Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page

La théologie de l’église et de la société

INTRODUCTION

De plus en plus, des voix s’élèvent aujourd’hui, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Eglise chrétienne, pour lui dire ce qu’il faudrait qu’elle fasse pour la société, et qu’elle ne fait pas. Le monde s’enfonçant de plus en plus dans le péché et tombant sous le jugement d’un Dieu saint, nous pouvons être certains que cette accusation va être proférée de plus en plus fréquemment. Le danger insidieux que cela présente pour les chrétiens est que leur conscience mal à l’aise les incite à s’engager dans des actions qui n’honorent pas Dieu et qui ne sont pas non plus en fin de compte bénéfiques au genre humain. Je crois que cela a constitué le facteur principal de l’évolution de la position du Conseil oecuménique des Eglises sur la mission de l’Eglise aujourd’hui (1). Le caractère insidieux du danger réside dans le fait que l’accusation repose souvent sur des demi-vérités En voici un exemple, tiré du poème d’un homme influent d’une église locale (2):

«… Ecoutez la parole ou vous périrez.
A l’écart de la place du marché,
A l’écart du parti et du conseil,
A l’écart du syndicat.
A l’écart de tout cela, mes frères.
A l’écart du monde.
Le séculier et le sacré sont incompatibles.

Fiévreusement, nous nous sommes unis étroitement dans la prière,
Dans la communion fraternelle nous avons confessé nos péchés
Et condamné le monde.
Nous nous sommes serrés les uns contre les autres dans l’église
Pour faire cesser l’angoisse des combattants de la liberté,
Le conflit de la situation raciale.
Par les vitraux de notre église
Nous voyons des ombres d’hommes courant çà et là.
Nous entendons le cri de la mère
A laquelle le mari a été enlevé.

Non, nous ne pouvons plus supporter cela.
Faiblement, mais distinctement, nous L’entendons crier.
Quelques-uns ont entendu la voix, se sont levés et ont quitté l’église.
La porte de l’église s’est refermée derrière eux,
Et avec Lui, ils se sont engagés dans le conflit ».

Alors qu’il est vrai, et c’est regrettable, que l’Eglise donne souvent l’impression que « le sacré et le séculier sont incompatibles », cette Image ne rend pas Justice au noble rôle pacificateur qu’ont joué les chrétiens engagés pendant l’insurrection des Mau-Mau dans les années 50, rôle qui a coûté la vie à beaucoup d’entre eux. Par ailleurs, cela suggère dangereusement que Christ s’associait à la violence !

Mais l’Eglise n’est pas obligée d’écouter qui que ce soit, si ce n’est l’authentique voix de son Seigneur et Maître qui lui parle par Son Esprit à travers Sa Parole écrite. C’est donc vers la Parole que nous devons nous tourner pour découvrir quelles sont la nature et la fonction de l’Eglise dans le monde.

L’EGLISE: Sa Nature et sa Fonction dans le Monde

Parmi les nombreuses analogies utilisées par les Ecritures pour décrire l’Eglise dans ses rapports avec le monde, aucune peut-être ne présente mieux sa nature et sa fonction que celle de la Lumière et du Sel (cf. Mt. 5:13-16, Eph. 5: 7-14, Phil. 2:14-16).

Le « Sel » empêche la pourriture, préserve les qualités, et donne du goût à ce qui est insipide. Ceux qui ont été appelés par Dieu sont dotés des qualités devant les faire agir comme du sel dans leur communauté. lis ont qualité pour: empêcher la déchéance morale de la société en agissant en tant que conscience de leurs frères humains; de préserver tout ce qui est vrai, honorable, juste, pur, aimable, gracieux, et louable dans la société par l’intégrité de leur vie de tous les jours; et donner du goût à la vie humaine en démontrant qu’une vie intègre et pieuse peut apporter joie, satisfaction et récompense.

De même, la « Lumière » chasse l’obscurité, fait apparaître ce qui est là, et (lorsqu’on le souhaite) transforme ce qui est en ce qui devrait être. Les chrétiens, en tant que groupe et en tant qu’individus, sont la lumière du monde (cf. Mt. 5:14 et Phil. 2:15), établis pour briller« au milieu d’une génération perverse et corrompue. d’hommes et de femmes – pour convaincre, dans le but de convertir les fils rebelles de l’obscurité en enfants obéissants de la lumière (cf. Eph. 5 : 6-8) de la même manière dont nous avons nous-mêmes été transformés.

L’analogie du Sel et l’analogie de la Lumière (un peu comme la Loi et la Grâce) sont complémentaires. Lorsque les chrétiens agissent véritablement comme le Sel et la Lumière dans la société, les hommes et les femmes peuvent voir ce à quoi la vie pourrait ressembler, et comment personnellement ils peuvent le réaliser.

A la lumière de ce qui a été dit, il faut envisager un certain nombre de questions qui se posent concernant la nature et la fonction de l’Eglise dans le monde:

1. La nature du témoignage de l’Eglise: présence anonyme ou communauté rachetée visible?

Dans certains cercles, on prétend que : « L’évangélisation du monde n’est pas affaire de paroles ou d’actions, mais de présence: la présence du peuple de Dieu au sein de l’humanité, la présence de Dieu parmi Son peuple (3) ». Cela implique que cette présence est anonyme, par l’absence d’activité ou d’e message distinctif.

Le problème avec une déclaration comme celle-ci, c’est qu’elle est en partie vraie! Pierre a dît qu’une épouse chrétienne pouvait gagner à Dieu son mari non croyant sans une parole, par sa conduite respectueuse et chaste (cf. I Pierre 3:1-4). L’analogie du sel semblerait aussi appuyer ce point de vue. C’est quand on ne voit pas le sel, mais qu’on sent seulement sa présence, qu’il est le plus efficace !

Mais ce n’est qu’une petite partie de l’histoire. Ceux qui ont été appelés par Dieu sont identifiés par leur obéissance envers Lui, ce qui comprend leur culte en tant que groupe, leur soin et édification mutuels, ainsi que leur témoignage. des actes rédempteurs de Dieu parmi les hommes. Ils ont une « Bonne Nouvelle » particulière à annoncer aux hommes et aux femmes de partout. ils sont « la lumière » et « une ville située sur ‘une montagne ne peut être cachée ». Par notre « présence », et également par « la manifestation de la vérité », nous nous recommandons à la conscience de chacun « devant Dieu » (cf. 2 Cor. 4 : 2).

(A suivre)
Autorisé A. E. A. M.
REFERENCES:

(1) Peter Beyerhaus The Theology of Salvation n Bangkok (La Théologie du Salut à Bangkok), Christlanity Today (Le Christianisme Aujourd’hui), 30 mars 1973, vol. xvii, No 13, p. 11-17.

(2) Bethuel Kiplagat : The World (Le Monde) – cité par Burgess Carr dans CPC Quarterly, avril 1973, No 41, p. 27-28.

(3) Martin Achard : Cité par Arthur Glasser dans The Church’s Worldwide Mission (La Mission de l’Eglise dans le Monde), World Books, Waco, Texas, p. 39.

* * *
Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page