La loi et le chrétien sous la grâce
Dans la première partie de cette étude, nous avions constaté que la loi dans la Bible, vu qu’elle exprime le caractère de Dieu, nous dit comment l’homme doit vivre pour réfléchir le caractère de Dieu. Quant à savoir combien de la loi de l’AT s’applique au chrétien, nous avions conclu que toute la loi s’applique à lui en tant que principe fondamental.
Les principes qu’incarne la loi
1. La loi rituelle
Sous la loi lévitique, celui qui péchait devait apporter au prêtre un sacrifice d’expiation : ce qui impliquait la confession du péché. Sous la grâce, le principe est le même, sauf qu’à présent Jésus-Christ est lui-même le sacrifice. La repentance et la confession restent requises.
Le principe de la prêtrise reste aussi en force. Mais sous la grâce, c’est Christ qui l’exerce en réconciliant l’homme avec Dieu, ce qui est la fonction du prêtre. Il n’y a plus besoin de prêtres humains. Christ étant le nouveau médiateur entre l’homme et Dieu dans la nouvelle alliance scellée par son propre sang (Héb 12.24).
Le sabbat avec ses lois n’est plus une obligation pour le chrétien, qui est libre de l’observer ou non (Col 2.16-17 est on ne peut plus clair à ce sujet), car Christ est l’accomplissement et donc le maître du sabbat : toute la loi a été accomplie en Christ. C’est pourquoi Paul écrit aux Romains que, en ce qui concerne notre justification devant Dieu, Christ est la fin de la loi (Rom 10.4). Le principe du sabbat cependant demeure : Il signifie le repos en Dieu. L’assurance du chrétien repose sur la loi accomplie par l’oeuvre de Christ, de sorte qu’il se repose de ses oeuvres comme Dieu se repose des siennes (Héb 4.9-10).
Les symboles de la loi rituelle valables sous l’ancienne alliance ont été remplacés par la réalité. De la sorte, le temple, la prêtrise humaine et les sacrifices sanglants sont devenus superflus. Ces symboles gardent cependant toute leur valeur en ce qu’ils nous font comprendre l’ouvre de Christ. Si le langage en est retenu dans le NT, c’est que les principes concrétisés dans la loi cérémonielle s’appliquent à la vie chrétienne.
2. La loi politique
Elle distinguait Israël des autres nations. Les lois sur les nourritures pures et impures symbolisaient la pureté du coeur comme Jésus l’explique magistralement dans Marc 7. Tout comme Israël, les chrétiens sont une race à part. Quand Elie mis à mort les 450 faux prophètes de Baal au Carmel (1 Rois 18), cela était agréable à Dieu, et le caractère de Dieu ne change pas. Ne jugeons donc pas cet acte comme Barbare.
Cependant, ces lois ne s’appliquaient que dans le pays d’Israël, non en dehors. Jonas voulait que Dieu juge Ninive par le feu; à la place, Dieu fit grâce aux Ninivites suite à leur repentance. Or, l’attitude du NT envers les faux prophètes n’a pas changé. Jésus dit qu’il faudrait noyer celui qui éconduit un enfant, un jeune dans la foi. Il réprimande l’Eglise quand elle tolère de faux enseignements (Apoc 2.14,15,20). Le vocabulaire qu’emploie Pierre à l’égard des faux prophètes ne laisse rien à envier à la virulence des foudres lancées par les prophètes de l’AT; il les traite d’animaux dépourvus de sens, d’enfants de malédiction, d’esclaves de la corruption, de chiens retournés à leurs vomissements, de truies lavées qui se vautrent dans le bourbier. Le principe n’a pas changé…
Les réformateurs tels que Calvin et les Puritains se trompaient en appliquant la loi politique de l’AT aux chrétiens, p.ex. en exécutant les récalcitrants. Ils confondaient l’Eglise avec l’état d’Israël. Pierre ne demande pas qu’on exécute les faux prophètes, car dans l’Eglise la peine capitale est remplacée par la discipline sous l’autorité des anciens et ne peut aller plus loin que l’exclusion de la communion fraternelle. Pensez au cas d’inceste dans 1Cor 5.
Pourtant le principe est resté le même : tout comme Israël, l’Eglise est un peuple mis à part dans un monde païen. Et comment l’Eglise se distinguerait-elle sinon par sa pureté morale, sa soumission à la volonté de Dieu telle qu’elle est énoncée dans la Bible, et son attitude d’amour et sa recherche de paix envers tous ?
L’application de la loi dans la vie chrétienne
1. Toute vie humaine est sacrée
Cela ressort de l’application de la loi dans le NT. Ainsi, tout avortement me semble incompatible avec le commandement de respecter la vie d’autrui que Jésus-Christ a renforcé (même la haine est égale au meurtre!). Pour camoufler le meurtre, on nomme l’avortement « interruption de grossesse »… Les textes suivants condamnent l’avortement sans appel possible: Es 66.9; Jér 1.4-5;
Luc 1.39-44; Gal 1.25. Ils prouvent que, même avant la conception, l’être humain est inclus dans le plan de Dieu; l’homme existe dès la conception, même quand il ne consiste encore qu’en quelques cellules, même à un stade encore peu avancé de son développement – après tout, tout enfant se trouve à un stade de développement qui doit le mener à l’état d’un homme ou d’une femme adulte, et en le tuant on commet un meurtre aussi grave qu’en tuant un adulte. Toute vie humaine est sacrée, à quelque stade de développement qu’elle se trouve.
2. La protection de la famille
Dans la Bible, la famille est l’unité fondamentale de la société humaine, dès la création. Ne pas la respecter mène à ne pas respecter les autres institutions. gouvernementales, politiques ou autres. Si le mari ne respecte pas sa femme, et si la femme ne respecte pas son mari, comment l’enfant respecterait-il toute autre autorité? Si nous ne respectons pas nos parents, qui d’autre respecterons-nous ? Dieu, par exemple ?… Vous voyez quel est le principe qui s’inscrit dans le cinquième commandement.
3. La justice économique
Le patron chrétien ne donnera pas le salaire minimal, mais le salaire juste. De même, l’ouvrier chrétien ne travaillera pas le minimum, mais il cherchera à mériter son salaire. Le fait que d’autres sont mieux payés n’est pas une excuse pour mal faire son travail !
4. L’impartialité
L’épître de Jacques reprend tout simplement cette notion de l’AT. Paul, en parlant de la générosité, établit une règle d’égalité. Admirez son bon sens pratique dans le passage de 2 Cor 8.13-15.
5. La punition équitable
Notre système légal est en train de s’effondrer parce que les punitions sont contraires à la loi de Dieu, pour ne pas dire au bon sens. L’AT stipule p. ex. que le voleur, en plus d’une amende, doit repayer ce qu’il a volé ou alors fournir un travail correspondant à la somme volée ou détournée. Emprisonner un voleur est tout simplement absurde.
6. Aider les pauvres
Tous les sept fois sept ans, toutes les dettes étaient annulées et les esclaves libérés: c’était l’année du jubilée en Israël. Elle permettait à chaque Israélite de reprendre possession de ses terres ancestrales qu’il aurait perdues pendant les cinquante années passées. Le même principe doit prévaloir entre chrétiens prêter sans intérêt et annuler une dette que l’autre ne peut payer.
7. Pas de condamnation sans avoir entendu au moins deux témoins
Le chrétien en appliquera le principe en ne croyant jamais le mal dit au sujet d’un frère ou d’une soeur. J’ai fait l’expérience que si l’on invite le rapporteur à se rendre chez la personne visée, on rencontre une réticence significative… Si tous les chrétiens faisaient cela avec conséquence, il n’y aurait rapidement plus de ces commérages qui font tant de mal. Bien entendu, il peut y avoir des accusations justifiées; dans ce cas, il faut l’appui de témoins, et Jésus nous dit comment procéder dans le cas d’un frère qui s’est égaré (Mat 18.15-17).
8. La protection de la dignité de tout être humain
Vous traiterez l’immigrant (lisez: le réfugié) parmi vous comme un autochtone au milieu de vous; tu l’aimeras comme toi-même. (Lév 19.34), irrespectivement de sa race, sa culture et sa classe sociale. Je ne dis pas que c’est toujours chose facile, mais en tant que chrétien, je dois en appliquer le principe.
Ce sont donc là quelques-uns des principes chrétiens découlant de la loi de l’AT. Le point central peut s’énoncer ainsi: Je dois, moi, pratiquer la JUSTICE et la MISERICORDE: pardonner, faire grâce, avoir pitié. C’est par moi, c’est par toi que cela doit commencer. Est-ce que je m’efforce d’agir avec compréhension (amour) envers les autres ? Ai-je à coeur d’aider le pauvre ? 1’handicapé ? le malade? le misérable ? Combien de temps est-ce que je leur consacre ? C’est là que cela doit commencer, pour moi – et pour l’Eglise ! Si je fais cela, si tu fais cela, si nous faisons cela, nous appliquons la loi de toute la Bible dans nos vies.
Pour terminer, j’aimerais laisser parler la Bible :
Prenez garde que personne ne rende le mal pour le mal, mais cherchez toujours le bien, soit entre vous, soit entre tous. 1 Thes 5.15
Rechercher la justice, la fidélité, l’amour, la paix avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un coeur pur. 2 Tim 2.22
Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. 2 Thes 3.10
Si quelqu’un n’a pas soin des siens, surtout ceux de sa famille, il a renié la foi et il est pire qu’un infidèle ! 1 Tim 5.8
Que les enfants apprennent d’abord à exercer la piété envers leur propre famille, et à payer de retour leurs parents, car cela est agréable à Dieu. 1 Tim 5.4
Frères, ne vous lassez pas de faire le bien; si quelqu’un n’obéit pas à ce que nous disons…, prenez note de lui et n ‘ayez avec lui aucune relation, afin qu il en ait honte. Mais ne le considérez pas comme un ennemi, plutôt avertissez-le comme un frère. 2 Thes 3.13-15
Soyez sensés et sobres, en vue de la prière. 1 Pi 4. 7
Soyez soumis à toute institution humaine. 1 Pi 2.13
Mettez votre honneur à vivre tranquilles, à vous occuper de vos propres affaires et à travailler de vos mains. I Thes 4.11
Aimez-vous les uns les autres. L’amour consiste à marcher selon ses commandements. 2 Jean v.5-6
Celui donc qui rejette ces préceptes ne rejette pas un homme mais Dieu. 1 Thes 4.8
Toute l’Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, convaincre, redresser, éduquer dans la justice, afin de nous préparer à toute bonne oeuvre. 2Tim 3.16
Tout est sanctifié par la parole de Dieu et par la prière. 1 Tim 4.5
Dans le N° 75, p. 14 I. 8-11, il est dit que le syndrome Down était guérissable par une opération, comme le texte anglais le laisse entendre. Or on nous a fait remarquer que l’expression « Down’s syndrome » est synonyme de mongolisme, qui n’est pas guérissable par opération. Ce qui est en p. 4 au 2ème paragraphe doit par conséquent être rectifié ainsi: « …affligé de la même maladie de peau ou de mongolisme… » Nous prions nos lecteurs d’en prendre note. La rédaction |