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L’ADORATION, Une priorité absolue

Une priorité absolue

Plus que jamais, l’église est consciencieusement organisée et ses programmes sont bien remplis. Mais ce qui lui manque terriblement, c’est l’adoration. Nous avons perdu la vision de la grandeur de Dieu, de sa majesté et de sa sainteté. « Que ceux qui aiment ton salut disent sans cesse : Exalté soit l’éternel ! » (Ps 40.17). Jésus n’est-il pas venu sur terre « pour transformer les rebelles en adorateurs » ? (E.W. Tozer)

La « définition » de l’adoration

Adorer Dieu, c’est lui attribuer la valeur suprême, car lui seul est absolument digne (Ps 96.7-8). Pour Tozer, adorer, c’est « ressentir dans son coeur », « exprimer ce que l’on ressent » (l’ose-t-on encore dans nos milieux ?), c’est s’approcher de Dieu avec un sentiment de profonde crainte remplie d’admiration.

En fait, la Bible ne définit pas l’adoration, mais elle emploie plusieurs verbes pour en décrire les manifestations. Parmi ceux-ci, dans le Nouveau Testament :
proskuneô : se prosterner, se courber et baiser la main. Pratiquement, s’incliner et se   prosterner devant Dieu pour contempler sa majesté, sa grandeur.
sebomai : craindre, révérer. Pratiquement, craindre Dieu, avoir un profond respect et une admiration sans limite pour Dieu.
– latreuô  : servir, rendre un service religieux.
– aineô : louer, témoigner verbalement ou par écrit de notre grande estime envers quelqu’un.
– hymneô : chanter les louanges de quelqu’un.

Ainsi, louer et adorer Dieu incluront tour à tour la célébration, par nos lèvres, de tout ce qu’il est et de ce qu’il fait ; notre prosternation devant lui, dans une attitude d’humiliation produite par la conscience de   sa grandeur ; le don de notre vie entière à Dieu, notre mise à son service.

La priorité de l’adoration

Le petit catéchisme de Westminster définit ainsi le but de notre vie : « Le but principal de la vie de l’homme est de glorifier Dieu et de trouver en lui son bonheur éternel. » De la Genèse à l’Apocalypse, nous retrouvons ce thème : l’homme a été créé pour adorer Dieu (Gen 22.5 ; Deut 6.5 ; 11.13 ; 30.6 ; Rom 11.36 ; 1 Cor 10.31 ; Col 1.16 ; Apoc 4.10-11). Dieu a créé l’homme à son image (Gen 1.26-27) pour l’aimer, l’adorer et le servir. L’apôtre Paul déclare à trois reprises que nous avons été appelés à célébrer sa gloire ( éph 1.6,12,14). L’homme (le chrétien inclus) qui n’adore pas Dieu devient un idolâtre : il adorera une autre personne ou autre chose que Dieu.  

L’essence de l’adoration

« Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité. » (Jn 4. 24)

– «  En esprit » : du plus profond de notre coeur, soumis au Saint-Esprit, avec un coeur entier pour Dieu et des pensées centrées sur Dieu. Seul le Saint-Esprit peut nous conduire dans une adoration véritable (Phil 3.3).

– «  En vérité » : la Parole de Dieu est la vérité (Jean 17.17). Notre adoration doit être basée sur la révélation de Dieu dans la Bible.

L’expression de l’adoration

L’adoration comprend tous les aspects de la vie du chrétien. Tout appartient à Dieu (1 Cor 10.31). Il n’y a pas de dichotomie entre le sacré et le séculaire : «  à l’ éternel la terre et ce qu’elle renferme, le monde et ceux qui l’habitent » (Ps 24.1).   Nous devons vivre de telle façon qu’ « en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus-Christ » (1 Pi 4.11).

Il y a deux niveaux d’adoration :
L’adoration personnelle : Face aux circonstances adverses de la vie, l’ écriture nous enseigne à ne pas répondre par l’amertume ou la colère, mais à développer une attitude de reconnaissance ( éph 4.31-32 ; Col 3.8,12-17) : « Rendez grâces en toutes choses, car c’est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ » (1 Th 5.18). Aucune situation permise par Dieu ne nous donne le droit de nous plaindre ou d’être amers (1 Cor 10.13). C’est alors que notre vie deviendra un chant de louange à Dieu.
L’adoration dans l’église : L’apôtre Paul insiste sur l’aspect communautaire de l’adoration. La personne qui adore est membre du corps de Christ. Il n’y a donc pas de place pour insister sur ses préférences personnelles. D’ailleurs, Dieu est plus concerné par notre attitude de coeur que par la forme que prend notre adoration (ordre du culte, instruments de musique, etc.). Rappelons-nous que le but de l’adoration n’est pas l’expérience subjective du croyant ; son but est d’attribuer à Dieu toute la gloire qui lui est due. De plus, chaque croyant a un rôle dans le culte d’adoration. Séparer la communauté en une personne qui parle et un corps d’auditeurs passifs est une idée étrangère au Nouveau Testament. Dans l’ église primitive, l’accent était mis sur le fait que les croyants étaient tous ensemble (Act 1.14 ; 2.46 ; 4.24 ; 5.12 ; 15.25). Il y avait unité de coeur et d’esprit (Ac 4.32).

Les conditions pour une adoration véritable

– Une coupure d’avec les idoles de ce siècle : autosatisfaction, matérialisme, recherche des honneurs. Impossible dans ce cas de connaître Dieu intimement.

– I Une juste motivation : recherchons-nous Dieu pour ce qu’il peut nous donner, ou pour ce qu’il est ? Combien souvent Dieu est déçu parce que nous le recherchons pour de mauvaises raisons.

– Le besoin pour chacun de nous de préparer notre coeur : si nous négligeons cet aspect, la présence de Dieu sera moins ressentie, et il n’y aura pas de joie (Ps 24.3-5).

Ce qui met l’adoration en danger

–   Placer l’organisation de l’église avant l’adoration.

– Vouloir tout expliquer (c’est le danger du rationalisme évangélique) et tout maîtriser. Sommes-nous encore capables d’être émerveillés par la personne de Dieu ? Cela va nous conduire à une sainte passion pour Dieu et notre prochain.

–   Tout ministère ou toute activité chrétienne qui ne découle pas d’un esprit d’adoration.

Quelques applications pratiques pour un culte d’adoration selon le N. T. dans nos églises

Le culte doit être centré sur Dieu . L’accent ne sera donc pas mis sur soi (mes besoins) ou sur les autres (leurs besoins), mais sur la personne de Dieu. Pratiquement, cela signifie que nous veillerons à ce qu’il n’y ait pas toujours quelqu’un en chaire qui parle, mais que les fidèles aient l’opportunité durant le culte de s’approcher de Dieu et de l’adorer.   Un bon préalable serait de réserver 5 minutes avant le culte pour permettre aux frères et soeurs de s’asseoir en silence et de se placer devant Dieu pour préparer leur coeur.

Le culte doit être centré sur la Parole de Dieu . évitons deux extrêmes : d’une part, celui où la prédication devient l’unique but du rassemblement des chrétiens ; d’autre part, celui où le partage et la communion fraternelle prennent la place de la prédication. L’un et l’autre ont leur place.

Le culte est l’affaire de toute l’assemblée, pas seulement du pasteur et du président de culte (lorsqu’il y en a un). Tous les membres, avec les dons que le Seigneur a donnés à chacun, devraient avoir la possibilité d’avoir une part active dans le déroulement du culte – louange, prières, lectures bibliques, exhortation, témoignage, etc. (Col 3.16) Le culte ne doit pas être rigide et le Saint-Esprit doit avoir la liberté d’agir et d’intervenir.

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Bohrer Michel
Michel Bohrer a obtenu un Bachelor of Arts à Washington Bible College et un Master en Théologie à Capital Bible Seminary aux USA. Pasteur dans plusieurs églises en Suisse durant plus de 25 ans, enseignant à l’Institut Biblique de Genève, il est aujourd’hui retraité.