Série: Vie Chrétienne
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Si quelqu’un a soif…

VIE CHRÉTIENNE

Jean 4.1-29; 7.37-38; Jérémie 2.12-13

Pierre Célestin NTOKO TONGA

Jeune pasteur-adjoint d’une église Baptiste à Dakar, Pierre Ntoko nous a remis un message dont nous publions un condensé. Son contenu nous concerne tous, car les fléaux du matérialisme, de la vanité et de l’égocentrisme propagés par les mass-médias occidentaux n’ont pas de frontières. Mais aussi, le cour de l’homme est partout le même, et nous devons veiller à puiser toutes nos eaux dans le seul puits qui offre l’eau vive désaltérante: Jésus-Christ qui nous donne la vie éternelle, une vie débordante et intarissable.

La femme samaritaine

Chaque être humain est confronté tôt ou tard à la question inéluctable: Quel est le sens de la vie? Bien des systèmes du monde moderne, comme la philosophie, les religions, la politique, l’économie, le cinéma, le sport, par exemple, ont tenté d’apporter leur réponse.

Le texte de Jean 4.1-29 nous parle aussi d’une femme en quête du sens de la vie. Elle est connue sous le nom de la femme samaritaine. Jésus est en chemin pour la Galilée. Son itinéraire l’oblige à passer par la Samarie. Il arrive à Sychar, en Samarie, située aux environs du champ que Jacob avait donné à son fils Joseph (Gen 48.22; Jos. 24.32). A cet endroit se trouvait un puits – le puits de Jacob – sur la margelle duquel Jésus va s’asseoir, fatigué du voyage. A ce moment, il va rencontrer une femme samaritaine qui vient puiser de l’eau, et il entame une conversation avec elle.

Le puits de Jacob

Donne-moi à boire (v. 7) dit-il. Aussitôt la femme samaritaine réagit en faisant valoir les questions sociales, tribales, ethniques et géographiques. Elle lui dit : «Comment toi qui es Juif me demandes-tu à boire à moi qui suis une Samaritaine? » (v. 9). Elle touche ainsi à un problème d’une acuité et d’une actualité brûlantes dans notre chère Afrique de plus en plus rongée par la gangrène de la division et de la peste de la haine. A la place de Juif et de Samaritain on pourrait tout aussi bien dire «Comment toi qui es Congolais me demandes-tu à boire à moi qui suis Gabonais ?» A dessein ou non, nous érigeons ainsi entre nous des barrières sous les faux arguments de la nation, de l’ethnie ou de la race.

La conversation de Jésus avec la Samaritaine va déboucher sur un entretien sur la vie sentimentale, affective et conjugale de celle-ci. Progressivement elle fait la découverte de Jésus qui l’invite à appeler son mari. Sa réponse est franche, sans fioriture: Je n’ai pas de mari (v. 17). Elle avait essayé cinq mariages qui tous s’étaient terminés par un échec. Je crois personnellement que cette femme n’était pas veuve, sinon elle n’aurait pas par la suite choisi de s’installer sur le terrain putride de l’union libre. Désabusée, déçue et au bout de ses forces, elle décide de ne plus se remarier et verse dans le concubinage. En France, on a expurgé cette notion de son contenu de péché en lui donnant le nom de «cohabitation». Mais retenons fermement que cette femme a quitté le terrain de la volonté de Dieu pour s’installer dans une relation adultère. Son attitude est un aveu, un mea culpa. Aucun mariage n’avait réellement pu combler les désirs de son cour ni satisfaire ses aspirations profondes d’être humain et de femme en particulier. Elle savait que l’union libre ne le pouvait pas non plus.

Tirons de tout cela un principe fondamental de la vie: aucune relation sociale (dans nos rapports avec les membres de la société), familiale (parents- enfants), conjugale (mari-femme), fraternelle (frère-sour), ecclésiale (dans nos rapports avec les membres de l’Eglise), matérielle (dans nos rapports avec les biens du monde) ou psychologique (l’homme dans son rapport à lui-même), ne peut combler nos cours. Seul Jésus-Christ peut totalement et véritablement combler nos cours: Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive (Jean 7.37). Cela implique que nous devons donner aux autres la juste place qu’ils devraient avoir dans nos vies et que nous reconnaissons aussi leurs imperfections, fragilité et faiblesses. Nous serons ainsi capables et prêts à accepter leurs défauts et à leur accorder notre pardon fraternel quand ils nous auront blessés. Nous serons alors capables d’indulgence à leur égard.

Rappelons-nous donc que nous avons tous cette tendance innée à croire que les hommes et les choses peuvent réellement combler nos cours, ce qui nous fait souvent basculer dans un amour excessif et démesuré à leur égard. Abraham et Isaac apprirent une leçon fondamentale à travers leur vécu en Gen 22: Dieu d’abord et avant tout. Isaac en particulier se rendit compte en tant que fils que son père était capable de le sacrifier pour Dieu. Il ne l’a jamais oublié, et cette expérience a dû marquer toute sa vie. Sommes-nous prêts dans nos relations avec les autres et dans tous les autres domaines à discerner et reconnaître que Dieu a la première place, même si nous devions souffrir des sacrifices et des pertes pour Lui? Ce sera pour nous la meilleure façon de les retrouver. Rappelons-nous que même le Père dut en quelque sorte perdre son Fils à la Croix pour le retrouver au ciel. Qu’avons-nous à sacrifier pour la cause et la gloire de Dieu? Augustin a dit justement : «Seigneur, nos cours sont inquiets jusqu’à ce qu’ils reposent en toi».

D’autres puits humains

Avec Jésus-Christ, la Samaritaine est entrée dans une relation qui ne se brisera jamais plus. Elle a rencontré l’Epoux par excellence. De même qu’elle revenait chaque jour chercher de l’eau au puits de Jacob, de même elle avait essayé en vain cinq mariages. Toutes les fois où nous allons trouver le sens de notre vie ailleurs que dans la Personne bénie de Jésus- Christ, nous puisons dans un puits de Jacob, dans un marigot humain pour être déçus tôt ou tard. Pour la femme samaritaine, c’était le mariage. Il y a d’autres puits humains dans lesquels les humains cherchent leur bonheur. Nous aimerions évoquer ici encore trois de ces puits humains avec leurs propres échelles de valeur à partir desquelles la société moderne jauge les hommes et les femmes. Hélas, le monde évangélique n’échappe pas à cette fausse manière de voir à l’aube de ce XXIe siècle. Ce sont les puits humains de la beauté, des richesses et de l’intelligence.

La beauté

Une belle apparence physique de nos jours peut ouvrir bien des portes dans la société moderne. Il n’y a pas de mal à être beau. Mais le problème s’installe lorsqu’on met une confiance excessive et maladroite dans sa beauté. Dans le monde de la musique – et dans bien d’autres domaines encore – on voit des femmes qui n’ont aucun véritable message à faire passer, mais leurs disques se vendent comme des arachides au marché. Même dans les milieux évangéliques l’on rencontre de plus en plus des top-modèles. Ne nous laissons pas séduire : La grâce est trompeuse et la beauté vaine; la femme qui craint l’Eternel est celle qui sera louée (Prov 31.30).

Mais il n’y a pas que les femmes. On voit aussi dans nos églises l’émergence de ce que nous pourrions appeler des hommes-mannequins. Vous connaissez certainement l’histoire de Narcisse dans la mythologie grecque. Ce garçon d’une très grande beauté fut séduit pas sa propre image. Mal lui en prit lorsqu’il voulut embrasser son image reflétée par une fontaine, tomba dans l’eau et se noya. La Bible nous parle du roi Saül. Le jour de son onction comme roi d’Israël, le récit nous rapporte que c’était un homme d’élite et beau, plus beau qu’aucun des Israélites, et les dépassant tous de la tête (1 Sam 9.2). Une semaine plus tard, Saül désobéissait à Dieu et perdait sa royauté. On peut se demander jusqu’à quel degré cette chute était due à une confiance excessive dans son apparence. En Ezéchiel 28, la Bible nous parle d’une créature – Satan – qui mettait le sceau à la perfection. parfait en beauté. chérubin protecteur. mais qui par son orgueil et son arrogance fut précipité de la montagne de Dieu. Dieu dénonçait formellement ce péché grave: Ton cour est devenu arrogant à cause de ta beauté. Tu as corrompu ta sagesse par ta splendeur (v. 17).

Narcisse mourut; Saül perdit sa royauté; Satan fut précipité de la montagne sainte. Tel est le sort de celui qui croit trouver dans sa beauté le sens de la vie. La racine du péché est un narcissisme pathologique qui amène l’homme à se centrer sur lui-même. La Bible nous invite à centrer notre vie sur Dieu par Jésus-Christ. Prenons garde de ne pas vivre de nos apparences, piège mortel pour nos âmes. Toute chair est comme l’herbe et toute sa gloire comme la fleur de l’herbe. L’herbe sèche et la fleur tombe, mais la Parole du Seigneur demeure éternellement (1 Pi 1.24-25).

L’intelligence

Etre intelligent n’est pas non plus un vice, mais lorsqu’elle s’érige en norme suprême de vie, l’intelligence devient dangereuse. Affirmer que la raison et l’instruction sont suffisantes pour assurer le bonheur est un mensonge. Pourtant, l’homme moderne croit y trouver le sens à la vie. La course aux diplômes est un piège qui guette de plus en plus les Africains. Ainsi, le besoin sain d’instruction dégénère parfois en une rivalité avec les autres, et l’école en un lieu où démontrer sa supériorité. Le désir de compétition est une racine vénéneuse qui empoisonne notre vie. L’orgueil, le besoin d’être supérieur à l’autre est en nous et peut se développer si nous ne veillons pas. L’intelligence sans Dieu est une folie, un suicide moral. C’est aux sages et aux intelligents de ce monde que le Père a caché certaines choses (Luc 10.21). Le message de Prov 3.5-7 est un avertissement solennel pour nous : Confie-toi en L’Eternel de tout ton cour, et ne t’appuie pas sur ton intelligence; reconnais-le dans toutes tes voies. Et c’est Lui qui aplanira tes sentiers. Ne sois pas sage à tes propres yeux, crains l’Eternel, écarte-toi du mal.

La prospérité matérielle

Les hommes sont fascinés par les richesses et les biens matériels. Ils croient y trouver le bonheur parfait. Même le chrétien, surtout en ces temps de crise spirituelle, y met son cour. On nous proclame un évangile de la prospérité matérielle fondé sur une philosophie matérialiste malsaine qui flatte les convoitises, l’orgueil et la cupidité. Même dans l’Eglise, il est tentant de donner une place aux gens selon leur prospérité matérielle.

La Bible déclare clairement que la racine de tous les maux se trouve dans l’amour de l’argent (1 Tim 6.10). Ne considérons-nous pas facilement la prospérité matérielle comme le baromètre de notre réussite (Luc 18.18-30) ? Le Seigneur nous rappelle précisément dans Luc 12.15 que même dans l’abondance, la vie d’un homme ne dépend pas de ce qu’il possède. Dans la parabole du semeur, il dit clairement que les richesses et l’invasion des autres convoitises dans nos cours étouffent la Parole et la rendent infructueuse (Matth 13 et Marc 4). Bien des disciples de Jésus-Christ n’arrivent pas à «décoller» spirituellement, parce qu’ils sont pris en tenaille par l’amour des richesses. Leurs prières même trahissent leur centre d’intérêt. On ne les entend jamais remercier le Seigneur dans leurs prières qui tournent toujours autour du même sujet : «donne-nous, donne-nous». Nous connaissons tous ce qui se passe dans nos cours quand le salaire touché au début du mois commence à baisser. Nous avons tendance à devenir froids et tristes. L’argent peut devenir un dictateur dangereux. Prenons y garde.

Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive, dit Jésus

Beauté, intelligence et richesses, pourtant dons de Dieu, peuvent constituer trois sources d’eau polluée. Infectées par le virus du péché et de la mort, elles ne désaltéreront jamais le cour assoiffé de l’homme. Elles nourrissent l’orgueil de l’homme. Malgré cela, nous croyons trouver de l’eau vive dans ces mares d’eau bourbeuses. Aussi, Dieu s’écrie-t-il : Mon peuple a doublement mal agi. Ils m’ont abandonné, moi la source d’eau vive, pour se creuser des citernes, des citernes crevassées qui ne retiennent pas l’eau (Jér.2.13).

La femme samaritaine a posé au Seigneur une question d’importance capitale : Es-tu plus grand que notre père Jacob? (Jean 4.12). La réponse à cette question est fondamentale pour chacun d’entre nous. Jésus Christ estil plus grand que notre père, notre mère, nos enfants, nos biens, etc. ? C’est Lui seul que Dieu a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire du Père (Phil 2.9-11).

Le Seigneur Jésus a dit: Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle (Jean 7.37; 4.14). Avez-vous soif ? Vous aussi, vous pouvez boire à la source d’eau éternelle qu’est Jésus-Christ. Que Dieu vous bénisse.

P.-C. N.T.

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