De la religion à une relation
Patrick
Je suis issu d’une famille dont plusieurs membres sont religieux. On ne peut pas dire qu’il y ait chez ces membres une conviction née d’un éveil ou d’un choix mais plutôt d’un état de fait : « Mes parents sont catholiques, la France est un pays catholique donc je suis catholique. » |
Ma mère était une fervente adoratrice de la Vierge Marie. Elle a fait plusieurs pèlerinages dans les lieux où elle était sensée apparaître. Elle était également très impliquée dans des œuvres caritatives.
Quand je n’étais encore qu’un enfant, je me posais des questions sur Dieu et sur la foi. J’étais très attiré par l’idée que Dieu existe, mais je ne le connaissais pas, et l’image que la religion autour de moi me renvoyait de lui, me rendait perplexe. L’atmosphère des églises, les statues ou peintures représentant des scènes bibliques, mais aussi les pratiques religieuses ne me satisfaisaient pas.
À l’âge de 14 ans, mes parents m’avaient envoyé chez mon oncle pour passer les vacances. Or, le samedi soir, mon oncle se rendait chez des connaissances pour prier le rosaire1 Prier le rosaire prend deux heures, et il s’agit en fait de récitations de prières. Faire cela à 14 ans, quand on est plus attiré par les matchs de foot que la religion, est difficile. Je me suis posé la question : « Dieu veut il vraiment qu’on le prie ainsi ? »
Je me souviens aussi, avec ma cousine, avoir visité une de ses amies. Pendant que les deux parlaient, j’observais l’endroit et remarquais sur la cheminée une Bible qui semblait être là parce que quelqu’un l’avait prise pour la lire, et l’avait replacée à cet endroit. J’ai demandé à la copine de ma cousine si elle lisait la Bible et avant qu’elle ait pu répondre, ma cousine a dit « qu’il ne faut pas lire la Bible, mais qu’il faut avoir fait des études pour la lire correctement ». Là, j’étais vraiment estomaqué, car si l’on doit pouvoir connaître Dieu, d’une manière qui soit fiable, ce doit être par une trace écrite et pas uniquement de tradition orale qui peut altérer la vérité très rapidement. Et si Dieu nous parle, nous devons avoir un outil de référence nous permettant de connaître et de vérifier qu’il nous a réellement parlé.
Je me posais aussi des questions sur la personne de Jésus : je connaissais certaines histoires de la Bible par ce que le catéchisme nous enseignait, mais je ne comprenais pas le message de la Bible. Ces histoires semblaient avoir un lien entre elles du fait qu’elles tournaient autour de la personne de Jésus, mais je ne comprenais pas qui était Jésus et quel était le lien entre Jésus et Dieu. Toutefois, je pressentais que cette figure avait une importance considérable si l’on tient simplement compte du fait que l’histoire du monde tourne autour de lui, puisqu’elle est composée d’un avant et d’un après Jésus-Christ. Ne sachant pas vraiment que penser, j’ai tout simplement laissé la question ouverte pour plus tard.
Le soir, lorsque j’étais chez mes parents en pleine campagne, quand tout le monde dormait, j’aimais me promener et regarder le ciel et parler à Dieu comme un ami parle à un ami, pour lui raconter mes journées et mes rêves.
Lorsque je suis devenu étudiant en tourisme à Grenoble, je me posais encore plus de questions, et un jour, je suis tombé sur une radio où quelqu’un donnait son témoignage : comment il avait rencontré Dieu et comment il marchait avec lui jour après jour. Cela a été comme un choc pour moi, car tout ce que j’avais vu dans mon enfance était une liste de traditions et de règles à observer. Il y avait une certaine croyance en Dieu dans ce que j’avais vu, mais pas vraiment d’amour ou d’intelligence des choses qui le concernent. En fait, dans ma famille, on allait à l’église, mais la foi n’avait pas d’impact sur notre manière de vivre ni sur les choix à prendre ; d’ailleurs quand un choix devait être fait, Dieu n’était pas consulté. Pourtant, je me disais que, dans les grandes décisions de la vie autant que dans les petites, Dieu devait être consulté, car il sait ce dont nous avons vraiment besoin et quels sont les bons choix à faire.
J’ai entendu par cette radio d’autres témoignages de personnes qui racontaient ce que Dieu avait fait dans leur vie, témoignant comment Dieu dirigeait leur vie, comment il écoute et répond aux prières et comment il leur parlait au travers de la Bible.
Je désirais cette relation avec Dieu, mais je ne comprenais pas encore comment il était possible d’entrer en contact avec lui. Mes études se terminant, je devais quitter Grenoble, mais je voulais garder la possibilité d’en savoir plus, aussi je téléphonais à cette radio pour leur demander où il était possible de se procurer des livres chrétiens. Avec l’adresse d’une librairie chrétienne en poche, je quittais Grenoble et me dirigeait vers Fréjus pour faire mon service militaire. Lors de ma dernière permission avant la fin de mon service militaire, j’ai vu une affiche dans une libraire chrétienne qui présentait un évènement dans la région. Ce qui a retenu mon attention était qu’on pouvait parler avec un pasteur ou conseiller. Aussi je me suis rendu à ce rassemblement pour poser mes questions à savoir ; quel est le message de la Bible et Dieu demande-t-il vraiment qu’on observe les traditions religieuses ? La personne que j’ai rencontrée était un homme de la région grenobloise, pasteur d’une assemblée chrétienne. Lorsque je lui ai posé mes questions, il ouvrait sa Bible et me faisait lire des passages qui répondaient à mes questions. En particulier, il m’a expliqué comment Dieu a pourvu un moyen pour sauver l’homme de la condamnation qu’il méritait pour son péché. Ce moyen, c’est Jésus qui a pardonné les péchés de tous ceux qui les confessent et lui demandent pardon. C’était le 31 mai 1993, le jour où j’ai compris par cet homme le message de la Bible et que je l’ai accepté pour moi-même. Chose remarquable : la Bible dit que la vie éternelle ne commence pas pour le croyant quand il meurt mais quand il reçoit le pardon de ses péchés.