Série: Une église en marche
Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page

Une communauté d’actionnaires

Une communauté d’actionnaires

L’Eglise locale: Une communauté d’actionnaires

(2 Rois 6.2)

«Nous y prendrons chacun une poutre et nous nous y ferons un lieu d’habitation»… Dans le chapitre précédent, nous avions déjà laissé entendre que chaque membre de l’église locale est appelé à participer activement à la construction de l’Eglise de Jésus-Christ là où Dieu l’a placé. Nous sommes sauvés pour servir le Dieu vivant et vrai (1 Thes 1.9).

A l’instant de notre régénération, nous sommes intégrés au Corps de Christ pour y exercer une fonction, un service précis, en harmonie avec les autres membres du Corps. Chacun a sa poutre à porter. Associés actifs dans l’édification de l’église locale, nous recevons en donnant; nous voici devenus les «actionnaires de l’amour».

Chaque membre est semblable à une touche de machine à écrire dont le bon fonctionnement permet à l’église d’être bien lue et comprise par le monde qu’elle veut atteindre.

Chaque membre est un des musiciens de l’orchestre symphonique de Dieu dont Christ est le chef et la Bible l’unique partition toute entière inspirée par l’Esprit-Saint.

Chaque membre est un des tuyaux des grandes orgues d’En-Haut donnant au parfait compositeur de merveilleuses possibilités musicales avec le concours du vent de l’Esprit.

Chaque membre est une petite lumière éclairant les autres parties de l’édifice spirituel.

A) Les charismes

(Rom 12.1-8; 1 Cor 12.14; Eph4.1-16; 1 Pi 4.7-11).

Ce sujet n’est pas sans importance, puisqu’il introduit la partie pratique des épîtres aux Romains et aux Ephésiens et que Paul lui réserve trois chapitres bien fournis dans sa première lettre aux Corinthiens.

Si Pierre est plus bref, ses indications n’en sont pas moins précieuses et complémentaires aux autres textes. Nous nous bornerons à souligner quelques remarques fondamentales pour une saine approche de la question:

1. «Chacun» est un des mots-clés bien en place dans trois des quatre textes: Rom 12.3; 1 Cor 12.7,11,18,27; 1 Pi 4.10: Puisque chacun a reçu un don (litt. charisme)… Comme nous l’avons déjà souligné, nous sommes tous concernés!

2. La liste des charismes figurant dans les quatre textes est indicative et non limitative (une vingtaine de dons différents). Le Créateur du cosmos et de l’homme comme couronnement de la création, serait bien pauvre s’il n’avait qu’une vingtaine de dons à partager entre tous ses enfants pour édifier Son Eglise ! il suffit de constater la richesse et la diversité des fonctions au niveau de l’organisation du corps humain pour entrevoir la richesse des dons infiniment variés de Dieu, destinés à la croissance, au bon fonctionnement et à l’épanouissement du Corps de Christ. Nous croyons voir d’autres charismes s’exercer déjà sous l’Ancienne Alliance, lors de la construction du tabernacle (Ex 31.1-6; 35.31- 35), sans oublier entre autres, les dons musicaux et poétiques qui ont eux aussi marqué la vie du peuple de Dieu tout au long de l’histoire…

On remarquera aussi que chaque passage mentionne des dons ne figurant pas dans les autres listes. Paul tient donc compte des situations locales au moment où il rédige ses lettres et aborde ce sujet, non sans souligner le fait d’une hiérarchie des dons dans la pensée de Dieu. Tous les dons les plus importants et les plus nécessaires pour l’édification du Corps sont clairement indiqués dans les textes que nous considérons.

3. L’amour est source, moteur, mobile et but de l’exercice des charismes, sinon il n’y a que vide et vent destructeur. L’amour est d’ailleurs présent dans le contexte le plus immédiat de chacun des quatre passages… et pour cause, puisque le «charisme» est le résultat, l’expression ou l’effusion de la «charis» de Dieu (Rom 12.6a: mais nous avons des charismes différents selon la charis qui nous a été accordée…). Or, la charis, c’est la beauté extraordinaire de Dieu dans son caractère et dans ses actes, sa générosité inouïe, son amour absolu qui donne le meilleur , gratuitement ( Jac 1.17) Dieu nous a précédés et frayé un chemin dans l’exercice des dons, lorsque par amour, il nous a donné le pardon et la vie éternelle en son Fils Jésus-Christ. Rom 6.15-16: Mais il n’en est pas du charisme comme de la faute…, Rom 6.23: Car le salaire du péché, c’est la mort (opsônia: salaire, en grec); mais le charisme de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur (le «cadeau-surprise» fait par le chef à ses soldats, selon son bon plaisir). Nous ne pouvons donc correctement exercer nos dons sans contempler le Donateur pour nous inspirer de lui quant à l’esprit et à la manière!

Exercer son ou ses dons, c’est marcher sur les traces du Dieu de Jésus-Christ en exprimant concrètement sa beauté et son amour auprès de mes frères. Le charisme est véhicule et canal de l’amour divin. Les charismes ainsi mis en oeuvre sont porteurs de joie (=chara) et suscitent la reconnaissance (autre sens du terme «chara» , voir «eucharisteô» = remercier, être reconnaissant).

J’entends ici le célèbre vulcanologue H. Tazieff répondre lors d’une interview: «Le secret du bonheur, c’est de penser à l’autre avant de penser à soi.» Si tourner constamment autour de soi est source de nombreux problèmes, exercer avec amour les dons reçus du Saint-Esprit est source de bénédictions pour les autres et d’épanouissement pour celui qui sert de cette manière. Enfin n’y a-t-il pas flagrante contradiction à vouloir donner sans pardonner ( charizomai: faire grâce, être généreux, remettre une dette; traduit une douzaine de fois «pardonner» dans le N .T .) ?

B) Discernement et pratique des charismes

Quelles sont donc les démarches à entreprendre pour découvrir et pratiquer les dons qui me sont confiés par le Saint-Esprit?

1. Réaliser le caractère impératif de l’enseignement des Ecritures sur ce sujet: «Aspirez aux dons les meilleurs !» ( 1 Cor 12.31; 14.1). Paul prend soin de préciser aux croyants de l’Eglise de Corinthe que les instructions concernant l’exercice des dons doivent être considérées par eux comme commandements du Seigneur (1 Cor 14.36-37; «entolè» s’applique presque exclusivement dans la Bible, aux commandements de Dieu dans la Loi de Moïse et à ceux du Seigneur Jésus dans le N.T.).

Dans Rom 12.1-2, l’apôtre aborde la question des charismes dans la perpective de la consécration du croyant qui offre son corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu.

Une vraie consécration se traduira donc notamment par mon souci permanent d’être utile et d’édifier les autres membres du Corps en mettant à leur service le don que j’ai reçu. Suis-je convaincu dans mon esprit de la nécessité vitale de l’obéissance dans cette sphère de la vie chrétienne? Il me faut choisir entre être une cellule en bonne santé qui contribue à la formation et au soutien de l’organisme, ou être une cellule vivant dans le corps, bénéficiant de ses bienfaits tout en gardant une totale indépendance: cette deuxième sorte de cellule devient parasite ou cancéreuse! (Voir le remarquable chapitre premier pages 13 à 1? du livre de Dr Paul Brand et Philippe Yancey: «Tes oeuvres sont admirables», éditions de la Ligue pour la Lecture de la Bible. )

M.D.
Aspirez aux dons les meilleurs. Et je vais encore vous montrer une voie par excellence.
1 Cor 12.31

Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page
Série : Une église en marche