Reste à Éphèse
« Je te rappelle l’exhortation que je t’adressai à mon départ pour la Macédoine, lorsque je t’engageai à rester à Éphèse. » (1 Tim 1.3)
Peu de temps après l’avoir quitté, l’apôtre Paul adresse à Timothée, son fidèle collaborateur, une lettre au début de laquelle il lui demande de rester à Éphèse, là où il l’avait laissé. Il lui confie plusieurs missions importantes pour cette église. Timothée aurait peut-être préféré suivre Paul : quelle occasion pour lui de continuer d’apprendre du grand apôtre ! Et puis, la vie itinérante qu’il avait menée jusque là, passant d’église en église pour évangéliser et encourager, présentait certains avantages : on écoute plus volontiers une voix nouvelle, on ne retrouve pas tous les dimanches les mêmes têtes, on a moins à s’impliquer dans les questions locales pratiques, etc. Mais, là, Paul lui enjoint de s’établir dans un lieu donné et d’y œuvrer pour le bien des chrétiens de l’endroit, même si le contexte n’est pas facile, comme le montre la suite de l’épître.
Peut-être l’un de nous a-t-il besoin d’entendre la même exhortation : « Reste dans ton église locale ! » Qu’il est facile, dès la première difficulté, de critiquer, de venir moins souvent, voire de claquer la porte ! Le « tourisme ecclésiastique » se porte bien de nos jours : l’important n’est-il pas de trouver une église où « on se sent bien » ? L’herbe semble souvent plus verte ailleurs… Certes, il est plus difficile de rester, de s’impliquer, d’apporter, de prendre sa part des responsabilités, des peines et des difficultés — en fonction de son âge et de ses dons — pour une église locale dont les imperfections semblent si flagrantes ! Le Seigneur ne nous demande pas de « réinventer » notre église, mais il nous propose de construire là où il nous a placés, en cherchant le bien de nos frères et sœurs. À nous de trouver, guidés par l’Esprit, des moyens de renouveler l’élan qui doit être celui de « l’église du Dieu vivant »
. Au cours du dossier de ce numéro, plusieurs articles nous aideront à redécouvrir les bases de l’église locale et suggéreront des pistes pour mieux en vivre la réalité. Et nous découvrirons qu’il reste beaucoup à faire « à Éphèse » !