Série: Les enseignements de l'Ancien Testament
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Le Principe de la victoire

Les enseignements de l’Ancien Testament (26)

I. Remarque préalable

L’histoire de Gédéon occupe une place centrale dans la période des juges, entre Josué, le successeur de Moïse, et Saül, le premier roi d’Israël. Cela se passe au 12e siècle av. J.-C. L’histoire de Samson, autre juge bien connu, se situe au 11e siècle.

Le problème numéro un de la période des juges est l’idolâtrie (Baal, Astarté) et la souveraineté du Seigneur sur son peuple élu, le peuple de l’alliance. N’est-ce pas souvent aussi notre expérience, peuple de la nouvelle alliance?

Comme dans toute la Parole, le sacrifice est la condition à partir de laquelle Dieu fait grâce. Tous les sacrifices de l’AT préfigurent le sacrifice suprême du Christ à la croix, qui a valeur universelle.

II. Rappel d’événements antérieurs

Ils se trouvent au 6e chapitre du livre des Juges.

1. Dieu veut sauver Israël; il envoie un ange à Gédéon: Dieu est avec toi! De là l’injonction de Dieu: Va avec la force que tu as, à savoir la force de Dieu, non la sienne propre.

Et nous? Paul écrit à Timothée: Fortifie-toi dans la grâce qui est en Jésus-Christ! Nous aussi, comme Gédéon, sommes pauvres et sans force par nous-même.

2. L’offrande que Gédéon veut déposer devant l’Ange est préparée selon l’instruction de celui-ci; les ingrédients sont ceux d’un repas, mais l’Ange en fait un sacrifice. Le tout est consumé par le feu, qui est signe de jugement et de purification; le feu indique aussi que Dieu agrée l’offrande de Gédéon (cf. Lév 9.24). L’Ange dit à Gédéon: Sois sans crainte, tu ne mourras pas; c’est l’effet qu’a aujourd’hui le Christ offert comme sacrifice à la croix pour quiconque croit en lui.

3. Gédéon doit purifier sa propre maison, qui est encore celle de son père. Il y renverse les idoles et les brûle sur un autel qu’il bâtit à l’Eternel: c’est l’effet que la croix doit avoir dans la vie du croyant. Mais l’effet sur les contemporains est tout autre: tuons Gédéon! Suivre le Seigneur peut être dangereux; il y a un prix à payer.

4. Gédéon fut revêtu de l’Esprit de l’Eternel.
 Dans l’AT, l’Esprit de Dieu (jamais nommé «Saint-Esprit») «revêtit» certains hommes ou «fut sur eux» pour les habiliter à agir avec puissance, tels Jephté, Samson et David.
5. Le signe que Gédéon demande à Dieu par l’intermédiaire de la toison de laine ne veut pas dire qu’il doute de Dieu; il doute de lui-même.

La rosée sur la toison signifie peut-être la bénédiction de Dieu sur Gédéon (je reconnaîtrai que tu sauveras Israël), tandis que la rosée autour de la toison (sur tout le terrain) signifierait la bénédiction de Dieu sur tout Israël. Ainsi aussi, toute une église peut-elle être bénie par un seul de ses membres.

Pour résumer: Gédéon a reçu une parole de Dieu; Dieu a revêtu Gédéon de son Esprit; Gédéon a prié avec foi et a reçu une réponse. C’est là aussi notre équipement pour combattre Satan: la Bible – l’Esprit – la prière.

III. La démarche de Gédéon

Elle illustre le principe de la victoire, comme un examen du texte de Juges sept nous le fait voir. Une partie du texte sera reproduite au fur et à mesure du développement.

1. Disponibilité

Gédéon et tout le peuple qui était avec lui se levèrent de bon matin et campèrent près de la source de Harod (v. 1).

Il faut se préparer pour la bataille; il n’y a pas de temps à perdre! Et Gédéon ne campe pas n’importe où, mais à l’endroit de la source. Buvons-nous à cette source d’eau vive qui coule de la personne de Jésus? Boire de cette eau assouvit à tout jamais la soif de tout notre être qui soupire après la présence de Dieu et la relation d’amour avec lui, que nous nous en rendions compte ou non. Les paroles que je vous dis sont Esprit et vie. Cette déclaration de Jésus nous invite à boire à pleins traits à la source de la Parole vivante.

2. Discernement

L ‘Eternel dit à Gédéon: Le peuple que tu as avec toi est trop nombreux pour que je livre Madian entre ses mains; Israël pourrait en tirer gloire contre moi… Publie donc ceci: Que celui qui est craintif et tremblant s’en retourne… 22000 hommes parmi le peuple s’en retournèrent, et il en resta 10000 (v. 2-3).

Les deux tiers des hommes convoqués ont peur et sont inutilisables. Si beaucoup de chrétiens sont inutilisables, c’est que la puissance de l’ennemi les impressionne plus que les promesses de Dieu. Voici leur raisonnement: «Il faudrait être au moins aussi nombreux que l’ennemi!» Non! Il faut abandonner la religion du nombre, surtout quand elle est au prix de la vérité, qu’elle se nomme multitudinisme, syncrétisme ou oecuménisme.

3. Triage

L ‘Eternel dit à Gédéon: Le peuple est encore trop nombreux. Fais-les descendre vers l’eau, et là je t’en ferai le triage… l’Eternel dit à Gédéon: Tous ceux qui laperont l’eau avec la langue comme lape le chien, place-les à part de tous ceux qui se mettront à genoux pour boire. Ceux qui lapèrent l’eau… firent au nombre de 300… L ‘Eternel dit à Gédéon. C’est par les 300 hommes qui ont lapé que je vous sauverai et livrerai Madian entre tes mains. Que tout le reste du peuple s’en aille chacun chez soi… Le camp de Madian était au-dessous de lui dans la vallée (v. 4-8).

300 sur 32000, ce n’est même pas 1%! Qu’avait-il de particulier, ce centième de tous les hommes? Ces 300 ne lâchèrent pas leurs armes; ils restèrent vigilants.

Le Seigneur veut des serviteurs vigilants. Mais comment choisir? De la manière la plus impopulaire qui soit: par des exigences précises. Il n’y a pas d’Evangile facile! L’Evangile a ses lois, ses ordres, et aussi ses promesses. Dieu veut des décidés.

La vraie bataille se livre à l’intérieur. Si je suis prêt à consacrer de mon temps, de mes forces, de mes aises, de mon argent, de ma liberté, pour servir le Seigneur, donc pour le glorifier, alors tout est résolu. La victoire passe par la croix pour vivre la vie en Christ.

4. Voir et croire

L ‘Eternel dit à Gédéon pendant cette nuit-là: Lève-toi, descends au camp, carje l’ai livré entre tes mains. Tu écouteras ce qu ‘ils diront, et… tes mains seront fortifiées… Il descendit avec Poura, son serviteur, jusqu’aux avant-postes du camp… Voici qu ‘un homme raconta un rêve à son camarade: … un pain d’orge roulait dans le camp de Madian; il a heurté la tente et elle est tombée… Son camarade répondit. Ce n’est rien d’autre que l’épée de Gédéon, homme d’Israël… Dieu a livré entre ses mains Madian et tout le camp (v. 9- 14).

L’ennemi est innombrable, alors qu’Israël ne compte que 300 hommes. La victoire est logiquement du côté du grand nombre. C’est ce que voient les yeux de la chair. Pourtant, en écoutant ces deux hommes de la grande armée, on constate qu’ils ont peur. L’un rêve de Gédéon et du Dieu d’Israël, et ils ont peur.

Les sceptiques qui s’affichent incrédules, les athées, sont souvent hantés par l’idée de Dieu. Ne nous laissons pas impressionner par ce qu’ils font ou disent (Voltaire, Sartre…). Seul leur nombre les rassure: ils sont la majorité. Ils marchent par la vue.

Ne marchons pas par la vue: elle nous montre une armée invincible. Marchons par la foi: elle nous montre le petit nombre, mais Dieu est avec eux. Je n’ai jamais vu Jésus-Christ, mais je crois en lui. Sa parole et ses promesses me suffisent. Je vois la réalité avec les yeux de l’Esprit. La rencontre avec Jésus met la réalité dans sa vrai proportion.

Un détail significatif: l’armée de Gédéon est une armée de serviteurs. Tous servent un Maître, un Seigneur, et l’un l’autre. Tandis que dans l’armée madianite, ils sont camarades: tous sont égaux, il n’y a pas de maître (pourtant il y en a un, à leur insu: Satan).

IV. Les sept principes de la victoire

En réalité, la victoire a déjà été remportée par Jésus-Christ, mais elle doit pouvoir se manifester dans notre vie.

1. Faites comme moi!

Lorsque Gédéon eut entendu l’explication du rêve, il se prosterna, revint au camp d’Israël et dit: Levez-vous, car l’Eternel a livré entre vos mains le camp de Madian… il remit à tous des cors et des cruches vides, avec des torches dans les cruches. Il leur dit: Vous me regarderez et vous ferez comme moi… Vous direz. pour l’Eternel et pour Gédéon (v. 15-17)!

Nous prosternons-nous quand le Seigneur nous a donné une révélation par sa sainte Parole? Il s’agit en premier lieu d’une attitude intérieure d’adoration; mais rien ne doit nous empêcher de nous mettre à genoux comme l’apôtre Paul (Eph 3.14).

L’apôtre Paul nous invite à plusieurs reprises à faire comme lui, voire même comme le Seigneur: Vous êtes devenus nos imitateurs et ceux du Seigneur (1 Thes 1.6). Soyez donc les imitateurs de Dieu… et marchez dans l’amour (Eph 5.1). Ayant reçu, par le Saint-Esprit, l’amour de Dieu (Rom 5.5), c’est dans l’exercice de son amour que nous sommes invités à imiter Dieu, le Seigneur, et non dans l’exercice des miracles qui étaient les signes de sa messianité, comme ils furent après la Pentecôte les signes qui authentifiaient les apôtres (par définition: ceux qui avaient vu le Seigneur, dont Paul fut le dernier; il le dit en 1 Cor 15.8, où le texte grec porte: en tout dernier, il s’est fait voir à moi comme à l’avorton).

Etre semblable à son Fils est même le but que Dieu a en vue pour chacun qu’il a prédestiné à être son enfant (Rom 8.28).

2. Sonnez du cor!

Quand je sonnerai du cor,… vous sonnerez aussi du cor tout autour du camp et vous direz: Pour l’Eternel et pour Gédéon (v. 18)! – si la trompette rend un son incertain, qui se préparera au combat (l’apôtre Paul dans 1 Cor 14.8)?

Le témoignage chrétien doit être clair et distinct, en premier lieu en ce qui concerne le Seigneur Jésus-Christ, notamment sa divinité, la valeur expiatoire de sa mort et la réalité de sa résurrection physique, qui est le gage de la victoire. Aussi Paul termine-t-il son grand chapitre sur la résurrection par cette affirmation: Grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ (1 Cor 15.57).

En sonnant du cor (ou de la trompette, selon d’autres versions), les 300 engagent le combat. Ils ont pris une position stratégique autour du camp de l’ennemi. Sommes-nous toujours conscients que l’annonce du salut par Jésus-Christ nous engage dans un combat? Et qu’il importe que chacun soit là où le Seigneur veut le placer? D’autant plus que notre combat n’est pas contre la chair et le sang, mais contre… les dominateurs des ténèbres d’ici-bas, contre les esprits du mal dans les lieux célestes (Eph 6.12).

C’est un combat à mort, ne l’oublions jamais. Et les seules armes offensives que nous ayons: l’épée de l’Esprit, qui est la Parole de Dieu. Priez en tout temps dans l’Esprit.., avec une entière persévérance (Eph 6. 17-18). Nourris de la Parole et persévérants dans la prière, après avoir revêtu les armes défensives énumérées par Paul juste avant dans Eph 6, conscients que la victoire est donnée par Jésus-Christ, les forces du mal seront vaincues. Y croyons-nous? Voici la victoire qui triomphe du monde: notre foi (1 Jean 5.4).

3. Brisez les cruches!

…aux abord du camp,…ils sonnèrent du cor et brisèrent les cruches… (v. 19).

 Paul compare les chrétiens à des vases de terre (2 Cor 4.7). Ils doivent être brisés. Nos coeurs de pierre doivent être brisés: L ‘Eternel est près de ceux qui ont le coeur brisé (Ps 34.19). Qu’est-ce à dire? Ceci: nos plans et nos volontés doivent être brisés par ses plans et ses volontés. Car l’Evangile de Jésus-Christ est l’Evangile de la mort à soi-même.

4. Saisissez les torches!

Les trois colonnes sonnèrent du cor et brisèrent les cruches; ils saisirent de la main gauche les torches… (v. 20).

La cruche de notre égocentrisme une fois brisée, nous pouvons montrer la lumière du Christ. Vous brillez comme des flambeaux dans le monde, portant la parole de vie (Phil 2.15-16). Tout chrétien né de l’Esprit est fait pour être allumé, pour être vu, pour briller! Autrefois, vous étiez ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur (Eph 5.8).

Les torches consistent en résine accumulée. Il nous faut avoir accumulé quelque chose. On ne confie pas des tâches importantes à des débutants. Accumuler de la résine, cela commence par du lait, puis du pain, enfin de la viande. C’est une image de la nourriture spirituelle contenue dans les Ecritures.

Que chacun de nous s’examine. Le Seigneur devrait-il nous adresser ces paroles qui se trouvent en Héb 5.13-14? Quiconque en est au lait n’a pas l’expérience de la parole de justice, car il est un enfant. Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux qui. par l’usage, ont le sens exercé au discernement du bien et du mal.

5. Proclamez son nom!

Vous direz: pour l’Eternel et pour Gédéon (v. 20)!

Ils proclament leur foi tout haut. Gédéon était le sauveur d’Israël envoyé par Dieu, un des nombreux avant-coureurs du Sauveur. Proclamons donc bien haut: «Pour Dieu et pour Jésus-Christ!» Ou en aurions-nous même un tout petit peu honte? Je n’ai pas honte de l’Evangile: c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit (Rom 1.16). A Timothée, Paul précise qu’il n’a pas honte de souffrir à cause de l’Evangile: car je sais en qui j’ai cru (2 Tim 1.12).

Jésus-Christ, mon Seigneur et mon Dieu (Jean 20.28)! Osons le déclarer devant le monde incrédule qui nous entoure! Ce monde n’a pas honte de publier et de vendre sa littérature souvent insalubre et d’une immoralité malsaine partout. Et nous?

6. Chacun à sa place!

Ils restèrent chacun à sa place autour du camp, et tous les hommes du camp se mirent à … prendre la fuite (v. 21).

Chacun reste là où Dieu le place. Les femmes ne doivent pas prendre la place des hommes; et les hommes doivent prendre leur place. Les jeunes ont leur place: ils ont de l’ardeur mais manquent d’expérience. Les plus âgés ont leur place: ils sont plus pondérés et ont des responsabilités convenant à leur maturité spirituelle.

La devise dans l’Eglise de Jésus-Christ n’est pas: «Place aux jeunes!» – mais: «Chacun à sa place!» Aux plus âgés, il est enjoint de ne pas mépriser un frère encore jeune ayant reçu un ministère particulier, tel Timothée (1 Tim 4.12). Aux jeunes, il est dit: Obéissez à vos conducteurs et soyez-leur soumis (Héb 13.17).

7. Laissez Dieu agir.

Les 300 hommes sonnèrent donc du cor et, dans tout le camp, l’Eternel tourna l’épée des uns contre les autres. Les hommes du camp s’enfuirent… (v. 22).
Alors que les incrédules sont dans l’incertitude, s’agitent et ne savent à quoi s’attendre, les chrétiens, forts des promesses reçues, s’attendent à l’action de Dieu. Et il agit, et comment! Les ennemis s’entretuent dans leur refus de Dieu. Cela doit susciter dans le coeur du chrétien un grand amour pour ce monde qui se déchire.

Mais bien avant, le coeur du Père a souffert à voir le monde aller à sa perte, tellement qu’il a accompli le sacrifice suprême: Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. En fin de compte, c’est là le témoignage bouleversant de ceux qui portent le flambeau de l’Evangile de Jésus-Christ.

Jean-Pierre Schneider

Remarque: Pour certaines des pensées de cette étude, je me suis inspiré de notes prises au cours d’une prédication donnée par Maurice Ray dans les années soixante.

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