Le bon samaritain
Le tableau serait tragique, ridicule même, si le bon Samaritain s’était approché de cet homme misérable et lui avait présenté une longue théorie concernant des points litigieux de la tradition, au lieu de lui porter secours. Même Molière n’aurait su peindre une scène aussi comique, mêlée de tragique.
Aujourd’hui, comme alors, nous vivons dans un monde de misère. L’humanité a toujours souffert, non du manque de docteurs, mais du manque de bons Samaritains, d’hommes et de femmes qui suivent l’exemple laissé par Jésus.
Les livres sont excellents pour s’instruire, les doctrines agréables à entendre, mais le bon Samaritain n’a fait aucune de ces choses: il s’est arrêté pour panser la plaie du blessé.
L’état de cet homme dépouillé au bord du chemin nous présente deux aspects de la souffrance humaine:
-la misère qui provient de la pauvreté, de la maladie ou de la rapacité du prochain;
-la misère qui est notre part en raison du péché, d’une vie de péché.
«Lequel de ces trois te paraît avoir été le prochain de celui qui était tombé entre les mains des brigands?» -«C’est celui qui a exercé la miséricorde envers lui.»
Un lévite et un prêtre passaient par le même chemin. Leur grand savoir rabbinique les occupait entièrement; ils en étaient fiers. Ils enseignaient, mais ne pratiquaient point. Sur le bord du chemin, le blessé allait peut- être succomber à ses blessures; mais ils passaient!
Des hommes ont faim, d’autres ont froid, alors que nous avons ce qu’il nous faut. Pensons aux millions de personnes qui souffrent: pauvreté matérielle, déchéance morale, manque de nourriture spirituelle. «Ne nous lassons pas de faire le bien, car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons point.» Ainsi donc, pendant que nous en avons l’occasion, faisons du bien à tous, mais principalement à nos frères en la foi (Gai. 6, 9-10).