Série: Paraboles - Etude biblique
Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page

Le levain

PARABOLES

Mt. 13 33

   « Jésus leur dit: le royaume des cieux est semblable à du levain qu’une femme a pris et mis dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que la pâte soit toute levée ».

   La portée de cette parabole pouvait être saisie par un auditeur juif attentif. Le but des discours de Jésus n’était atteint que si quelques personnes au moins en comprenaient le sens. Les lignes qui suivent nous amènent à cette pensée, car à ce moment le Seigneur « renvoya la foule ». Les paraboles suivantes ont été prononcées devant les disciples seuls (v. 44-50).

   Toutefois, ce n’est que quelques jours plus tard que les disciples saisirent le sens de cette parabole (Mt. 16:11, 12), jour où ils avalent oublié de prendre du pain dans leur nacelle.

   Ce tableau est une nécessité pour comprendre la pensée de Jésus. Le levain est l’élément important, la femme le mélange à la farine et le levain fait gonfler la pâte.

   Septante fois environ, le terme de levain revient dans la Parole, mais pour condamner cette matière. Pourquoi? Parce que Dieu se sert de ce mot comme symbole d’un mal qu’il ne voudrait voir, qu’il ne veut voir parmi les hommes qui sont ses témoins ici-bas.

   Avant d’aller plus loin, nous pensons bien faire de dire quelques mots concernant les offrandes faites à l’Eternel, offrandes faisant partie du culte rendu à CELUI qui avait choisi lsrael parmi tous les peuples de la terre.

   Comme le sujet est très vaste, nous avons laissé de côté les offrandes d’animaux. Pour celles-là, il n’est évidemment pas question de levain. Les animaux choisis dans ce but – car les animaux font aussi partie de la création divine – doivent être sans défaut.

   Les offrandes de farine – produit naturel de la terre que Dieu a créée – doivent être pures, de même. On ne doit y joindre aucun levain; c’est un ordre absolu. Lire à ce sujet les versets 14 à 20 d’Exode 12.

   L’enseignement qui découle de ces ordonnances de la Loi de Moïse est très important pour le chrétien. Celui-ci n’a plus à présenter des offrandes à Dieu. Il est libéré de cette obligation, de cette charge.

   Le Fils de Dieu Lui-même est venu sur la terre pour être l’Agneau de Dieu, l’offrande par excellence, l’offrande pure, sans tache, l’offrande que Dieu a acceptée, l’offrande qui surpasse toutes les autres. Il est mort pour nos offenses ; il est ressuscité pour notre justification. Il a souffert comme homme sur cette terre; il a donné son corps, son sang, sa vie entière, afin que nous ayions part à la vie éternelle.

   C’est ainsi qu’il est devenu notre OFFRANDE, pur, sans tache. C’est LUI que nous devons présenter à Dieu, car « c’est Celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, Jésus; nous le voyons couronné de gloire et d’honneur à cause de la mort qu’il a soufferte; ainsi par la grâce de Dieu, il a souffert la mort pour tous » (Hé. 2:9). Dans les heures d’adoration de Dieu le Père, nous lui présentons son Fils, Jésus, OFFRANDE parfaite, notre Sauveur et Seigneur.

   Le levain est une pâte que l’on a laissé vieillir et qui a subi un certain degré de fermentation acide. Cette pâte, qui ne peut plus être utilisée pour faire du pain, est devenue capable de faire lever, lors de la cuisson, la pâte de pain. Laissé à lui-même, le levain continue sa fermentation et devient une masse visqueuse, dont on s’empresse de se débarasser. C’est la corruption totale, la décomposition complète d’une matière de grande valeur. Il est à remarquer que le levain, tel quel, n’est pas un don de Dieu, mais une trouvaille de l’homme.


   Ainsi, la chose excellente qu’est une certaine quantité de pâte à pain, qui ne passe pas par la cuisson (par le feu), se détériore très rapidement, et devient dans le Livre de Dieu un symbole du mal. D’autre part, c’est ainsi que la signification du mot levain a passé dans notre langue : levain de méchanceté, de révolte, de haine, d’orgueil, etc.

   Après avoir fait passer devant vos yeux l’emploi et la fonction du levain dans la nourriture de l’homme, nous désirons citer la Loi de Moïse pour découvrir, si possible est, l’instruction qui en découle pour nous, chrétiens du 20e siècle.

   Or, nous constatons que la Loi présente une prescription générale et une exception à la règle. C’est cette règle générale que nous citerons d’abord, et ensuite l’exception (seuls les versets qui ont trait à l’offrande de farine seront reproduits ci-dessous).


La Loi de Moïse – L’INTERDICTION DE JOINDRE LE LEVAIN

   Lorsque quelqu’un fera à l’Eternel une offrande en don, son offrande sera de fleur de farine ; il versera de l’huile dessus et il y ajoutera de l’encens (Lévitique 2:1).

   Sur toutes tes offrandes tu mettras du sel, signe de l’alliance de ton Dieu (Lé. 2:13).

   Aucune des offrandes que vous présenterez à l’Eternel ne sera faite avec du levain; car vous ne brûlerez rien qui contienne du levain parmi les offrandes consumées par le feu devant l’Eternel (Lé. 2:11).

   Voici la loi de l’offrande. Les fils d’Aaron la présenteront devant l’Eternel, devant l’autel (Lé. 6:7).

   Le sacrificateur prélèvera une poignée de la fleur de farine et de l’huile, avec tout l’encens ajouté à l’offrande, et il brûlera cela sur l’autel comme souvenir, d’une agréable odeur à l’Eternel (Lé. 6:8).

   Aaron et ses fils mangeront ce qui restera de l’offrande; ils le mangeront sans levain, dans un lieu saint, dans le parvis de la tente d’assignation (Lé. 6:9).

   On ne le cuira pas avec du levain (Lé. 6:10).


LA LOI DES OFFRANDES – LA MISE EN PRATIQUE DE LA LOI

   Voici la loi du sacrifice d’action de grâce, qu’on offrira à l’Eternel (Lé. 7:11).

Lé. 7:12

   Si quelqu’un l’offre par reconnaissance, il offrira, avec le sacrifice d’actions de grâce, des gâteaux sans levain pétris à l’huile, des galettes sans levain arrosées d’huile, et des gâteaux de fleur de farine frite et pétris à l’huile (Lé. 7:12, voir plus loin Lé. 7:13).

Lé. 23 Les fêtes de l’Eternel

   Le premier mois, le quatorzième jour du mois, entre les deux soirs, ce sera la Pâque de l’Eternel (Lé. 23:5: Ex. 12:14-20, lire l’ordre donné par Moïse pour célébrer une fête en l’honneur de l’Eternel).

   Et le quinzième jour de ce mois, ce sera la fête des pains sans levain en l’honneur de l’Eternel, vous mangerez pendant sept jours des pains sans levain (Lé. 23:6).

   Il est facile de déduire par la lecture de ces ordonnances que les offrandes destinées à être présentées devant l’Eternel et brûlées sur l’autel ne devaient être accompagnées d’aucun levain, ni en contenir. L’interdiction était absolue. Pour bien montrer sa volonté à ce sujet, Dieu avait institué une fête de la durée d’une semaine. Pendant ce temps, aucune maison ne devait contenir la moindre parcelle de levain. Une peine de mort était le sort du négligent ou du récalcitrant (Ex. 12:19).


La LOI de Moïse – qui ordonne de joindre du levain – l’exception

   Vous pourrez en offrir ( en = du levain avec de la farine) à l’Eternel comme offrande de prémices; mais il n’en sera point présenté sur l’autel (pour être consumé par le feu) comme offrande d’agréable odeur (Lé. 2:11-12).

   Sacrifice d’actions de grâce.

   A ces gâteaux, il ajoutera du pain levé (c’est-à-dire avec du levain) pour son offrande, avec son sacrifice de reconnaissance et d’actions de grâce (Lé. 7:11-14).

La mise en pratique de la LOI

   Vous ferez à l’Eternel une offrande nouvelle (Lé. 23:16) (après la fête des prémices ou fête de la moisson).

   Vous apporterez de vos demeures deux pains, pour qu’ils soient agités de côté et d’autre (ou balancés de côté et d’autre) ; ils seront faits avec deux dixièmes de fleur de farine, et cuits avec du levain: ce sont les prémices à l’Eternel (Lé. 23:17).

   Le sacrificateur agitera les victimes de côté et d’autre devant l’Eternel, avec le pain des prémices (v. 17) et avec les deux agneaux: elles seront consacrées à l’Eternel, et appartiendront au sacrificateur (Lé. 23:20; v. Lé. 7:14).

   Il reste à signaler qu’une règle semblable est donnée pour les sacrifices d’actions de grâce, pour les offrandes volontaires et pour les sacrifices en vue de l’accomplissement d’un voeu. Ces offrandes ne sont pas brûlées sur l’autel et sont remises au sacrificateur.

   Selon les ordonnances de la Parole que nous venons de lire, le Juif était appelé à joindre du levain à la farine lors d’une offrande spécialement désignée: c’est l’exception dont nous parlions.

   Que devait penser l’adorateur apportant au sacrificateur deux pains cuits avec du levain? Alors que selon la règle générale, selon toutes les autres ordonnances, le levain était rejeté, repoussé, honni de la présence de l’Eternel, de l’autel des holocaustes et des sacrifices ! Il devait savoir que le péché, la rébellion étaient attachés à son coeur, à ses pas.

   Tout comme Dieu acceptait les offrandes pures présentées au nom du peuple par le sacrificateur, de même Dieu acceptait l’obéissance de chaque famille en particulier, de « chaque demeure », obéissance représentée par ces « deux pains cuits avec du levain », apportés à la tente d’assignation (ou au Temple). Dieu acceptait ce don de la part de son peuple, Israël, tout en lui rappelant:

que le mal était toujours à sa porte,
que le sacrificateur, désigné du milieu du peuple, afin « de présenter des offrandes et des sacrifices » était lui-même soumis au péché,
et que « la faiblesse était aussi la part du souverain sacrificateur » (Hé. 5:1-4).
* * *

Que pouvons-nous tirer de cet enseignement ?

   Pour un temps, Dieu a laissé de côté son peuple – Israël – mais pas pour toujours ! Son Fils, repoussé par Israël et par ses chefs, son Fils s’est adressé à tous les hommes, à toutes les nations. Il a annoncé que tous pouvaient avoir recours au Créateur comme à un Père: NOTRE PÈRE ! Ainsi le chrétien possède un gros avantage. Il a accès au Père, il a accès à sa Parole, il possède un intercesseur. Le Christ, offrande parfaite face au Père, est devant ses yeux: l’homme, selon sa volonté, peut être pardonné, racheté, sans argent, sans aucun don…

   Mais, comme le Juif d’autrefois, le chrétien sait que, tant qu’il a encore les pieds sur la terre, il possède un corps de poussière, et peut encore tomber, pécher… Toutefois, il est instruit et sait qu’il a un Avocat auprès du Père, et qu’il peut tourner les yeux vers lui. Il sait que le sang de Christ a payé sa dette et qu’il est toujours efficace. Il sait qu’il peut se présenter devant Dieu et demander pardon au NOM de son Fils

.

   « Si nous (chrétiens) marchons dans les ténèbres, nous mentons et nous ne pratiquons pas la vérité » (I Jn 1:6). « Si nous disons que nous n’avons pas péché, nous nous séduisons nous-mêmes » (v. 8). Si nous disons que nous n’avons pas péché, nous le faisons (le Fils) menteur »(v. 10).

   « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité » (v. 9). Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus nous purifie de tout péché (v. 7).

   Dieu donne ainsi au chrétien, par l’oeuvre de l’Esprit-Saint, l’assurance qu’il est pardonné.

   Ce n’est pas tout. Non seulement, nous sommes encouragés à « offrir sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom » (Hé. 13:15), mais nous Lui apportons aussi une part du fruit de notre travail : « et n’oubliez pas la bienfaisance et la libéralité, car c’est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir » (Hé. 13:16).

   Dieu accepte de la part du chrétien (lors du culte en particulier) l’OFFRANDE PURE QUE REPRÉSENTE SON FILS; Dieu accepte que nous LE lui apportions, que nous LE célébrions. Dieu prend plaisir au fruit de nos lèvres (encore dans ce monde et selon la « chair »), fruit encore imparfait. Dieu accepte aussi le fruit de notre travail ici-bas, c’est-à-dire le don d’une partie du revenu des biens matériels qu’Il nous a confiés, alors que ces biens portent aussi la marque de l’imperfection et du péché.


La femme

   Comme dans toute la Bible, la Loi nous montre que l’Eternel a choisi le levain comme symbole du mal et du péché. La Parabole du levain, dans le Nouveau Testament, n’est donc pas une exception.

Pour de très nombreux et nouveaux lecteurs, nous répétons que le « royaume des cieux » représente l’ensemble du christianisme sur la terre, soit en bien, soit en mal. Jésus, prophétiquement, le décrivait par les paraboles de Mt. 13 (voir plus loin).

   La LOI de Dieu interdit le levain d’une manière générale et l’ordonne par une seule exception. Partout le levain est symbole du mal, et même, dirons-nous, d’un mal ou d’un péché particulier.


   Nous poserons de nouveau quelques questions:

   « A quoi le royaume des cieux est-Il semblable? » Est-il semblable àla femme? Non ! Au levain? Non. A de la farine? Non !

   A quoi donc? Au résultat du travail de ces trois agents.

   La femme a pris de la farine et du levain et les a mélangés. le levain a travaillé (selon sa nature) et a fait lever toute la pâte. Le résultat, ce sont donc des pains levés. Le royaume des cieux est ainsi semblable à des pains levés !

   Il est certain que bon nombre de Juifs présents face à Jésus en ce jour-là ont compris cette parole. Celle-ci nous ramène à la fête des moissons et aux deux pains cuits avec du levain que chaque famille devait apporter au sacrificateur.

   La maîtresse de maison, la femme de notre parabole, était donc priée de préparer deux pains levés pour la fête. Elle en prépare une quinzaine. Elle a exagéré…

   Or, semble-t-il, elle ne l’a pas fait sans intention. Elle s’est assurée de trois mesures de farine (environ 35 kg) et de la quantité de levain nécessaire. Puis il est écrit qu’elle « cacha » (grec) le levain dans la farine. Elle ne fit pas ce travail ouvertement. Pourquoi, c’est difficile à savoir. Mais c’était une question religieuse: dans le cadre de l’adoration due à l’Eternel, selon une loi religieuse. Elle devait apporter deux pains cuits avec du levain au sacrificateur. Elle en apporte une quinzaine (ou une trentaine, voir Lé. 23:17).

   Manifestement, la maîtresse de maison a exagéré. La LOI demandait d’elle – de sa famille – deux pains cuits avec du levain. Pour quelle raison a-t-elle ajouté? Sans doute avait-elle quelque chose en vue. Mais c’était une faute: elle ajoutait à la Parole (Apoc. 22:18).

   Cette parabole représente un des traits du christianisme au long des siècles, une tendance générale, un des maux.

   Lequel ? D’exagérer, d’ajouter, de vouloir être grand alors que la Parole nous recommande d’être petits, humbles, comme le Christ l’a été lorsqu’il était sur la terre.

   Peu de jours après, Jésus revint sur ce thème, en disant aux disciples: « Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens et des sadducéens ». Et après avoir rappelé la double multiplication des pains, il ajouta: « Ne comprenez-vous pas que ce n’est pas au sujet de pains que je vous ai parlé ? Gardez-vous du levain des pharisiens et des sadducéens ». Alors les disciples comprirent que ce n’était pas du levain du pain qu’il avait dit de se garder, mais de l’enseignement des pharisiens et des sadducéens » (Mt. 16:6, 11, 12).

   Dans Luc, au ch. 12, v. 1, nous trouvons une autre précision : « Avant tout, gardez-vous du levain des pharisiens, qui est l’hypocrisie ». Et maintenant, nous arrivons au but: le levain est le symbole d’un enseignement, lequel est caractérisé par une influence qui a nom l’hypocrisie.

   Cet enseignement est donc un des caractères du royaume des cieux. Cet indice, cette marque sera visible, sensible dès le commencement du royaume jusqu’à sa fin: « jusqu’à ce que toute la pâte soit levée! ».


Conclusion

   L’hypocrisie est un vice qui consiste à se faire passer pour une personne que l’on n’est pas. Nous ne voulons pas le décrire ici. La Parole de Dieu nous en donne maint exemple. Voici quelques passages bibliques pour celui qui voudra les explorer: Mt.23:11-53; Mc. 8:15.

   Le levain, placé dans les deux pains, rappelle au chrétien que le MAL fait toujours partie de son être, mais que le Christ est aussi son Avocat auprès du Père. L’assurance de son salut reste entière et la paix que Dieu donne demeure.

   De plus, la douzaine de pains levés rend attentif au fait que l’ennemi a envahi le christianisme par un désir malsain, polluant, de toujours etre grand, plus grand, important, un désir de « présence au monde » et même de domination !

Alors que le Fils de Dieu est venu sur la terre sans beauté, ni éclat pour attirer nos regards, méprisé, dédaigné, semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie, abandonné des siens.
Alors que le chrétien est invité à ressembler à son Maître…

Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page
Série : Paraboles