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Esprit, âme et corps

Dieu a créé l’homme et la femme, et la Bible déclare: Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance… Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu (Gen 1.26-27).

Si cette répétition existe, c’est que le fait est important, car Dieu voulait pouvoir communiquer et communier avec sa créature, il voulait entretenir des relations avec elle (Gen 3.8). En créant l’homme, Dieu avait un plan établi pour lui: dominer, garder, cultiver (Gen 1.28).

Cette communication entre le créateur et sa créature a été rompue par le péché, et la rupture a eu pour premier effet la fuite et la peur (Gen 3.10): quelle «vie divine», promise par le serpent à l’homme, pour prix de sa dégustation du fruit défendu (Gen 3.5)! Tu seras errant et vagabond sur la terre (Gen 4.12, Seg), dit Dieu à Caïn. Et comment vivre selon la loi du bien et du mal, lorsqu’il devient de plus en plus difficile de distinguer le mal du bien (Es 5.20; Pr 17.15).

Aujourd’hui, les hommes peuvent retrouver la communion avec Dieu, et vivre selon sa sainte et bonne volonté. Comme Jésus l’expliqua au docteur de la loi qu’était Nicodème, ils peuvent renouer le dialogue avec lui, par le sang précieux de la croix de Christ, au moyen de la nouvelle naissance (Jean 3.1-13). C’est alors que l’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu (Rom 8.16).

Dès lors, nous sommes invités à vivre et à marcher selon l’Esprit (Rom 8.5; Gal 5.16). Mais en est-il toujours ainsi? Dieu nous a créé corps, âme et esprit et si nous ne sommes pas, ou plus, conduits par l’Esprit, par qui ou par quoi le sommes-nous? Deux maîtres s’offrent à nous:
1. notre âme: notre être psychique, nos sentiments,
2. notre corps, avec ses besoins et ses désirs.

Les sentiments

Affirmons en premier lieu que la vie chrétienne n’est pas dénuée de bons sentiments: c’est grâce aux sentiments que nous pouvons témoigner de nos impressions et réactions intérieures profondes. Ils rendent compte de notre sensibilité et expriment bien souvent ce que nous sommes. Une personne dénuée de sentiments serait comme un morceau de bois sec, incapable de s’émouvoir, d’aimer, de pleurer, de compatir.

Jésus a éprouvé des sentiments, et en particulier il est souvent parlé de sa compassion: voyant la foule, il fut ému de compassion (Mat 9.36, Seg); saisi de compassion, Jésus toucha leurs yeux (Mat 20.34); Jésus, la voyant pleurer, elle et les Juifs venus avec elle, frémit en son esprit, et fut tout ému (Jean 11.33, Seg); Jésus pleura. Ce qui fit dire aux Juifs présents: voyez comme il l’aimait (Jean 11.35-36). N’oublions pas les sentiments de Joseph en présence de son frère Benjamin (Gen 43.30); et ceux de cette mère pour son enfant, au cours du célèbre jugement de Salomon (1 Rois 3.26).

Dieu nous invite à faire preuve de certains sentiments: Revêtez-vous d’ardente compassion (Col 3.12). Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ (Phil 2.5, Seg). Mais attention: Peut-on toujours se fier à ses sentiments?

Définition des sentiments: sensation, sensibilité, conscience plus ou moins claire, connaissance comportant des éléments affectifs, intuitifs.

Or, il n’y a rien de plus fluctuant, de changeant, que nos sentiments. On dit souvent d’une personne dominée par ses sentiments qu’elle est «lunatique»: elle vous témoignera beaucoup d’intérêt un jour et vous évitera le lendemain. Les sentiments varient d’une personne à l’autre, voire d’un moment à l’autre. Ils subissent l’influence de notre éducation, des circonstances, de notre état physique. Il est courant de dire d’une personne qu’elle s’est levée du bon ou du mauvais pied, ou de se demander quelle mouche l’a piquée. Aux dames désirant demander quelque chose à leur mari, un journal conseillait de leur préparer un bon repas avant de formuler leur demande.

Le coeur de l’homme est comme un violon, dit quelqu’un: tout le monde peut en jouer à condition de savoir tenir l’archet. Les sentiments se manipulent facilement: on peut agir sur les sentiments d’autrui. La publicité les exploite en utilisant des enfants ou des images choc; poussée à l’extrême, cette pratique devient de la manipulation.

A l’entrée de Jésus à Jérusalem, la foule criait: Hosanna (sauve, de grâce)! Trois jours plus tard, la même foule criait: Crucifie-le! (Mat 21.9; Marc 15.14). Pourquoi? Parce que les principaux sacrificateurs et les anciens avaient persuadé la foule de demander la libération de Barabbas et la mort de Jésus (Mat 27.20).

La religion des sentiments

De nos jours, beaucoup de sectes prônent les sentiments: pas de contrainte, liberté des impulsions, obéissance aux émotions du moment. Nous savons comment une telle théologie, ou philosophie, s’inscrit dans la pratique: elle est souvent mise en place pour voiler ou justifier les mauvais penchants de notre coeur, afin de satisfaire nos passions sous le couvert de la spiritualité.

Jeune homme, réjouis-toi dans la jeunesse, livre ton coeur à la joie pendant les jours de ta jeunesse, marche dans les voies de ton coeur et selon les regards tes yeux: mais sache que pour tout cela Dieu t’appellera en jugement (Ecc 12.1, Seg).

– Etes-vous chrétien?
– Oui, répondra quelqu’un.
– Comment le savez-vous?
– Je le sens.

Il est vital de savoir si nous sommes en face d’une certitude ou d’une sensation. Même dans les églises évangéliques, le danger existe d’attribuer une trop grande place aux sentiments.

Il faut l’affirmer clairement: je suis chrétien, non parce que je le sens, mais parce que je le sais; et je le sais d’après la Parole de Dieu.

En tant qu’évangéliste itinérant, en fin de réunion, je suis très attentif à la qualité à la forme de l’appel. A des appels sentimentaux, émotionnels, correspondent des conversions sentimentales, émotionnelles, qui ressemblent plus à des adhésions qu’à d’authentiques nouvelles naissances.

Il faut rester équilibré. Certes, il ne s’agit pas d’éliminer totalement les sentiments; ils ont leur place. Mais tout abus est condamnable.

Le corps

S’il est difficile de rester équilibré dans nos sentiments, c’est peut-être plus difficile encore dans le domaine de notre corps. Il y a à trouver un équilibre entre la débauche et l’ascétisme (le mépris du corps); entre laisser libre cours aux besoins du corps et lutter contre ses exigences en vue du perfectionnement moral. N’oublions pas que nous devons aimer notre prochain comme nous-mêmes (Marc 12.31). Ce n’est pas notre corps qui est méprisable ou condamnable, mais bien le péché qui l’habite. A la fin du sixième jour, Dieu vit que tout ce qu’il avait fait était très bon (Gen 1.31). Notre corps est le temple du St-Esprit (1 Cor 6.19); nous devons l’honorer, le satisfaire, et il est l’objet de promesses (1 Cor 12.22-23; 7.5; 15.53; Rom 8.11, 23).

La Bible est très réaliste sur les besoins du corps. Lors de la création, Dieu donna cet ordre à Adam et Eve: Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre (Gen 1.28). Après la chute, le péché, Dieu dit: J’augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur et tes désirs se porteront vers ton mari (Gen 3.16, Seg). Mais les relations entre l’homme et la femme ne sont pas pour autant condamnées. L’apôtre Paul donne aux Corinthiens des conseils très précis: Que le mari rende à sa femme ce qu’il lui doit, et de même la femme à son mari. La femme n ‘a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le mari; et, pareillement, le mari n ‘a pas autorité sur son propre corps, mais c ‘est la femme. Ne vous privez point l’un de l’autre, si ce n ‘est momentanément d’un commun accord, afin d’avoir du temps pour la prière; puis retournez ensemble, de peur que Satan ne vous tente par votre incontinence (1 Cor 7.3-5).

Le désir, la sexualité, sont dans le plan de Dieu pour l’homme et la femme dans le couple. C’est un beau et bon cadeau que Dieu nous a fait. Le péché n’est pas dans la sexualité, mais dans ses abus, ses déviations, lorsqu’elle dirige et asservit notre vie. Quand notre seul désir dirige notre vie, nous ne sommes plus dans la volonté de Dieu: quiconque se livre au péché est esclave du péché (Jean 8.34, Seg). Il faut être fort de la force du Seigneur pour résister comme Joseph aux attaques répétées de l’ennemi (Gen 39): à la convoitise de la chair; la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie (Jean 2.16); forts en Christ pour ne pas se laisser asservir par toutes sortes de convoitises (Tite 3.3) qui sont contraires aux désirs de l’Esprit (Gai 5.17).

Le monde dans lequel nous vivons légalise, protège, et par ses actions déculpabilise et encourage certaines pratiques condamnées par la Bible; ces pratiques, malgré le plaisir sensuel qu’elles procurent, sont contraires au bonheur de l’homme: homosexualité (Rom 1.26- 27; Lév 18.22); concubinage (Jean 4.18); divorce (Marc 10.11-12); impudicité (1 Cor 5).

L’homme n’est pas encouragé par le monde à se maîtriser, à dépasser ses passions. Nos législateurs pourraient être traduits devant les juges pour «non assistance à personne en danger», ou «publicité gravement mensongère».

Combien de drames familiaux, de maladies sexuellement transmissibles, de troubles de comportement, d’enfants anormaux, de crimes passionnels ou autres, résultent de la domination du corps et de ses désirs sur la vie d’une grande partie de nos contemporains?

Le monde promet la liberté, alors qu’il est lui-même esclave (2 Pi 2.19). En s’affranchissant de Dieu, l’homme a voulu se libérer, et il s’est retrouvé enchaîné par ses passions. Comment le lui faire réaliser? L’homme naturel ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui (1 Cor 2.14) et c’est bien ce que nous constatons autour de nous.

Et pourtant, Jésus-Christ est venu pour nous libérer de ce cercle infernal du péché. Seule une personne libre à l’égard de ces choses pouvait nous en libérer; une personne prisonnière de ses mouvements ne peut pas être sauvée par une autre également prisonnière. Jésus est venu rétablir l’ordre des valeurs dans notre vie et nous inviter à marcher selon l’Esprit (Gal 5.16, Seg), ce qui, de tout temps, depuis la création, fut le désir de Dieu pour les créatures que nous sommes.

Marcher selon l’Esprit, c’est tourner le dos à l’esclavage des sentiments, des désirs du corps, et du monde; c’est être réellement libre (Jean 8.36). Sur la croix du calvaire, Christ a payé le prix de notre libération; pour qui le désire, il a rétabli la relation avec Dieu. Connaissez-vous cette vraie liberté?

Cependant, la conversion à Christ n’est pas la fin de nos luttes (Rom 7.22- 23). Sa volonté doit s’inscrire, prendre corps dans notre vie de chaque jour: c’est ce que la Parole de Dieu appelle la sanctification. C’est le voeu de l’apôtre Paul pour l’Eglise:

Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers; que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé sans reproche à l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ (1 Thes 5.23)!

J. Mouyon,
évangéliste, agent de France-Evangélisation

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