Dossier: La mission
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Une vision missionnaire des sept lettres aux Églises

Le dernier livre du N.T. rappelle à plusieurs égards les derniers livres de l’A.T. Un prophète, après avoir reçu une vision glorieuse de Dieu est chargé de « réveiller » le peuple de Dieu et de montrer en quoi il dévie de la mission confiée par Dieu (És 6.1-8 ; Éz 1.1-28 ; Jér 30.2). Dans le livre de l’Apocalypse aux chapitres 1 à 3, Jean, alors qu’il a la vision de Jésus-Christ glorifié, reçoit la mission de consigner par écrit ce qu’il voit et « ce qui doit arriver ensuite » (1.19), afin de mettre en garde l’Église de dérives, d’erreurs et de péchés.

1. Le chandelier

Jésus-Christ se présente dans sa gloire « au milieu des sept chandeliers » (Apoc 1.13), « et les sept chandeliers sont les sept Églises » (v. 20). Symbole missionnaire, le chandelier doit répandre la lumière dans l’obscurité, comme l’Église est chargée de refléter la supériorité de Jésus, lumière du monde pour les nations (Jean 8.12) [1].

Aux églises qui laissent entrer le péché en leur sein, l’avertissement suivant est donné : « Souviens-toi donc d’où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières œuvres ; sinon, je viendrai à toi, et j’ôterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne te repentes. » (Apoc 2.5, italique ajouté) Le Seigneur peut décider de supprimer la présence d’une église infidèle dans un quartier, dans une ville. À quoi sert le sel s’il a perdu sa saveur ?

2. Comment perd-on son premier amour ?

C’est à l’église d’Éphèse que Jésus (Apoc 2.1-7) menace de retirer le témoignage de l’Église (v. 5). Malgré son discernement doctrinal (connaissance) et son endurance dans la persécution (persévérance), l’Église souffre d’un avertissement sévère de la part du Seigneur au niveau de l’amour, qu’il associe à ses « premières œuvres ». Le livre des Actes montre que l’Église était, dès le début, active au niveau de la mission. Une église peut donc défendre l’orthodoxie apostolique (v. 2) et résister aux séductions de ce monde (v. 3), si elle n’a pas l’amour, le Seigneur peut à tout moment supprimer sa présence (son chandelier) de la ville où elle est implantée.

Comment savons-nous si notre église locale a perdu son premier amour ? Il ne s’agirait pas ici de sa bonne entente interne, mais du rayonnement de son témoignage c.-à.-d. des croyants qui la constitue. William MacDonald a écrit : « Les chrétiens doivent se rappeler les beaux jours où ils devinrent croyants, se repentir de la diminution de leur premier amour et se remettre au service de Dieu avec la même consécration qu’au commencement de leur vie chrétienne. Sinon Christ ôtera le chandelier d’Éphèse, en d’autres termes, l’Assemblée cessera d’exister car son témoignage s’éteindra. »[2]

3. Qu’est-ce qu’une Église en bonne santé ?

L’église de Philadelphie est largement louée par le Seigneur Jésus (Apoc 3.7-13). Elle semble pourtant la plus faible selon les critères de ce monde (v. 8). Peut-être n’a-t-elle pas en son sein de bons « communicants », des musiciens talentueux, ni la technologie qui rend les spectacles si attractifs ?

Jésus, en promettant de lui ouvrir une porte que personne ne peut fermer (v. 8), lui assure une évangélisation qui portera un fruit à sa gloire. Jésus lui promet même que les adversaires les plus farouches se prosterneront et reconnaîtront l’amour de Jésus pour cette église (v. 9). Qu’est-ce qui fait une église si victorieuse ? Sa fidélité. Une église, même faible, si elle est fidèle à la Parole, peut annoncer puissamment le salut aux nations.

4. N’est-il pas trop tard ?

Nous connaissons la terrible situation de l’église de Laodicée. Sa perception d’elle-même est faussée (v. 17). Elle tend dangereusement vers l’excommunication par Jésus lui-même.

Il connaît ses œuvres. La mission est une œuvre de l’Église. Comme cette église n’est plus bouillante, elle a perdu de son zèle, sans doute aussi sa vision missionnaire. Ses œuvres ne tiendront pas au feu du jugement. En rachetant auprès de Jésus de l’or éprouvé  par le feu, en se repentant et en redevenant bouillonnante, elle recapitalisera sa fortune céleste.

Avec Dieu, il n’est jamais trop tard. Jésus promet même une grande récompense : être assis sur le propre trône de Jésus. Jésus est prêt à partager ses plus grands biens avec ceux qui se repentent et reprennent le flambeau (la mission) confié à chaque église.

5. Quelques éléments de synthèse

  • Le Seigneur a confié à chaque église la mission de refléter la lumière divine aux nations. Ce témoignage est un critère donné par Jésus pour savoir si une église peut demeurer implantée ou non dans le tissu local.
  • L’enseignement de la saine doctrine, le discernement et l’endurance ne suffisent pas. L’église doit « sortir » d’elle-même, participer à l’effort missionnaire (localement ou mondialement), au risque de se voir confisquer son chandelier par le Seigneur, au bout de quelques années. Ne dit-on pas qu’une église renfermée sur elle-même crée ses propres problèmes ?
  • Une église fidèle, qui s’appuie sur la promesse de Dieu et non sur les techniques du monde, sera bénie : Dieu lui-même assure son succès dans l’évangélisation. Ses ennemis eux-mêmes changeront de perspective (Apoc 3.9).
  • Votre église ne « sort » pas et se tiédit ? Il n’est pas trop tard. Dieu est le champion des renversements de situation. Repentons-nous de notre tiédeur et glorifions-nous aux yeux du monde de la folie de la croix (Gal 6.14), avec l’espérance que le Seigneur ajoutera ceux qu’il a élus.

[1]    Voir également Ps. 36.10 ; És 42.6 ; Act 13.47 ; Luc 2.32

[2]    William MacDonald, Le Commentaire Biblique du Disciple, Ed. J.-P. Burgat / La Joie de l’Éternel, p. 1325, Commentaire d’Apoc 2.5

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Mondin Frédéric
Frédéric Mondin travaille pour les éditions BLF. Il vit actuellement en Bolivie avec sa femme. Il est membre du comité de rédaction de Promesses.