Dossier: Conversion et persévérance
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Vous avez besoin de persévérance !

« Car vous avez besoin de persévérance, afin qu’après avoir accompli la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis. » Hébreux 10.36

L’exhortation citée en titre s’adresse à ceux qui se sont convertis à Christ et qui sont des chrétiens en marche, en attendant la mort physique ou l’enlèvement de l’Église. Cette recommandation résonne couramment dans la Parole de Dieu, que ce soit dans l’Ancien Testament ou dans le Nouveau Testament. Toute personne devenue membre de la famille de Dieu, a besoin de persévérance. Si nous nous focalisons sur le Nouveau Testament, nous trouvons deux mots grecs qui sont beaucoup employés pour traduire cette idée de persévérance. Nous prendrons soin d’abord de préciser leur sens et leur usage, avant d’examiner les domaines où le chrétien a besoin de persévérance.

Les différents termes pour la persévérance

Le premier terme régulièrement employé est « mackrothumia » (environ 14 fois). Il est traduit par « persévérance », « longanimité », « patience », et « lenteur à venger le mal ». Ce terme véhicule l’idée de supporter pendant longtemps le mal sans rien faire pour y mettre fin. On supporte un poids. Dans les Épîtres, Dieu, comme l’homme, sont sujets de ce mot. Dieu manifeste de la longanimité, alors que les hommes se livrent au mal (Rom 2.4 ; 9.22 ; 1 Pi 3.20 ; 2 Pi 3.15). Le Seigneur possède aussi cette vertu (1 Tim 1.16). Le croyant, de son côté, supporte avec longanimité le mal sans se venger (2 Cor 6.6 ; 2 Tim 3.10), il laisse le Saint-Esprit produire cette longanimité en lui (Gal 5.22) et la développer comme caractère (Col 1.11 ; Jac 5.10) pour la manifester dans ses relations avec les autres (Éph 4.2).

Le second terme régulièrement employé est « hùpomonè » (environ 32 fois) ; c’est le seul qui se trouve dans les Évangiles, du moins lorsque le mot est employé substantivement. Il est traduit par « persévérance », « fermeté », « constance ». Ce mot véhicule l’idée d’une personne qui ne se détourne pas de son objectif délibéré et de sa loyauté à la foi et la piété, même si elle traverse les épreuves et les souffrances les plus sévères. Il y a ici l’idée d’attente jusqu’au moment fixé par Dieu lui-même. Une fois de plus, ce mot concerne à la fois Dieu et l’homme. Dieu est appelé le « Dieu de la persévérance » (Rom 15.5), mais le croyant est exhorté à manifester cette vertu dans sa vie chrétienne (Éph 6.18 ; Héb 10.36 ; 12.1).

La persévérance chrétienne veut donc que, d’un côté, on endure les souffrances, sans chercher à se venger, et, de l’autre, qu’on persiste dans la voie de la fidélité à Dieu malgré les sévères épreuves du temps ou des circonstances de la vie. Où avons-nous donc besoin de la persévérance ?

Les différents domaines de la persévérance

Sans prétendre épuiser tous les domaines d’exhortation à la persévérance chrétienne, nous en mentionnerons quatre.

a. La foi

Le premier domaine de persévérance est la foi. Les apôtres, après avoir évangélisé les gens, les exhortaient à persévérer dans la foi (Act 14.22). C’est ainsi que l’auteur de l’Épître aux Hébreux parle de la persévérance en Hébreux 10.36 avant de donner des exemples de foi dans le chapitre 11. Ainsi, le chrétien doit aller de l’avant, malgré les difficultés rencontrées sur le chemin de la foi. Au début du chapitre 12, il nous exhorte à suivre l’exemple des témoins du chapitre 11 en courant la course chrétienne avec persévérance.

b. La prière

Le deuxième domaine d’exhortation est la prière. Il nous est demandé comme chrétien de prier avec persévérance (Rom 12.12 ; Éph 6.18 ; Col 4.2). Il s’agit non seulement de poursuivre le ministère de la prière tant que nous sommes sur cette terre, mais aussi de persister avec des sujets de prière jusqu’à ce que la réponse de Dieu devienne claire.

c. Les afflictions

Le troisième domaine de persévérance concerne les afflictions. La vie chrétienne est parsemée de tribulations qui, tantôt éprouvent notre foi, tantôt la raffinent ; ainsi le chrétien est exhorté à la persévérance (« hupomonè ») pour prouver sa foi (Apoc 1.9 ; 2.3) en remportant la victoire sur toutes ces épreuves. Le chrétien est aussi exhorté à la persévérance (« machrothumia ») afin d’hériter les promesses (Héb 6.12 ; Jac 5.10) et laisser la vengeance à Dieu (Héb 10.30). Il est regrettable d’entendre parler de guerres entre chrétiens et tenants d’autres religions. Si les vengeurs sont des vrais chrétiens, dans de tels cas, est-ce par ignorance de la vertu de persévérance que cela arrive ? Le véritable chrétien a besoin de persévérance pour ne pas se venger.

d. Les bonnes œuvres

Le dernier domaine que nous allons mentionner est le domaine des bonnes œuvres. Nous avons besoin de persévérance dans la pratique des bonnes œuvres. Paul déjà parle de ceux, qui par la persévérance à bien faire, cherchent l’honneur, la gloire et l’immortalité (Rom 2.7). Paul, de son côté, exhorte Timothée à persévérer dans les tâches du ministère (1 Tim 4.16). La persévérance dans l’amour fraternel est aussi mentionnée dans Hébreux 13.1.

Si l’homme a premièrement besoin de se convertir au Seigneur, sa conversion suppose qu’il s’engage à aller de l’avant quelles que soient les difficultés trouvées sur le chemin, sachant que Dieu lui-même est au contrôle de tout et promet de l’affermir, de le perfectionner, et de lui donner la victoire (Jude 24-25).

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Mvondo Simon
Le Dr Simon Mvondo est doyen de la Faculté de théologie biblique du Cameroun, pasteur des EBG au Cameroun, et membre du Comité national de Promesses dans ce pays. Il est marié et père de 8 enfants.