Ma conversion à Jésus-Christ
Je suis issu d’une famille musulmane polygame de treize enfants. Dans mon enfance, j’étais envoyé à l’école coranique pendant les vacances, mais j’y ai peu persévéré. J’ai grandi en subissant les conséquences néfastes de la polygamie, loin de l’amour de ma mère, divorcée dès mon plus jeune âge. J’ai donc grandi au milieu des multiples divorces et remariages de mon père. Dans cette atmosphère, j’ai poursuivi mes études tant bien que mal. C’est au lycée, en classe de première, que j’ai fait la rencontre du Seigneur Jésus-Christ. Voici la manière dont ma conversion s’est passée.
C’était un dimanche matin de février 2002. Tandis que je me lavais, j’entendis une voix dans la cour : c’était celle d’un ami de la famille. Il parlait avec l’un des nôtres. Je l’entendis déclarer qu’il se rendait à l’église. Brusquement, j’ai eu envie de l’accompagner pour observer les chrétiens. De ma douche, je lui ai crié de m’attendre, ce qu’il fit. À l’église, nous fûmes accueillis par le pasteur qui nous demanda de rester après le culte pour un court entretien. À la fin du service, le pasteur nous présenta Jésus-Christ et nous fit comprendre que l’église est comme un hôpital, où les malades spirituels viennent et reçoivent la guérison au travers de l’écoute de la Parole de Dieu. Avant notre départ, il nous lança un défi : celui d’ « essayer » Jésus pendant six mois. Si ce temps ne suffisait pas à transformer nos vies, nous serions libres de revenir chez le pasteur pour le traiter de menteur et suivre notre propre chemin. Nous prîmes congé de notre hôte et rentrâmes à la maison. J’avais la conviction que les chrétiens jouissaient d’une sorte de complicité, d’intimité, avec leur Dieu. Ils étaient fidèles dans leur adoration. C’était une expérience que j’ignorais dans ma pratique de l’islam. J’étais musulman, mais cette fidélité me faisait défaut. Du fond de mon cœur, j’avais la certitude que si j’arrivais à percer le secret de cette fidélité, alors je compterais parmi les meilleurs musulmans de ma nation (ndlr : le Niger).
De retour chez moi, je ressentis le besoin de partir à la conquête de ce secret. Mais n’étais-je pas comme un voleur cherchant à dépouiller l’homme appelé Jésus (que je reconnaissais du reste comme prophète) ?
Quoi qu’il en fût, c’est dans ces dispositions que je commençai à fréquenter des chrétiens. Pendant les prédications auxquelles j’assistais, le pasteur proclamait avec arrogance que « Jésus est le Chemin, la Vérité et la Vie ». Quand j’entendais ces paroles, j’étais troublé dans ma foi car ce qu’il affirmait était incompatible avec ma conviction musulmane. Ces propos étaient comme des flèches qui me perçaient l’âme. Ils finirent par m’ôter toute paix.
Comme les jours avançaient, un samedi soir, je me tenais seul dans ma chambre et je commençai à lever les yeux vers le ciel parce que ces paroles me tourmentaient. J’essayai d’imaginer la sphère divine. Je dis : « Dieu, je sais et je crois qu’il y a un Dieu au-delà de ce ciel. Je crois qu’il y a un Être qui a créé tout ce que je vois. Tu me connais et tu sais que j’ai peur d’aller en enfer. Ces paroles du pasteur me tourmentent. Alors Dieu, qui que tu sois, où que tu sois, je veux que tu te fasses connaître à moi. Je t’en supplie, si tu te tiens du côté des chrétiens, je veux le savoir. » Sur ces mots, je m’endormis. Le lendemain matin, je me levai et comme d’habitude, je partis à la recherche de mon secret chez les chrétiens. Ce jour-là, une missionnaire norvégienne était en visite dans cette église. À un moment donné, celui qui la traduisait dit : « Je te voyais dans la nuit, lorsque tu étais seul dans ta chambre. Tu te demandais si c’est réellement moi le chemin ; tu disais que tu avais peur de l’enfer ». Je sentis alors que Dieu était en train de me parler. En effet, personne ne m’avait vu ni entendu formuler ces pensées la veille. C’était la première fois de ma vie que j’avais l’assurance que Dieu me parlait. Je sentais une paix mêlée de joie et d’assurance m’envahir. Je me dis : « Voilà le secret que je cherchais. » J’entendis encore ces paroles : « Crois en moi et crois en Jésus-Christ. » À ces mots, j’eus l’impression de recevoir un coup de marteau sur la tête. Je me dis en sursautant : « Nous avons donc bien raison d’appeler les chrétiens des kaffres (c’est-à-dire des païens) ! » Comment cet homme blanc pouvait-il exiger que je croie en lui ? N’est-ce pas en Dieu seul qu’il faut croire ? Ses paroles le désignaient comme un incroyant. Alors toute ma paix disparut. Je quittai le culte profondément troublé.
Toute la journée, je bataillais. Une voix me disait : « Cette personne t’a vraiment parlé de la part de Dieu », mais une autre rétorquait : « Ces gens sont des païens, il ne faut plus les fréquenter ». La première voix me poussait à aller voir le pasteur et à lui raconter ce que j’avais vécu ce matin-là ; la seconde voix m’assurait : « C’est parce que tu les côtoies que tu te mets à croire ces bêtises ». Vers 20 h, je me résolus à rendre visite au pasteur et à lui raconter ce qui m’était arrivé. « Djibril, me dit-il, Dieu t’aime vraiment. » Et il m’expliqua qu’aujourd’hui, Dieu ne descend pas en personne pour s’entretenir de vive voix avec les hommes, mais qu’il se sert des chrétiens pour témoigner de lui. L’invitation à croire en Christ lancée par le prédicateur est aussi, à maintes reprises, adressée à tout lecteur de l’Écriture sainte. Pendant les explications du pasteur, la joie que j’avais ressentie le matin revenait en moi et je fus satisfait : j’avais découvert le secret tant cherché ! Je demandai alors à Dieu de me pardonner mon péché et de me purifier de beaucoup d’habitudes néfastes, telles le mensonge, la cigarette, l’immoralité sexuelle, etc. Après quelques mois, je me rendis compte que Dieu avait pris ma vie en mains et que j’abandonnais ces habitudes sans aucun effort. Je reconnus que Jésus-Christ était réellement devenu mon Sauveur et Seigneur personnel.