Dossier: Le paradis et l'enfer
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Que se passe-t-il entre la mort physique et la résurrection ?

La mort est un sujet qui nous concerne tous, parce que tôt ou tard, chaque individu doit mourir ! La question fondamentale qui taraude au fond chaque être humain est : « Où passerai-je l’éternité ? »

Ce sujet est complexe, car le N.T. traite, parfois dans les mêmes versets, à la fois le destin de ceux qui ont accepté Jésus-Christ comme leur sauveur et celui de ceux qui ne l’ont pas accepté.

Rappelons qu’on peut considérer l’être humain, créé par Dieu, comme composé de trois parties : une matérielle — le corps — et deux immatérielles — l’âme et l’esprit (1 Thes 5.23)1. Selon cette compréhension, l’âme est cette partie immatérielle qui anime le corps de l’individu2. L’« esprit » désigne la partie spirituelle de l’homme (Nom 16.22 ; Héb 12.9)3 ; le salut en Christ (Act 2.21 ; 4.12) concerne en premier lieu notre esprit4.

  1. Pourquoi l’homme meurt-il ?

En remontant à l’origine de l’humanité, la Genèse révèle que le premier couple avait désobéi à la volonté du Créateur : c’est le péché. Il avait outrepassé la règle du « comment vivre correctement par rapport à lui » (Gen 2-3) ; la conséquence en fut la « mort ». La Bible décrit trois types de mort :

  1. La mort physique, générale pour tous, est la séparation entre la partie immatérielle de l’homme et son corps (Job 14.10 ; 24.24 ; Rom 5.12 ; 6.23).
  2. La mort spirituelle, générale pour tous, est la séparation de l’homme avec Dieu ; elle concerne la partie immatérielle de l’être (Gen 2.17 ; Éph 2.1).
  3. La « seconde mort » sera la séparation éternelle de l’individu d’avec Dieu (Mat 10.28 ; Apoc 2.11 ; 20.14–15 ; 21.8).

 

Chaque homme, chaque femme, est atteint par la mort physique et par la mort spirituelle mais seuls ceux qui refusent Jésus-Christ comme leur sauveur personnel subiront éternellement la « seconde mort » (Apoc 21.8). En croyant en Christ, l’homme passe « de la mort à la vie » (Jean 5.24), c’est-à-dire qu’il n’est plus mort spirituellement  (Éph 2.5). Le chrétien acquiert ainsi la vie éternelle et, même s’il connaît encore la mort physique, il ne connaîtra pas la seconde mort.

  1. Où résident l’âme et l’esprit de chaque l’individu après la mort ?

Cet état est appelé par les théologiens « l’état intermédiaire ». L’expression n’est pas biblique mais exprime réellement la condition de l’individu (l’âme et l’esprit), entre les deux expériences inévitables que sont la mort et la résurrection corporelle. Le « lieu de résidence » de chacun dépend de la décision prise consciemment pendant sa vie terrestre.

Les Saintes Écritures enseignent très clairement et d’une manière incontestable où vont les perdus et les sauvés.

2.1. Les perdus

Tous ceux qui, pendant leur vie sur la terre, n’ont pas « fait la paix » avec Jésus, le reconnaissant comme seul Sauveur (Jean 3.3-8), vivent cet état intermédiaire en restant conscients (2 Pi 2.9b). Jésus décrit lui-même cet état dans Luc 16.19-31 : au travers du riche, ce passage dévoile la condition de l’âme et de l’esprit de celui qui a rejeté Christ en attendant son jugement final.

Le jugement final et éternel sera proclamé au moment du grand trône blanc après le millénium (Apoc 20.11-15). Il sera terrible, certain et éternel5. Tous les morts, sans distinction d’âge, de classe sociale et d’origine, qui n’auront pas accepté Jésus-Christ comme seul Sauveur, seront ressuscités pour être jugés devant le trône de Dieu. Celui qui est assis sur ce trône comme juge est le Seigneur Jésus-Christ (Jean 5.22,27 ; Act 10.42 ; 17.31). « Et les morts [ceux sans la vie de Christ] furent jugés selon leurs œuvres, d’après ce qui était écrit dans ces livres. » (Apoc 20.12) Quelles œuvres ? De bonnes œuvres ? Croire qu’au travers de ce texte, le salut peut venir des œuvres est impossible  : de nombreux textes l’attestent : « C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. » (Éph 2.8-9, cf. Rom 3.28 ; Jean 3.19).

Ainsi, cet état intermédiaire ne permet pas « une deuxième chance » après la mort physique pour se « re-préparer » à aller au ciel  : « Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement. » (Héb 9.27, cf. Ecc 12.16). On ne trouve dans la Bible aucun élément qui appuierait l’idée d’une seconde chance.

Plusieurs interprétations fautives de l’état intermédiaire sont avancées :

  1. Le purgatoire : Cette hypothèse trouve son origine dans une invention des savants juifs6. Elle suggère que les âmes des défunts en état de grâce et assurés du salut éternel, vont dans un lieu de purification afin d’y expier les péchés dont ils n’ont pas fait suffisamment pénitence avant leur décès. Elle n’a jamais fait partie de la doctrine de l’A.T. ni de celle du N.T., ni des croyances des premiers chrétiens. Cette spéculation fut affirmée comme « vérité absolue » par Rome après le Concile de Trente, dans une bulle papale rédigée en 1564 apr. J.-C. et que tout catholique devrait obligatoirement accepter pour éviter « l’anathème éternel ».
  2. Le sommeil de l’âme: Selon cet enseignement, quand une personne meurt, son âme « dort » jusqu’au moment de la résurrection future. Dans cette condition, la personne n’est pas consciente.

Les Adventistes du septième jour enseignent que l’âme est simplement inerte et réside dans la mémoire de Dieu. Les versets utilisés pour soutenir ce sommeil de l’âme sont tirés de l’Ecclésiaste :

– « Les vivants, en effet, savent qu’ils mourront ; mais les morts ne savent rien, et il n’y a pour eux plus de salaire, puisque leur mémoire est oubliée. » (Ecc 9.5)

– « … avant que la poussière retourne à la terre, comme elle y était, et que l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné. » (Ecc 12.9)

Or l’Ecclésiaste doit être compris à la lumière de son point de vue, indiqué en introduction du livre, « Paroles de l’Ecclésiaste, fils de David, roi de Jérusalem. Vanité des vanités, dit l’Ecclésiaste, vanité des vanités, tout est vanité. Quel avantage revient-il à l’homme de toute la peine qu’il se donne sous le soleil ? » (Ecc 1.1-3). L’auteur nous raconte comment les choses se déroulent du point de vue humain (« sous le soleil »). Il ne fait aucune déclaration doctrinale quant à l’existence de l’âme au-delà la mort.

En outre, à la transfiguration de Jésus (Mat 17.1-8), Moïse et Élie apparaissent avec Jésus, bien vivants. Nul sommeil de l’âme pour eux. Lorsque Jésus parle au criminel crucifié à son côté, il lui dit : « En vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. » (Luc 23.43) Certains insinuent que Jésus évoquait par là une situation temporaire limitée au jour même de la crucifixion (« aujourd’hui »). Rien dans le texte n’étaye cette supposition. Jésus disait simplement au criminel qu’il serait avec Jésus en tant que personne au paradis.

En conclusion, l’âme continue à exister après la mort dans un état de conscience.  Les méchants commenceront à affronter le jugement de Dieu, et les chrétiens habiteront en sa présence.

  1. L’annihilation temporaire : Selon cette doctrine, après la mort, la personne cesse d’exister, y compris dans sa partie immatérielle. À la résurrection future, l’âme est créée à nouveau. Par la suite, les bons entrent dans le règne terrestre de Christ. Cette version est soutenue par les Témoins de Jéhovah.

Si jamais un lecteur n’était pas sûr de sa destinée, je termine cette section par un appel sincère : qu’il se repente et qu’il croie en Jésus-Christ, en le recevant comme seul et unique sauveur, qui a souffert et qui a payé sa dette à la croix (Apoc 3.20).

2.2. Les sauvés

La doctrine de l’état intermédiaire du croyant est dynamique et rafraîchissante, car elle fortifie la foi de celui qui est sauvé : il va vivre avec Dieu pour l’éternité. Cette doctrine est abordée dans peu de textes, qui, de plus, sont épars à travers le N.T. Le N.T. nous enseigne tout ce que le Seigneur veut que nous sachions ! Il se peut que cette dispersion et cette rareté soient dues au fait que les premiers chrétiens s’attendaient à un retour imminent du Seigneur (Apoc 2.16 ; 3.11 ; 22.20). Notre tâche est donc de les réunir et d’essayer d’en faire une synthèse cohérente.

Pour ceux qui, pendant leur vie, ont sincèrement accepté Jésus comme Sauveur, cet état intermédiaire de leur âme et de leur esprit sera la suite logique de leur conversion et de leur mort physique. Un corps, parfait et incorruptible — l’élément manquant dans cet état intermédiaire — leur sera restitué plus tard, au moment de la résurrection  (1 Cor 15.42,52). C’est sur cet aboutissement final que le N.T. met surtout l’accent.

Au moment de sa mort, le croyant entre, par son esprit et son âme, dans la présence du Seigneur (2 Cor 5.8). Il est totalement conscient de son environnement là-haut et attend l’enlèvement futur des croyants encore vivants  (1 Thes 4.13-18).

Le lieu où il est

– Il se trouve dans la présence de Christ (Phil 1.23).

– Il entre dans le paradis (2 Cor 12.2-4a).

– Il est dans le royaume céleste de Dieu (2 Tim 4.18).

– Il réside dans la maison de l’Éternel pour l’éternité (Ps 23.6).

– Il est dans la présence de la gloire de Dieu (Ps 73.23-24).

Ce qu’il est

– Il se repose de ses labeurs terrestres (Apoc 14.13).

– Par analogie avec la situation de l’homme riche de Luc 16.19-31, il est conscient des circonstances (v. 23-24), des souvenirs (v. 27-28) et sujet à un raisonnement rationnel (v. 30, cf. Apoc 6.9-11).

– Il est conscient de la présence d’autres sauvés, « les esprits des justes parvenus à la perfection » (Héb 12.23).

– Il retrouve les croyants de l’A.T. qui ont eu foi par avance dans le Messie (voir Nom 20.24a).

– Il vit en paix (És 57.1-2a).

– Sa nouvelle existence « spirituelle » est un gain (Phil 1.21).

– Il reste assuré de l’amour de Jésus-Christ dont rien ne peut le séparer (Rom 8.38-39).

Dans cet état intermédiaire, l’absence de corps limite l’activité du croyant. S’il n’est pas inconscient, il n’est pas encore dans la situation future où il sera éternellement au service de son Dieu (Apoc 22.3).

La « réunion » de l’âme et de l’esprit du croyant avec son corps ressuscité aura lieu lors de la résurrection des corps (voir les descriptions de 1 Thes 4.13-18, 1 Cor 15.51-57 et Jean 14.1-3). Il est impossible ici-bas de savoir tout ce que l’éternité réserve au sauvé, lorsque le corps, l’âme et l’esprit seront réunis au moment de la résurrection.  Ce moment exceptionnel et futur de cette réunion des trois « composantes » de l’être du chrétien ne peut pas être décrit en détail ; il doit donc se dire : « Je ne sais pas quand ce moment arrivera, et je dois vivre en conséquence ! »

 

  1. La mise en pratique de ces vérités dans le quotidien

La doctrine biblique n’est ni stérile, ni inapplicable, ni purement intellectuelle. Au contraire, elle est d’une importance capitale pour la croissance spirituelle.  J’encourage tout croyant sauvé à s’appuyer sur les deux doctrines développées dans cette étude afin de sanctifier leur vie en Christ ici-bas :

  • Il peut remercier continuellement Dieu le Père et Jésus-Christ pour la grâce qu’il a déjà obtenue d’être arraché au jugement et à l’enfer.
  • Il peut se fortifier pendant toutes ses épreuves sachant qu’une vie meilleure l’attend là-haut.
  • Il peut se réjouir de savoir qu’il verra Dieu lui-même dans toute sa gloire.
  • Il peut se réjouir que son « état intermédiaire » sera presque comme l’éternité, dans l’attente de son nouveau corps.

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  1. Le sujet est complexe, car la Bible emploie parfois les mots « âme » et « esprit » pour désigner l’ensemble de la personne ou l’ensemble de sa partie immatérielle. Seuls quelques textes distinguent clairement l’un de l’autre (ex : Héb 4.12)
  2. La Bible affirme que l’homme est une âme (Gen 2.7 ; Act 2.41) et qu’il possède une âme (Lév 17.11, 14 ; Mat 10.28). L’âme est capable de vivre des expériences très différentes (Job 30.16 ; Ps 43.5 ; 2 Rois 4.27)
  3. Voir Ps 77.7 ; 1 Rois 21.5 ; Ps 32.2 ; Ecc 7.8-9 ; Mat 5.3 ; Gal 6.1 ; Rom 1.9 ; 8.6
  4. Les versets suivants appuient fortement cette idée : Jean 3.6 ; Rom 1.9 ; 8.5-6, 16, 23 ; 1 Cor 5.5 ; 6.17 ; Gal 5.25 ; Éph 3.16
  5. Voir És 13.11,13 ; Soph 3.18b ; Héb 10.30-31 ; 2 Pi 2.4-7,9b-10 ; Apoc 6.15 ; Apoc 14.11 ; 19.3
  6. Voir le livre apocryphe de 2 Maccabées (12.42-45), écrit autour de 165 av. J.-C. et qui suggère qu’il pourrait exister une place temporelle de punition puis de purification des péchés en vue d’être admis plus tard au ciel. Ce livre n’est pas reconnu comme canonique par les juifs et les protestants et les catholiques ne l’ont inclus que tardivement, après la Réforme, lors du Concile de Trente
Dossier : Le paradis et l'enfer
 

McCarty Scott
Scott McCarty a fait ses études en théologie au Dallas Theological Seminary, aux États-Unis. Il exerce un ministère d’enseignement biblique en France depuis 1971. Cofondateur du Centre d’information à l’évangélisation et à la mission à Grenoble, il est membre de Promesses et auteur de nombreux articles.