Edito
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Vie communautaire et solitude

L’histoire de l’Eglise nous montre que nous sommes constamment aux prises avec les courants culturels et philosophiques de notre temps. Une des caractéristiques de notre époque est la solitude, l’individualisme. D’une part, le bien-être matériel et le confort poussent l’homme à devenir égocentrique. D’autre part, le rejet des valeurs de l’éthique chrétienne lui enlève encore la dernière parcelle de stabilité. Notre société humaniste est en train de se déshumaniser. La solitude, la peur, l’angoisse ont gagné des millions d’êtres humains dans nos villes et leurs faubourgs. Les jeunes ne sont pas épargnés de cette «angoisse de la solitude». Michel Rocard dans un de ses discours disait: «il y a un grand problème des villes. Ceux qui y résident sont devenus presque étrangers les uns aux autres. La convivialité de jadis a laissé place à l’indifférence, quand ce n’est pas à la méfiance. On ne se parle plus» («Solitude» dans «Le Point» du 31.10.88).

L’Eglise d’aujourd’hui doit réapprendre à communiquer. Elle s’est laissée imprégner par l’espritde cette nouvelle culture de l’individualisme qui mène à la solitude. Rappelons-nous qu’un des piliers de base d’une église néo-testamentaire est «la communion». Elle suit «la doctrine des apôtres» et précède «la fraction du pain» et «les prières» (Act 2.42). L ‘homme créé à l’image de Dieu a désespérément besoin d’amour. L’Eglise a-t-elle compris sa mission dans une société démunie d’amour, désorientée et à la recherche d’une communication authentique? Mais pour être ambassadrice crédible de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ, ne devrait-elle pas vivre réellement à l’intérieur d’elle-même cette communion avec Dieu et des uns avec les autres? Que de fois n’aurions-nous pas eu envie de pleurer sur la pauvreté en chaleur fraternelle dont nos communautés font si souvent preuve! N’y a-t-il pas aussi de nombreux chrétiens qui se sentent solitaires au sein de leur propre église? Sommes-nous en mesure de déceler les détresses de solitude dans nos communautés et de venir en aide à ceux qui souffrent de ce mal grandissant? Aussi sont-ils toujours plus nombreux, les célibataires, les divorcés, les personnes âgées et les conjoints où toute communication constructive fait défaut.

En lisant attentivement les Actes et les épîtres, nous apprendrons comment l’Eglise primitive vivait. Ils avaient les mêmes difficultés que nous. Mais ils vivaient beaucoup plus de choses ensemble. Nous devons donc nous méfier de la rigidité de nos structures traditionnelles. Seules les structures basées sur la Bible pourront apporter le renouveau dont l’Eglise a tant besoin. Cela se résume à l’injonction du Seigneur à ses disciples: Aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres (Jean 13.34-35). Quand notre entourage verra l’amour fraternel authentique régner dans l’Eglise, il croira que nous sommes les disciples du Seigneur. Paul exhortait l’église d’Ephèse de marcher d’une manière digne de sa vocation en s’efforçant de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix, en toute humilité et douceur avec patience, ceci dans le support mutuelles uns des autres (Eph 4.1-3). Cela nous oblige à nous examiner devant le Seigneur à la lumière de la Bible. Peut-être y a-t-il à mettre des choses en ordre devant Dieu. Le Saint-Esprit a peut-être été attristé par des paroles dures, par de l’amertume restée au fond du coeur, par de l’animosité, par le refus de pardonner, par de la médisance ou des critiques infondées.

Si nous voulons apporter Jésus-Christ à notre prochain qui souffre de l’angoisse de la solitude, commençons par vivre l’amour fraternel, la paix, la douceur et l’humilité qui transforment une église par une vie communautaire de qualité. Le Seigneur y ajoutera alors des âmes qui recevront paix et consolation afin que leur solitude soit changée en vie d’espérance. Veuille le Seigneur accorder cette dimension à l’Eglise d’aujourd’hui, car elle doit refléter l’exemple de celui qui a aimé l’Eglise et s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier en la purifiant et en la lavant par l’eau de la parole, pour faire paraître devant lui cette Eglise glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irréprochable (Eph 5.25-27).

H.L.
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Lüscher Henri
Cofondateur de la revue, il y a 48 ans, Henri Lüscher se consacre encore à plusieurs tâches administratives et rédactionnelles en faveur de Promesses.