Dossier: Jésus-Christ
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Reconnaître Jésus

Qui est cet « homme » qui se tient derrière Marie, tandis qu’elle pleure devant un tombeau vide ? Elle le prend pour le jardinier, et pourtant, c’est Jésus !

Qui est cet « étranger » qui rejoint les deux disciples sur la route d’Emmaüs ? Ils ne l’ont pas reconnu, et pourtant, c’est Jésus !

Quelle est cette apparition mystérieuse au milieu d’une chambre bien fermée par crainte des Juifs ? Des marques sont visibles dans ses mains et ses pieds ; peuvent-ils y croire ? Mais c’est Jésus.

Précédemment déjà, sur une mer démontée, les disciples avaient pris peur à la vue d’une forme humaine se tenant debout sur les eaux ; était-ce un fantôme ? Mais non, c’était Jésus !

En maintes circonstances, nous reconnaissons difficilement la présence de notre Sauveur ; sa proximité est réelle, mais nous ne le voyons pas.

Dans la solitude

Marie de Magdala est restée près du sépulcre vide et elle pleure. Les disciples Pierre et Jean sont bien venus jusque là, ils ont pu constater l’absence du corps de Jésus, mais ils s’en sont allés… Marie ne s’en va pas. Où irait-elle sans Jésus ? La présence même de deux anges dans le tombeau ne semble pas l’effrayer : son cœur est trop occupé de celui qu’elle aime et qui est absent. Peut-être que le jardinier saura la renseigner ; ne se tient-il pas justement derrière elle ? « Si toi tu l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis. » (Jean 20.15) Le monde entier ne compte pas pour elle. Elle doit retrouver son Seigneur, mort ou vivant. Un mot prononcé par ce « jardinier » lui ouvre aussitôt les yeux : « Marie ! » Le Berger appelle sa brebis par son nom et la brebis connaît cette voix pleine de douceur. Sans hésitation, Marie s’exclame : « Rabbouni, Maître ! »

Bien des fois, nous perdons contact avec notre Seigneur. Une défaillance, un simple doute, un écart de langage ou quelque pensée amère, et voilà notre communion perturbée. Jésus paraît absent, du moins sa proximité n’est plus sentie. Cette situation est permise par le Seigneur pour que nous réalisions combien son absence est douloureuse. Serions-nous comme les disciples qui s’en retournent simplement chez eux ? Nous accommoderions-nous de cette perte de communion en cherchant, peut-être, une compensation trompeuse ? Marie ne s’en accommode pas ; faisons comme elle !

Quand un vide se fait sentir dans notre cœur, nous cherchons souvent des causes secondes. Nous ne pouvons voir le Seigneur, car il n’est pas où nous le cherchons. Cessons de baisser les yeux vers la terre et regardons vers le ciel. Nous découvrirons alors notre glorieux Seigneur et Sauveur qui continue à s’occuper de nous, étant toujours vivant pour intercéder pour nous (Héb 7.25). Il connaît nos faiblesses et les limites de notre foi ; il a expérimenté la souffrance de la tentation, de sorte qu’il peut nous secourir lorsque nous sommes tentés (Héb 2.18). Pour restaurer nos âmes, il nous appellera aussi par notre nom et, à notre tour, nous lui dirons : « Maître ! » et nous lui rendrons hommage. Qui sait s’il n’y aura pas pour nous aussi, comme pour Marie, un témoignage particulier à transmettre à nos frères et sœurs ? Nous dirons alors : « Venez, écoutez, vous tous qui craignez Dieu, et je raconterai ce qu’il a fait pour mon âme. » (Ps 66.16)

Dans la tristesse

Une voix intérieure nous dit tout bas : « Pourquoi es-tu triste ? » Comment répondre à une telle question quand tout est contraire à nos plus chers projets ? D’amères déceptions nous ont plongés dans le désarroi. Peut-être aussi de chers amis nous ont-ils délaissés, nous ont-ils blessés ou calomniés. Nous avons pourtant pardonné, mais la plaie reste ouverte. Notre cœur est abattu. La prière semble ne pas pouvoir s’élever jusqu’à Dieu et la lecture de la Parole n’a plus d’impact sur notre esprit. Il n’y a, dans notre cœur, que tristesse et chagrin. Comment comprendre alors cette voix qui répète « Ne pleure pas » ?

« Jésus lui-même, s’étant approché, se mit à marcher avec eux. » (Luc 24.15) Il n’a pas changé depuis qu’il est apparu aux siens après sa résurrection, mais souvent nous ne le reconnaissons pas. Uniquement fixés sur notre chagrin, il nous est impossible de reconnaître Celui qui se plaît à nous accompagner à travers nos peines et nos soucis. Avouons que si le Seigneur résolvait aussitôt nos difficultés, il nous serait plus facile de le reconnaître, car nous ne doutons pas de sa puissance. Mais pourquoi, si c’est vraiment lui, ne nous libère-t-il pas dès que nous l’invoquons ? N’a-t-il pas dit : « Invoque-moi au jour de la détresse : je te délivrerai, et tu me glorifieras » (Ps 50.15) ?

Certes, le Seigneur veut que nous ne doutions pas de sa puissance ou de son amour. Ce qu’il veut produire avant tout, c’est une connaissance plus approfondie de lui-même. Il se fera donc connaître à nos cœurs comme il l’a fait sur le chemin d’Emmaüs, en ouvrant les Écritures. Nous y découvrirons un Sauveur dans la souffrance, dans l’accablement jusqu’à l’angoisse. Nous y trouverons aussi « Jésus, le chef et le consommateur de la foi, lequel, à cause de la joie qui était devant lui, a enduré la croix » (Héb 12.2). Il est le modèle sur lequel notre regard doit se fixer pour que, comme lui, nous considérions le but que Dieu s’est proposé, c’est-à-dire notre entière bénédiction.

Nos cœurs seront réchauffés et nos yeux ouverts pour reconnaître notre cher Sauveur. Il demeure le Berger fidèle prenant soin de chacune de ses brebis. Notre tristesse sera alors changée en joie et nous pourrons poursuivre notre chemin indépendamment des circonstances. Nous dirons comme David : « Tu as changé mon deuil en allégresse… tu m’as ceint de joie ; afin que mon âme te loue par des cantiques et ne se taise point. » (Ps 30.11-12)

Dans la tempête

Les tempêtes et les ouragans sont fréquents dans la vie des croyants. Même la jeunesse n’en est pas épargnée. Parmi les causes multiples, il y a le travail, ou l’absence de travail, les problèmes de santé qui peuvent survenir à tout âge, le domaine affectif et les luttes morales dans le cadre chrétien. Satan est habile à déchaîner des vents contraires au progrès spirituel. Alors nous nous débattons avec vigueur sans pouvoir venir à bout d’une lutte qui paraît sans merci. Nous croyons être seuls, et pourtant le Seigneur, du haut du ciel, prend connaissance de nos circonstances. Il prie pour nous, il intercède en notre faveur, toujours prêt à intervenir pour nous apporter son secours au moment opportun. Comment devons-nous interpréter les éléments qui nous troublent et qui surviennent inopinément ? En reconnaissant la main de notre Sauveur qui cherche à nous bénir. Tandis que Jésus s’approche, nous verrons dans les éléments déchaînés, non les aléas de l’existence ou de fâcheux concours de circonstances, mais le Seigneur qui, prêt à démontrer sa souveraine puissance, veut nous accompagner dans ce dur passage et nous faire expérimenter la parfaite sympathie de son cœur : « C’est moi, n’ayez point de peur », dit Jésus à ses disciples épouvantés ; il nous le dit aussi, car c’est toujours lui qui arrête la tempête et qui apaise les flots.

Dans le rassemblement des croyants

Dans nos pays, ce n’est pas la peur de nos concitoyens qui oblige à fermer les portes. Être à l’abri des bruits du dehors est une nécessité. Mais si, parfois, nous sommes « dérangés » par une visite que nous estimons inopportune, quelle est notre réaction ? Pourtant, le Seigneur nous a montré par son exemple une parfaite disponibilité vis-à-vis des plus misérables, et il nous dit : « Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un des plus petits de ceux-ci qui sont mes frères, vous me l’avez fait à moi. » (Mat 25.40)

L’apôtre Paul envisage la possibilité qu’un incrédule ou un homme non instruit entre parmi les rachetés rassemblés. Si ceux-ci ont le cœur rempli du Seigneur et qu’ils en démontrent la réalité, cet homme rendra hommage à Dieu, publiant que Dieu est vraiment parmi eux (1 Cor 14.24-25). Ce témoignage est à la gloire du Seigneur. C’est Jésus lui-même qui est reçu par cet accueil : une âme lui a été amenée. Reconnaître Jésus à travers notre prochain, c’est faire pour lui ce que nous ferions à notre Sauveur lui-même s’il venait nous visiter comme autrefois dans les bourgades de la Galilée.

Reconnaissons-nous toujours la présence bénie de notre Seigneur au milieu de ceux qui sont assemblés en son nom ? Là où règne l’harmonie, là où l’Esprit Saint peut agir librement et où la Parole a toute son autorité, il ne manquera pas à sa promesse. Nos cœurs, hélas, ne sont pas toujours dans l’état souhaitable pour le voir et nous en déduisons qu’il n’est pas là. L’état moral et spirituel de l’assemblée conditionne la présence du Seigneur, mais la jouissance personnelle de cette présence est fonction de l’état personnel de chacun.

Conclusion

Demandons au Seigneur qu’il nous permette de toujours le reconnaître au travers de toutes les circonstances de notre vie. Sa présence est le bien suprême, dans notre vie privée déjà, dans notre foyer ou dans le rassemblement des croyants. Il n’y a pas de situations telles que le Seigneur ne puisse pas nous faire goûter sa proximité, à moins que nous ne soyons, de propos délibéré, dans un endroit où, au lieu de nous faire sentir sa présence, l’Esprit Saint nous fera sentir sa réprobation. Amenés ensuite à une pleine confession de notre désobéissance, nous verrons le Seigneur produire une totale restauration de notre communion avec lui. Nos cœurs seront alors remplis de joie et notre témoignage en aura l’empreinte indélébile.

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