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Promesses et récompenses

 Les chapitres 2 et 3 de l’Apocalypse nous ont conservé 7 lettres particulières adressées par le seul Chef de l’Eglise à 7 églises locales d’Asie mineure des temps apostoliques. A chacune d’el1es, il se présente sous l’aspect correspondant aux circonstances qu’elle traverse ou à son état spirituel. Il la prépare ainsi à recevoir le message qu’il lui destine, avec ses approbations et ses reproches, mais toujours aussi un appel encourageant.

 On a vu, dans ces 7 églises, autant de types des différentes églises dans le monde au cours des siècles. Leur succession a suggéré, en outre, une grande fresque historique, depuis Ephèse, l’Eglise apostolique bien fondée des débuts du christianisme jusqu’à Laodicée, aveuglée par sa suffisance, et qui a évacué le Christ frappant à la porte!

 Mais, à travers ces 7 lettres circule La trame de certaines pensées communes, telles que l’attitude d’abandon et la nécessité de la repentance (aux 5 églises réprimandées). Ci-après sera retenue seulement l’idée de la venue du Seigneur, qui fut la constante espérance et reste l’attente confiante de la vraie Eglise, étrangère dans ce monde.

 A Ephèse (Apoc 2.5) la venue de Christ est évoquée comme simple éventualité. Aucune allusion à Smyrne, église qui connaîtra le martyre auparavant (2.10). A Pergame (2.16), la venue du Seigneur est annoncée comme prompte. Pour Thyatire (2.25), c’est devenue une certitude à attendre dans la fermeté. Sardes (3.4) pourrait bien être surprise, comme par un voleur qu’on n’attend pas. Philadelphie reçoit l’assurance d’une venue certaine et rapide (3.11). Enfin, à Laodicée (3.20), la progression est achevée. De la simple éventualité (Ephèse), on est arrivé à l’accomplissement; le Seigneur est là, à la porte!

 Cette esquisse rappelle le solennel avertissement de Paul aux Romains (13.11-12). A la pensée de la venue du Seigneur pour son Eglise sont étroitement associées ses promesses.

 A Ephèse (2.7), il est promis l’arbre de vie. Disparu totalement de l’Ecriture depuis les 3 mentions de la Genèse (2.9; 3.22,24), il ne reparaîtra qu’au terme de la révélation (Apoc 22.2,14 et 19), aussi 3 fois! Entre le voeu du Créateur de donner à l’homme accès à la vie véritable et la glorieuse réalisation finale de son plan, l’entrée du péché dans le monde a tout gâché. Il a fallu la croix et la mort du Fils de Dieu pour conduire le plan d’amour divin vers le rétablissement de toutes choses. Ephèse reçoit ici le gage de cette glorieuse destinée de l’Eglise de Dieu, de tous les temps et de toutes les nations.

 Smyrne, une des 2 seules églises sans reproche, connaîtra pourtant le martyre et la mort; c’est pourquoi lui est promise la couronne de vie. A Pergame (2.17), il est parlé de la manne cachée (nourriture réservée au peuple de Dieu), du caillou blanc (marque de l’approbation divine) et du nouveau nom (rappel du changement de filiation des enfants de Dieu). A Thyatire (2.26,27), la fausse doctrine d’origine étrangère (Jézabel) usurpe l’autorité divine dans l’église et entraîne à l’immoralité qui conduit au jugement de Dieu. Celui qui s’en préserve recevra: l’autorité sur les nations, le gouvernement par la force et, plus personnellement pour lui-même, l’étoile du matin, annonciatrice du soleil de justice, dans le jugement du grand jour de l’Eternel. Quoique faible (3.8), Philadelphie a gardé la parole du Seigneur, celui qui l’a aimée. C’est elle qui reçoit le plus de promesses (3.12): une colonne permanente dans le temple, le nom de Dieu, celui de la cité céleste et le nouveau nom, propre au rôle futur de Christ dans le plan de Dieu. Que dire enfin de Laodicée, l’église renégate qui a «évacué» le Seigneur? C’est pourtant à cette église qu’il fait peut-être la plus précieuse promesse, celle de son intimité, réconfortante comme un repas partagé et surtout immédiate, alors que toutes les autres sont futures (3.20). La grâce surabondante de Dieu peut seule offrir une telle réponse au mépris de l’homme tellement sûr de soi.

 Remarquons encore:
 1. les promesses du Seigneur sont personnelles à chacun;
 2. elles concernent «celui qui vaincra».

 La venue du Seigneur est encore liée à sa récompense, en conclusion du livre (22.12). Ce terme de récompense doit être bien compris. A celui qui fait une oeuvre, le salaire est compté, non comme une grâce, mais comme un dû (Rom 4.4). Le salaire du péché, c’est la mort; mais le don de grâce de Dieu, c’est la vie éternelle (Rom 6.23). Oui, nous le savons, le péché paie bien, très bien même: la mort physique au terme d’une vie de souffrances et d’infirmités diverses, puis la séparation éternelle d’avec Dieu (seconde mort = salaire double). Mais les récompenses du Seigneur aux siens n’ont rien d’une rétribution salariale de nos oeuvres. Ses serviteurs confessent qu’ils ne sont que des instruments dans son plan; c’est lui qui opère par son Esprit. A de telles «récompenses» s’attache le caractère de dons de la grâce. Parce que Dieu aime, il donne.

 Cette dernière fois que l’Ecriture parle de récompense (Apoc 22.12) ramène curieusement à la première (Gen 15.1), où l’Eternel déclare à Abram: Je suis moi-même ton bouclier et ta récompense sera trés grande. Outre ce que le Seigneur promet à celui qui vaincra, ne sera-ce finalement pas LUI la très grande récompense, par grâce, pour tous ceux qui l’aiment et veulent le servir en l’attendant?

 Quand il sera manifesté, nous serons semblables à 1u4 parce que nous le verrons tel qu’il est. Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui est pur (1 Jean 3.2-3).

Jean Chopard
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