Vivons-nous incognito?
Nos sociétés démocratiques brillent, dit-on, par leur esprit d’ouverture : ouverture aux changements, à la diversité des opinions, des croyances, des comportements. Tout s’échange, tout se vend, tout peut se négocier, même l’amour et la vérité. Mais cette tolérance a un prix : nos esprits globalisés se rapprochent implacablement du nivellement universel.
Paradoxe d’un monde où chacun proclame sa dignité d’être libre et unique, mais où la machine économico-idéologique qui broie notre planète resserre sans relâche l’étau qui rend chaque âme pareille à chaque autre, et docile aux lois du marché. Les goûts, les attentes, les besoins sont imposés par l’écrasante pression médiatique qui, tirant parti de la vanité, de la paresse et de l’égoïsme humains, pousse le « consommateur » à nager dans le courant avec des milliards de créatures emportées comme lui vers un avenir en chute libre. Ainsi consent-on à se laisser mener par les organisateurs sournois de l’anonymat et du conformisme obligatoires.
Dans ce monde impersonnel et vidé du vrai Dieu, à qui ressemblons-nous ? Nul doute que le chrétien qui nage à contre-sens ne manquera pas d’être remarqué. Seul entre beaucoup, il va heurter, surgir comme témoin d’une voie tout autre.
Notre présence ici-bas signale-t-elle clairement notre différence ? Notre mentalité, nos affections, nos motivations, nos objectifs, notre langage, notre apparence, portent-ils réellement la « marque du chrétien », et attestent-ils de la présence vivante du Seigneur Jésus en nous ? Ou bien nous sommes-nous si bien adaptés à notre environnement, et si bien fondus dans la masse, que personne ne détecte notre véritable appartenance ? Puisse ce numéro de Promesses encourager chaque chrétien à (re)trouver ses marques, à se distinguer à la gloire de son divin Maître, et pour le salut de ses congénères.