Edito
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Napoléon 1er, la Bible et Jésus-Christ

Le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de beaucoup. Mat 20.28

Rien de plus humain que de chercher à se servir des autres, et même à les assujettir. Mais Jésus-Christ nous a enseigné autre chose. Il en sera question dans ce numéro de Promesses. Donnons pour l’instant la parole à un témoin peu ordinaire du Roi des rois.

A Sainte-Hélène, Napoléon reçut, par l’intermédiaire de son chapelain, une Bible à reliure très soignée et à son initiale. Il la lut beaucoup et fut frappé par la personne et par l’ouvre de Jésus-Christ; il communiquait souvent à ses compagnons de captivité ses impressions à cet égard: «J’ai, disait-il au Comte de Montholon, dans les jours de ma gloire, passionné des multitudes au point qu’elles mouraient joyeusement pour moi… Mais pour enthousiasmer le soldat, il fallait ma présence, ma parole, mon prestige… Et maintenant qui est-ce qui m’est resté fidèle? Telle est la destinée des grands hommes. On nous oublie. Louis XIV était à peine mort qu’il fut laissé seul dans sa chambre mortuaire; ce n’était plus le maître, c’était un cadavre. Encore quelques jours et ce sera mon sort.

Quelle différence entre la destinée prochaine de Napoléon et celle de Jésus-Christ! Quel abîme entre ma profonde misère et le règne éternel du fils de Dieu. Avant même que je sois mort, mon oeuvre est détruite; tandis que le Christ, mort depuis dix-huit siècles, est aussi vivant qu’au moment de son ministère. Loin d’avoir rien à redouter de la mort, il a compté sur la sienne. C’est le seul qui ait été plus vivant après sa mort que de son vivant. Le temps n’a pas seulement respecté l’ouvre du Christ, il l’agrandie: en quelque endroit du monde que vous alliez, vous trouvez Jésus prêché, aimé, adoré.

Sur quoi avons-nous fait reposer notre pouvoir? Sur la force. Tandis que Jésus-Christ a fondé son empire sur l’AMOUR, et des milliers d’hommes donneraient joyeusement à cette heure leur vie pour lui !

Voici un conquérant qui incorpore à lui-même, non pas une nation, mais l’humanité. Quel miracle! L’âme humaine avec toutes ses facultés devient une annexe de l’existence de Jésus-Christ. Et comment? par un prodige qui surpasse tous les prodiges: Christ veut l’amour des hommes, c’est-à-dire ce qu’il y a de plus difficile à obtenir; il demande le cour; c’est là ce qu’il veut; Il ne demande rien d’autre et Il l’obtient. J’en conclus sa DIVINITE. Alexandre, César, Annibal, Louis XIV avec tout leur génie ont conquis le monde; ils ne sont pas parvenus à avoir un ami!… L’union qui unit Jésus-Christ à ses rachetés est plus impérieuse que quelque union que ce soit, et tous ceux qui croient sérieusement en Lui ressentent cet amour surnaturel. Ils aiment quelqu’un qu’ils n’ont pas vu. C’est un fait inexplicable à la raison, impossible aux forces de l’homme, et pourtant Il l’accomplit.

Voilà ce que j’admire au-dessus de toute chose, moi, Napoléon. Plus j’y pense, plus je suis absolument persuadé de la divinité de Jésus-Christ.»

On comprend l’impression extraordinaire qu’à dû lui faire le récit de la vie de Jésus-Christ qui, venu sur la terre pour fonder une sorte d’empire, le règne de Dieu, n’a pas voulu d’autre gloire que de donner sa propre vie pour le salut de l’humanité. Pour l’un, ses sanglantes victoires ont été le prélude d’un désastre sans nom; pour l’autre, cette seule mort a fondé un royaume qui, malgré toutes les oppositions, s’étend encore tous les jours.

Napoléon, dont le front ne s’était jamais courbé devant personne, s’est incliné en présence du Christ, reconnaissant en Lui le Fils unique de Dieu. (I)

Pour nous qui nous déclarons disciples de Christ, comment avons-nous l’habitude de considérer notre passage sur terre?

Comme une occasion de concentrer en notre personne un maximum de gloire, de prospérité et de jouissances? Ou bien comme l’apprentissage du don de soi-même, à l’exemple de Celui qui s’est livré pour nos péchés, qui est mort pour nous donner la vie, et qui a répandu le St-Esprit dans nos cours pour nous rendre capables de l’aimer et de le servir?

Note: cet épisode de la vie de Napoléon a été emprunté au journal La Bonne Nouvelle, No 7/8, 1954.

C.-A.P.
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Pfenniger Claude-Alain
Claude-Alain Pfenniger, marié, père de trois (grands) enfants, est professeur de langues retraité. Il a exercé des fonctions pastorales en Suisse et a collaboré à la rédaction de diverses revues chrétiennes. Il est membre du comité de rédaction de Promesses depuis 1990.