Série: Religion et foi
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Causes de l’incrédulité et mission de l’église

CAUSES DE L’INCREDULITE ET MISSION
DE L’EGLISE


(suite et fin)

Conférence donnée par E.C. EICHER,

3. Idéologies matérialistes

Les philosophies purement intellectuelles des penseurs pour lesquels seul le monde matériel existe conduisent au doute systématique (scepticisme) et à la négation de Dieu (athéisme).

Ces philosophies proclament la suprématie de l’homme, libre et indépendant de son entourage cosmique. L’homme est la mesure de tout. Sa sagesse ne se réfère plus à aucun point absolu en dehors de lui-même. C’est le propre de l’humanisme. Pourtant la Bible dit: La crainte de l’Eternel est le commence­ment de la sagesse (Ps 111.10), et: L’insensé dit en son coeur: il n’y a point de Dieu (Ps 14.1). L’apôtre Paul s’exclame: Où est le sage ?… Dieu n’a-t -il pas convaincu (ou: frappé) de folie la sagesse du monde? (1 Cor 1.20)

Certaines organisations de tendance philosophique radicale, ainsi que p. ex. les dirigeants d’églises du COE (Conseil Oecuménique des Eglises) ne s’intéressent qu’à l’homme et ses besoins temporels. Le COE a pour objectif de pourvoir aux besoins matériels de l’humanité, de réformer l’injustice sociale, d’éliminer le racisme et d’abolir l’impérialisme, et il ne craint pas de soutenir financièrement les organisations révolutionnaires qui veulent y arriver par la violence armée. Lors d’une conférence du COE à Paris, il a été dit: « La lutte révolutionnaire entre dans le processus qui conduit à l’établissement du royaume de Dieu… Nous reconnaissons le droit de chaque chrétien et de tous les hommes de prendre part à la révolution et même aux luttes armées ». (Cité dans « Christianisme et révolution », Soepi, 4 avril 1968)

Encourager et soutenir des combattants armés, de quelque bord qu’ils soient, sachant qu’il s’en suivra mort, destruction et misère, est incompatible avec l’Evangile. Cette attitude est le résultat logique du désintéressement que manifeste le COE pour l’enseignement biblique, notamment la doctrine concernant la grâce salvatrice de Dieu, sans laquelle l’homme ne peut être libéré de l’emprise de Satan, grâce sans laquelle il n’y a pas de salut, même temporaire. C’est pourquoi on constate, au sein du COE, une nette tendance à adhérer à un christianisme sans foi, à un humanisme matérialiste et à un syncrétisme qui se veut tolérant, mais refuse de recevoir les délégués de nos frères persécutés dans les pays soviétiques, à cause de leur foi fondée sans compromis sur la Bible.

Les conséquences néfastes du libéralisme théologique dans les églises et leurs sphères d’influence se font sentir dans tous les domaines. Puisque l’Eglise, du moins dans son expression officielle, n’est plus le sel de la terre, sel qui devrait empêcher la corruption morale, une déchéance sans précédent se déverse sur notre monde par la télévision, le vidéo et les publications pornographiques. On ne se sent plus responsable de la vie de l’autre on tue l’homme déjà dans le sein de sa mère, et cela légalement dans certains pays. Meurtres, suicides, viols, agressions, morts dues à la drogue, persécution des croyants par les régimes totalitaires, tout cela est aujourd’hui à l’ordre du jour. Et l’Eglise en porte une lourde responsabilité La raison? Elle a quitté sa seule base légitime: l’acceptation inconditionnelle de l’autorité de la Bible dans toute question de foi et de comportement. Le libéralisme théologique tue la foi. C’est tellement évident que l’évangéliste roumain Josif Ton, qui a dû quitter son pays parce qu’il persistait à exercer son ministère chrétien dans la foi, a déclaré, il y a un an, à une conférence de presse en Californie: « Si le rideau de fer se levait subitement, les chrétiens de l’Europe de l’Est seraient menacés de deux maux: la pornographie et la théologie libérale ». (Cité par « Le témoin », avril 1983)

MISSION DE L’EGLISE

La lutte pour la foi, telle qu’elle se trouve définie par la Bible; la défense des principes de la Réforme; la protection de nos libertés religieuses; la prédication de l’Evangile à toute créature humaine : tout cela exige une entière consécration et soumission à la Parole de la part des hommes qui sont appelés à s’y vouer. De nos jours de grande apostasie, le besoin pressant de tous les croyants et de l’Eglise entière est un sens renouvelé de la sainteté de Dieu, de la justice de sa loi, de la grandeur de son amour envers les pécheurs repentants. Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle (Jean 3.16).

La grande mission de l’Eglise, ordonnée par le Seigneur Jésus, comprend trois aspects qui resteront les lignes directrices de la mission de l’Eglise jusqu’au retour de Christ, quand l’Eglise entrera dans un service plus élevé et plus glorieux. Examinons les trois aspects de la mission de l’Eglise:

1er aspect: Proclamer et prêcher l’Evangile
Quel est cet Evangile à proclamer ? L’apôtre Paul en parle ainsi : Je m’étonne que vous vous détourniez si vite de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre évangile. Non pas qu’il y en ait un autre, mais il y a des gens qui vous troublent et veulent pervertir l’Evangile du Christ. Mais si nous-mêmes, ou si un ange du ciel vous annonçait un évangile différent que celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit anathème (= maudit) (Gal 1.6-8). Il n’y a rien à ajouter ou à enlever à l’Evangile qui nous est présenté dans la Bible, sous peine de tomber sous la malédiction de Dieu (2 Jean 8-10 ; Apoc 22.18-19).

L’Evangile affirme que l’homme est pécheur par nature, car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu et le salaire du péché c’est la mort (Rom 3.23, 6.23). Or, l’Evangile de Jésus-Christ est la proclamation de la libération de la puissance du péché et de Satan, libération que Dieu offre à tous les hommes qui croient que Jésus-Christ a expié leur péché à la croix. La grande nouvelle de la grâce de Dieu, c’est que, par la foi en Christ, nous avons la rédemption par son sang, le pardon des péchés selon la richesse de sa grâce (Eph 1.7).

Le christianisme n’est pas une religion parmi d’autres. Jésus-Christ ne peut être comparé à aucun autre chef religieux du passé ou du présent La foi chrétienne est d’abord une personne, le Seigneur Jésus-Christ, qui doit être reçu comme Sauveur.

Ensuite, la foi chrétienne est un mode de vie qui sort les hommes des habitudes du péché et du désespoir qui s’en suit, pour les mener dans l’espérance de la lumière en Christ (1Pi 2.9).

Ce sont précisément ces affirmations claires et nettes que refusent de recevoir certains théologiens, tels que l’évêque Oxnam, qui écrit dans « Un testament de foi » (p.46): « Est-ce que Dieu est un être qui règle les comptes des individus par quelque mort, et ce jusqu’au sacrifice d’un fils? Franchement, de telles doctrines ne m’aident pas… « Pourtant, ce sont justement ces doctrines-là qui ont aidé des millions de pécheurs à trouver grâce et libération, paix et joie auprès de Dieu. Les refuser équivaut à refuser 1’Evangile tout court.

2e aspect: Faire des disciples
Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les…, enseignez-les… (Mat 28.19). Cet ordre du Christ est à être exécuté en trois temps il trace tout le programme du prosélytisme chrétien. Le prosélytisme est une activité commandée par le Seigneur, et ceux qui la regardent d’un mauvais oeil chez les autres font eux-mêmes du prosélytisme pour leur propre église. D’une part, Jésus n’a pas dit: « Allez, faites des membres d’église », mais faites des disciples. D’autre part, tout disciple s’attachera naturellement à une église locale, dont il deviendra un membre actif. A son tour, il prêchera l’Evangile, promesse de vie pour ceux qui croient et déclaration de mort pour ceux qui ne veulent pas croire.

Dans ce sens, l’Evangile était déjà présent sous le régime de la loi, puisque Moïse a écrit: J’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives…, pour aimer l’Eternel, ton Dieu, pour obéir à sa voix et pour t’attacher à lui: c’est lui qui est la vie… (Deut 30.19-20). On croirait entendre l’exclamation de Jésus : Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra… (Jean 11.25). Pour « faire des disciples », il faut donc prêcher la Bonne Nouvelle du Fils éternel devenu homme, qui a souffert à la croix pour faire l’expiation des péchés du monde, qui est ressuscité, qui est monté au ciel, qui reviendra en gloire pour régner, et qui aujourd’hui appelle les hommes à la repentance et à la foi en Jésus-Christ, seul nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés (Act 4.12). Celui qui prêche l’Evangile sait qu’il n’y a de salut en aucun autre qu’en Jésus-Christ.

L’ordre de Jésus de baptiser les disciples doit être pratiqué dans ces termes mêmes. Le baptême est un acte extérieur scellant une réalité intérieure: le disciple s’est identifié à la mort de Jésus à la croix (s’il restait dans l’eau, elle deviendrait son tombeau) et à la résurrection de Jésus après trois jours (il ressort de l’eau comme Jésus est ressorti du tombeau). En plus, le baptême est une confession de foi publique: le baptisé professe sa foi en la Trinité divine. Il engage sa conscience devant le Père, le Fils et le Saint-Esprit, comme le dit Pierre dans sa première épître : … le baptême… est l’engagement d’une bonne conscience envers Dieu (3.21).

Il est indéniable que si l’on veut vraiment s’en tenir aux paroles de Jésus et faire abstraction des traditions et coutumes ecclésiastiques extra-bibliques, on se fera des ennemis. Le pasteur Eicher en a fait l’expérience. « Les libéraux ne vous aiment pas », lui a fait remarquer une dame. Sa réponse fut: « Pour moi, Jésus-Christ et (la fidélité à) la Parole de Dieu sont au-dessus de toute considération. »

Le troisième temps du prosélytisme est l’enseignement. Jésus a spécifié son ordre: Enseignez-leur (aux disciples) à garder tout ce que je vous ai prescrit.

Cette définition du contenu de l’enseignement exclut aussi bien l’adjonction de doctrines ou de pratiques ne se trouvant pas dans l’enseignement de Jésus que l’omission de certains éléments de son enseignement (ainsi, à en croire certains, Jésus n’aurait prêché que la grâce et le pardon, mais pas le jugement et la condamnation).

La mission de 1′ Eglise comporte encore un
3e aspect: Etre témoins de Jésus-Christ
Vous recevrez une puissance, celle du Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins… jusqu’aux extrémités de la terre (Act 1.8). A ne pas oublier que le mot témoin correspond au mot martyr du texte grec utilisé dans le Nouveau Testament. Etre témoin comporte des risques. Jésus précise: Vous serez mes témoins. Qu’est-ce à dire? Relisons la définition que donne Jésus lui-même: Je suis le chemin, la vérité et la vie; nul ne vient au Père que par moi (Jean 14.6). Témoigner de Jésus-Christ équivaut à témoigner de la vérité. Nous n’avons pas à proclamer ou à défendre un système idéologique, mais une personne, le Seigneur Jésus-Christ. C’est là, je le rappelle, la différence entre le christianisme biblique et toutes les autres religions. Aucune de ces dernières ne mène à Dieu Jésus-Christ en est le seul chemin. Aucune religion ne saurait communiquer la vie; Jésus-Christ étant la vie, lui seul peut la communiquer. C’est de Jésus-Christ et de ce qu’il est, que nous avons à être les témoins. Si le COE n’a sur aucun principe une affirmation claire à offrir, c’est que ceux qui dirigent ses groupes d’études sont toujours à la recherche de la vérité, alors que Jésus-Christ en est l’incarnation suprême et finale. Pouvons-nous dire avec l’apôtre Paul : Je sais en qui j’ai cru… (2 Tim 1.12), au lieu de dire « en quoi j’ai cru? » Que les adhérents de l’idéologie matérialiste marxiste-léniniste proclament que, pour libérer les hommes (sous-entendu: les travailleurs), il faut se libérer de Dieu et de toute idée d’une vie après la mort (déclassés dans la catégorie des vieilles fables), on peut le comprendre. Mais il semblerait qu’une organisation telle que le COE devrait savoir que Jésus-Christ est la réponse à tous les problèmes de l’homme, qu’ils soient de nature sociale ou politique, morale ou spirituelle, temporelle ou éternelle.

Voici la conclusion par laquelle le pasteur Eicher termina sa conférence: « Nous avons un merveilleux héritage: le cadeau de l’amour de Dieu pour nous et la foi basée sur les affirmations de la Bible. De Jérusalem jusqu’au dernier point de la terre, des hommes et des femmes ont payé un grand prix par leur courage, leur consécration et leurs souffrances, afin que nous jouissions des bénédictions de Dieu par la foi. Levons-nous donc pour témoigner courageusement de la Parole de Dieu, et levons bien haut l’étendard de notre Seigneur Jésus-Christ sur le champ de bataille de la foi dans les pays d’où nous venons tous, jusqu’au jour où notre Seigneur, le juste juge, viendra pour nous prendre dans son royaume, nous tous qui aurons aimé son apparition (2 Tim 4.7-8). »

Conférence donnée par
E.C. EICHER, pasteur au Liban
(Adaptation par J.P. Schneider)
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Série : Religion et foi