Série: Les enseignements de l'ancien testament - Etude biblique
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Moïse face au peuple

Moïse face au peuple

(troisième partie)

Le peuple d’Israël, qui avait d’abord cru Moïse et qui s’était engagé envers Dieu (« Nous ferons tout ce que I’Eternel a dit ».), n’a pourtant pas cessé de murmurer chaque fois que des circonstances adverses se présentaient. Cette attitude de mécontentement et de revendication avait mené à l’idolâtrie et à la convoitise, produisant jalousie et médisance. Si vous reconnaissez dans ce cheminement certains éléments du vôtre, il est encore temps de vous repentir et de recevoir pardon et renouvellement de la part du Dieu de grâce, aujourd’hui.

Si les Israélites ont poussé des cris vers Dieu, c’était par crainte des calamités par lesquelles Dieu les visitait pour leur faire comprendre qu’ils avaient offensé sa sainteté. Mais de repentance, pas question.

Et maintenant ce peuple est à Qadech (= sainteté), à 80 km au sud-ouest de Beer-Chéba, aux portes de la terre promise, le pays de Canaan, quinze mois après la sortie d’Egypte. Normalement, il doit pouvoir prendre possession du pays. (1)

Douze hommes sont envoyés pour explorer le pays, un prince de chaque tribu, pour éviter toute jalousie. Le récit de leur expédition et la réception de leur enquête par le peuple se trouve dans Nombres 13 & 1 4, passage auquel se rapportent les références citées dans le texte.

L’exploration dura 40 jours. Ce chiffre revient souvent dans la Bible. Il indique généralement un temps de préparation ou d’épreuves: le déluge commença par 40 jours de pluie; Moïse passa deux fois 40 jours sur le mont Sinaï; Jésus jeûna pendant 40 jours avant d’être tenté par Satan et de commencer son ministère public, et il passa 40 jours à parler à ses disciples pour les préparer à leur ministère consistant à annoncer la bonne nouvelle du royaume de Dieu. (2)

Instaurer un royaume, cela ne va pas tout seul. Il y a une conquête à effectuer, car le pays est occupé par l’ennemi, un ennemi formidable: le pays est parsemé d’importantes villes fortifiées (p. ex. Jéricho); il est habité par les descendants d’Esaü, ennemis héréditaires d’Israël (les Edomites ou Amalécites), les Hittites (empire en Asie-Mineure ayant des colonies en Canaan) et des géants, descendants d’Anaq (13.28-29).

Soyons bien conscients que toute avance de l’Evangile, et donc du royaume de Dieu, est un empiétement sur le territoire du royaume de ce monde dont Satan est le prince, l’adversaire le plus redoutable de Jésus lui-même (Jean 14.30). Ceux qui ont l’intention d’arracher du terrain à l’ennemi en proclamant ‘Evangile du royaume de Dieu comme le firent Jésus et les apôtres doivent, eux aussi, connaître la force de l’ennemi. Tout évangéliste, missionnaire, pasteur, serviteur de Dieu qui ne s’est pas familiarisé avec la tactique du diable, qui n’est pas conscient de la puissance de l’ennemi, va au-devant de l’échec, spirituellement parlant. Que dire alors des théologiens et des pasteurs qui ne croient pas que Satan existe? C’est un peu comme si les Israélites étaient entrés en Canaan en promenade, en niant l’existence des Amalécites, des Hittites et des géants. Quel massacre! Bercer le peuple en sécurité en niant l’existence de l’ennemi est un crime aux conséquences effrayantes…

Mais on peut aussi être tellement affolé par la puissance de l’ennemi qu’on jette le manche après la cognée. C’est ce que fait Israël après avoir entendu le récit des enquêteurs. Face à un ennemi si redoutable, le peuple perd tout courage. Dix des douze espions déconseillent toute tentative d’invasion (Nom 13.31). L’ennemi « est plus fort que nous! » Ils n’ont pas tort, et mieux vaut ne pas sous-estimer l’ennemi. L’adversaire de l’Eglise aussi est plus fort que nous (Edom est un type de Satan, dans l’AT). Les dix espions disent: « A nos yeux, nous étions insignifiants devant ces puissants guerriers, tout comme à leurs yeux aussi ». Si nous considérons la puissance de l’ennemi, notre faiblesse, nos moyens totalement insuffisants, le ricanement méprisant des incrédules, nous sommes comme les Israélites: « …plus forts que nous… à nos yeux… à leurs yeux… » C’est le regard de l’incrédulité qui est tourné vers soi-même et les autres.

Loin de nier la présence et la puissance de l’ennemi, ce n’est pourtant pas à lui qu’il faut regarder, et ce n’est pas son appréciation qui importe. « J’ai vaincu le monde », dit Jésus (Jean 16.33), et donc le prince de ce monde, qui a été jugé par le Fils de Dieu (Jean 16.11). Après avoir pris connaissance de l’ennemi, de son pouvoir, de ses ruses, détournons le regard vers son vainqueur: « …les yeux fixés sur Jésus, qui est l’auteur de la foi et qui la mène à la perfection », lui qui « s’est assis à la droite du trône de Dieu » (Héb 1 2.2). C’est le regard de la foi, cette foi qu’lsraêl perd face à l’ennemi, lsraêl qui semble avoir oublié les miracles qui ont accompagné sa délivrance des Egyptiens. Israël, inexorablement, descend à pente et entre dans la

sixième étape: l’incrédulité du peuple


Le peuple craint pour sa peau: « Ils tueront nos femmes et nos enfants » (Nom 14.3). Bien que quinze mois seulement le séparent de l’esclavage en Egypte, il veut y retourner! A croire que la sortie d’Egypte était une erreur; à croire que l’armée de Pharaon, menace inéluctable, n’a pas été détruite par la puissance de ‘Eternel; à croire que Moïse les a menés par le bout du nez! Car eux, ils n’y sont pour rien. Moïse et Aaron, voilà les coupables; c’est contre eux qu’on murmure. Alors c’est tout simple: « Choisissons-nous un autre chef, et qu’il nous ramène en Egypte! » (Nom 14.4)

Notre Chef, c’est le Seigneur Jésus-Christ. C’est lui qui nous a sortis de l’esclavage du péché pour nous faire entrer dans le repos de Dieu (Héb 4.10). Qu’en est-il pour toi, mon frère, ma soeur? Y es-tu entré? Ou t’es-tu arrêté sur le seuil, craintif, oublieux de la victoire remportée sur la croix, et lors de la résurrection et à l’ascension? As-tu oublié que le Christ est tout-puissant? Bien entendu, tu les connais dans ta tête, ces paroles que Jésus laissa aux disciples avant de les quitter: « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre » (Mat 28.18). Tu t’es repenti; tu as reçu le pardon de tes péchés et la vie impérissable qui est celle même de Dieu, qui est venu habiter en toi par le Saint-Esprit qui aimerait te maintenir en communion avec le Seigneur. N’est-il plus ton Chef? En suis-tu un autre, peut-être ton MOI? Tu murmures parce que l’ennemi te bat à plate couture. Il le fera tant que tu auras peur de pousser en avant, tant que tu compteras sur tes ressources, ta force, tes moyens: tant que le MOI restera le chef. Repose-toi donc de tes oeuvres à toi. Va de l’avant en comptant sur Jésus-Christ. Il est le seul qui a vaincu Satan et sera toujours capable de le vaincre. Mais il veut le faire par toi, son instrument. Veux-tu que nous y entrions ensemble, dans ce repos de nos propres oeuvres, laissant nos craintes et nos tracas à la croix, oû Jésus les a expiés, afin de nous rendre capables d’accomplir, non plus nos oeuvres, mais les siennes? Alors: « Empressons-nous donc d’entrer dans ce repos-là, afin que personne ne tombe, en suivant le même exemple de désobéissance » (Héb 4.11).

Oui, c’est de la désobéissance de la part d’Israël, de vouloir se choisir son propre chef, de ne plus vouloir suivre les chefs choisis par Dieu. Or, quelle est la réaction de ces derniers? « Ils tombèrent face contre terre » (Nom 14.5). Parmi le peuple, deux hommes, en tout et pour tout, qui continuent à faire confiance à Dieu: Caleb et Josué. Faisant partie des douze espions, ils ont pourtant vu la force de l’ennemi. Mais ils regardent ailleurs, ils regardent à l’Eternel: « Il nous fera entrer dans ce pays et nous le donnera; Eternel est avec nous, ne les craignez pas » (Nom 14.8-9)! Ils plaident avec le peuple, mais rien n’y fait. Au contraire: ces quatre croyants, il faut les lapider (Nom 14.10)!
Quelle est notre réaction à nous, quand on nous met en question? Vers qui nous tournons-nous? L’amertume remplit-elle notre coeur parce que nous sommes blessés dans notre orgueil? Il n’y a qu’une position qui convienne: la position à genou, la position de l’humilité devant Dieu et devant les hommes (« devant toute l’assemblée », Nom 14.5).
« Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car il prend soin de vous » (1 Pi 5.7). Mais attention! Les attaques ne vont pas cesser comme par enchantement! On voudra peut-être nous lapider – en finir avec ces gêneurs, ces incommodes, ces trouble-fêtes, ces irréductibles…
« Ne vous inquiétez pas pour votre vie … « , dit Jésus (Mat 6.25), et: « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps » (Mat 10.28). Oui, cela peut nous arriver; nos frères de l’Est le savent bien. C’est le risque de la foi. Relisez Hébreux 11.33-38! La foi peut mener aussi bien à la délivrance qu’au martyre. « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme; craignez plutôt celui (= Dieu) qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne (= l’enfer) « .

Les Israélites n’ont pas craint Dieu. Lapider Moïse et Aaron après tout ce qu’ils ont fait pour le peuple, c’en est trop! L’Eternel intervient. Car ce ne sont pas tellement Moïse et Aaron, Caleb et Josué qui sont outragés, c’est l’Eternel qui est outragé par un manque de foi qui est tout simplement inexcusable après tout ce que Dieu a déjà fait pour Israël (Nom 14.11). C’est Dieu qui va juger, car sa sainteté a été bafouée.
Pour la deuxième fois, l’Eternel veut exterminer lsraél et tout recommencer avec Moïse, qui deviendrait l’ancêtre d’un nouveau peuple (Nom 14.12). Quel honneur pour Moïse! Cependant, comme la première fois (Ex 32), Moïse prouve que l’honneur de ‘Eternel passe avant le sien. Il prend Dieu au mot en lui rappelant l’oracle qu’il prononça sur le mont Sinai: « Je fais grâce… jusqu’à mille générations…, je pardonne…, mais je ne tiens pas le coupable pour innocent…, je punis jusqu’à la troisième et la quatrième génération » (Ex 34.5-7). Et L’Eternel pardonna. Mais – ah, ce terrible MAIS! – aucun des Israélites qui sortirent d’Egypte n’entrera en Canaan, sauf Caleb et Josué, « animés d’un autre esprit » (Nom 14.24,29). Pendant 40 années, lsraél errera dans le désert, « selon le nombre de jours mis à explorer le pays » (Nom 14.34).
Quand Moïse annonce ce verdict de Dieu au peuple d’lsraêl, celui-ci se rend compte de l’ampleur de la sentence: toute une génération qui va périr dans le désert! Ah oui, c’est vrai, on a péché… Remédions àcela et allons attaquer les habitants du pays! Et ils y vont, mais sans lEternel (Nom 14.41,44), de sorte qu’ils sont lamentablement battus.

Par leur manque de foi, leur incrédulité, et par leur désobéissance – les deux vont de pair -,le peuple s’est condamné à tourner en rond dans le désert pendani 38 ans de plus qu’il lui aurait fallu pour voyager d’Egypte à Canaan. 40 ans au lieu de quinze mois! 40 ans dans le désert: ce n’était pas l’intention de Dieu pour les Israélites.

Israël, à cause de son incrédulité, qui est à la base de sa désobéissance et de sa révolte, doit rester dans le désert pendant toute une génération. Mais Dieu n’abandonne pas son peuple pour autant. Dieu n’abandonne jamais le chrétien dans le désert. Pendant quatre décennies, Dieu va conduire et nourrir son peuple, jusqu’à préserver ses habits de toute usure (Deut 8.4 & 29.5). Seulement, le désert n’est pas Canaan. Et nous verrons, dans cette étape du châtiment divin, réapparaître les vices qui ont jalonné sa vie dés la sortie d’Egypte: jalousie, convoitise, murmures, désobéissance (même de Moïse), révolte, débauche… Comme toujours, le tableau n’est cependant pas entièrement noir: il y a la victoire sur les Cananéens et les Madianites, et la conquête de la Transjordanie.

Mon frère, ma soeur, ce n’est pas non plus l’intention de Dieu pour toi qui me lis. On entend quelquefois prêcher sur le chrétien dans le désert comme si c’était là son état naturel. Non! C’est « à cause de leur incrédulité » (Héb 4.6) que ceux qui avaient été délivrés de leur esclavage ne purent entrer en Canaan, « le repos de Dieu », Moïse y compris, comme nous le verrons plus loin. Et c’est à cause de ton incrédulité aujourd’hui, que tu es peut-être dans le désert, insatisfait, le murmure dans le coeur, las de prier, las de lire la Parole, las de trimer et de faire ton oeuvre à ta manière et avec tes ressources naturelles, tout comme les Israélites dans le désert. Et je ne parle pas des souffrances que l’adversaire peut infliger, souffrances que le chrétien qui est entré dans le repos de Dieu peut avoir à supporter. Examine ton état spirituel. Ta foi a-t-elle été tout juste suffisante pour saisir la justification acquise par le sacrifice de Jésus à la croix? Tu as bien été délivré de la condamnation due à ton péché, tu es bien sorti d’Egypte. Mais ton incrédulité t’a empêché d’entrer dans le repos de Dieu, ce pays où il règne, lui, sur ton MOI, ou les priorités sont axées sur Jésus-Christ, sur l’obéissance à sa Parole, sur la communion dans la prière, sur l’exécution de son oeuvre à lui en toi et par toi, c’est-à-dire la sanctification et l’accomplissement des « oeuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions » (Eph 2.10). Cela ne te fait-il pas envie?

Je te prie de lire attentivement, et dans la prière, Romains 6.3-23. Arrête-toi au verset 11. Le verbe grec traduit par « considérer » est tiré du vocabulaire de la comptabilité: « comptez-vous comme morts au péché »; porte ta mort au débit; compte-toi comme « crucifié avec lui »; identifie-toi avec Christ à la croix. Car tu es en quelque sorte mort en lui, comme tu serais mort en ton grand-père s’il était décédé avant de procréer ton père. Du côté crédit, compte-toi comme « vivant pour Dieu en Jésus-Christ. » Vivant pour Dieu, non plus pour toi! T’identifier avec Christ veut dire vivre sa vie dans ton corps vivifié par son Esprit. « Je suis crucifié avec Christ, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi; ma vie présente dans la chair (le corps), je la vis dans la foi au Fils de Dieu » (GaI 2.20). Saisis cette identification avec le Christ par la foi, tout comme tu as saisi le salut par la foi.

Nous mettrons une conclusion à nos considérations ayant trait à l’attitude de Moïse devant ce peuple rebelle qu’il aime pourtant, avant de nous vouer à une étude du chrétien dans le désert.

« Tout ce qui a été écrit d’avance (l’AT) l’a été pour notre instruction, afin que, parla patience (ou: la persévérance) et par la consolation (ou: l’encouragement) que donnent les Ecritures, nous possédions (ou: nous nous accrochions à) l’espérance » (Rom 15.4).

Jean-Pierre SCHNEIDER


(1) Sans vouloir ici soulever le problème moral que constitue l’invasion du pays par Israël, je rappellerai ici que l’extermination de sa population ordonnée par ‘Eternel était un jugement dû à la dépravation morale allant de pair avec son idolâtrie ettrènée. Les quatre siècles d’esclavage égyptien d’Israël constituaient un temps de grâce pour les cananéens, qui ne surent en tirer parti. Dieu nous donne aujourd’hui de ces temps de grâce. Savons-nous les discerner, aussi bien sur le plan collectif que sur le plan individuel?

(2) Je ferai remarquer en passant que la prédication de l’Evangile (« la bonne nouvelle ») consiste à annoncer le royaume de Dieu », dont le salut saisi par la toi n’est que l’élément initial. N’aurions-nous pas un peu oublié de prêcher le royaume de Dieu? Jésus le faisait: Mat 4.23; Luc 4.43. Philippe l’évangéliste le faisait: Act 8.12. Paul l’apôtre le faisait: Act 19.8; 20.25; 28.30-31. Qu’annonçons-nous?


Le Roi de Gloire

Un seul est Roi, car il vainquît
la mort sur la croix du Calvaire:
L’homme, affranchi, libre par Lui,
aime ce Vainqueur, qu’il révère…

Un ennemi, jamais vaincu,
régnait sur grandeurs et sur trônes ;
Sur une croix, il l’a battu ;
avant qu’un jour, son heure sonne…

Car il revient, héros vainqueur,
Fils de Dieu, couronné de gloire ;
mais ce qui fait sa vraie grandeur ;
c’est ce triomphe dans l’Histoire,

lorsque ayant passé par la mort,
selon la condition des hommes,
victorieux, de la tombe il sort,
guérissant de nos plaies la somme…

Joél FREYCHE
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