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Vivre dans un monde en mouvement (2)

Culpabilité, honte et dignité humaine dans le monde moderne

La lecture de cet article sera difficile pour beaucoup. Il est destiné aux pasteurs, élèves en théologie, étudiants, GBU, etc. Il permettra de saisir les grandes lignes de la pensée actuelle dans le monde « dit » chrétien. L’auteur nous met en garde et recommande de garder la foi en toute la Parole de Dieu.
Ce qu’enseigne M. Houston est imprimé en grands caractères.

Ce qui se, fait et est propagé par de faux docteurs se trouve dans les textes en petits caractères. Ceci pour faciliter votre lecture.

En établissant une comparaison avec le siècle écoulé, nous constatons dans notre société un sens de culpabilité affaibli ou même une absence de tout sentiment de honte.

Y a-t-il évidence de ce fait ? Si oui, quelle en est là (ou les) raison(s) ? L’attitude morale de ceux qui sont des chefs de ligne, des conducteurs parmi les hommes a-t-elle, d’une manière générale, une influence marquée sur les individus ? A vrai dire, il est difficile, sinon impossible de distinguer entre l’influence créatrice et la popularité acquise en décrivant des sentiments qui sont ceux de la masse et de l’heure.

Pourquoi nous occuper de cette question ? Parce que le chrétien ne peut vivre dans un ghetto spirituel, sans relations avec le monde dans lequel il vit. Pour le pasteur (et pour ceux qui oeuvrent dans l’église), il s’agit d’un ministère prophétique (I Co. 14: 3) face aux problèmes de la morale contemporaine, face aux effets et aux conséquences d’une éthique toujours plus complexe.

Moralité bouleversée dans la société

Parmi les changements les plus dramatiques, nous trouvons celui de la moralité sexuelle. Au commencement de ce siècle, il était convenable de ne pas mentionner le sexe. Le divorce était un scandale; la littérature avait une attitude très réservée dans ses descriptions. Aujourd’hui, notre société est parfois décrite comme une serre chaude sexuelle, tant elle est obsédée par ce problème. Les perversions de cette catégorie sont discutées et exhibées au grand Jour. Ni le divorce, ni l’absence de chasteté ne sont plus une source de flétrissure morale.

Un deuxième changement concerne les relations entre parents et enfants il y a cinquante ans, l’enfant était un subordonné dans la famille. Aujourd’hui il est un membre influent. il fait entendre sa voix, exprime son choix et sa manière de vivre. S’il est discipliné sur le terrain de jeu, il l’est moins dans la famille. En groupe, il exige et veut avoir une grosse part tout suite… il craint de ne pas « être à la page ». C’est le résultat du « culte la jeunesse ».

En général, l’attitude du public a changé face au crime et face au malfaiteur. Selon le point de vue traditionnel, le crime était le MAL; le bandit devait être puni. Pour se sortir de ce mauvais chemin, il devait amender conduite. La nouvelle façon de voir est que le criminel n’est pas un pécheur mais un psychopathe, un produit de ses ascendants et de l’environnemt Le remède serait l’affaire des psychologues, des analystes, mais non une punition. Cependant, il n’a pas été prouvé que cette manière de faire ait été bénéfique tant pour le malfaiteur que pour la société.

Ces trois changements ne se sont pas présentés par hasard. Ils sont l’expression d’une société amollie dont le standard moral est relâché.

L’attitude traditionnelle avait ses règles. Elle était ancrée dans la vie humaine, ordonnée par Dieu et assumait une claire distinction entre le bien et le mal.

Aujourd’hui, il est courant de trouver un point de vue opposé. La vie est conçue en vue de la poursuite du bonheur. Rien n’est plus mauvais, dit-on, pour la « santé mentale » que la répression du désir, celui concernant le sexe en particulier. Le manque de discipline personnelle, les mariages hâtifs (ou pas de mariage), l’influence de l’achat de marchandises à tempérament, sont symptomatiques de la recherche du plaisir. Il n’y a plus de standard moral ; tout est relatif, dépendant uniquement du caractère, des capacités, de l’environnement et de la société.

Il s’ensuit qu’il n’y a pas de règle générale, universelle, absolue, mais relative seulement. La moralité n’est plus une valeur centrale et justifiante dans une telle civilisation, mais une règle très lâche, à utiliser occasionnellement.


L’influence de Freud

Freud (neurologiste tchèque, 1856-1939) a eu une influence énorme sur la formation de la pensée occidentale au commencement du siècle. Ses recherches, concernant les origines et les profondeurs de la conscience humaine, ont secoué les fondements de la moralité et les sentiments découlant du christianisme. Notre société en est devenue plus instruite à ce sujet, plus ouverte et sans pudeur.

Selon sa propre estimation, Freud se voyait lui-même comme étant le troisième iconoclaste, le troisième en ligne qui détruisit l’image de la dignité de l’homme, le premier étant Copernic (découverte que a terre n’est pas le centre du monde) et le deuxième Darwin (l’homme descend de l’animal). Freud introduisit la possibilité de concevoir une attitude scientifique concernant la morale. Dès lors, certaines découvertes de la psychologie ont pris la place des certitudes de la religion chrétienne. Il en est résulté un changement d’attitude mentale, le remplacement de la pensée religieuse par une autre, intellectuelle. L’homme, vu sous cet angle, a été disséqué en de multiples parties et réduit, d’homme complet qu’il était auparavant, en petits morceaux !

Ainsi, la technique des psychologues analystes n’était plus de dire: « Arrière de moi, Satan », plaçant en première ligne l’importance suprême du contrôle moral (et chrétien), mais plutôt de dire « Laisse-moi apprendre à connaître le plus possible du mal qui règne dans mon être inconscient, en vue de le contrôler ! ».

Freud a fait grand cas du mécanisme de la répression (refoulement). Un mécanisme inconscient par lequel des expériences pénibles, des conflits qui ne trouvent pas de solution, sont expulsés du domaine de la pensée, -à ne pas confondre avec la volonté d’en supprimer le souvenir, ce qui est fait délibérément et consciemment.

L’apôtre Jacques en parle, avec ses conséquences: celui qui se présente devant le miroir de la Parole de Dieu « est semblable à un homme qui regarde son visage naturel, et après s’être regardé, s’en va et oublie aussitôt comment il était » (1 : 24). C’est le refoulement. L’homme balaie ce qui ne lui fait pas plaisir et, de ce fait, ne bénéficie pas de l’instruction qui lui est offerte. Vivant à la façon de Robinson Crusoé, Freud n’a pas pu se rendre compte de la réalité d’une religion, il ne put distinguer entre le caractère névrotique de la religiosité (= religion de façade) et la comparer à la vérité authentique d’une foi réelle révélée en Dieu et de la réponse de l’homme Dieu.

Une des fraudes de notre siècle consiste à mettre de côté la notion de la conscience, comme étant trop vague, mais par contre angoissante.

Cependant, la conscience est le bon sens que possède un homme, le mettant au courant de son statut moral. La voix de la conscience lui révèle le dialogue qui a cours en lui, lui certifiant ce qui est et ce qui devrait être. La conscience est le témoin de la nature bipartite, donc divisée de l’homme, – un manque d’harmonie et d’unité auquel il faut prendre garde, mais

NON le refouler.
Comme la douleur nous avertit d’une blessure, notre conscience est un système d’alarme moral.

Rectitude de conduite et santé morale

L’absence de tout sentiment de honte parmi notre société est associée avec l’emploi indulgent du terme « maladie mentale ». Grâce à la psychiatrie, les malades mentaux ne sont plus, comme autrefois, enchaînés comme criminels. Certainement, des problèmes psychologiques sont le résultat de désordres du système nerveux. Des maladies psycho-somatiques (âme et corps) révèlent un contrôle de l’intelligence sur la matière, rendant parfois difficile, sinon impossible, de distinguer entre le domaine de l’esprit et celui du corps. Il y a des maladies mentales qui peuvent être fraudes morales, cela dans le but d’éviter des responsabilités personnelles, des obligations morales, le poids de vraies fautes, etc. La thérapie actuelle ne s’occupe ni de péché, ni du sentiment d’avoir fauté. Mettre ainsi l’accent sur l’état mental de l’homme conduit à une neutralité morale, à rejeter les règles de la moralité, et peut aboutir à l’anarchie, morale aussi.

Or, l’intégrité et la paix, la tranquillité d’esprit et la paix avec Dieu ont plus de valeur que la santé et la Joie recherchées dans le monde actuel. La droiture, c’est-à-dire « vivre avec droiture » est une manière de vivre plus claire que celle d’« avoir le sentiment d’être bien ajusté », ce que vous souhaite le psychanalyste !

Car, quelle est la valeur d’un bon « ajustement » à la société qui nous entoure, si nous savons que cette société est pourrie ? La notion de « normalité » (proposée par la psycho-analyse) est la moralité de l’hygiéniste de ce monde. Mais nous avons de multiples raisons de croire que notre société entière est anormale et impotente à cause du péché… Un chrétien n’a pas à être honteux si l’évangile ouvre à ses yeux la réalité de la culpabilité profonde du PÉCHÉ, si par cet évangile Il est capable d’offrir le remède qu’est l’amour rédempteur de Dieu.

Honte et dignité humaine

Face à ce monde en folie dans lequel nous vivons, retrouver le sens réel du péché est essentiel. Nous sommes induis en erreur lorsque nous glosons sur ce monde avec un langage pseudo-scientifique. C’est aussi une duperie d’estimer que le temps ou l’oubli efface la faute. Encore, nous sommes bernés si nous estimons que le salut est dans le grand nombre, dans la foule, ou parce que chacun agissant de même, nous serions sur la bonne voie.

L’emphase chrétienne placée sur le sérieux du mal, du péché et la réalité de la culpabilité ne sont pas une affaire de névrotisme. C’est une réalité dans le cadre de la personnalité entière, de l’homme total, là où la valeur et la dignité de l’être humain sont précisément reconnues par le fait de droits sur des personnes – Dieu a des droits sur l’homme, comme l’homme peut en avoir sur son compagnon.

Les droits sont le propre de la nature de l’homme; ils sont attachés à sa nature. Ainsi le péché est inhérent à la nature humaine. Le péché consiste dans le fait que l’homme est incapable de répondre aux droits du Créateur sur lui ; peut-être encore l’homme se rebelle-t-il contre ces droits ! Le symbolisme et la réalité à la base des doctrines de la rédemption, de la réconciliation, du pardon, de la justification mettent en évidence les valeurs précieuses inhérentes à l’homme, valeurs que l’homme peut accepter ou refuser, étant un être libre et responsable. Même en société païenne, l’absence de tout sentiment de honte est considéré comme le point le plus bas de la dégradation. Il suggère la perte totale de la dignité humaine.

L’expérience de la honte est soudaine et souvent pénible; elle démontre un manque d’harmonie entre la personne et la situation sociale du moment. Si l’expérience est acceptée honnêtement, si l’on y prend garde avec soin, elle peut rendre attentif et conduire vers un sens plus élevé du respect de soi-même. La honte peut révéler des intentions cachées du coeur et ainsi amener à la découverte intime de sa propre personnalité. Il n’est pas sans signification que notre époque marquée par le rejet de la honte, soit signalée par un manque de dignité propre. La recherche de cette dignité, c’est-à-dire ce que l’homme est, à quoi il devrait tendre, est le problème urgent de notre temps. Le monde occidental, en particulier, a été décrit comme étant dépersonnalisé, dérouté, perdu, dans la solitude ou dans un désert !

Lorsque nous sommes honteux de nos péchés, nous rendant compte de nos flétrissures, nous sommes en place pour reconnaître un sens de valeur personnelle et accueillir la pensée que nous ne sommes pas orphelins. Car la valeur de la personne de Jésus-Christ, qui nous enseigne à appeler Dieu « notre Père », a fait entrer dans l’histoire une relation nouvelle et unique – ce qui devient pour nous le fondement de notre morale.

Ayant appris à connaître Dieu, nous nous reconnaissons comme étant pécheurs. Avertis de l’oeuvre de rédemption, de pardon par Christ, nous pouvons aussi apprendre que nous sommes pardonnés, « acceptés dans le Bien-Aimé ».

Cela fait de nous des hommes nouveaux, littéralement une nouvelle création, une nouvelle valeur, un nouveau statut que l’homme ne pouvait de lui-même concevoir.

Le choix, c’est nous qui le faisons: être des « gens bien » qui demeurent aimables, complaisants face au péché (qui ne le jugent pas), que les psychologues désignent comme « bien ajustés »

ou bien
être parmi ces gens mal tournés, honteux du péché, réalistes quant à la faute, et qui savent, devant Dieu, trouver le chemin du pardon.

Le pharisien était un de ces hommes de « bien », qui (pour parler en langage de notre temps), remerciait son conseiller « Freudien » d’être différent des autres hommes, différent de ces chrétiens embêtants et désagréables, qui voient tout en noir, soucieux du poids de leurs péchés. Ce pharisien, actif dans la « Société scientifique pour l’abolition des superstitions religieuses », était qualifié pour être considéré et bien vu dans sa ville !

Cependant, l’absence de sentiments de honte ne révélait pas seulement son illusion personnelle, mais un homme qui cache ses sentiments, un homme qui cherche à faire illusion, ce que l’on nomme un hypocrite (Luc 18 : 9-14).

Concernant l’exemple du publicain, notre Seigneur fait sentir avec réalisme ce qui caractérise cette personne dite « désagréable », qui n’a aucune illusion concernant la nature humaine et qui crie à Dieu « ô Dieu, aie pitié de moi qui suis un pécheur ». C’est dans un tel homme que Dieu trouve son plaisir et dont la prière est entendue. En celui-là se montre la vraie valeur de l’être humain, car il n’y a pas de masque, pas de Jeu-fiction.

Aujourd’hui, nous avons besoin de réaliser cette valeur pour le maintien de la moralité chrétienne.

Witness 1178, adapté avec autorisation.
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