Edito
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Retour aux fondements

La fin du vingtième siècle avec ses grands chambardements approche à grands pas. Elle est caractérisée par le renversement des fondements sur lesquels reposait la société occidentale. Profondément marquée par des siècles de culture chrétienne qui plongeait ses racines dans les Ecritures, elle a subi une érosion lente pour aboutir à un changement de paradigme dans son concept du monde. Le psalmiste pose une question pertinente: Quand les fondements sont renversés, le juste, que ferait-il?(11.3) Quelle sera notre réponse?

Il est bon de revenir un peu en arrière dans le temps. La Réforme nous a légué quelque chose d’inestimable. Par elle, Dieu a opéré un retour aux Ecritures, seule norme de notre foi dans tous les domaines de la vie. Cette foi n’était pas floue. L’ensemble des vérités bibliques constituait le fondement de la foi des Réformateurs. Il engendrait une confiance; et une obéissance totales en la Bible, Parole de Dieu qui avait autorité sur leur intelligence, leur cour, leur vie. Il n’y avait pas de concept relativiste ou pluraliste quant aux fondements de la foi. En revanche, le dualisme entre le spirituel et le matériel, l’invisible et le visible, la nature et la grâce, le temporel et l’éternel a contribué à une sécularisation progressive de la société occidentale. Les lumières et le rationalisme ont encore diminué l’impact de l’Evangile produit par la Réforme. Avec Hegel, au début du 19e siècle, le monde a été bouleversé dans sa manière de penser par le principe dialectique: thèse, antithèse, synthèse. Plus rien n’était absolu, vrai, sans cette démarche philosophique préalable. Ici, on trouve l’origine du relativisme qui a marqué également la théologie.

Au milieu du siècle passé, Darwin, sans doute influencé par la philosophie de Hegel, a publié son fameux ouvrage « De l’origine des espèces par voie de sélection naturelle », ce qui marqua le début de la diffusion de la théorie de l’évolutionnisme. Roger Liebi écrit avec pertinence: « On exagère à peine en disant que Darwin a posé l’un des fondements essentiels de la cosmologie dominante du 20e siècle. Il est l’auteur d’un tournant décisif dans la manière de penser des pays occidentaux hautement civilisés. Innombrables furent ceux qui commencèrent à se détacher du christianisme. La perspective biblique, selon laquelle Dieu créa le monde et la vie, et fit l’homme à son image, devint pour eux toujours plus inacceptable. L’enseignement de Darwin conduisit aussi à de toutes nouvelles conceptions en philosophie, en psychologie, en pédagogie, en sociologie, en théologie, en histoire, en astronomie, ainsi qu’en beaucoup d’autres domaines » (Le Nouvel Age, p. 11, éd. Bibles et Traités Chrétiens, CH-1800 Vevey). Le marxisme, l’existentialisme et le pragmatisme ne sont que le prolongement de ces philosophies.

En résumé, toute la crise actuelle à tous les niveaux est la conséquence de l’humanisme séculier qui a déshumanisé l’homme, aussi paradoxal que cela paraisse. Dans tous les domaines, il est en faillite. Alors les hommes cherchent leur bonheur ailleurs, dans l’irrationnel, puisque le matérialisme rationnel ne leur a apporté que le goût amer d’une illusion chimérique. Le Nouvel Age se substitue au rationalisme. On parle d’être en harmonie avec soi-même, avec la nature, l’environnement, le cosmos, etc. Pour se déstresser, on a recours à la spiritualité orientale, au mysticisme, à l’astrologie, à la médecine parallèle, à la psychologie moderne, etc. Des termes comme amour, unité, paix, n’ont plus la connotation que la Bible leur donne.

Face à ce déferlement de séductions sataniques et à la désorientation de l’Eglise dans un monde où elle devrait être le sel de la terre, n’y a-t-il pas un retour aux Ecritures Saintes à opérer en laissant libre cours à l’Esprit de Dieu qui veut parler à nos cours? Lui seul peut produire la repentance, l’obéissance à la Parole de Dieu et la mise en pratique des directives divines. L’objectif des articles publiés dans ce numéro est d’avertir nos lecteurs des temps que nous vivons en nous encourageant à revenir aux vérités centrales de la Réforme: Sola Scriptura, Solus Christus, Sola gratia, Sola fide, Soli Deo gloria. Ces vérités claires et fondamentales révélées dans les Ecritures ne se négocient pas. Il n’y a pas de compromission possible. Jésus n’affirme-t-il pas: Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi ? L’apôtre Pierre n’est pas moins explicite: Il n’y a de salut en aucun autre; car il n y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. (Jean 14.6; Act 4.12). Paul, dans sa 2e lettre aux Corinthiens, retrace la vie chrétienne au milieu des difficultés. Toutes nos ressources sont en Christ, qui nous fait toujours triompher (2.14). Les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles, mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser les forteresses. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance au Christ (10.4-5). C’est Jésus seul, l’Esprit seul et l’Evangile seul par contraste à un autre Jésus…, un autre esprit… et un autre évangile provenant de Satan lui-même qui se déguise en ange de lumière (11.4, 13-15).

Que Dieu nous fasse la grâce de persévérer dans la foi telle que les Ecritures nous l’enseignent. C’est pourquoi, affermissez votre pensée, soyez sobres et ayez une parfaite espérance en la grâce qui vous sera apportée, lors de la révélation de Jésus-Christ. (1 Pi 1.13).

H.L
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Lüscher Henri
Cofondateur de la revue, il y a 48 ans, Henri Lüscher se consacre encore à plusieurs tâches administratives et rédactionnelles en faveur de Promesses.