Série: Un christianisme qui colle avec la réalité
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Un christianisme qui colle avec la réalité (3 et fin)

5. Le problème de la souffrance et du mal

La philosophie moderne n’offrant aucun moyen sérieux pour discerner le bien du mal, ni aucun sens moral à l’homme, elle n’est pas à même de comprendre la souffrance, la maladie et la mort. En fin de compte, notre culture en est venue à dire que la souffrance était une chose normale, une partie intégrante de la réalité. Il y a le bien et le mal, la lumière et les ténèbres, la vie et la mort, la bonté et la cruauté. Toutes ces notions ne sont que les diverses facettes du tout.

Certains iront jusqu’à prétendre que la souffrance est une donnée essentielle du processus évolutionniste, vu que la sélection naturelle exige que le fort survive et le faible soit écrasé. Selon eux, tout développement et tout progrès sur terre sont la résultante de ce processus de transformation. La souffrance devient un bien, le sacrifice de quelques-uns nécessaire pour le bien de tous.

C’est ainsi que Teilhard de Chardin envisage le processus évolutionniste, et Jacques Monod considère avec nostalgie la perte de la sélection naturelle dans l’espèce humaine. La médecine moderne permet aux faibles de survivre et de transmettre leurs gènes aux générations futures. Cela met un point final à l’amélioration évolutionniste de l’espèce humaine. C’est pourquoi certains nostalgiques demandent à ce que soient éliminés les bébés handicapés, les débiles mentaux, les vieillards fragiles: ainsi ne pourraient-ils plus ni procréer ni être une charge pour la société.

Une telle vision ne peut qu’horrifier le chrétien, qui considère la souffrance et la mort comme des phénomènes anormaux et contraires à la nature, comme le ressent d’ailleurs tout être humain au fond de lui-même, à un moment ou à un autre. Tant qu’ils ne sont pas endurcis, les jeunes enfants sont épouvantés par la mort; loin de l’envisager comme un simple aspect de la vie, ils la ressentent plutôt comme quelque chose d’horrible et contre nature. Le chrétien sait que ce sentiment correspond à la réalité telle qu’elle est, car la Bible nous dit que nous vivons dans un monde déchu, que le péché est entré dans le monde par la rébellion de l’homme contre Dieu, et que la souffrance, la maladie, la douleur et la mort en sont la rançon; ce qui veut dire que la souffrance et la mort sont anormales, qu’à l’origine le monde était bon, mais qu’à présent il est défiguré et en pièces.

Christ, lorsqu’il fut confronté à la douleur et à la mort, n’a pas manqué d’être bouleversé, ému de compassion et révolté, bien qu’étant Dieu. Il a éprouvé de la colère et de la tristesse, car il n’en était pas l’auteur; la douleur et la mort résultaient plutôt de ce que l’homme avait rejeté Dieu et sa loi. De même, le chrétien doit suivre Christ en considérant toute souffrance comme une anomalie, et au lieu d’emboîter le pas à notre époque dans sa brutalité envers les faibles et les indigents, il devrait refléter le caractère de Dieu et se préoccuper du sort de la veuve et de l’orphelin, de ceux dont le corps et l’esprit sont brisés, du foetus menacé d’extermination, du vieillard et du mourant.

6. La finalité de l’existence et le sens de l’histoire

Chacun ressent que sa vie doit avoir un but et que l’histoire s’achemine vers un dénouement. Cependant la question surgit: l’homme sait-il pourquoi sa vie devrait avoir un but et quel est ce but? Peut-il être sûr que l’histoire s’achemine vers quelque chose, et vers quoi? Certes, les gens imaginent toutes sortes d’orientations pour eux-mêmes et pour l’ensemble de l’espèce humaine; de meilleures conditions de vie, l’abondance personnelle, des dieux et des religions de tous genres, la paix pour le monde… Beaucoup de ces solutions sont des refuges pour éviter d’être confronté à ce que Bertrand Russell appelle l’ultime réalité de l’histoire: la mort de l’individu et la mort de notre système solaire. Si Russell a raison, comment éviter la conséquence logique que tout est absurde? Vues sous cet angle, ni la vie de l’individu ni l’histoire de l’espèce humaine n’ont de valeur ultime, et Russell a l’honnêteté de le reconnaître.

La précédente citation de Russell se poursuit ainsi: «Ce n’est que dans le cadre de ces vérités, sur le fondement d’un désespoir inexorable, que l’âme peut trouver un havre sûr… Comment, dans un monde si étranger et si inhumain, une créature aussi impuissante que l’homme peut-elle préserver l’éclat de ses aspirations?» Russell n’a pas de réponse véritable à cette question, et pour cause… Il a renié l’existence du Dieu qui s’est lui-même révélé à nous dans la Bible.

La Bible nous dit que notre quête du sens et de la finalité de l’histoire a été mise en nous par Dieu et que cette aspiration ne peut être satisfaite qu’en se tournant vers Dieu. Nous avons été faits pour aimer Dieu, pour refléter son caractère, et pour nous réjouir en lui pour toujours; nous avons été faits pour aimer, pour nous réjouir et pour nous servir les uns les autres; pour nous réjouir de la création et la dominer comme des administrateurs de Dieu. Nous vivons dans un monde déchu et corrompu où le pêché a apporté inimitié et rupture entre nous et Dieu, au plus profond de nous-mêmes, entre les autres et nous, entre la création et nous au sein même de cette création. Tout porte la marque du péché et de la mort.

Pourtant Dieu, dans son amour, a envoyé son propre Fils dans le monde pour nous sauver nous et toute la création, du péché et de la mort. Par l’oeuvre de Christ, par la foi en lui, notre relation avec Dieu est renouée, notre être intérieur retrouve peu à peu sa vraie dimension, et nous sommes appelés à exercer notre autorité, dans la soumission à Dieu, sur tout le monde vivant et sur tout ce que le péché a altéré en nous et dans le monde. Nous sommes appelés en fait, à être les prémices de la nouvelle création où tout sera transformé lors du retour de Christ. Christ lui-même est déjà passé par la résurrection physique. Dieu nous promet que l’histoire aboutira à la résurrection physique de tous ceux qui croient en Christ et à la création de nouveaux cieux et d’une nouvelle terre fondés sur la justice seule. Ce qui a été abîmé dans les moindres aspects de la vie sera ôté et toute chose sera renouvelée. En même temps, le diable et tous les méchants connaîtront un jugement éternel. Notre vie individuelle prend ainsi une dimension éternelle et l’histoire s’achemine vers une conclusion glorieuse.

7. Quelle devrait être la vie de l’homme?

Notre époque nous offre plusieurs alternatives toutes aussi décevantes les unes que les autres. Le gouvernement décide de ce qui est bon pour l’homme; la majorité décide de ce qui est bien; ou l’individu décide, sur la base de son appréciation propre, de ce qui est bon pour lui. Encore une fois, il n’y a aucun absolu, et nous devons constater que de toute part s’installe la confusion et le chagrin dans les vies et dans les foyers.

Dieu nous promet la liberté si nous obéissons à sa loi. La loi de Dieu, comme nous l’avons vu précédemment, est le reflet du caractère de Dieu. L’homme est fait pour être comme Dieu. La loi indique donc comment doit vivre l’homme. Il ne s’agit pas d’un ensemble de règles arbitraires imposées par un Dieu en colère; au contraire, la loi elle est adaptée à la vie humaine. Jacques a écrit: «Celui qui a plongé les regards dans la loi parfaite, la loi de la liberté, et qui persévère, non pas en l’écoutant pour l’oublie, mais en la pratiquant activement celui-là sera heureux dans son action même» (Jac 1.25).

De même, les Psaumes décrivent la loi de Dieu comme une lampe à nos pieds pour nous empêcher de tomber dans des fosses et des fondrières dangereuses. Si nous obéissons à la loi de Dieu, nous aimerons la vie. La vérité de Dieu nous affranchit pour que nous puissions vivre. Nous le constatons à tous les niveaux: si nous obéissons aux commandements de Dieu sur le mariage par exemple, le mariage sera source de joie. Si nous désobéissons à ses commandements, alors le chaos et le malheur qui en découlent ne sont que trop évidents dans notre société. Je le répète, le christianisme est ce qu’il nous faut.

Pour en revenir à notre point de départ: le chrétien n’a pas à craindre la philosophie et les questions qu’elle soulève. Etant la sagesse véritable révélée par Dieu, la foi chrétienne est infiniment supérieure à la sagesse humaine. Si nous lisons l’Ecriture, nous y trouvons les réponses que nous pose la vie dans ce monde. Oui, le christianisme colle avec la réalité.

Jerram Barrs
(voir informations au N° 93)

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