Dossier: Quelles spiritualités
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Remèdes contre le découragement spirituel (Psaume 77)

Les causes du découragement spirituel sont multiples : Les causes du découragement spirituel sont multiples :
– Un péché dont vous n’arrivez pas à vous défaire ?
– Une épreuve qui vous fait douter de la bonté de Dieu à votre égard ?
– Une multitude de petits péchés et de petites épreuves qui vous tiennent éloignés de Dieu ?

Le Psaume 77 d’Asaph nous aide à comprendre le découragement et offre un remède biblique puissant contre l’abattement. Bien qu’ayant la foi en Dieu et une vie engagée à son service, Asaph a connu des périodes de doute, de deuil, de détresse et de tristesse lorsqu’il a traversé des épreuves.
Dans sa divine pédagogie, Dieu fait en sorte que la Bible soit son message pour nous, mais qu’elle nous aide également à exprimer nos messages pour lui. Les Psaumes bibliques nous permettent de découvrir le cœur d’hommes auxquels nous pouvons nous identifier. Souvent, nos expériences sont de même nature que les leurs.
Ainsi, par leur exemple, Dieu veut nous conduire dans l’adoration, mais aussi nous réconforter dans les moments les plus sombres et nous montrer l’issue qui le glorifie.

Au chef des chantres. D’après Jeduthun. Psaume d’Asaph.
2 Ma voix s’élève à Dieu, et je crie ;
Ma voix s’élève à Dieu, et il m’écoutera.
3 Au jour de ma détresse, je cherche le Seigneur ;
La nuit, mes mains sont étendues sans se lasser ;
Mon âme refuse toute consolation.
4 Je me souviens de Dieu, et je gémis ;
Je médite, et mon esprit est abattu. — Pause.
5 Tu tiens mes paupières en éveil ;
Et, dans mon trouble, je ne puis parler.
6 Je pense aux jours anciens,
Aux années d’autrefois.
7 Je pense à mes cantiques pendant la nuit,
Je fais des réflexions au-dedans de mon cœur,
Et mon esprit médite.
8 Le Seigneur rejettera-t-il pour toujours ?
Ne sera-t-il plus favorable ?
9 Sa bonté est-elle à jamais épuisée ?
Sa parole est-elle anéantie pour l’éternité ?
10 Dieu a-t-il oublié d’avoir compassion ?
A-t-il, dans sa colère, retiré sa miséricorde ? — Pause.
11 Je dis : Ce qui fait ma souffrance,
C’est que la droite du Très-Haut n’est plus la même…
12 Je rappellerai les œuvres de l’Éternel,
Car je me souviens de tes merveilles d’autrefois ;
13 Je parlerai de toutes tes œuvres,
Je raconterai tes hauts faits.
14 Ô Dieu ! tes voies sont saintes ;
Quel dieu est grand comme Dieu ?
15 Tu es le Dieu qui fait des prodiges ;
Tu as manifesté parmi les peuples ta puissance.
16 Par ton bras tu as délivré ton peuple,
Les fils de Jacob et de Joseph. — Pause.
17 Les eaux t’ont vu, ô Dieu !
Les eaux t’ont vu, elles ont tremblé ;
Les abîmes se sont émus.
18 Les nuages versèrent de l’eau par torrents,
Le tonnerre retentit dans les nues,
Et tes flèches volèrent de toutes parts.
19 Ton tonnerre éclata dans le tourbillon,
Les éclairs illuminèrent le monde ;
La terre s’émut et trembla.
20 Tu te frayas un chemin par la mer,
Un sentier par les grandes eaux,
Et tes traces ne furent plus reconnues.
21 Tu as conduit ton peuple comme un troupeau,
Par la main de Moïse et d’Aaron.

Dieu m’a-t-il abandonné ?

Nous découvrons la prière d’un homme inconsolable : il cherche Dieu mais ne se sent pas consolé. Nous ne savons pas pourquoi Asaph est si triste, mais cela nous permet de mieux nous identifier à lui. Peut-il y avoir quelque chose de plus décourageant que d’avoir l’impression d’être face au silence du Dieu vers qui nous crions ? Qui d’entre nous n’est pas tenté d’en vouloir à Dieu dans les moments difficiles ?
Asaph en vient à la conclusion suivante : Dieu a abandonné son peuple et se moque de sa détresse. Pourtant, est-ce réellement le cas ? Ses sentiments reflètent-ils la réalité ? Peut-être pensez-vous que Dieu ne vous aime pas assez pour venir vous réconforter, ou que vous ne méritez pas sa miséricorde ? Peut-être pensez-vous que Dieu ne s’implique plus dans les affaires des hommes et de l’Église ?

Se rappeler ce que l’on sait de Dieu

Asaph malgré sa souffrance décide de reconsidérer qui est Dieu et ce qu’il a fait : il fait face à sa douleur en se remémorant combien Dieu a démontré sa fidélité par le passé.
Asaph se remémore en particulier les œuvres merveilleuses et prodigieuses de Dieu au moment de la libération du pays d’Égypte. Au travers des événements de l’Exode et de l’histoire de la rédemption, il se rappelle que Dieu est : saint, incomparable (v. 14), tout puissant et souverain (v. 15), libérateur (v. 16), fidèle (v. 16), protecteur (v. 18) et conducteur de son peuple (v. 21).

Dieu est à l’initiative de toutes choses selon sa grâce

Asaph se rappelle que Dieu a accompli tout cela selon son plan, à son initiative et par grâce seulement ! Dieu est le seul acteur de la rédemption. Dieu est le libérateur et le fondateur de son peuple selon la promesse faite à Abraham.
Pour lutter contre le découragement spirituel, Dieu nous invite à nous remémorer qui il est et sur quoi se fonde sa relation avec son peuple. C’est cela qui permet à Asaph de mettre à mort son découragement spirituel et de passer à l’adoration.

Dieu est avec nous dans l’épreuve

Ce Psaume est la démonstration que Dieu ne se tient pas à distance de notre souffrance, mais qu’il l’accueille. Bien plus, l’Évangile nous enseigne qu’il n’a pas hésité à la partager pour venir nous sauver.
Or, nous avons prioritairement besoin que le médecin nous soigne, pas de comprendre les mécanismes neurologiques liés à la douleur. Notre désir de comprendre est naturel, mais ce qui nous soulage c’est le soin, pas l’explication. Elle est utile bien sûr, mais pas vitale (cliniquement parlant).
Dieu ne se justifie pas de ce qu’il fait. Il est Dieu. Dans ce Psaume, Asaph n’obtient aucune réponse à ses questions. Il obtient cependant bien plus : une vision de Dieu renouvelée, qui produit en lui un changement radical.

Le découragement est une « amnésie spirituelle »

Le tournant du Psaume est au v. 12 : « Je rappellerai les œuvres de l’Éternel, car je me souviens… ».  Asaph était découragé parce qu’il avait perdu de vue, oublié qui était son Dieu. Ce n’est pas par magie qu’Asaph passe de la lamentation à la louange. C’est en se rappelant ce qu’il sait de Dieu au travers du témoignage des Écritures. Il rappelle à sa mémoire la vérité révélée de l’alliance de la promesse. C’est Dieu qui est à l’origine :
– de la Pâque,
– de la libération de l’emprise du pharaon,
– de l’Exode vers la terre promise sous la conduite de Moïse au travers de la Mer Rouge.

Dieu est rédempteur sur la base de son amour souverain et libre. Le salut de son peuple repose là-dessus uniquement.
Et par rapport à Asaph, nous sommes bien avantagés, parce que nous connaissons par la Bible l’ensemble du plan de Dieu. Nous savons que Dieu se révèle pleinement en Christ, auteur d’un Exode bien plus parfait : qu’il nous libère de la malédiction du péché et nous conduit au salut et à la vie éternelle par son sacrifice. C’est par Jésus et en Jésus que nous recevons toutes les bénédictions spirituelles de la part de Dieu (Éph 1.3).

La lutte typique de la vie chrétienne

Nous luttons tous avec le sentiment que Dieu ne nous est pas (ou plus) favorable. Nous avons l’impression que son amour pour nous varie selon certaines circonstances.
Sans une vision biblique de l’Évangile, nous ne pouvons pas savoir si Dieu nous est favorable. Cette lutte interne est le fruit d’une confusion entre la vérité, la foi et nos émotions.
– La vérité : Le regard de Dieu sur le sacrifice de Jésus à la croix m’assure mon salut, puisqu’il est impossible à Dieu de regarder Christ, notre sauveur ensanglanté, et d’être alors fâché contre nous, car les péchés ont déjà été punis en lui. Il brise les liens de mon iniquité, il porte sur la croix mon péché.
– La foi : Je crois à cette vérité, je me la rappelle, je la fais mienne. Je la repasse en mon cœur et m’en remets à mon sauveur.
– Les émotions : Elles sont alimentées par ce que je sais de la croix et Dieu me communique la joie de son salut (Ps 51.14). Je peux me sentir en paix, restauré. Je me sens renouvelé pour le servir, résister au péché, et l’adorer.

Si je prends mes émotions pour la réalité, cette réflexion perverse s’en suivra : je me sens loin de Dieu (émotion), donc je crois que Dieu est loin de moi (foi). Mais Dieu a-t-il oublié de faire grâce ? (vérité).
Nous affermir dans la connaissance de Christ est donc ce qu’il y a de plus important. Il est la vérité, le chemin et la vie. Notre bonheur spirituel est lié à notre connaissance intime de Dieu. Je ne parle pas seulement d’une connaissance intellectuelle. Il ne s’agit pas de connaître des choses à propos de Christ, mais de le connaître lui, le ressuscité, vivant en nous par son Esprit saint.
En effet, Paul affirme : « Je considère tout comme une perte à cause de l’excellence de la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur. […] Mon but est de le connaître, lui, ainsi que la puissance de sa résurrection et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort, pour parvenir, si possible, à la résurrection d’entre les morts » (Phil 3.8,10-11).

Se souvenir de Jésus-Christ

Si vous ne connaissez pas la Parole de Dieu, vos émotions modèleront votre vision de Dieu. Vous connaîtrez un Dieu selon votre humeur. Vous serez faibles face à la tentation, bloqués dans vos réflexions, paralysés par vos soucis et perdus dans l’épreuve. En revanche, si, comme Asaph, vous vous attachez à la lecture de la Parole de Dieu, à sa mémorisation, à sa méditation, à son étude et son écoute, alors vous pourrez passer de la tristesse à la louange. C’est en se rappelant de ce qu’il connaît de Dieu par le témoignage des Écritures, qu’Asaph a vu la lumière.
Dieu se dévoile dans le message qu’il nous a laissé : dans la Bible et ultimement dans son Fils Jésus !
C’est probablement ce que Paul veut dire quand il dit à Timothée : « Souviens-toi de Jésus-Christ », en pensant à ceux qui ont abandonné le combat pour l’Évangile (2 Tim 2.8). La vie chrétienne n’est pas à la merci de nos ressentis, mais de la vérité de Jésus-Christ. C’est une personne qui nous aide à lutter contre le découragement spirituel. C’est Christ lui-même.

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Charrier Raphaël
Raphaël Charrier a fait ses études théologiques à l’Institut Biblique de Genève, il est actuellement pasteur à l’Église Chrétienne Évangélique de Grenoble et blogueur sur ToutPourSaGloire.com. Il est marié à Marion et ils ont deux enfants.