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Plaidoyer pour une cure d’âme biblique (3)

3. Méthode de la cure d’âme

Même si la Bible ne nous donne pas de méthode systématique, elle contient pourtant de nombreuses indications praticables. Ne cédons pas à la tentation d’en construire une méthode qui nous donnerait l’illusion de maîtriser les situations auxquelles nous pouvons être confrontés et de donner un enseignement structuré sur le sujet. Il est cependant possible de dégager de la Bible certains

éléments de base
qui réapparaissent régulièrement et qu’on peut mettre dans un certain ordre logique dont voici les étapes:

1. Sonder
C’est la phase diagnostique. Il s’agit de savoir pourquoi la personne cherche de l’aide. Il faut l’écouter, la questionner, l’observer afin de discerner comment le problème présent est survenu, ce qui le maintient et comment l’interlocuteur a cherché à y faire face.

2. Comprendre
Au fur et à mesure qu’avance le sondage, qui doit être fait avec beaucoup de soin, le conseiller se rend compte quel est le fond du problème, aidé par son expérience personnelle. La compréhension qui découle de l’information recueillie est absolument nécessaire si l’aide apportée se veut efficace.

3. Exhorter
Une fois que le conseiller a saisi la corrélation entre les différentes données, il cherchera à confronter l’interlocuteur avec le point de vue biblique. Le conseiller s’attendra à ce que le Saint-Esprit éclaire son vis-à-vis sur ses erreurs de comportement et le convainque de péché, lui montrant la marche à suivre dorénavant. IL sera peut-être nécessaire de l’avertir des suites fâcheuses qui pouffaient intervenir s’il ne veut pas entendre raison.

Il va sans dire que l’exhortation doit être empreinte d’amour et de tact.

4. Réconforter
Une fois que la personne conseillée reconnaît ses torts et les a confessés, le conseiller peut l’aider à reprendre courage, car il se peut qu’elle soit abattue, qu’elle se stigmatise ou se résigne. Mais il s’agit d’aller un pas plus loin et d’éveiller l’espoir.

5. Conseiller
C’est un élément indispensable, car la personne troublée ne sait généralement pas comment s’y prendre: elle a besoin de lignes directrices. Il y a probablement des relations familiales ou sociales à régler ou des problèmes pratiques tels que des soucis financiers ou autres.

Le but de toute relation d’aide peut ainsi être atteint: abandonner les habitudes nocives provenant souvent de travers caractériels et les remplacer par des habitudes qui caractérisent la marche spirituelle (en termes bibliques revêtir Christ).

Il faut ici éviter le piège du légalisme et montrer à l’interlocuteur comment il est possible d’obéir au Seigneur avec joie et persévérance. Bien entendu, la manière de vivre du conseiller doit être à la hauteur des exigences d’une marche dans l’obéissance et la joie.

L’obéissance joyeuse
Cela paraît paradoxal, mais pour avoir de la joie à se soumettre au Seigneur Jésus-Christ, il faut avoir reçu la vérité évoquée dans Rom 6: Nous savons que notre vieille nature a été crucifiée avec lui. Logiquement, dit Paul, un mort ne pêche plus, il est mort au péché et vivant pour Dieu en Jésus-Christ. Le Moi crucifié ne doit plus me dominer, car maintenant ce n’ est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi; le croyant est identifié au crucifié et au ressuscité, et il vit sa vie dans la foi au Fils de Dieu (Gal 2.20).

Prenons l’exemple d’un chrétien qui est devenu dépressif parce qu’il ne peut accepter d’avoir une maladie chronique. Il ne suffit pas de l’exhorter à ne pas « en vouloir à Dieu »; il faut qu’il soit prêt à abandonner son « droit à la santé » (exigence dont il n’est peut-être pas conscient) et à faire confiance à Dieu. Il vivra une libération qui lui rendra sa joie.

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Ce qui précède montre bien que la cure d’âme ne saurait se conformer à une série de règles, à une méthode rationnelle, mais qu’elle dépend, en fin de compte, des directives et de l’action du Saint-Esprit. Communiquer des vérités bibliques, qui par définition doivent mener à la liberté, n’est pas premièrement du ressort d’une quelconque méthode bien rôdée. La personne en difficulté ne peut être aidée spirituellement, ne peut être amenée à faire l’expérience de la sanctification si notre témoignage n’est pas doublé par la révélation que Dieu seul peut donner.

C’est en ce point que l’incompatibilité entre la relation d’aide chrétienne et les méthodes psychothérapeutiques devient évidente. Ces dernières exigent des preuves qui doivent confirmer l’efficacité des méthodes employées, alors que de telles preuves n’ ont aucun sens en rapport avec la cure d’âme.


Roland ANTHOLZER
traduction adaptée par Jean-Pierre SCHNEIDER
avec la permission de l’auteur et des éditeurs
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