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Plaidoyer pour la prophétie biblque

L’inspiration de la Bible en question

Les croyants sont convaincus de l’inspiration de la Bible (dans l’original). Cependant ils mettent parfois de côté certaines parties du livre, telles que:
– les passages qui parlent de la divinité éternelle du Fils de Dieu (C’est lui le Dieu véritable et la vie éternelle, Jean 5.20);
– les histoires miraculeuses de l’Ancien Testament (pour ne pas afficher une foi par trop enfantine, on dit qu’il s’agit de légendes ou de paraboles);
– les passages qui parlent de conversion, de nouvelle naissance, de certitude de salut (on confond salut par les oeuvres et salut par la foi);
– les passages qui sont des paroles d’hommes, tels les enseignements transmis par Paul ou Salomon (la parole de Dieu serait réduite aux paroles de Jésus et aux passages introduits par «Dieu a dit»).

Ces réticences concernant l’inspiration de la Bible sont regrettables. Mais je pense aussi à l’hésitation de quelques chrétiens à se pencher sur la prophétie biblique. L’opinion que ce soit inutile de sonder ces textes ou le manque d’aide pour le faire peuvent en être la raison.

Cette position, qui a une apparence de foi et d’humilité, les prive de la connaissance de vérités de première importance. Pour prendre deux exemples élémentaires, disons que chaque chrétien reconnaît les doctrines de l’immortalité de l’âme et du retour de Jésus-Christ, bien que nul n’en connaisse tous les détails. Or, il existe une foule d’autres vérités concernant notre lendemain et celui du monde; elles sont aussi sérieuses et importantes pour notre foi et notre paix.

Importance de la prophétie dans la Bible

Le nouveau testament donne son opinion sur l’importance de la prophétie; un seul passage suffira: Nous tenons pour d’autant plus certaine la parole prophétique à laquelle vous faites bien de prêter attention comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur… Avant tout, sachez qu’aucune prophétie de l’Ecriture ne peut être l’objet d’interprétation particulière, car ce n ‘est nullement par une volonté humaine qu’une prophétie a jamais été présentée, mais c’est poussés par le Sain t-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu (2 Pi 1.19-21).

La Bible est essentiellement une parole prophétique; Dieu nous y parle souvent de l’avenir. Lui seul est autorisé à le faire, et il ne se trompe jamais. Les enseignements prophétiques sont aussi des paroles de Dieu pour ses enfants, donc ils nous appartiennent.

Quand on n’étudie pas la prophétie, on risque de sous-estimer son abondance dans la Bible. Or, il y a dix-sept livres prophétiques dans l’Ancien Testament, un dans le Nouveau, sans parler de nombreuses prophéties dans presque tous les autres livres, ainsi que des passages qui révèlent l’accomplissement de prophéties antérieures (exemple, les quatre évangiles). Cela fait une proportion étonnante de passages bibliques concernant la prophétie. Or je vous le demande: est-il pensable que Dieu s’accommode de l’indifférence des siens pour une si grande partie de sa parole? Ne l’a-t-il pas écrite et conservée pour que nous l’examinions avec le plus grand sérieux, en vue de notre avertissement, notre édification et notre paix?

Les témoignages de la Bible

Dans le récit de Lazare et du mauvais riche, au royaume des morts, Abraham dit au mauvais riche: Tes frères ont Moïse et les prophètes pour les avertir; qu ‘ils les écoutent!… s’ils ne veulent pas écouter Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader, même si l’un des morts revenait à la vie (Luc 16.29,31 FR COUR)… (Ses frères allaient être perdus pour ne pas avoir écouté les prophètes.)

Jésus ressuscité dit aux disciples d’Emmaüs: O gens sans intelligence et lents de coeur à croire toutes les choses que les prophètes ont dites! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses…? Et commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliquait, dans toutes les écritures, les choses qui le regardent (Luc 24.25-27 DARBY). Mais ils ne comprennent pas, il faut que le Seigneur prenne du pain, rende grâce, le rompe et le leur donne, pour que s’ouvrent leurs yeux.

Après cette scène, le Seigneur apparaît aux onze et ils ont peur, ils croient voir un esprit! Le Seigneur doit les rassurer en se faisant reconnaître et en leur expliquant: Il fallait que s’accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les psaumes (Luc 24.44).

L’eunuque d’Ethiopie se convertit à Jésus grâce au 53e chapitre du prophète Esaïe. Et aujourd’hui, un Juif ne peut se convertir qu’avec la prophétie: pour lui, l’évangile ne vaut que lorsqu’il comprend que cette parole est un accomplissement de la prophétie de l’Ancien Testament.

Le prophète Amos déclare que l’Eternel ne fait rien sans révéler son secret à ses serviteurs les prophètes (Amos 3.7). Et c’est un fait que dans le passé, aucun événement capital n’est arrrivé sans prophétie correspondante de l’Eternel. Ce fut le cas des catastrophes du déluge, de Sodome, Ninive, Babylone, Samarie et Jérusalem.

Ainsi, l’expérience montre que si la prophétie n’est pas notre livre de chevet au même titre que le reste de la Bible, nous ne reconnaîtrons pas les événements annoncés lorsqu’ils arriveront. Les conséquences risquent d’en être tragiques.

L’utilité de la prophétie aujourd’hui

Nous savons tous que la personne de Jésus-Christ traverse toute la Bible, y compris les prophéties bien sûr: sa personne, sa venue, ses souffrances, sa résurrection, son retour, sa gloire, son règne. Or, comment l’homme pourrait-il savoir que Jésus-Christ est bien le Messie, si la prophétie n’avait tracé la route à sa foi? Il ne pourrait pas le savoir.

Pour asseoir la personne du Seigneur Jésus, les évangiles font souvent référence à la prophétie, qui nous renseigne aussi sur les signes de son retour et les événements eschatologiques dans lesquels nous sommes entrés. Pouvons-nous ignorer tout cela? Si oui, la Bible risquerait fort de ne plus être la lumière qui éclaire notre route. Mais en réalité, l’enfant de Dieu responsable se nourrit des lumières prophétiques, car il sait que le Seigneur contrôle l’avenir dans le détail et qu’il tient informés ses amis (Gen 18.17).

La prophétie est un encouragement quand le monde va mal. Et il va mal.

A quelle prophétie pensaient les chrétiens devant la dent des lions ou broyés par les persécutions ou les guerres de religion? A quelle prophétie songeaient les Juifs à la porte des chambres à gaz? Le Seigneur l’a enregistré, rien n’est oublié, et ils ne seront pas déçus, ceux qui auront eu faim et soif de justice (Mat 5.6).

Objections et réponses

Maintenant, il me semble entendre les objections avancées contre la prophétie: On ne peut pas tout savoir exactement.

C’est évident, et Dieu n’a pas l’intention de tout révéler d’avance. Aucune prophétie n’a été écrite pour nous permettre de jouer les voyants, mais pour nous permettre d’en tenir compte, et de reconnaître les événements lorsqu’ils se précisent ou lorsqu’ils surviennent. Quand ils arrivent, nous nous apercevons des limites de notre compréhension passée: «Tiens, je voyais les choses un peu différemment». Mais nous comprenons pourquoi, puisque nous connaissons la prophétie en question, et nous saisissons bien la relation prophétie-accomplissement, car l’histoire éclaire la prophétie. Nous ne serons pas déconcertés, mais fortifiés, parce que l’événement était annoncé.

Nous comprenons fort bien que les Juifs aient tâtonné devant les prophéties de la première venue du Messie, qui s’enchevêtrent avec celles de son règne. Plusieurs ont su voir clair cependant, et Hérode a essayé d’exploiter leur clairvoyance à son profit (Mat 2.1-13); tous les Juifs pieux savaient que le Messie naîtrait d’une vierge, à Béthléhem.

Pendant trois ans, les apôtres croyaient bien que Jésus était le Messie, mais non pas Dieu: ils ne l’adoraient pas et ils ne le craignaient pas autant que les Juifs craignaient l’Ange de l’Eternel dans l’Ancien Testament. Après la résurrection, ils ont compris toute la personnalité du Seigneur, se souvenant de ses dernières explications. Lors de l’ascension, ils l’ont adoré, remplis d’une grande joie (Luc 24.52).

Cette compréhension progressive était sans doute normale; ils devaient connaître tout ce qui était nécessaire, à un certain moment, après les trois ans à l’école du Seigneur, un fameux stage universitaire (Jean 20.22). L’incompréhensible est devenu simple, et l’obscur est devenu clair, parce qu’ils avaient dans le coeur les prophéties concernant le Messie, si voilées fussent-elles. On imagine l’obstacle supplémentaire si la foule des Juifs qui ont reconnu leur Messie avaient négligé la prophétie.

Maintenant, la prophétie étant devenue histoire, nous y voyons très clair au sujet de la première venue du Seigneur. De la même façon, pour les événements de demain, nous sommes assurés que la lumière complète nous sera donnée au fur et à mesure de l’accomplissement du plan de Dieu.

Nous avons le loisir de réfléchir, et comme Marie de repasser dans notre coeur ce que la prophétie nous révèle aujourd’hui (Luc 2.19), sans prétendre établir un système d’interprétation rigide et infaillible. Nous ne voyons que de loin, et un peu flou. Cependant, à mesure que nous nous rapprochons, nous voyons plus net, et nous sommes aidés par nos frères doués d’une bonne vue. Nous pouvons apprendre avec eux les règles élémentaires de la prophétie: ce que nous savons sera suffisant pour nous fortifier et nous réjouir d avoir un Dieu si grand, avec un tel plan pour les hommes, si abondamment révélé par la prophétie.

Il est donc nécessaire de ne jamais oublier que les prophéties bibliques sont, d’une part, trop obscures pour que nous puissions savoir comment elles se réaliseront exactement, alors que, d’autre part, elles sont assez claires pour que nous puissions en reconnaître l’accomplissement. Jean voyait s’accomplir la prophétie de Ps 22.19 relative au partage des vêtements de Jésus, prophétie tout à fait incompréhensible avant son accomplissement (Jean 19.23-24).

Nous terminons ces réflexions par un double mot d’ordre: Ne méprisez pas les paroles des prophètes (1 Thes 5.19 TOB). Heureux celui qui lit et ceux qui écoutent les paroles de la prophétie et gardent ce qui s’y trouve écrit! (Apoc 1.3).

Henri Larçon
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