14. Marcher selon l’Esprit ou le témoignage d’Elisabeth
Une soeur parle à ses soeurs en Christ (14)
ou le témoignage d’Elisabeth (Luc 1: 5-25, 39-45, 56-66)
La venue du Messie est toute proche; bien des prophètes l’ont annoncée des siècles à l’avance. Mais maintenant l’événement qui va bouleverser le monde est à la porte. L’heure de Dieu a sonné. Dans une ville de Juda située dans les plateaux montagneux à l’ouest de la Mer Morte vit un couple âgé, sans enfant, Zacharie et Elisabeth. Ce sont des gens pieux et droits devant Dieu, respectant d’une manière irréprochable toutes les ordonnances du Seigneur (v. 6-7). Zacharie est sacrificateur au temple de Jérusalem. Sa tâche consiste à servir le Seigneur, à accomplir les sacrifices, à enseigner la loi et à consulter l’Eternel pour le peuple. Il est donc un intermédiaire entre Dieu et Israël. Elisabeth, sa femme, est dans l’affliction à cause de sa stérilité. Pour les Juifs, avoir un enfant était une grâce qui les mettait au bénéfice de l’accomplissement de la promesse faite à Abraham et leur permettait d’être un maillon dans la généalogie du Messie. Elisabeth ne connaît pas ce privilège; au contraire, elle est en butte à la médisance de ses contemporains. La stérilité dans la loi Juive était parfois liée au châtiment, à la punition d’une faute. On peut donc facilement imaginer les railleries adressées à Elisabeth. Au sein de cette épreuve, Dieu décide de faire éclater sa gloire. Il révèle à Zacharie la naissance d’un fils (v. 8-23). Peu de temps après, celle qui était dans l’opprobre portera dans son sein celui dont Esaïe annonça la venue en disant: « C’est ici le voix de celui qui crie dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers » (Mt. 3: 3).
Relevons ensemble quelques traits caractéristiques de l’attitude d’Ellsabeth qui a su se laisser remplir et conduire par l’Esprit de Dieu.
1) Humilité.
Elisabeth est enceinte. Pendant cinq mois elle ne sort plus de chez elle (v. 24) – Etrange attitude ! Cette bonne nouvelle aurait dû la pousser à partager avec ses voisins, ses amis. Elle aurait dû s’empresser de raconter aux moqueurs la bonté de Dieu à son égard. Au contraire, elle se cache. Par sa réaction inhabituelle en pareilles circonstances, Elisabeth fait preuve de sagesse et d’humilité. Parler à ceux qui la raillaient ne servirait à rien; ils ne l’auraient certainement pas crue, car ils n’avaient aucune preuve tangible confirmant ses dires. Elle se serait donc exposée à de nouvelles moqueries. Alors à quoi bon Jeter de l’huile sur le feu ! Elle attend simplement le moment où sa grossesse sera visible. Pendant cette période de retraite, elle se rappelle sans cesse qu’elle est au bénéfice de la grâce de Dieu qui a ôté son opprobe (v. 25). Le moment venu, l’évidence de l’événement sautera aux yeux des moqueurs et fermera la bouche des médisants d’une manière plus percutante que tout ce qu’Elisabeth pourrait dire.
Quelle leçon pour nous ! Bien souvent nous sommes pressées de partager des expériences profondes vécues avec le Seigneur (guérison, délivrance, etc.). Et la réaction de nos auditeurs nous déçoit: indifférence, incompréhension, moquerie… A l’exemple d’Elisabeth, nous aurions avantage à laisser parler l’évidence du Seigneur en nous, à permettre à cette expérience de transformer notre être, de devenir visible aux yeux des hommes. Notre témoignage serait ainsi positif, car il aurait la marque indélébile de l’intervention toute-puissante de Dieu.
2) Discernement.
Au sixième mois de sa grossesse (v. 36), Elisabeth reçoit la visite de Marie, sa parente. Au moment même où Marie la salue, Elisabeth reconnaît en elle la mère du Seigneur. Elles n’ont rien pu échanger à ce sujet. Marie vient de faire un voyage de trois ou quatre Jours pour rejoindre Elisabeth. Il est donc humainement impossible qu’Elisabeth soit au courant de l’événement. Dieu lui donne une révélation. Par la puissance du Saint-Esprit, elle discerne en Marie, la mère du Sauveur. C’est précisément après avoir été remplie de l’Esprit qu’Elisabeth fait cette étonnante constatation (v. 43). Le Saint-Esprit nous révèle des choses profondes, cachées aux yeux des hommes et inaccessibles à la raison humaine.
Pour sonder la pensée de Dieu en toutes circonstances, nous avons besoin de l’Esprit de Dieu. Par Lui seul, nous pouvons connaître Jésus et demeurer en communion avec Lui. Dieu ne nous appelle pas à croire d’une manière intellectuelle, théorique. Au contraire, il nous exhorte à vivre avec Lui dans une relation d’intimité et désire nous donner des révélations pour nos vies, pour l’Eglise et pour le monde. Pour cela, il veut nous remplir de son Esprit comme Il l’a fait pour Elisabeth
.3) Obéissance.
Elisabeth met au monde un fils. Le huitième jour selon la coutume juive, l’enfant est circoncis. A cette occasion on lui donne un nom. Le fils ainé portait généralement le nom de son père ou de son grand-père. C’est la raison pour laquelle les voisins et parents veulent nommer l’enfant Zacharie comme son père. Mais Elisabeth s’y oppose. L’enfant s’appellera Jean, dit-elle. Eilsabeth a eu le courage de ramer à contre-courant, d’aller à l’encontre des traditions. Zacharie l’a-t-il mise au courant du nom à donner à l’enfant ? A-t-elle reçu une révélation par l’Esprit ? Le texte ne le précise pas et ce n’est pas l’essentiel. Sans s’inquiéter du qu’en dira-t-on, Elisabeth obéît à l’ordre du Seigneur.
Il est intéressant de noter l’importance de la signification des noms dans la Parole de Dieu. La famille voulait appeler l’enfant Zacharie, ce qui signifie « l’Eternel s’est souvenu ». Mais Dieu avait quelque chose de plus à apporter au travers de cet enfant, d’où l’insistance sur le nom de Jean, « le Seigneur fait grâces ». Le sens du nom Jean est déjà le premier signe de l’avènement du Messie, du Sauveur du monde. En obéissant aux injonctions de l’Esprit, Elisabeth, comme Zacharie, entre dans le plan du salut de Dieu. Cette obéissance d’Elisabeth concernant le choix du nom de son fils peut paraître un détail aux yeux de certains. Mais pour Dieu tout est important. Sachons nous aussi obéir dans ce que nous considérons être des détails.
L’exemple d’Elisabeth nous montre combien la marche selon l’Esprit consiste à accepter d’être conduites sur des chemins non-battus, de sortir des ornières de la routine, de la tradition. Il est donc important d’être perméables à la voix de l’Esprit et surtout d’être prêtes à Lui obéir en dépit des conséquences que cela peut impliquer. Dans la mesure de notre disponibilité, le Seigneur nous parle par son Esprit et nous appelle à Lui obéir. L’obéissance dans les moindres détails de nos vies est une exigence de la marche selon l’Esprit.
Si nous sommes prêtes à vivre selon les indications du Saint-Esprit, cette promesse qu’Elisabeth adresse à Marie se réalisera pour nous. Heureuse celle qui a cru, car Dieu ne ment jamais il est fidèle et il accomplit toujours ce qu’il a promis (v. 45).