Triompher des doutes
Le texte que nous publions est un condensé du chapitre 6 de son livre Sauvé sans aucun doute ! avec l’aimable autorisation de Publications Chrétiennes à Trois-Rivières, Québec.
Une des raisons pour lesquelles les gens n’ont pas l’assurance de leur salut, c’est que beaucoup d’entre eux ne sont pas sauvés. Ils n’ont rien de scripturaire sur quoi fonder leur assurance. Un des motifs qui a poussé l’apôtre Jean à rédiger sa Première Épître, c’est qu’il souhaitait aider les gens confrontés à ce dilemme à en prendre conscience et à redresser la situation. Allons maintenant au-delà de cette question. Pourquoi l’assurance fait-elle défaut à tant de chrétiens ? Qu’en est-il des milliers qui sont en proie au cafard spirituel ? Il y a plusieurs raisons principales à cela.
1. La culpabilité
Certains chrétiens n’ont pas une pleine assurance parce qu’ils ont du mal à accepter le concept du pardon. Ils se font souvent tyranniser par leurs émotions et se sentent souvent trop mauvais pour être pardonnés. Il en est ainsi pour plusieurs raisons. Premièrement, la conscience parle contre le pardon. La seule chose que votre conscience connaisse, c’est la culpabilité et la condamnation. Elle ignore tout de la grâce et de la miséricorde. La sainteté et la justice parlent aussi contre le pardon. Elles sont axées sur le péché et ignorent tout de la possibilité d’être délivré.
Prenez garde : Satan est l’accusateur des frères. Il fera tout ce qui est en son pouvoir pour obscurcir l’amour et la grâce de Dieu.
Si vous permettez à Satan de vous écraser la tête par les saintes exigences de Dieu dépouillées de l’amour de Dieu, vous n’échapperez pas au doute. Voici ce que William Bridge a écrit à ce sujet : « Celui qui manque d’assurance quant à l’amour de Dieu discute trop avec Satan. Il se dit : le diable est tout le temps en train de me talonner et de me tenter, pour m’amener à douter de l’amour de Dieu, il s’y prend de manière à imposer ses pensées à mon esprit. Il sait pertinemment que, plus je douterais de l’amour de Christ, plus je m’abandonnerais à l’amour de Satan. »1
Pour sa part, Thomas Brooks nous ramène à l’Écriture : « L’apôtre [Paul] te parle de monstrueux scélérats qui étaient impies, fornicateurs, idolâtres, adultères, efféminés, délibérément abusifs envers l’humanité, voleurs, avides, ivrognes, injurieux, extorqueurs ; et pourtant, par son infinie bonté et sa grâce miséricordieuse, Dieu a délivré ces monstres de l’humanité de la souillure et de la culpabilité de leurs péchés, la justice de Christ les a justifiés, l’Esprit de Christ les a sanctifiés, et Christ les a revêtus de ses précieuses grâces. »2
2. L’ignorance
Beaucoup de gens manquent d’assurance parce qu’ils ne saisissent pas que le salut est une œuvre suprêmement divine et parfaitement souveraine. L’assurance repose sur la réalité historique de ce que Jésus-Christ a accompli. Il ne s’agit pas d’un sentiment dénué de raison, et vous n’éprouverez jamais le sentiment subjectif de l’assurance tant que vous ne comprendrez pas la vérité objective de l’Évangile.
Vous devez réaliser que Dieu savait que vous étiez pécheur, ce qui explique qu’il ait envoyé son Fils Jésus-Christ dans le monde pour payer en entier le prix de tous vos péchés — passés, présents et futurs. Par sa toute-puissance, Dieu nous a garanti pour toujours le salut que Jésus nous a offert.
La chose est irréversible, comme les paroles de Paul en témoignent : « Car les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables. » (Rom 11.29)
« Venez et plaidons ! […] Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige ; s’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine » (És 1.18), nous dit le Seigneur de manière engageante. En effet, quand Dieu vous pardonne, il le fait intégralement, comme il l’a dit lui-même : « C’est moi, moi qui efface tes transgressions pour l’amour de moi, et je ne me souviendrai plus de tes péchés. » (És 43.25) Est-ce là une bonne nouvelle à votre avis ? Ce que vous ne pouvez oublier, Dieu peut ne plus s’en souvenir !
II y a maintenant un élément de la vérité de l’Évangile que je tiens à mentionner avec précision, en raison du rôle majeur qu’il joue dans la question de l’assurance : la résurrection de Jésus-Christ. Elle prouve que l’œuvre que le Seigneur a accomplie sur la croix a engendré un salut éternellement sûr. II n’aurait pu y avoir meilleure attestation de la véracité de ses déclarations. Jésus a dit être Dieu, et il est ressuscité des morts pour le prouver. Il a dit être venu pour accomplir l’œuvre du salut, et Dieu l’a ressuscité des morts pour montrer qu’il y est parvenu.
L’assurance fait partie intégrante de la foi salvatrice. Comme l’a dit l’apôtre Jean : « Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu. » (1 Jean 5.13) La foi du chrétien est une foi sûre.
3. L’incertitude
Certains chrétiens n’ont pas l’assurance de leur salut parce qu’ils ignorent l’instant exact de leur conversion. Ils n’arrivent pas à se rappeler le moment où ils ont cru. D’autres ne peuvent pas même se rappeler n’avoir jamais cru. Comme ils ne peuvent pas en identifier le moment bien précis, ils doutent que leur conversion ait réellement eu lieu. Mais si vous ignoriez votre date de naissance, vous ne vous demanderiez pas pour autant si vous êtes vivant ! On fait bien trop de cas de l’identification de cet instant par une formule quelconque, faire une prière, signer une fiche, lever la main, s’avancer, etc.
Nombre de chrétiens, surtout ceux qui ont grandi dans un milieu chrétien, sont incapables d’identifier l’instant précis où ils ont été sauvés. Je ne le peux pas moi-même. J’ignore quand je suis passé de la mort à la vie, mais je sais que ce passage a eu lieu. Il m’est arrivé, enfant, de faire des prières particulières. Je me rappelle précisément avoir prié avec mon père sur les marches d’une église de l’Indiana, où il tenait une réunion de réveil. Son sermon m’avait convaincu de péché parce que j’avais mal agi à quelques reprises la semaine même — comme saccager la salle de classe de l’église. Je me souviens, qu’âgé de 14 ans, je me suis avancé lors d’une rencontre en plein air pour jeter une pomme de pin dans le feu, les larmes aux yeux et voulant mettre ma vie en ordre avec Dieu. Je me rappelle le grave accident de voiture dans lequel j’ai été impliqué lors de ma première année d’université et qui m’a fait comprendre de manière frappante l’appel de Dieu pour ma vie, mais je ne saurais dire avec certitude si je me suis converti à cette occasion.
Je ne recherche pas un événement passé susceptible de rendre mon salut réel à mes yeux. J’examine ma marche spirituelle actuelle. II y a des gens qui possèdent une fausse assurance, du fait qu’ils se rappellent un événement passé, sans pour autant vivre dans la justice de Dieu. Alors, ne vous inquiétez pas si vous ne pouvez pas faire le rapprochement entre un moment ou un événement bien précis et celui de votre conversion. Concentrez-vous plutôt sur votre marche quotidienne et sur vos attitudes.
4. La tentation
Une autre raison pour laquelle de nombreux chrétiens manquent d’assurance, c’est qu’ils sentent le tiraillement de leur chair non rachetée et se demandent s’ils possèdent réellement une nouvelle nature. En tant que chrétiens habitant ce monde déchu, nous sommes de nouvelles créations confinées dans un corps charnel non racheté. En fait, « nous soupirons en nous-mêmes, en attendant […] la rédemption de notre corps », prévue pour le retour du Seigneur, qui « [l’affranchira] de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu » (Rom 8.23,21).
Mais jusqu’à ce que vienne ce jour de délivrance, il nous arrivera de temps à autre d’être entraînés dans le combat de Romains 7 qui se livre entre la chair et l’esprit, faisant ce que nous ne voulons pas faire et ne faisant pas ce que nous voulons faire. Si le péché a raison de vous à un moment donné, vous manquerez d’assurance. Vous vous interrogerez ainsi : « Me suis-je suffisamment repenti ? Est-ce que je regrette suffisamment mes péchés ? Ai-je suffisamment de foi ? »
Il est facile de lire Romains 7 de manière déséquilibrée. En effet, si vous vous concentrez uniquement sur les passages, où il est écrit : « Ce qui est bon […] n’habite pas en moi » et : « Misérable que je suis ! », vous sombrerez dans les profondeurs de l’introspection. Si vous vous concentrez sur la chair, votre perception des choses s’embrouillera et vous amènera à juger trop négativement votre état spirituel. Toutefois, si vous vous concentrez trop sur les passages où il est dit d’une certaine manière : « Car je prends plaisir à la loi de Dieu, selon l’homme intérieur » et : « Je trouve donc en moi cette loi [qui me fait aspirer au bien] », la réalité de la chair vous échappera.
Discernez-vous les incitations que votre nouvelle nature produit dans votre vie ? C’est un indice de salut. Si la volonté de Dieu fait votre plus grande joie, et la soumission à sa seigneurie, votre plus grand délice, vous êtes bel et bien un enfant de Dieu – quelle que soit la force de l’attrait du péché.
5. Les épreuves
II existe des chrétiens qui deviennent spirituellement instables parce qu’ils ne peuvent voir la main de Dieu dans toutes leurs épreuves. Ils disent des choses comme : « Comment Dieu peut-il m’aimer et permettre que je me retrouve dans pareille situation ? Comment a-t-il pu me prendre mon mari — ou ma femme ou mon enfant ? Comment peut-il entendre ma prière sans me délivrer ? Où est Dieu quand j’ai besoin de lui ? » Or, ceux qui pensent ainsi non seulement se condamnent à douter, mais encore passent complètement à côté de la plus grande source d’assurance possible : la foi éprouvée.
Rappelez-vous Romains 5 : « Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, […], et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu. Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l’affliction produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l’épreuve, et cette victoire l’espérance. Or, l’espérance ne trompe point. » (v. 1-5a) Nous devons nous réjouir de nos épreuves, car elles nous procurent l’espérance et l’assurance.
Au lieu de vous amener à douter, les épreuves de la vie servent de manifestations divines de l’amour et de la puissance de Dieu en votre faveur puisqu’il vous aide à toutes les surmonter. Dans tout ce que vous devez traverser dans la vie, n’oubliez pas ceci : « Car Dieu n’est pas injuste pour oublier votre travail et l’amour que vous avez montré pour son nom, ayant rendu et rendant encore des services aux saints. Nous désirons [donc] que chacun de vous montre le même zèle pour conserver jusqu’à la fin une pleine espérance, en sorte que vous ne vous relâchiez point, et que vous imitiez ceux qui, par la foi et la persévérance, héritent des promesses. » (Héb 6.10-12) Composez avec les difficultés en faisant preuve de diligence et de patience, car vous obtiendrez pour récompense une pleine espérance.
Les épreuves sont le creuset dans lequel l’assurance se forme. Vous souvenez-vous de la grande déclaration que Paul a faite, selon laquelle rien ne saurait nous séparer de l’amour de Dieu ? Remarquez le contexte de cette assurance : « Qui nous séparera de l’amour de Christ ? Sera-ce la tribulation, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l’épée ? selon qu’il est écrit : C’est à cause de toi qu’on nous met à mort tout le jour, qu’on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie. » (Rom 8.35-36) Paul a vécu tout cela, et plus encore — un de ces jours, étudiez son autobiographie dans 2 Corinthiens 11 —, ce qui ne l’a toutefois pas amené à douter de sa relation avec Dieu. Qu’est-ce qui vous convainc de votre salut ? J’espère que c’est la Parole de Dieu et votre foi éprouvée.
6. La chair
Une des œuvres les plus importantes que le Saint-Esprit accomplit dans les croyants, c’est celle qui consiste à leur procurer l’assurance de leur salut. Or le croyant qui ne vit pas par la puissance de l’Esprit se prive de cette œuvre importante. Revenons à Romains 8.15 : « Et vous n’avez pas reçu un esprit de servitude pour être encore dans la crainte, mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions : Abba ! Père ! » (équivalent araméen pour « papa »). Dieu nous a adoptés et accueillis au sein de sa famille, et nous jouissons d’une grande intimité avec lui. Comment savons-nous que c’est le cas ? Parce que « l’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ. » (v. 16,17a)
Comment le Saint-Esprit rend-il témoignage que vous êtes enfant de Dieu ? Premièrement, en éclairant l’Écriture, afin que vous puissiez la comprendre. À ce sujet, Paul a dit : « Mais, comme il est écrit, ce sont des choses que l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment. Dieu nous les a révélées par l’Esprit. » (1 Cor 2.9-10a) Tandis que vous étudiez la Parole de Dieu concernant ces promesses, l’Esprit les rendra réelles à votre esprit.
La deuxième manière dont l’Esprit rend témoignage, c’est par le salut. L’apôtre Jean a écrit : « Nous connaissons que nous demeurons en lui, et qu’il demeure en nous, parce qu’il nous a donné de son Esprit. Et nous, nous avons vu et nous attestons que le Père a envoyé le Fils comme Sauveur du monde. Celui qui déclarera publiquement que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu. » (1 Jean 4.13-15)
Une autre manière dont l’Esprit rend témoignage, c’est en vous amenant à communier avec Dieu, comme les paroles de Paul l’attestent : « Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils, lequel crie : Abba ! Père ! » (Gal 4.6) L’Esprit produit la prière, la louange et l’adoration — qui vous poussent à crier à Dieu, en tant que votre Père céleste.
Il y a encore une autre manière dont l’Esprit rend témoignage, c’est par le fruit spirituel qu’il produit en vous : « Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi. » (Gal 5.22-23) La chair ne produit certainement pas ces choses. Elle connaît la convoitise, mais non le véritable amour. Elle connaît un bonheur passager, mais pas la joie durable. Elle connaît un moment de calme, mais pas la paix intérieure profonde. Le fruit de l’Esprit en vous prouve que vous appartenez à Dieu. Ainsi en est-il de l’œuvre extérieure que sa toute-puissance accomplit en vous par l’évangélisation et d’autres ministères chrétiens (voir Act 1.8).
7. La désobéissance
II se peut que la raison la plus évidente qui nous amène à manquer d’assurance soit la désobéissance, puisque l’assurance est la récompense de l’obéissance. L’auteur de l’Épître aux Hébreux établit d’ailleurs ce rapport étroit lorsqu’il dit que nous devons nous approcher « avec un cœur sincère, dans la plénitude de la foi, les cœurs purifiés d’une mauvaise conscience, et le corps lavé d’une eau pure » (Héb 10.22). On a raison de dire que ceux qui persistent dans une obéissance médiocre ne peuvent jouir d’une grande assurance. En effet, vivre dans le péché amène à vivre dans le doute.
Voici une façon pratique pour triompher du péché : Éliminez un péché majeur dans votre vie, et le reste suivra. Lorsque le général est tué, les troupes s’éparpillent. Réfléchissez à ce qui s’est produit lorsque David a tué Goliath. Au moyen de la grâce qui vous est offerte en tant que croyant, tuez les péchés que vous trouvez les plus irrésistibles et les plus familiers — vos péchés mignons —, et les autres ne tarderont pas à disparaître. Et lorsque vous succombez au péché, entreprenez rapidement de vaincre ce péché et n’oubliez pas que Satan tentera de vous faire douter de votre salut. Appuyez-vous sur la grâce bienveillante de Dieu, et elle vous donnera la force de combattre.
1 William Bridge, A Lifting Up for the Downcast, The Banner of Truth Trust, Édimbourg, 1984, p. 129-130
2 Thomas Brook, Heaven on earth : A treatise on Christian Assurance, The Banner of Truth Trust, Édimbourg, 1982, p. 93-94