11. Devenir un témoin du Seigneur
Une soeur parle à ses soeurs en Christ(11)
ou le dialogue de la Samaritaine avec Jésus (Jn 4 : 4-42)
A l’heure de midi, Jésus s’assied au bord d’un puits près de Sychar en samarie. Il est fatigué du chemin parcouru. Il a faim (v. 8) et soif (v. 7). Quelques instants plus tard, une femme vient puiser de l’eau. C’est une Samaritaine. Le peuple dont elle fait partie est issu d’un métissage entre Israélites et colons assyriens. Depuis des siècles, une haine réciproque anime ces deux peuples. Après la déportation à Babylone, les Juifs refusent la collaboration des Samaritains pour reconstruire le temple (Es. 4 : 2). Les Samaritains s’opposent à la résolution de Néhémie de restaurer les murs de Jérusalem (Né. 4 : 1-23); ils élèvent leur propre temple sur le Mont Garizim (v. 20).
Jésus ne se soucie pas du contexte d’inimitié entre Juifs et Samaritains. Il est venu pour sauver l’humanité tout entière par delà les frontières raciales, linguistiques, politiques et autres. Ainsi, il engage la conversation avec cette femme de Samarie.
1) Prise de conscience de la réalité
Jour après jour, la Samaritaine se rend au puits de Sychar. Elle vient chercher de l’eau, élément si précieux, si vital pour son existence quotidienne. Dans les pays désertiques, l’eau est le symbole de la vie: sans elle rien ne pousse, rien ne peut subsister! Ce jour-là cette femme ne pensait pas rencontrer Celui qui allait transformer sa vie, Jésus, la source de l’eau vive. Le dialogue entre Jésus et la Samaritaine comporte toute une progression. Pour que cette femme reçoive la révélation du Fils de Dieu, Jésus la rejoint sur son terrain. Il aborde un sujet qui lui est très proche. Tout d’abord, il lui demande à boire. Quel privilège pour cette femme d’offrir un peu d’eau à ce voyageur fatigué, assoiffé. Mais elle hésite, Il est Juif, elle est Samaritaine et en plus de cela elle est une femme (v. 9). Même les disciples sont stupéfaits de voir Jésus s’entretenir avec une femme (v. 27). A l’époque, ce n’était pas la coutume.
En réponse à l’hésitation de la Samaritaine, Jésus lui dit: « Si tu savais qui je suis, c’est toi qui me demanderais de l’eau ». En prenant pour image cet élément indispensable à la vie quotidienne, Jésus veut révéler à cette femme l’importance vitale de l’Esprit de Dieu (cf. Jn 7: 37-39). Mais la Samaritaine ne comprend pas. Elle en reste au niveau matériel. « Tu m’offres de l’eau, mais tu n’as rien pour puiser. D’où la tiens-tu cette eau ? « Jésus lui montre que cette eau qu’Il offre est différente de celle du puits. Elle étanche la soif une fois pour toutes (v. 15). La Samaritaine ne saisit toujours pas le sens spirituel des déclarations de Jésus. Elle désire cette eau. Elle pense ainsi ne plus avoir soif et être dispensée de venir chaque jour au puits (v.15).
Mais l’offre de Jésus n’est pas temporelle. Il veut à tout prix lui faire découvrir le pardon, la liberté, l’amour qu’Il donne par l’action de son Esprit. Depuis le début de l’entretien, Il a discerné la vraie soif de cette femme. Il connaît sa souffrance et veut l’en délivrer. Avec tact, Il met le doigt sur sa plaie: « Va chercher ton mari et reviens ici » (v. 16). Ainsi Jésus révèle à cette femme son passé; Il dévoile son péché. Il ne la méprise pas, Il ne la juge pas, Il la pousse à regarder la réalité en face. Au fur et à mesure de la discussion, la Samaritaine prend conscience d’elle-même, de ses besoins. Elle découvre la nécessité du salut et comprend qui est Jésus.
2) Découverte du Seigneur
En entendant Jésus révéler son passé, la Samaritaine réalise que son interlocuteur n’est pas un homme comme les autres. « II ne me connaît pas, il ne m’a jamais vue et il me dit tout ce que j’ai fait. Il n’y a pas de doute, c’est un prophète ». Tout à coup elle détourne la conversation. Peut-être a-t-elle peur de ce que Jésus va encore dévoiler sur sa vie. Elle fait alors allusion au conflit religieux entre Samaritains et Juifs concernant le lieu de culte. Jésus n’essaie pas de revenir au sujet précédent. Avec délicatesse, il entre dans son jeu et continue sur la même lancée. Il lui montre combien cette question du lieu d’adoration est un faux problème. Car désormais, il ne s’agit plus de rendre un culte à Dieu à Jérusalem ou sur le Mont Garizim. Le Seigneur sera adoré partout où des hommes et des femmes animés de l’Esprit de Dieu s’assembleront au Nom de Jésus.
A l’écoute des paroles de Jésus, la Samaritaine se souvient des prophéties concernant le Messie qui doit venir (v. 25). Samaritains et Juifs attendaient le Messie promis. Ils espéraient qu’Il viendrait triomphalement comme un libérateur puissant pour les délivrer de l’oppression de l’empire romain. A l’exemple de ses compatriotes, cette femme attend le Messie. La discussion atteint alors son point culminant. « Jésus révèle son identité: « Moi qui te parle, je suis le Messie ». Alors tout s’éclaire pour la Samaritaine. « Cet homme est plus qu’un prophète, c’est le Christ que nous attendons! »3) Devenir un témoin
Cette révélation du Seigneur bouleverse la Samaritaine. Tout à coup, elle abandonne sa cruche, objet si précieux pour sa vie de chaque jour. Elle vient de trouver en Jésus la source d’eau vive qui ne tarit jamais. Elle est pressée de transmettre cette bonne nouvelle à ses concitoyens.
En chemin, elle réfléchit à la manière de partager sa découverte. « Parler de l’eau qu’Il offre ? Non, c’est trop difficile à expliquer. Dire que j’ai vu le Messie ? Ils ne me croiront pas. Le mieux est de leur affirmer que j’ai rencontré un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait » (v. 29). La vie désordonnée de cette femme était certainement connue de tous dans la ville. Si un des habitants lui avait fait une remarque concernant son péché, elle aurait réagi fortement. Mais le fait qu’elle en parle elle-même montre qu’un événement important s’est produit. Ils ont sûrement remarqué un changement dans le comportement de cette femme. Voilà pourquoi, sur les dires de la Samaritaine; ils partent à la rencontre de Jésus.
Ce cheminement de la foi de cette femme nous interpelle. Où en sommes-nous ? Jésus veut se révéler à chacune d’entre nous. Il est la SOURCE, la source de la joie, de la paix, de l’amour! la source du bonheur, de la liberté, du pardon. Oui, en Lui nous avons tout en abondance (Col. 2: 10). Pour Le découvrir tel qu’Il est, il nous faut nous abandonner entre ses mains ; Le laisser mettre le doigt sur ce qui ne va pas dans notre vie. Comme la Samaritaine, acceptons de nous laisser sonder par le Seigneur et reconnaissons nos péchés afin d’en recevoir le pardon.
A la suite de cette étape, un merveilleux ministère nous attend. La Samaritaine a su le discerner. Elle est devenue témoin du Seigneur. Par son témoignage tout simple mais percutant (v. 29), cette femme a amené au salut de nombreuses personnes (v. 39-42). Ce privilège nous est aussi réservé. Nos activités quotidiennes nous donnent beaucoup d’occasions de dire ce que le Seigneur a fait pour nous. L’épicière du coin, la voisine de palier, la concierge de l’immeuble, le facteur que nous côtoyons jour après jour connaissent-ils le Seigneur ? A l’exemple de la Samaritaine, soyons témoins du Seigneur là où Il nous a placées. Quelle joie sera la nôtre lorsque nous entendrons ceux qui nous entourent dire à cause de notre témoignage : « Nous savons maintenant que Jésus est vraiment le Sauveur du monde, car nous l’avons aussi rencontré » (v. 42).