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Obstacles à l’évangélisation fructueuse

Ainsi parle l’Eternel des années: Ce peuple dit. Le temps n ‘est pas venu, le temps où la Maison de i’Eternel doit être rebâtie. Alors la parole de l’Eternel leur fut adressée par l’intermédiaire du prophète Aggée, en ces mots:

Est-ce le temps pour vous d’habiter vos demeures lambrissées, quand cette Maison est en ruines?

Ainsi parle maintenant l’Eternel des armées: Réfléchissez à votre conduite! Vous avez beaucoup semé et vous rapportez peu, vous mangez sans être rassasiés, vous buvez, mais pas à votre soûl vous êtes vêtus sans avoir chaud; le salarié reçoit son salaire dans un sac perce.

Ainsi parle l’Eternel des armées. Réfléchissez à votre conduite!   (Agg 1.2-7)

Le prophète Aggée s’adresse à des juifs revenus d’un long exil en Babylonie. Il leur a fallu restaurer, voir rebâtir une ville de Jérusalem qui était en ruine. A force de ténacité, de courage et de travail, ils étaient parvenus à la reconstruire. Seul point noir dans cette oeuvre: les travaux du chantier de reconstruction du Temple étaient constamment repoussés.

Pour ces juifs, ce n’était pas encore le moment de reconstruire le Temple de l’Eternel. Les conditions favorables n’étaient pas encore toutes réunies pour commencer le chantier. Par l’envoi de son prophète, l’Eternel va leur montrer que son point de vue est différent. De plus, Dieu leur fait savoir que si la bénédiction de l’Eternel n’est pas au rendez-vous, c’est parce qu’ils ne sont pas préoccupés par l’état de la maison de Dieu. Beaucoup d’efforts dans leurs entreprises personnelles, mais peu de résultats.

Il y a là une bonne description de la cause évangélique aujourd’hui. Nous disposons de moyens (écoles bibliques, radios, véhicules, littérature…) pour bâtir la maison de Dieu.., et nous ne voyons que peu de fruits. Pourquoi? Ne serait-ce pas parce que nous sommes peu préoccupés de l’état de la maison de Dieu dans notre pays? Et si nous ne sommes pas bénis dans nos entreprises et dans notre vie personnelle, n’est-ce pas parce que nous négligeons la construction de l’Eglise du Seigneur?

Dieu nous appelle à considérer attentivement nos voies. Arrêtons-nous et faisons le bilan de ce que nous avons entrepris durant l’année écoulée. Y voyons-nous la riche bénédiction de Dieu sur nos travaux? Si tel n’est pas le cas, n’est-ce pas parce que Dieu cherche à nous interpeller?

De multiples obstacles se sont dressés devant ces juifs, au point de les décourager et de les démobiliser. Que d’entraves, d’oppositions, d’obstacles se sont présentés sur votre route et ont fini par avoir raison de votre ardeur… Vous êtes découragés. Le projet qui est colossal vous paraît maintenant impossible â mener à terme. Votre sentiment est celui de ces Israélites découragés face à la perspective de combattre des géants pour entrer en possession de la terre promise. Et vous baissez les bras, pour la plus grande satisfaction de l’ennemi des âmes.

Les Saintes Ecritures ne nous cachent pas que souvent les victoires sont le fait d’un dur et pénible labeur. Que faut-il faire dans une situation de découragement? Considérez attentivement vos voies, nous dit le Seigneur. Arrêtez-vous un moment et faites le bilan de ces temps passés à vous occuper à d’autres tâches que la construction de l’Eglise du Seigneur. Saisissez aussi l’occasion pour examiner les causes qui ont eu raison de votre persévérance. Ayez le courage de reconnaître vos faiblesses, si vous les découvrez, et avec la grâce de Dieu vous trouverez un remède certain.

Mon propos va se limiter à l’examen des obstacles rencontrés dans l’évangélisation. Il va même se restreindre à ne considérer que la personne du chrétien face à l’évangélisation. Car c’est généralement là que se découvrent les causes qui empêchent une évangélisation fructueuse.

Ce propos s’adresse essentiellement au jeune chrétien dans la foi ou au chrétien n’ayant qu’une expérience limitée dans l’évangélisation. Ce n’est donc pas au spécialiste que je m’adresse, car il n’y a là rien qu’il puisse ignorer.

Quels sont donc les aspects de la démarche du chrétien qui peuvent nuire à ses efforts d’évangélisation?

1. Vivre dans le péché

Le péché nous coupe de la bénédiction de Dieu. Les exemples ne manquent pas dans la Bible pour nous le prouver. Celui qui s’engage dans un travail d’évangélisation doit être purifié de tout péché. C’est ce que le Saint-Esprit nous ordonne: Quiconque prononce le nom du Seigneur, qu’il se détourne de l’injustice. (2 Tim 2.19)

Si nous avons péché, confessons ce péché sur le champ et abandonnons-le. Croyons que le Christ nous a purifié, et ce sera avec une conscience libérée que nous irons vers notre prochain pour lui annoncer l’Evangile.

2. Manquer de conviction

Le dictionnaire Larousse définit la conviction comme une «ferme adhésion de l’esprit, fondée sur des sentiments personnels». Si nous n’adhérons pas fermement à ce que nous disons et faisons, comment les autres peuvent-ils y adhérer, et partager nos idées? Agir sans conviction, c’est mal agir. C’est ce que l’apôtre Paul écrit à Timothée: Si nous agissons sans avoir la conviction d’être approuvé de Dieu, nous péchons. (Rom 4.23, Kuen)

Prenons le temps de réfléchir avant de nous engager dans le témoignage, si nous ne sommes pas convaincus de ce qu’il faut dire et faire. Examinons les éléments de notre témoignage pour lesquels nous n’avons pas de conviction, et à l’aide des Saintes Ecritures cherchons à développer de véritables convictions.

Lorsque nous parlons de l’Evangile, ne restons pas sur la défensive. Il est important d’être persuadé que ce que nous avons à offrir est unique et qu’il n’y a rien de meilleur que l’Evangile. Avec une telle conviction nous serons offensifs et l’on verra Dieu répondre à notre foi (voir Mat 8.13).

3. Un esprit de défaitisme

C’est à cause d’un esprit défaitiste que les Israélites sortis d’Egypte n’ont pas pu entrer dans la terre promise. Leurs yeux se sont arrêtés sur la difficulté. Et quelle difficulté! Des douze espions, envoyés par Moïse en reconnaissance du terrain, seuls Caleb et Josué ont porté leurs yeux sur l’Eternel. Pour eux, la victoire était une évidence: Caleb dit: Montons, et nous prendrons possession du pays; car nous en serons vainqueurs! (Nom 13.30)

(Josué et Caleb dirent:) L’Eternel est avec nous, ne les craignez pas. (Nom 14.9)

Il y a un certain esprit de défaitisme dans nos églises. Nous savons que le monde entier est un terrain difficile, car nous sommes en territoire ennemi. Mais déjà maintenant, nous pouvons être assurés que le prince de ce monde, Satan, ne gagnera pas la guerre. Nous n’avons pas à craindre, car l’Eternel est avec nous. Lui nous apprendra l’art du combat spirituel (Ps 144.1).

Un frère pionnier dans l’oeuvre disait que la moitié du travail d’évangélisation, c’est la vision qu’on en a. Si l’on peut abandonner cet esprit défaitiste, alors Dieu peut commençer à travailler à travers nous. Réclamons à Dieu la vision nécessaire pour nous stimuler à l’action. Sommes-nous persuadés que le Seigneur a un peuple dans notre région? (voir Act 18.9-11)

4. La peur du contact personnel

C’est la peur de l’autre; la peur d’être à court d’idées; la peur de déplaire; la peur de déranger l’autre; la peur de ne pas être à la hauteur de la situation… Ce problème est commun et fréquent. Moïse avait peur d’aller voir Pharaon:

Moïse dit à Dieu. Qui suis-je, pour aller vers le Pharaon et pour faire sortir d’Egypte les israélites? Dieu dit. Je serai avec toi. (Ex 3.11-12)

Il est important d’apprendre à vaincre cette peur de l’autre, car le contact personnel est une des clés de la croissance de l’Eglise.

En allant vers notre prochain, il nous faut garder en mémoire le fait que nous remplissons les fonctions d’ambassadeurs de Dieu, de ceux qui détiennent l’autorité suprême. Nous ne volons donc pas le temps de ceux qui nous écoutent, lorsque nous annonçons l’Evangile. Le temps des gens appartient à Dieu. Il peut mettre un terme à leur vie quand il veut. De ce fait, en leur parlant au nom du Seigneur, nous utilisons leur temps à bon escient.

Lorsque Dieu envoie Moïse vers Pharaon, il le rassure en déclarant qu’il sera à ses côtés pendant sa mission. Jésus n’est-il pas à nos côtés, lorsque nous annonçons la Bonne Nouvelle? N’a-t-il pas dit qu’il est avec nous tous les jours? Si Dieu est avec nous, qu’avons-nous à craindre? Ayons confiance en Dieu! Nous ne sommes pas seuls.

5. Le refus de faire équipe

Le travail en équipe n’est pas sans importance, puisqu’une équipe peut réunir plus de compétences que ne le fait un homme à lui seul. Les gens qui travaillent dans la santé, et au service des urgences en particulier, en sont convaincus. Si Dieu a donné des dons spirituels divers à l’Eglise, c’est pour que les membres qui la composent apprennent à travailler ensemble harmonieusement, en fonction de leurs dons (d’où l’importance de «repérer» les qualifications de chacun – dons naturels ou spirituels -pour faire du travail compétent dans une situation donnée).

Le chrétien qui refuse de servir Dieu en compagnie et avec l’aide de ses frères n’est pas à sa place. La Bible nous montre l’exemple d’équipes unies pour une même mission. Citons le cas de Daniel et ses amis, de Jésus et ses douze disciples, de Pierre et Jean, de Paul et Silas, d’Aquilas et Priscille, etc.

Quand on parle d’évangéliser, on indique à un degré ou à un autre un engagement de tous les membres de l’église. Quelqu’un a dit que «la croissance d’une église dépend de sa capacité et de son succès à mobiliser tous ses fidèles pour propager l’Evangile». Nous sommes appelés à travailler en équipe, à demeurer soudés les uns aux autres, à maintenir en permanence la cohésion nécessaire pour gagner.

6. Un message non conforme

Parfois, malgré les efforts entrepris, le témoignage demeure stérile. Interrogeons-nous alors sur la conformité du message que nous prêchons. L’Evangile prêché est-il trop simplifié? Superficiel? Bon marché? Facile? En somme, est-il conforme à celui des Saintes Ecritures?

Quelle serait l’utilité d’un médecin qui vous recommanderait de prendre des médicaments sans préciser lesquels? Pour être efficace, il lui faut un diagnostic sûr, il lui faut établir une ordonnance précise, faute de quoi sa visite n’apportera guère plus qu’un éventuel réconfort moral.

La prédication d’un Evangile conforme aux Ecritures est capitale. Pour l’apôtre Paul, le salut dépend de la conformité du message annoncé et reçu:

Je vous rappelle, frères, l’Evangile que je vous ai annoncé, . .et par lequel aussi vous êtes sauvés, si vous le retenez dans les termes où je vous l’ai annoncé; autrement, vous auriez cru en vain. (1 Cor 15.1-2)

Nous avons un message précis à annoncer. Croire en un message qui n’est pas conforme aux Ecritures, c’est croire en vain. C’est vivre avec l’illusion d’être sauvé.

Cet aspect de la prédication est si important que l’apôtre Paul prononce la malédiction sur quiconque prêche consciemment un évangile corrompu, non conforme aux Ecritures:

Si nous-mêmes, ou si un ange du ciel vous annonçait un évangile différent de celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit anathème (maudit)! Nous l’avons dit précédemment et je le répète maintenant. si quelqu’un vous annonce un évangile différent de celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème! (Gal 1.8-9)

Il est donc vital que chaque membre de l’église ait une saine compréhension du message de l’Evangile. C’est la meilleure manière de commencer, pour être en mesure d’annoncer un message clair et compréhensible à ceux qui nous écoutent.

7. Des méthodes de travail inadaptées

L’Eglise devrait être mieux gérée que tout autre corps constitué dans ce monde. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas; c’est même rarement le cas sur le territoire de France.

La difficulté vient de ce que chacun fait comme il l’entend. Nous n’avons qu’une idée limitée du travail en équipe, de l’engagement personnel, etc. Certains sont même opposés à une véritable organisation de la vie de l’église. Cela n’est pas spirituel! disent-ils. Pourtant, l’organisation de la nature entière ne révèle-telle pas que Dieu est un Dieu d’ordre et d’organisation?

L’organisation est nécessaire. Elle permet d’obtenir et de maintenir des conditions favorables au développement de la vie de l’église.

Une bonne organisation ne peut se réaliser qu’en fonction de l’objectif que l’on veut atteindre, et de la stratégie élaborée pour y parvenir. Quel est l’objectif de votre église? Avez-vous défini une stratégie avant de vous lancer dans l’action? La stratégie envisagée permet-elle d’atteindre l’objectif? Votre organisation gravite-t-elle bien autour de cet objectif?

Illustrons le problème, en essayant d’imaginer une entreprise aux objectifs très vagues, à la stratégie inexistante, et dont le personnel ne se mettrait au travail que sur la conviction du moment, ou lorsque son emploi du temps le lui permet. Quel avenir pour cette entreprise?

Et quel avenir pour telle église aux objectifs vagues et à la stratégie quasi-inexistante? Quel avenir pour une église dont les membres n’ont pas la conviction que c’est leur responsabilité de prêcher l’Evangile à tout être humain? Il ne lui reste plus que l’attente du grand jour où tout sera mis en lumière, du jour du Seigneur!

Mais, au juste, n’est-ce pas le travail du pasteur de s’occuper de toutes ces choses? La Bible montre que l’annonce de l’Evangile relève de la responsabilité de chaque chrétien. Le rôle des responsables, c’est de définir les objectifs à atteindre et de tracer les grandes lignes à suivre pour y parvenir.

Comment doit-on s’y prendre? Dans le texte biblique qui va de i Chr 28.11 à29.9, vous découvrez que le Temple de l’Eternel a été construit à partir d’un plan tracé par Dieu. Le roi David a transmis ce plan à son fils Salomon. Mais il a aussi rassemblé les matériaux nécessaires à la construction. Il y a cu en énorme travail de préparation.

Le travail d’évangélisation, cela se prépare. Pour construire une église, il faut s’organiser. Toute l’organisation doit être mise sur pied en tenant compte, avant tout, du plan de construction de l’Eglise, tel qu’il nous est révélé dans le Nouveau Testament. Il ne suffit pas de travailler de façon anarchique ou de reproduire automatiquement ce qui existe déjà. Il nous faut apprendre de Dieu, des Saintes Ecritures, comment oeuvrer. Plus nous nous efforcerons de suivre les indications de la Bible, plus notre travail recevra la bénédiction de Dieu. L’histoire des réveils de l’Eglise nous apprend que chaque réveil est dû à un retour à la parole de Dieu.

Conclusion

Nous venons de voir à quel point une certaine conduite peut nuire à nos efforts d’évangélisation. Il resterait à voir à quel point une démarche appropriée peut être efficace dans l’évangélisation.

Après le massacre des quatre cents prophètes de Baal, et après la fuite du prophète Flic au désert devant la menace d’une mort certaine promise par la reine Jézabel, l’Eternel s’adresse à un Elie découragé et déprimé en ces mots:

Que fais-tu ici, Elie? (1 Rois 19.13)

Ce n’était pas sa place. C’est après cette rencontre avec l’Eternel que la vision d’Elie est renouvelée et qu’il se remet à l’ouvre. N’entendons-nous pas la voix du Seigneur nous dire: «Que fais-tu ici, mon ami?». La moisson est grande et il n’y a plus de temps à perdre. Reconsidère ton attitude, et engage-toi tout entier dans l’ouvre à laquelle tu es appelé. Et l’Eternel te bénira.

Daniel Avogadro

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