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Le retour de Jésus-Christ (2)

Avant-propos (rappel)
Les réflexions que nous vous soumettons dans ces deux études ne doivent pas refléter une position eschatologique particulière, ce qui n’empêchera pas le lecteur d’y trouver des éléments qu’il sera libre de classer sous une catégorie ou une autre. Notre souci est de laisser parler les Ecritures et non d’ériger un quelconque système prophétique. Chacune des deux études est précédée d’un examen de quelques textes afin de déblayer le terrain en vue d’une meilleure compréhension de l’étude proprement dite.

Il est vivement recommandé de lire cette étude avec la Bible ouverte, afin de pouvoir lire toutes les références indiquées, trop longues et trop nombreuses pour être citées textuellement.

B. Retour de Jésus-Christ en relation avec l’Eglise

Réflexions préliminaires

 Pour cerner le sujet d’un peu plus près, posons-nous quelques questions fondamentales.

1. Depuis quand serons-nous là où Jésus est?
Jean 14.1-4 nous donne la réponse: . . .je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi.

2- A la lumière de 1 Thes 4.13-18:

a) Quand Christ reviendra-t-il?
… à un signal donné, à la voix d’un archange, au son de la trompette de Dieu… (cf. aussi Apoc 14.14-15).

b) Quels 2 événements se suivront-ils de près?
La résurrection des morts en Christ et l’enlèvement des vivants en Christ.

c) Où les rachetés rencontreront-ils le Christ?
Dans les nuées, c’est-à-dire à proximité de la terre.

3. Lisez 1 Thes 5.1-6. Serons-nous surpris par le retour de Jésus-Christ?
Certes non: vous n’êtes pas dans les ténèbres pour que ce jour vous surprenne comme un voleur… (v. 4).

4. Lisez 2 Thes 2.1-12.

a) A qui cet avertissement est-il adressé?
Il s’adresse à l’Eglise, donc aux chrétiens (frères).

b) Quelles 2 choses doivent arriver avant le retour de Christ?

L’apostasie générale et la révélation (l’apocalypse) de l’Antichrist (l’homme impie, litt. l’homme d’impiété, celui qui rejette toute loi).

c) Certains pensent que ce/celui qui retient encore la révélation de l’Antichrist serait le Saint-Esprit qui aurait été enlevé de la terre avec l’Eglise dès Apoc 4; mais il n’y a pas de texte qui l’affirme clairement. De quel événement s’agit-il donc? Avant de répondre, lisez les textes suivants: Apoc 14.14-16 et 19.11-16.
A présent, je vous prie de lire Apoc 12.17; 13.10; 14.12; 17.6, et de comparer avec 1.9.
De qui ces textes parlent-ils?
A moins d’un préjugé insurmontable, vous avez reconnu en eux des disciples de Jésus, qui seront donc sur terre à ce moment-là.

5. Selon Apoc 1.7, qui verra le retour de Jésus-Christ?
Tout homme le verra, même ceux qui l’ont percé (le peuple juif; comparez avec Zach 12.10, qui parle du même moment). Aucun texte ne parle d’un «retour secret» de Jésus-Christ.

6. Veuillez lire Apoc 14.14-20 avant de donner une réponse.

a) Quand aura lieu la moisson? (cf. aussi Mat 24)
Elle aura lieu au retour de Christ.

b) Qui moissonnera? (comparez avec Mat 24.31)
Les anges moissonneront, la faucille d’Apoc 14.15 symbolisant les anges de Mat 24.31. Il n’est pas dit ici que Christ descend sur la terre.

7. partir d’Apoc 19.11-16, je vous invite à deux réflexions:

a) Que décrit cette scène?
Certainement le retour de Jésus-Christ sur la terre (il s’appelle Fidèle et Véritable; son nom est la Parole de Dieu, Roi des rois et Seigneur des seigneurs).

b) Quelle expression relie ce texte au précédent (Apoc 14.14-20)? L’ardente colère du Dieu Tout-Puissant (la fureur de Dieu).

Etude du sujet

N.B. Nous essayerons de cerner certaines expressions qui sont utilisées en parlant de l’avènement de Christ:
l’enlèvement de 1’Eglise
la première résurrection
les signes précurseurs
la grande tribulation
le millénium et le royaume éternel de Dieu

Le retour glorieux de Christ est une affirmation ferme qui n’a rien de symbolique et ne peut être spiritualisée sans la vider de tout son sens, pas plus que la première venue à Noël.

 Jésus annonce son retour en termes sans équivoque: je vais vous préparer une place, et je reviendrai et vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi (Jean 14.3. Il en ressort que ce ne sera que depuis son retour que les croyants seront avec lui, pas avant. Quand Paul dit qu’il aimerait mieux mourir pour être avec Christ, il parle d’un état intermédiaire en attendant la résurrection et la rédemption du corps (Rom 8.23); à ce moment, les paroles de Jésus s’accompliront: nous serons là où il est.

Qu’arrivera-t-il à son retour? 1)ans I Thes 4.13-18, Paul répond à une question que les Thessaloniciens lui avaient posée: ils s’inquiétaient du sort de ceux qui étaient morts avant le retour de Christ. Paul leur apprend que quand le Seigneur descendra du ciel, d’abord les morts en Christ ressusciteront, ensuite les croyants encore en vie seront transformés en un clin d’oeil (1 Cor 15.51-52). Toute l’Eglise sera enlevée à la rencontre du Seigneur dans les airs (donc à proximité de la terre), et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur (Jean 14.3). C’est cela, l’enlèvement: l’Eglise entière, les morts en Christ et les vivants en Christ, sera enlevée de la terre au retour de Christ. Cette résurrection des croyants est nommée «la première résurrection». Apoc 20 parle des deux résurrections (v. 5-6: la première, avant le règne de mille ans; v. 11-13: la deuxième, après ce règne).

Mais quand? Il ne s’agit pas de calculer une date – qui serait de toute façon fausse! Jésus disait que le Père seul connaît le moment précis de son retour même pas le Fils. Mais le texte de 1 Thes 4 nous indique que le Seigneur viendra à un signal donné, à la voix d’un archange, au son de la trompette de Dieu, à savoir la dernière trompette, selon 1 Cor 15.52. Dans Apoc 11, la septième et dernière trompette retentit, et 14.14 -16 nous montre le Christ couronne sur une nuée et une faucille à la main, au même moment où un ange, qui sort du temple (donc de la présence du Père), lui crie que l’heure est venue pour la moisson. Alors les anges sont envoyés pour rassembler tous les élus (les faucilles symbolisent les anges: comp. Mat 24.31).

Le Seigneur viendra donc quand le signal sera donné; litt.: à un cri de commandement! Mystère de la Trinité: le Père seul connaît le moment historique; et pourtant le Père et le Fils sont un…

Cependant la question reste: à quel moment? 1 Thes 5.2 dit que ce sera comme un voleur dans la nuit. Quand les hommes diront: Paix et sécurité! Or on ne sait jamais quand un voleur vient. Vraiment? Paul continue: Mais vous, frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres, pour que ce jour vous surprenne comme un voleur. Le moment précis reste connu du Père seul; mais ses enfants ne seront pas surpris. Pourquoi? Veillons et soyons sobres: parce que si nous sommes éveillés, nous comprenons les signes des temps, et nous sommes sobres dans le boire et le manger, dans les plaisirs légitimes de l’existence, dans la prière, dans la méditation de la Parole.

La venue du Christ sera donc inattendue pour les incrédules (dans les ténèbres), mais attendue pour les croyants (dans la lumière). Pour eux, parce qu’eux seulement y croient, il y a des signes précurseurs qui sont clairement indiqués. Quels sont ces signes?

2 Thes 2.1-12 dit ceci: En ce qui concerne l’avènement du Seigneur et notre rassemblement auprès de lui, ne vous laissez pas ébranler de votre bon sens (sobriété!) . . . comme si le jour du Seigneur était déjà là. Le mot avènement rend imparfaitement le mot grec parousia, qui comprend l’arrivée et la présence (= il vient et il reste). Cette arrivée est liée au rasssemblement avec lui (sur les nuées, selon 1 Thes 4) et se nomme jour du Seigneur. Ce jour, nous dit le texte, n’est pas encore arrivé: Christ ne règne pas encore comme ce sera le cas pendant le millénium. Cela n’empêche pas ceux qui spiritualisent les textes de prétendre que nous serions déjà dans le millénium. J’ai tenu cette persuasion pendant quelques années, il y a 30 ans; mais l’étude approfondie des textes prophétiques, notamment aussi ceux de l’AT ont réfuté cette position comme intenable (car il y a des textes qui perdent tout leur sens quand on les spiritualise, ainsi p. ex. Ps 72, Es 60 et 66, Zach 14). Non, le Seigneur n’est pas encore revenu et n’a pas encore établi son règne sur la terre, car (dit Paul, inspiré par l’Esprit) il faut qu’auparavant l’apostasie soit arrivée et que se révèle l’homme impie, celui qui rejette toute loi divine.

Apostasie signifie ici l’éloignement de l’état de la foi: on se détourne de ce qu’on a cru. Cela doit arriver avant le retour de Christ. Regardez autour de vous l’occident n’est-il pas en apostasie? (Les prophéties bibliques visent toujours le Proche-Orient et l’Europe.) Ailleurs, il y a de nouvelles populations qui se tournent vers Christ. Mais l’occident croyant est devenu incroyant. C’est ce dont le texte parle. Nous assistons aujourd’hui à un abandon de toutes les valeurs morales et esthétiques (perte du sens de la beauté) qui étaient le résultat culturel du christianisme (il faut peu de sel pour assaisonner tout l’aliment).

L’avènement de l’impie se traduit littéralement par apocalypse (révélation) de l’homme d’impiété. A un moment donné, l’Antichrist sera dévoilé comme tel: révélé à ceux qui auront été avertis. Quand l’Antichrist se manifestera, seuls les chrétiens avertis le comprendront. Les autres se laisseront séduire en croyant que l’Antichrist apportera une paix durable. C’est pourquoi Jésus, en réponse à la question de ses disciples: Quand cela arrivera-t-il? a répondu: Prenez garde que personne ne vous séduise! La deuxième lettre de Paul aux Thessaloniciens, tout comme la première, est adressée à des chrétiens, enfants de Dieu, membres de son Corps, l’Eglise. Quel sens aurait cet avertissement si l’Eglise n’était plus sur terre à ce moment-là?

Dans la première étude, nous avions vu qu’à l’Antichrist fut donné de faire la guerre aux saints et de les vaincre; or les saints, dans toute la Bible, ce sont les croyants, autant ceux de l’ancienne que de la nouvelle alliance. Il semble s’agir là de la grande tribulation, qui est la co1ère de la bête, donc de l’Antichrist, finalement de Satan. Elle est distincte de la colère de Dieu: Dieu ne nous a pas destinés à la colère (de Dieu), mais à la possession du salut (1 Thes 5.9). Cette colère de Dieu déferlera sur le monde quand le Christ y viendra pour juger les nations. Et il y viendra avec les siens qu’il aura préalablement enlevés sur les nuées, donc à proximité de la terre, avant de venir poser ses pieds sur le Mont des Oliviers (Zach 14.4; Act 1.1 1).

On peut se demander: Qu’est-ce qui retient l’Antichrist d’apparaître? Est-ce l’ordre de la loi dont l’Empire romain était alors le garant, ordre et loi qui se désintègrent si visiblement en notre siècle? Cela expliquerait pourquoi Paul ne le nomme pas, car écrire que l’Empire romain disparaîtrait aurait été suicidaire! On ne sait en général pas qu’il a subsisté jusqu’en 1806 sous la désignation de «Saint Empire Romain Germanique» (Heiliges Römisches Reich Deutscher Nation).

Si Paul voulait dire qu’il s’agissait du Saint-Esprit, pour quelle raison ne l’aurait-il pas nommé? Il faut aussi noter que, jusqu’au chap. 19 de l’Apocalypse (noces de l’Agneau), il est plusieurs fois question de ceux qui sont restés fidèles au témoignage de Jésus, ce qui ne peut viser que des chrétiens, preuve que le Saint-Esprit est encore présent (Apoc 12.17; 13.10; 14.12; 17.6).

Les textes bibliques ne nous permettant évidemment pas de trancher sur cette question, n’essayons pas de percer une prophétie que Dieu a voulue assez obscure pour que son sens exact ne puisse apparaître qu’à son accomplissement.

Voici en fait ce que le Seigneur nous dit aujourd’hui: «Quand vous verrez les pays christianisés se détourner en masse de la foi en Christ et en sa Parole, vous saurez que l’apostasie est là. Quand vous verrez l’Antichrist se manifester, vous saurez que mon retour est imminent. Et voici ma consigne pendant tout le temps de l’attente: Veillez, priez, soyez sobres. »

Une dernière question se pose: Comment concilier le règne éternel, sans fin, établi à toujours, dont parle sans exception l’AT en prédisant le règne à venir du Messie, avec le millenium que ne mentionne d’ailleurs que l’Apocalypse (20.1-7)? Que le chiffre mille soit figuratif ou non, il dénote néanmoins une longue période limitée et non infinie.

Question subsidiaire: Ce règne nommé «millénium», aura-t-il lieu sur notre terre ou sur la nouvelle terre (peut-être notre terre renouvelée)? Voici la réponse que je soumets à votre considération: Je me dis que le règne de mille ans sur notre terre (renouvelée) du Fils de Dieu bafoué et rejeté pourrait bien être l’inauguration du règne éternel de Jésus-Christ, règne millénaire qui, après le dernier sursaut de Satan et la destruction des ennemis des saints et de Jérusalem (la ville bien-aimée), suivis du dernier jugement (cf. Apoc 20), déboucherait sur le règne éternel, cosmique, universel, englobant la terre et les cieux pour toute l’éternité.

Je concluerai là où j’ai commencé. La venue (l’apocalypse = la révélation) de Jésus-Christ et son règne sur la terre, précédés de la résurrection des croyants de l’ancienne et de la nouvelle alliance et simultanément de l’enlèvement de l’Eglise, aussi bien que de l’apostasie générale et du court règne de l’Antichrist: tout cela n’est pas une invention née de l’imagination des prophètes et des apôtres. Ce sont «les lendemains qui chantent» qui sont illusoires.

S’il y a une chose qui ressort de ces études, c’est que la venue de Christ, notre résurrection et enlèvement à Sa rencontre, son règne sur la terre et notre règne avec lui, sont des faits prophétiquement établis, exactement au même titre que les prophéties de l’AT qui annonçaient la venue de Christ à Noël. Celles-ci se sont accomplies à la lettre. Verriez-vous une raison soutenable pour que les prophéties relatives à l’avènement glorieux de Jésus-Christ ne s’accomplissent pas tout aussi littéralement?

Je suis bien conscient que le sujet du retour de Christ a donné lieu à des interprétations très diverses et souvent impressionnantes. La plupart d’entre elles ont voulu aller trop loin dans l’établissement d’un système prophétique détaillé où l’on fait dire aux textes bibliques ce qu’ils ne disent souvent pas vraiment. Mon souci principal a été de n’affirmer que ce que certains textes choisis disent vraiment, quitte à avancer ici ou là une supposition dont l’appréciation est laissée au jugement personnel du lecteur.

Je précise encore une fois que ce que j’avance ne correspond pas forcément aux vues d’autres frères que j’apprécie beaucoup.

Mais nous tous, quelle que soit notre opinion sur certains détails, avons à entendre le Seigneur nous dire:

Voici, je viens rapidement, et j’apporte avec moi ma rétribution pour rendre à chacun selon son oeuvre.
Amen, viens, Seigneur Jésus!

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