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Toute pensée captive en Christ ?

II Co. 10: 3-6

Au jour où Noé sortit de l’arche, après le déluge, il bâtit un autel à l’Eternel… il offrit des holocaustes sur l’autel. L’Eternel sentit une odeur agréable et dit en son coeur: « Je ne frapperai plus tout ce qui est vivant, comme je l’ai fait ». Mais il ajouta: « Les pensées du coeur de l’homme sont mauvaises dès sa jeunesse ».

Le Nouveau Testament le confirme : « Mais ce qui sort de la bouche vient du coeur, et c’est ce qui souille l’homme » (Mt. 15 : 18). « Mais c’est du coeur que viennent les mauvaises pensées » (Mt. 15 : 19). Dieu a pensé dans son coeur. Christ a fait de même (voir Jn 1 :17, 18). Ces enseignements nous amènent à prendre soin de nos pensées, de nos réflexions, de nos jugements. Les versets cités en tête de cet article nous conduisent très loin sur ce chemin.

« Si nous marchons dans la chair (dans notre corps), nous ne combattons pas selon la chair. Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance du Christ » (II Co. 10: 3.5).

« L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature, mais un roseau pensant », écrivait Pascal. C’est une description fort valable, bien que non tirée de la Bible. L’homme pense et pense beaucoup. Créé à l’image de Dieu, l’homme est responsable de sa pensée.

Nous citons à nouveau le texte de Gn. 8: 21 : « Les pensées de l’homme sont mauvaises dès sa jeunesse » ou comme d’autres l’ont traduit: « l’imagination du coeur de l’homme est mauvaise dès sa jeunesse ». L’imagination, ce sont des pensées sur la base desquelles l’homme peut édifier, construire, échafauder, mais quand… n’ayant que quelques pierres, l’on aperçoit devant ses yeux l’image d’une grande maison en dur, c’est de l’imagination. Un verset de Proverbes 18: 11 nous en fournit un tableau: « Les biens du riche sont sa ville forte; ils sont une haute muraille dans son imagination ». Les possessions du riche, tous ses biens matériels sont devenus dans son imagination sa ville forte, sa forteresse. Il peut s’appuyer dessus, il compte dessus. Il se base donc sur ses pensées, ses déductions, alors que, comme le dit la Parole, il n’est que poussière ! En fait, il s’appuie sur le vent. Il oublie qu’il a un Créateur: c’est là notre leçon.

Si les biens du riche sont devenus « sa ville forte », c’est que, bien souvent, sa pensée s’est portée sur ce point: il en a rempli son coeur. Or, « tout homme devient stupide par sa science, tout orfèvre est honteux de son image taillée, car ses idoles ne sont que mensonge… » (Jé. 10: 14). L’étendue ou la masse des projets que peut concevoir le cerveau de l’homme est sans limite. Que de possibilités pour le bien ou pour le mal !

C’est ainsi que nous sommes invités à prendre garde à nos pensées. Plus que cela, à dominer nos pensées.

L’apôtre démontre ensuite que toute pensée doit être amenée à l’obéissance à Christ et à reconnaître son autorité. Une condition qui ne doit pas échapper à notre attention, c’est que nous devons être décidés à écouter et à obéir en toutes choses (sous-entendu obéir à Dieu et à Christ, voir le v. 5).

L’apôtre reprend la même pensée au v. 3 du ch. 11 : « Toutefois, de même que le serpent séduisit Eve par sa subtilité, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l’égard de Christ ». Par cet avertissement, nous saisissons que notre faculté de penser, de raisonner est précieuse. Le serpent « séduisit », trompa Eve. Aujourd’hui, il continue de même façon. Il cherche à dominer le coeur et le cerveau de l’homme, ne serait-ce que partiellement et momentanément. Il surveille de préférence le chrétien. Avec tous ses anges déchus, il est capable de suggérer ses pensées et il le fait. Comment cela ? Effectivement, c’est son moyen le plus facile, le plus courant pour intervenir dans la vie du croyant, comme de l’incroyant. Il faut que le chrétien en soit bien conscient: l’ennemi nous attaque de même manière et nous ne sommes souvent pas sur nos gardes. Il cherche à corrompre notre foi, nos décisions, nos conclusions, etc.

Dans II Co. 11: 4, l’apôtre rend attentif tout enfant de Dieu que l’ennemi peut nous présenter

« un autre Jésus », « un autre esprit », « un autre évangile »,
et cela par le moyen de faux apôtres, d’ouvriers trompeurs, qui prétendent être des apôtres de Christ. Ainsi, constamment, nous devons être sur nos gardes, non seulement quant à la personne de Christ, comme le recommande l’apôtre, mais pour toute décision à prendre dans la vie courante.

A ce stade, presque tout commence par une réflexion. Comment faire ? Soumettre toute pensée à l’approbation de la Parole écrite, et à Dieu dans la prière. Ne jamais se précipiter. Ne jamais obéir à une pensée qui frappe brusquement notre attention (pensez à Eve). L’ennemi connaît nos points faibles, les failles de notre position de défense. Il connaît la Bible, mieux que nous ! Facilement, il peut suggérer une phrase, un commandement de l’Ecriture, aussi une bonne action, une parole d’encouragement (et pourtant cela n’en est pas une si c’est l’ennemi qui la suggère).

Dieu nous parle par sa Parole. Il nous laisse le temps pour prier et connaître si c’est Lui qui parle. La Parole écrite nous a été donnée par le Saint-Esprit. De plus et de temps à autre, il parle directement aux croyants, mais c’est rare. D’ailleurs, il ne se contredit jamais. La Parole est pour nous la règle divine; nous devons nous y référer.

Autre problème:
celui de nos mauvaises pensées personnelles.

Prenons par exemple la convoitise, faute grave, essentiellement intellectuelle; nous citons le verset 4 de II Pi. ch. 1 :

« Sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés par se propre goire et par sa vertu; celles-ci nous assurent de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise ».

La pensée exprimée par ce dernier mot représente une puissance parmi les plus opposées à l’esprit de justice et d’amour que dévoile la Bible. Eve convoita plus et mieux qu’un fruit: elle crut que, effectivement, ce fruit était précieux pour « ouvrir l’intelligence ! » L’Ennemi avait fait miroiter cette perspective devant ses yeux: « Vous serez comme Dieu ». Elle tomba dans le piège.

Certainement à la création, Dieu avait-il donné à la femme de l’intelligence, en vue de tout son travail et de sa marche en communion avec l’homme. Mais Dieu n’avait pas trouvé bon de lui révéler certaines conditions dans lesquelles elle allait avoir à vivre. C’était pour son bien et celui de son époux. Il semble bien qu’Eve ait été trompée par surprise – c’est là une leçon que nous avons à apprendre. Le péché avait franchi la porte, celle de son coeur.

On peut convoiter beaucoup de choses: intellectuelles, sentimentales, corporelles, charnelles, matérielles. On peut désirer ardemment ce qu’on n’a pas. Et ne pas se contenter de ce que l’on a ! De ce que le Créateur nous a imparti, donné. Vous avez lu plus haut qu’il faut « fuir la corruption qui est dans le monde par la convoitise ». FUIR, fuir.

Par contre, nous sommes invités à « devenir participants de la nature divine ». Si Dieu nous assure « les plus grandes et les plus précieuses promesses », alors pourquoi vouloir davantage ? L’Ennemi sait vous promettre davantage. Il offre un chemin pour aller plus facilement jusqu’à Dieu, des capacités intellectuelles améliorées, une jouissance immédiate, une paix nouvelle au cours de la prière ! Mais la Parole de Dieu nous avertit. Nous avons un devoir: amener toute pensée captive à l’obéissance de Christ.

Comment alors?

« Nous ne combattons pas selon la chair » (II Co. 11: 3). Le chrétien ne combat plus selon les méthodes héritées de sa vie passée, selon les usages du monde et de la politique des hommes. Ses armes sont spirituelles, puisées à la lecture de la Parole, par l’étude, la méditation. La pensée et le jugement, nourris de cette Parole, sont en communication, non avec « l’esprit du monde, mais avec l’Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a données par sa grâce » (I Co. 2:12). Le chrétien fidèle sera alors capable de « renverser les raisonnements » (les imaginations), capable de dominer et, par conséquent, d’éliminer ce qui est pure imagination, création de la pensée humaine, charnelle et non spirituelle.

Remplacer la pensée née de la chair par une telle basée sur la Parole, c’est donc au départ un acte de volonté. Il est fait appel à notre décision, éliminant « toute hauteur », tout orgueil, toute prétention humaine, qui s’élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons, avec l’aide de Dieu, toute pensée « captive » à l’obéissance due à Christ, notre Sauveur.

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