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Miséricode

Votre Père est miséricordieux

(Luc 6 : 36)

La profondeur, l’intensité de la miséricorde chrétienne, est à comparer aux compassions manifestées par Dieu, et cela, d’une manière spéciale, au jour où Il s’est donné pour nous dans la personne de son Fils bien-aimé. Ceux qui d’entre nous se nomment chrétiens, enfants de Dieu, doivent se rappeler que les enfants des hommes reflètent les caractéristiques de leur père: « Soyez miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux ». L’ordre impératif adressé aux chrétiens de faire montre de miséricorde, est ici en contraste avec l’état naturel de l’homme, lequel n’a souvent que peu de sympathie pour le prochain.

Si des hommes sont conduits à faire l’expérience de la miséricorde dans sa forme la plus élevée, ce sera sur la base d’un christianisme bien reçu et bien compris.

La nature (peut-on dire) n’est pas miséricordieuse! Un homme apprend-il à vivre selon les lois de l’univers, il les trouve premièrement fort bénéfiques et admissibles. Cependant il fera bientôt l’expérience que ces mêmes lois sont impitoyables, sans miséricorde, inhumaines. Or la miséricorde implique le pardon, l’oubli des offenses. La nature ne présente aucun sentiment de ce genre. Lorsque les lois de la nature sont ignorées ou délaissées, l’homme doit en payer les conséquences. La réalité de sa transgression ou de sa négligence laissera des cicatrices, des marques, des ruines, pour lui en rappeler le souvenir.

L ‘homme « naturel » n’est pas compatissant. Il y a pourtant des hommes qui aiment. Dieu les connaît (Luc 10: 25). Toutefois, en cas de nécessité, l’homme agira comme les bêtes: il combattra pour sa nourriture et pour son toit; il est cruel et égoïste. L’éducation peut avoir une influence réelle et bénéfique; elle peut aussi laisser l’homme sans coeur ; elle ne crée pas nécessairement la capacité d’aimer.

Les plus belles civilisations démontrent l’homme pratiquement sans miséricorde; les luttes entre races différentes le prouvent surabondamment. Même l’homme, pris individuellement, manque souvent de volonté pour laisser de côté ses aises et son bien-être, pour tendre la main à telle ou telle personne dans le besoin. C’est la preuve que les conditions sociales les meilleures ne sont pas productrices, par elles-mêmes, de compassion envers le prochain.

De nature, nous ne sommes pas « enfants de Dieu ». Nous sommes ses créatures parce qu’Il nous a créés. Nous devenons « ses enfants » par nouvelle création en Christ. Jésus nous a, sans réserve, fait savoir que nous sommes incapables de vivre la nouvelle vie chrétienne sans foi en LUI. Le Saint-Esprit, par son oeuvre génératrice, crée effectivement en nous un nouvel être -création qui est à la base de tout vrai sentiment de compassion.

L’idée de compassion ou de miséricorde suggère bienveillance, charité, amabilité. Bien que ces qualité puissent être les fruits naturels d’un coeur miséricordieux, elles ne sont pas par elles-mêmes productrices de compassion. On peut donner d’énormes sommes d’argent pour des causes charitables fondées, et en même temps ne pas avoir le coeur plein d’amour. En revanche, il est impossible, possédant un coeur charitable, de ne pas donner autant qu’il est sage et convenable.

« Aimez vos ennemis; faites du bien à ceux qui vous haïssent; bénissez ceux qui vous maudissent ; priez pour ceux qui vous outragent ». Jésus a posé les jalons d’une miséricorde souveraine: le vrai amour envers ceux qui nous outragent et nous haïssent se manifestera en faisant du bien, en bénissant, en intercédant, en apprenant à présenter l’autre joue à celui qui vous a frappé, à marcher un second kilomètre avec celui qui a exigé de vous au delà de vos forces, à payer plus qu’il n’est juste. Précisons que nos « bonnes actions » ne se limiteront pas à ceux qui « en sont dignes ». Souvenons-nous qu’il est écrit: « Donne à celui qui te demande! » L’expression parfaite d’une attitude miséricordieuse est résumée lors de l’application de la règle d’or: « Ce que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-le leur aussi ».

Il est facile de mettre cela en pratique dans notre propre famille ou parmi ceux que nous aimons. L’épreuve d’une réelle compassion se présente lorsque nous avons l’opportunité de montrer notre amour à nos ennemis. Jésus le disait: « Si vous faites du bien à ceux qui vous font du bien, quel gré vous en saura-t-on ? Les pécheurs font la même chose ». Même entre voleurs, il peut y avoir un « code d’honneur » ; des tribus sauvages s’épaulent mutuellement! La miséricorde du chrétien ne peut porter l’étiquette « chrétienne », si elle ne s’étend pas au delà de celui qu’il aime.

« Ne jugez pas, ne condamnez pas ».

Cette recommandation semble n’être nullement en relation avec la miséricorde. Cependant, notre opinion sur les personnes concernées est souvent déterminante quant à notre bonne volonté en leur faveur. Nous voulons dire par là que notre examen, notre appréciation, notre jugement. sont formés de considérations diverses. Nous soupesons, comparons, et finalement décidons si nous voulons exercer notre miséricorde ou si nous refusons de nous laisser attendrir. Ainsi et souvent, nous prenons la responsabilité de nous déterminer quant à l’opportunité d’apporter une aide. Mais il s’agit de nous rappeler que cc nous avons une poutre dans notre oeil » ! Dieu ne nous a pas placés ici pour nous juger les uns les autres, mais pour servir, aimer et aider. C’est LUI qui exerce le jugement; c’est LUI qui décidera qui a droit à notre aide, qui il faut mandater, à qui nous serons envoyés.

Pardonner .

Nous plaidons coupables pour de nombreux péchés, mais jamais pour celui d’être (ou d’avoir été) sans miséricorde pour autrui! Nous mettons volontiers la main à notre poche pour répondre à un appel pour les missions lointaines. Mais si l’on nous dit que quelqu’un de la rue est en train de périr pour manque d’amour, d’affection, de pardon, de compréhension, nous élevons un mur de défense. – Nous parlerons de nos devoirs, de nos obligations de famille, et nous ne bougerons pas d’un pouce. Très facilement (et peut-être sans nous en rendre compte) nous faisons une comparaison avec notre propre personne, et nous posons la question: cela en vaut-il la peine ? Quelle en sera la conséquence ? Que cela peut-il me valoir ? Même la plus simple opportunité de faire montre de miséricorde nous fait évaluer notre position et la contrepartie de notre action.

Il est certain que le Seigneur est particulièrement patient envers nos faiblesses et le sachant. il nous a devancés et nous a dit ce qui nous attend: « Donnez et l’on vous donnera; on versera dans votre sein une bonne mesure, pressée, secouée, débordante; car on se servira pour vous de la mesure avec laquelle vous mesurez! »

Nous recevrons exactement comme nous avons donné…
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