suis-je guidé par l’Esprit ?

Jésus-Christ a dit à ses disciples : « Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité. » (Jean 16.13) L’Esprit saint désire guider tout chrétien et pas seulement certains d’entre eux.

Être guidé par l’Esprit est un style de vie : nous devons rechercher la direction de l’Esprit saint, non seulement dans des moments particuliers, mais aussi dans toutes nos décisions, grandes ou petites, personnelles, familiales ou d’église : « Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi selon l’Esprit. » (Gal 5.25)

La direction de l’Esprit n’est pas automatique : nous avons le devoir de ne pas contrister le Saint-Esprit (Éph 4.30) et de ne pas l’éteindre (1 Thes 5.19) par une vie superficielle ou désordonnée. Nous avons l’ordre de « marcher selon l’Esprit » (Galates 5.16,25). Avec quel sérieux recherchons-nous la direction du Saint-Esprit ? Avant de prendre des décisions, avant de planifier des études, avant d’accepter un nouveau travail, avant de chercher une fiancée, avant de faire une visite, etc., demandons à Dieu qu’il nous dirige par son Esprit. Soyons des instruments purs, souples et utiles dans ses mains. Ainsi, Dieu pourra répandre sa bénédiction sur notre vie et notre ministère. Il n’y a aucun doute : le Saint-Esprit désire nous guider sans cesse.

De plus, le Saint-Esprit agit et guide toujours en harmonie avec la Parole de Dieu. Il est donc nécessaire d’étudier la Parole. Un but saint et biblique ne justifie pas qu’on cherche à l’atteindre en utilisant des activités ou des moyens en opposition avec la Parole de Dieu. Quand l’Esprit guide, l’objectif comme la réalisation sont en harmonie avec les Saintes Écritures.

1 Voir également 1 Thes 4.8 et 1 Jean 3.24 ; 4.13.

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Nunn Philip
Philip Nunn a travaillé de 1992 à 2007 en Colombie comme missionnaire. À ce titre, il a été très impliqué dans l’implantation de plusieurs nouvelles assemblées chrétiennes. Toujours en contact avec la Colombie, il vit aux Pays-Bas, à Eindhoven, où il s’est établi. Il a aujourd’hui principalement un ministère d’enseignement, dont une partie est disponible en ligne en différentes langues : www.philipnunn.com.