N’abandonnons pas notre assemblée
Ce mot d’ordre se trouve dans l’épître aux Hébreux; le voici dans son contexte:
Veillons les uns sur les autres pour nous inciter à l’amour et aux oeuvres bonnes. N’abandonnons pas notre assemblée, comme c’est la coutume de quelques-uns, mais exhortons-nous mutuellement, et cela d’autant plus que vous voyez le jour s’approcher (10.24-25).
Il en a toujours été ainsi: des membres appartenant à une assemblée, communauté ou église ont eu la tentation de la quitter sous un prétexte ou un autre. Soit dit en passant, le cas peut se présenter où l’on est obligé de quitter parce que l’on s’aperçoit que l’enseignement ne correspond pas à celui de la Bible.
Mais il est évident que du moment où plusieurs personnes se mettent ensemble et vivent en commun plusieurs activités, que ce soit dans un but religieux ou autre, rapidement des divergences d’opinion et de démarche apparaîtront. Pour quelques-uns, la situation sera assez grave pour qu’ils «claquent la porte»…
Cela se passe trop souvent dans l’Eglise aujourd’hui; il ne doit pas en être ainsi. Car l’intention de Dieu, c’est d’unir chacun dans l’obéissance à son plan.
Seulement voilà: nous sommes tous, mais les jeunes en premier assaillis et sollicités par de nombreuses organisations paraecclésiastiques. Elles multiplient les offres permettant aux jeunes chrétiens de quitter «momentanément» leur assemblée. Jugeons plutôt:
– Entre Noël et Nouvel An, les jeunes ont la possibilité de se joindre chaque année à un ou plusieurs grands rassemblements interconfessionnels.
– Au printemps, on demande des jeunes de partout pour soutenir des campagnes d’évangélisation pendant les vacances de Pâques.
– En été, toutes les semaines libres peuvent se passer dans diverses campagnes d’évangélisation internationales annoncées à grand renfort de publicité par plusieurs organisations.
– En plus, les jeunes chrétiens sont conviés à participer à de nombreux festivals de musique, à des rencontres spéciales, des week-ends, tous interconfessionnels.
– Et on leur met à coeur de ne pas oublier que dans leur ville se réunit un groupe intercommunautaire de jeunes, groupe dans lequel se déroulent des activités «in»!
Avec tout cela, l’absence momentanée de l’assemblée risque de se transformer en absence permanente…
Pose-toi les questions suivantes:
Me reste-t-il du temps à passer dans ma communauté?
Ai-je le temps de m’y intégrer, d’en connaître les membres plus jeunes ou plus âgés?
Ai-je le temps de vivre plusieurs activités avec eux, de manière à réaliser la richesse de mon église, milieu où sont appelées à vivre ensemble toutes les catégories d’âge dans l’harmonie de l’Esprit du Seigneur?
Si tu participes aux activités susmentionnées, la réponse est certainement non. Soyons réalistes! Cette manière d’agir te fait courir le risque de ne pas accomplir la volonté de Dieu, exprimée clairement dans les écrits du Nouveau Testament.
Tout le monde est d’accord qu’il faut évangéliser le monde. Mais est-ce trop demandé d’adapter mon comportement à la volonté de Dieu telle qu’elle est exprimée dans la Bible, en particulier en ce qui concerne la fréquentation de ma communauté?
Réfléchis à partir de ces questions qui concernent ton assemblée:
– Lorsque tu parles d’elle, t’exprimes-tu par «elle ou ils» ou par «nous»?
– Pries-tu régulièrement pour elle, pour ses membres et ses dirigeants?
– Construis-tu avec elle en participant à ses actions spirituelles?
– Dis-tu «merci» à Dieu pour tes frères et soeurs, ou te sont-ils des «étrangers»?
Critiques-tu l’église selon les normes de la Bible ou selon ton avis et tes envies?
– Souffres-tu de l’état de ton église ou la juges-tu?
– Le culte, la réunion de prières, les études bibliques… tu connais?
Si Jésus a dit oui à ta communauté, as-tu le droit de dire non? – Si le travail spirituel ne se fait pas dans l’église locale, si les chrétiens n’approvisionnent pas leur âme dans l’église locale, alors l’Eglise de Jésus-Christ court un très grand danger, puisque la volonté de Dieu exprimée dans la Bible n’est pas respectée.
Si les grands rassemblements à la mode empêchent, voire étouffent la vie et la croissance de ton église locale parce qu’ils prennent tout ton temps et constituent ta première préoccupation, il y a danger.
Que ces quelques réflexions et questions t’aident à juger de ta situation personnelle, de l’avenir de ta vie chrétienne et de celui de ton église. Doit-il en découler des changements dans ton comportement ?
Que Dieu t’aide à voir clair.
journal bimestriel, mai 1990 avec permission