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Voulez-vous être rempli du Saint-Esprit ?

Soyez remplis de l’Esprit (Eph. 5.18)
L’Esprit de vérité. ../ …ne parlera pas de lui-même. ../ …Il me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera. (Jean 16, 13-14).
Alors Jésus dit à ses disciples: Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive. (Mat th. 16, 24).

Récapitulons
Dans notre dernière méditation sur «la plénitude du Saint-Esprit», nous avons analysé l’impératif d’Eph. 5, 18: «Soyez remplis de l’Esprit». Nous y avons dit que l’exhortation, au passif, dépend tout de même, dans un certain sens, de nous: de notre soumission et attachement au Seigneur Jésus. Plus un croyant est «Christocentrique» dans l’orientation fondamentale de sa vie, plus l’Esprit est libre de le remplir (Jean ch. 14,15 et 16).
Nous avons aussi remarqué que cette «plénitude», normative selon l’Ecriture, est pourtant loin, souvent, de correspondre à notre expérience. Pourquoi? «Est-ce parce que nous hésitons à payer le prix: renoncer à nous-mêmes et nous charger de la croix pour suivre le Maître dans le chemin qu’Il a choisi, Lui? Ou bien serions-nous, peut- être, à la recherche de sensations ou manifestations qui ne sont pas nécessairement la conséquence de cette plénitude?»
Nous avons affirmé, enfin, que «le chemin de la plénitude n’est pas facile, car c’est le chemin de la Croix. Demandons au Seigneur la grâce de nous conduire sur ce chemin-là …»
Ces considérations sont d’une importance capitale, pratique et personnelle; c’est pour cela que nous jugeons utile de les développer ici en plus grand détail.

Soyons équilibré
Ceux qui ont suivi notre série d’études sur le Saint-Esprit comprendront une mise en garde ici contre deux prises de position extrêmes : la première est celle qui ignore tout, ou presque, de la personne et de l’oeuvre de la troisième personne de la Trinité; l’autre est celle où l’on ne parle pratiquement que du Saint-Esprit, du baptême de l’Esprit, de la plénitude de l’Esprit, de la bénédiction de l’Esprit, de l’effusion de l’Esprit, des dons de l’Esprit, et ainsi de suite. L’Ecriture nous offre à ce propos un équilibre sain et bienfaisant, celui qui consiste, d’abord à bien connaître la doctrine du Saint-Esprit, à savoir qui Il est et quelle est son oeuvre puis, partant, à reconnaître, théoriquement et pratiquement, que tout ce qui touche à nos rapports avec Lui et Son oeuvre en nous se situe sur un plan unique: «en Christ»,
En d’autres termes, l’Esprit de la promesse, habitant dans le coeur du croyant, est présent dans ce coeur parce que le Père et le Fils l’y ont envoyé; là Il travaille pour le compte de Jésus-Christ. Il n’attire pas l’attention sur Lui-même, mais sur le Christ; Il ne se glorifie pas Lui-même, mais le Christ. Par l’oeuvre qu’Il effectue de la régénération Il «fait naître» le Christ en nous; par l’oeuvre qu’Il effectue de la sanctification, Il «fait croître» le Christ en nous. Ainsi Il rend personnelle, actuelle et concrète, dans notre «ici et maintenant», l’oeuvre parfaite et historique accomplie par le Christ sur la Croix. Et tout cela, Il le fait à cause de Jésus-Christ et selon la volonté de Jésus-Christ et pour la gloire de Jésus-Christ!
C’est pour cela que nous avons osé affirmer que la «plénitude du Saint- Esprit dépend de notre soumission et attachement au Seigneur Jésus. Plus un croyant est «Christocentrique» dans l’orientation fondamentale de sa vie, plus l’Esprit est libre de le remplir.» En quoi, alors, doit consister notre soumission et attachement au Seigneur Jésus?
C’est à cette question capitale, croyons-nous, que Jésus a répondu lorsque, un jour à Césarée de Philippe, Il déclare à ses disciples: «Si quelqu’un veut venir après moi, (1) qu’il renonce à lui-même, (2) qu’il se charge de sa croix (chaque jour -Luc 9, 23), et (3) qu’il me suive».

(1) «Qu’il renonce à lui-même …»
La religiosité de nos pays dits chrétiens a créé tant de formes ersatz du renoncement qui sont autant de solutions de facilité! En effet, il est bien plus facile de nous laisser enfermer dans un cadre légaliste, de refuser le confort matériel comme un mal en soi, de prôner l’ascétisme, de nous entourer d’un garde-fou d’interdictions, de refuser tel ou tel plaisir légitime dans la pensée inavouée, qu’ainsi nous accomplissons une oeuvre méritoire aux yeux de Dieu. Alors que Jésus ne nous demande pas, en premier lieu, de renoncer à quelque chose; non, Il nous demande un sacrifice infiniment plus difficile encore: de renoncer à nous-mêmes!
Voilà le noeud du problème, car en chacun de nous il y a ce que la Bible appelle le vieil homme ou la chair. Cette vieille nature, irréformable, restera toujours égocentrique: l’homme naturel ne pense qu’à lui-même et prend toutes ses décisions en fonction de ses propres intérêts. Par contre, à celui qui, en vrai chrétien, désire être un disciple du Christ, Jésus dit: « Tu veux me suivre? Il faut que tu renonces à toi-même, que le centre de ta vie, le Moi, soit détrôné et extirpé!»
Ce ne sont pas les difficultés extérieures, quelles qu’elles soient, qui constituent le problème véritable de la vie chrétienne. Non, le champ de bataille est au-dedans de nous; c’est là que se livrent les combats les plus acharnés entre le nouvel homme – le Christ né et formé en nous – et ce vieil homme corrompu qui refuse de mourir.

(2} «Qu’il se charge de sa croix. ..»
Est-ce la croix de la souffrance que subit l’humanité dans son ensemble: pauvreté, faim, injustice sociale et économique, guerre, faiblesse du corps, maladie? S’agit-il, plutôt, de la persécution, de l’opprobre d’être chrétien qu’en réalité nous connaissons fort peu? Tout cela est peut-être compris sans pour autant être le sens véritable des paroles du Seigneur. Car la croix dont parle Jésus, loin d’être imposée par le monde et les circonstances indépendantes de mon choix, est une croix dont je me charge moi-même, volontiers, en connaissance de cause, et cela chaque jour. Ce qui me conduira beaucoup plus loin que la souffrance, l’opprobre ou la persécution imposés. Car cette croix dont je me charge n’est destinée à personne sinon à mon vieux Moi, à ce Moi qui refuse obstinément de mourir, qui cherche constamment à me détourner du chemin de l’obéissance et de la fidélité à Jésus-Christ. Soulever cette croix-là, condamner ce Moi à mort chaque fois qu’il y a choc entre ses désirs et la volonté de mon nouveau Maître, dire non à moi-même et oui à Jésus-Christ – rien n’est plus difficile dans la vie chrétienne! Et la lutte reprend de plus belle chaque jour, car la victoire n’est jamais acquise une fois pour toutes.

(3) «Et qu’il me suive».
Celui qui a renoncé à lui-même et qui s’est chargé de sa croix ne reculera plus devant les obstacles. Chemin faisant avec le Seigneur, nous serons peut-être conduits dans des lieux sombres ou rocailleux où nous connaîtrons la pauvreté, la souffrance, voire la faillite apparente. Il y a quelques années, à une époque où la situation était devenue lourde de menaces dans un pays pourtant ouvert encore à l’Evangile, un groupe de missionnaires partait pour la Chine. Un de leurs amis, resté sur le quai, leur dit: «Mais ne vous rendez-vous pas compte des dangers auxquels vous serez exposés là-bas? Vous risquerez de mourir!.. Auquel l’un d’entre eux répond: «Bien sûr, nous savons tout cela. Mais il n’y a pas de problème, car nous sommes déjà morts avant de partir!..

Pratiquement?
Empruntons notre conclusion à la plume d’un des géants spirituels de notre siècle*. «Etes-vous certain que vous désirez être rempli de l’Esprit? Bien qu’Il ressemble à Jésus dans Sa tendresse et Son amour, Il demandera pourtant d’être Seigneur de votre vie. Etes-vous disposé à permettre à un autre de prendre possession de votre personnalité, alors même que cet Autre serait l’Esprit de Dieu Lui-même? Car si l’Esprit prend la direction de votre vie, Il exigera une obéissance sans réserve en toutes choses. Il ne tolérera pas en vous les «auto-péchés» que tant de chrétiens permettent et excusent. Par «auto-péchés» je veux dire l’amour de soi, la pitié de soi, la recherche égocentrique, la confiance en soi, la justice propre, la défense de soi.»
«Vous découvrirez aussi que l’Esprit s’opposera fermement aux voies faciles du monde et de la multitude mixte de nos milieux religieux. Il sera jaloux à votre sujet pour le bien. Il ne vous permettra pas de vous vanter. Il arrachera de vos mains la direction de votre vie. Il se réservera le droit de vous éprouver, vous discipliner, vous châtier pour le bien de votre âme. Il vous dépouillera, peut-être, de nombreux plaisirs marginaux dont jouissent tant d’autres chrétiens, mais qui seraient pour vous une source de mal raffiné.»
«Dans tout cela, Il vous entourera d’un amour si vaste, si puissant, si merveilleux, que vos pertes mêmes paraîtront à vos yeux comme des gains, et vos petits gains comme des plaisirs. Cependant, la chair gémira sous son joug et criera que c’est un fardeau trop lourd à porter. Peut-être même vous sera-t-il permis de jouir du privilège solennel de souffrir pour «achever ce qui manque aux souffrances de Christ» dans votre chair, pour son corps, qui est l’Eglise.»
«Maintenant, avec toutes les conditions devant les yeux, voulez-vous toujours être rempli du Saint-Esprit?»
*A. w. Tozer

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Horton Frank
Après des études au Biblical Seminary à New-York, Frank Horton a été secrétaire général des GBU en France, professeur puis directeur de l’Institut Biblique d’Emmaüs à St-Légier en Suisse. Retraité depuis plusieurs années, il poursuit son ministère d’enseignant. L’article que nous publions est un résumé d’un message donné en Angola, pays où il a passé son enfance avec ses parents missionnaires. Frank Horton est membre du comité de soutien de Promesses.