Séduction psychologique (Wiliam Kirk Kilpatrick)
Titre: | SEDUCTION PSYCHOLOGIQUE |
Auteur: | Wiliam Kirk Kilpatrick |
Editeur: | Centre Biblique Européen, C.P. 2386 CH-1002 Lausanne |
A PROPOS DE « SEDUCTION PSYCHOLOGIQUE »
W.K. Kilpatrick possède parfaitement son sujet. Il offre une analyse fine de l’évolution de certains courants de pensées (majoritaires et bien implantés) de la psychologie contemporaine, ainsi que leurs intrications et implications dans la vie quotidienne.
Cette analyse est d’autant plus incisive qu’elle est livrée par un homme qui a vécu ces courants de pensées de l’intérieur. On retrouve en effet dans ce livre un témoignage, le témoignage de l’auteur lui-même, dévoilant son cheminement au travers de dix années de vie tournée vers la psychologie et profondément imprégné de principes auxquels il a fermement adhéré avant de (re)découvrir les valeurs fondamentales du christianisme qu’il croyait pourtant bien connaître…
Ne se contentant pas de dénoncer les apparences trompeuses de la vitrine, l’auteur nous entraîne dans l’arrière boutique, dans l’antre de cet alchimiste du vingtième siècle nommé Psychologie, qui, sous le couvert d’une auréole de tolérance, derrière sa façade scientifique rassurante et surtout grâce à la pierre philosophale du soubassement humaniste imprégné de ses trois habitudes psychologiques de l’esprit que sont le subjectivisme, le réductionnisme et le naturalisme: filtres omniprésents que tout raisonnement doit traverser. a su transmuter dans l’inconscient collectif son savoir en véritable système religieux. séculier !!!
W.K. Kilpatrick lève le voile sur les fondements véritables et les conséquences de cette métamorphose de la pensée. Ce faisant, il révèle comment en ébranlant les principes fondamentaux de notre société et en relativisant la vérité on aboutit à un éclatement de cette vérité, une suppression de la confrontation une pseudo-tolérance qui rime avec indifférence et par-là même à la disparition de toute véritable communication. Donnant libre cours à l’expression spontanée de ses pensées et de ses pulsions, l’individu privilégie l’expérience subjective qui devient la seule et unique référence d’un sujet qui s’aliène à un Moi toujours plus hypertrophique.
La notoriété de la psychologie fait qu’elle agit sans remise en cause véritable. Ses bonnes intentions de chercher le meilleur pour les autres ne sont ni un critère de fiabilité, ni un gage de réussite. L’auteur faisant remarquer à ce propos que les pays les plus nantis en matière de structures à visée psychologiques, n’ont pas pour autant éliminé les problèmes psychiques. De plus, un danger nouveau guette la psychologie: devant la prise de conscience encore naissante des failles et des impasses de ses schémas d’appréhension de l’être humain et de compréhension au niveau du comportement, liées au déni de la dimension spirituelle de l’individu, la tentation (déjà consommée par de grands chefs de file et par certains courants) est de se retourner vers une spiritualité qui est dans la majorité des cas d’essence orientaliste, voire occulte…
A l’heure où le monde chrétien francophone s’entrouvre sur la psychologie après des années de réticence et de suspicion, il serait dommage que certains voient dans ce livre, la justification d’un repli sur leurs anciennes positions.
Nous insistons donc sur la préface dans laquelle l’auteur énonce clairement qu’il parle de certains courants dont ceux (influents, certes) qui ont adopté des principes et un vocabulaire d’appartenance chrétienne et pour lesquels W.K Kilpatrick s’est attaché à démontrer qu’au-delà de la convergence des signifiants, les signifiés demeurent radicalement divergents. De nombreux mouvements chrétiens aux U.S.A. semblent avoir chèrement payé cette ignorance !
Bien sûr ce livre nous vient des U.S.A. et semble évoquer un problème typiquement américain: mais pour combien de temps. Nous avons déjà eu l’occasion de constater dans les rayons spécialisés des librairies, les livres vecteurs des théories dont parle W.K. Kilpatrick… Nous avons même vu certains exemplaires dans les mains de nos patients
Si, sous nos latitudes, le monde chrétien est encore indemne (?) de toute contamination, il n’en est pas de même pour la société qui est déjà sérieusement touchée. A cause de cela, le livre de W.K. Kilpatrick apparaît être du domaine de l’actualité et vaut la peine d’être lu.
Dr en psychiatrie